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Les bienfaits du curcuma

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 11/04/2024 à 18h04, publié le 14/03/2019 à 09h03
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Les bienfaits du curcuma
On a tous entendu parler du curcuma et de ses potentiels effets bénéfiques. Cette épice venue d’Inde et du Sud-Est asiatique est connue pour sa belle teinte jaune orangé. Elle confère à la nourriture son goût poivré et savoureux, qui en a fait un ingrédient de nombreuses recettes, dont le célèbre curry indien. Mais le curcuma n’est pas un simple condiment : c’est aussi un aliment utilisé en médecine traditionnelle depuis plusieurs millénaires, en raison de ses vertus. Il a fait l’objet de centaines d’études scientifiques. En effet, grâce à ses propriétés anti inflammatoires et son pouvoir antioxydant, il aurait des effets bénéfiques multiples : prévention du cancer, diminution des douleurs articulaires, protection contre Alzheimer…
Pharma GDD a élaboré cette fiche pour vous permettre d’en savoir plus sur les bienfaits du curcuma et les façons de le consommer en toute sécurité.

Qu'est-ce que le curcuma ?

On l’appelle parfois à tort « safran des Indes » ou « gingembre jeune ». Le curcuma désigne aussi bien l’épice que la plante dont elle est issue.

Le curcuma : une racine réduite en poudre

Le curcuma est d’abord une plante vivace haute d’environ un mètre dont le nom scientifique est Curcuma longa L. Il n’a pas de racines, mais des rhizomes, des tiges souterraines. Ces rhizomes, très similaires à ceux du gingembre, sont recueillis, lavés, bouillis, puis séchés et enfin soit vendus tels quels, soit réduits en poudre : c’est alors l’épice que l’on nomme « curcuma ». Elle est utilisée depuis des siècles comme pigment pour teinter les textiles, comme ingrédient de cuisine ou dans la médecine traditionnelle indienne. Plus récemment, il est devenu un colorant utilisé dans l’alimentation ; il porte le nom de E100 dans les compositions.

Il doit ses propriétés aux substances qu’il contient, et en particulier la curcumine, qui lui donne sa couleur jaune typique. Il est à noter que celle-ci est parfois isolée dans certains compléments alimentaires, et que la pipérine, un actif présent dans le poivre noir, et qui démultiplie l’absorption de la curcumine par le corps.

Ce que l’on trouve dans le curcuma

La curcumine n’est pas la seule substance trouvée dans le curcuma. Il contient aussi de la turmérone, à l’effet antioxydant et anti inflammatoire.

Une cuillerée à soupe de poudre de curcuma apporte presque un gramme (0,9) de protéines, 0,3 g de graisses, 6,3 g de glucides, 2 g de fibre et 0,3 g de sucres. Elle représente un quart des apports quotidiens recommandés en manganèse, un sixième des apports en fer, 5 % des apports en potassium et 3 % des apports en vitamine C. Elle contient également du magnésium, du phosphore, du calcium et du zinc.

Des rhizomes, une huile essentielle peut être extraite après distillation. Elle a des propriétés antiseptiques intéressantes : elle est antibactérienne, antiparasitaire et antifongique. Elle accroît la durée de l’effet répulsif anti moustiques de l’huile essentielle de citronnelle. Elle peut aussi, en application cutanée, intégrer un soin anti-âge. Enfin, lorqu’elle est diffusée dans l’atmosphère, elle participe à l’élaboration d’une ambiance favorable au bien-être.
Attention : elle ne doit pas être utilisée par une femme enceinte ou allaitante, ainsi que chez les enfants âgés de moins de 6 ans. Elle ne convient pas aux personnes souffrant d’épilepsie et elle peut avoir des interactions avec les médicaments contre le diabète. Demandez conseil à votre pharmacien.

Curcuma : propriétés

Depuis les années 70, la curcumine, la substance clef du curcuma, a fait l’objet de milliers de publications scientifiques. Sa configuration la rend capable d’agir sur de très nombreuses molécules présentes dans le corps humain. On lui reconnaît plusieurs qualités qui la rendent particulièrement intéressante : elle a un pouvoir antioxydant, elle est anti inflammatoire, elle abaisse la glycémie (le taux de glucides dans le sang) et la lipémie (le taux de lipides sanguins). Elle aurait également des propriétés anti-cancéreuses.
C’est grâce à cette multiplicité d’actions que le curcuma et son actif la curcumine vont avoir des effets bénéfiques variés sur diverses affections touchant le corps humain. On dénombre plus d’une centaine d’utilisations possibles du curcuma en traitement, ce qui le rapproche d’une panacée, un remède universel, du nom de Panacée, la déesse capable de soigner l’intégralité des maladies. Il est donc difficile d’établir la liste des pathologies qui pourraient être prévenues ou dont les effets délétères pourraient être réduits grâce au curcuma.

On peut toutefois faire le focus sur les bienfaits du curcuma qui reviennent le plus souvent.

Le curcuma et les douleurs articulaires

L’arthrite est une inflammation des articulations occasionnant des douleurs et des élancements qui peuvent considérablement nuire à la qualité de vie de la personne touchée. Elle est à différencier de l’arthrose, qui fait suite à l’altération des cartilages des articulations, mais qui peut aussi donner lieu à un phénomène inflammatoire. L’inflammation est un mécanisme normal de défense du corps, mais lorsqu’elle est chronique ou qu’elle génère des douleurs insupportables, elle devient néfaste pour l’organisme.
Ce sont précisément les propriétés anti inflammatoires du curcuma qui le rendent intéressant contre ces pathologies et les douleurs dont elles sont responsables. Il est aussi efficace que les AINS, les anti inflammatoires non stéroïdiens classiques, comme l’ibuprofène ou la phénylbutazone. L’association avec la pipérine est ici particulièrement indiquée : cette molécule, présente dans le poivre noir, est également anti inflammatoire et augmente considérablement les effets de la curcumine.

Curcuma et cancer

Les capacités anti cancéreuses du curcuma et de son composé la curcumine font l’objet de nombreuses études. Le curcuma déclencherait chez les cellules cancéreuses le processus d’apoptose, c’est-à-dire la mort programmée des cellules. C’est un phénomène normal auquel les cellules cancéreuses ne répondent pas, ce qui les fait qualifier d’« immortelles ». Le curcuma aiderait le corps à initier leur apoptose défaillante.

Le curcuma est également un adjuvant, une aide des traitements anti cancéreux classiques. Il améliore l’efficacité de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Il ne s’agit donc pas de remplacer un traitement prescrit par l’équipe médicale, mais d’en accroître l’efficacité, en accord avec cette dernière.
Attention, le curcuma pourrait augmenter la toxicité de certains médicaments contre le cancer du sein

Maladie d’Alzheimer et curcuma

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par une dégénérescence des neurones irréversible à l’origine d’une démence. Or, les populations d’Inde qui consomment tous les jours du curcuma ont moins de cas de maladie d’Alzheimer que les populations en consommant peu ou pas. La protection qu’offre la curcumine découlerait entre autres de son action anti inflammatoire.

Au niveau du cerveau, la maladie d’Alzheimer entraîne ce que l’on appelle des « dépôts de fibres », des accumulations de protéines à l’origine de lésions au niveau des neurones. La curcumine aurait la capacité d’arrêter ces dépôts fibreux. Elle atténue également l’action de deux enzymes impliquées dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

Les autres vertus du curcuma

Il est difficile de lister tous les bienfaits du curcuma ainsi que les études investiguant ses vertus. On peut néanmoins noter que le curcuma est utilisé traditionnellement pour contrer l’acidité de l’estomac et les troubles liés à la bile. Il aide à le protéger en augmentant la production de mucus, ce qui le rend intéressant en cas d’ulcère de l’estomac. Il est cholagogue, aidant à évacuer la bile, et cholérétique, stimulant sa sécrétion. Attention : pour les utilisations du curcuma sur l’estomac, mieux vaut ne pas le mélanger avec la pipérine. Celle-ci pourrait avoir un effet irritant.

Le curcuma a également la capacité de diminuer la glycémie et l’hyperlipidémie (trop de cholestérol et de triglycérides dans le sang). Il prévient ainsi le diabète et les maladies cardio-vasculaires.

Ses propriétés anti inflammatoires rendent le curcuma particulièrement intéressant en cas de troubles inflammatoires chroniques, par exemple certaines maladies intestinales (colite), ainsi que pour les réactions allergiques.

Le curcuma est donc une arme à avoir dans son arsenal lorsque l’on souffre du syndrome métabolique. Aussi appelé syndrome X, cet ensemble de troubles est caractérisé par un embonpoint au niveau de l’abdomen, un fort taux de triglycérides et un taux au contraire faible de « bon » cholestérol, un taux de glycémie élevé et une hypertension artérielle. Les personnes atteintes de ce syndrome sont à risque de développer un diabète de type 2, d’avoir un AVC (accident vasculaire cérébral) et des maladies cardiovasculaires. La prévention ou le traitement du syndrome métabolique passe par une alimentation équilibrée, la pratique d’une activité sportive et la diminution ou l’arrêt de la consommation de tabac et d’alcool. Le curcuma ou la curcumine seront une aide, mais ils ne feront pas tout.

Les bienfaits du curcuma le rendent intéressant dans la lutte contre toutes les maladies et affections impliquant un phénomène inflammatoire, par exemple la dépression ou encore le psoriasis. Il existe également un lien entre surpoids et inflammation.

Le curcuma a aussi la capacité de lutter contre la dépression. Il augmenterait le taux de BDNF dans le cerveau, une protéine dont la baisse est liée à la dépression.
Enfin, en tant qu’ingrédient anti-inflammatoire et antibactérien, le curcuma est aussi utile contre les boutons d'acné avec rougeurs et sensibles. Celle-ci est conséquence d’une prolifération de microbes ayant entraîné une réaction inflammatoire.

Comment utiliser le curcuma ?

Envie de curcuma pour bénéficier de ses innombrables vertus ? C’est assez simple, le curcuma étant une épice facile à obtenir. Elle entrera sans difficulté dans la composition de nombreuses recettes de cuisine.

En cuisine

Il existe une multitude de recettes à base de curcuma. On peut en saupoudrer directement un plat, ou l’intégrer dans une vinaigrette ou dans une marinade… Autre solution : le lait d’or. Il s’agit d’un lait animal ou végétal chauffé et mélangé à du curcuma, du gingembre et du poivre noir. On peut cuisiner à l’avance une pâte de curcuma qui se conservera plusieurs semaines au réfrigérateur, et qui servira à concocter le lait d’or au besoin. Elle s’élabore en mélangeant du curcuma, du gingembre, du poivre noir et de l’eau dans une casserole jusqu’à obtention d’une pâte épaisse.

Le curcuma contient 3 % de curcumine, son actif clef. Il faut donc manger approximativement entre 500 mg et 2 grammes de curcuma tous les jours pour profiter de ses effets bénéfiques. Cela peut devenir lassant, surtout si l’on n’apprécie pas de goût de l’épice.

Le curcuma/la curcumine en complément alimentaire

Mais il existe une solution : les gélules ou capsules intégrant du curcuma. Certains laboratoires ont même isolé la curcumine et la proposent dans leurs compléments. D’autres l’associent à la pipérine pour en décupler les bienfaits.
La gélule de curcuma permet de doser précisément la quantité d’extrait ou de curcumine prise. Ces compléments associent parfois le curcuma ou la curcumine à d’autres plantes, comme le maca, l’harpagophytum, l’acérola ou le thym, pour combiner leurs effets.

Curcuma : contre-indications

Même si le curcuma est une épice et pas un médicament, il a des contre-indications, « revers de la médaille » de ses propriétés.

La curcumine a des effets fluidifiants au niveau du sang, qui, s’ils s’ajoutent à ceux de médicaments anticoagulants, peuvent mener à des hémorragies, des saignements incontrôlables. Ces médicaments visent à diminuer la coagulation pour prévenir la formation de caillots. Ils contiennent de la warfarine (Coumadine), de l’héparine (Héparine, Calciparine) de l’apixaban (Eliquis), du dabigatran (Pradaxa) ou du rivaroxaban (Xarelto). Il faut donc s’abstenir de prendre des compléments au curcuma ou d’ingérer de hautes doses de l’épice si l’on est sous anticoagulants.

Les femmes enceintes doivent également éviter la prise de grandes quantités de curcuma ou des compléments en contenant.

La prise de curcuma en même temps que celle de médicaments antidiabétiques peut mener à une trop grande baisse de la glycémie.

La prise de Curcuma en même temps que certains médicaments pour lutter contre le cancer du sein n'est pas conseillée en raison du risque d'interaction avec ces médicaments (augmentation du risque de toxicité des médicaments tels que les inhibiteurs de l'aromatase (anastrozole, letrozol, exemestane)). Demandez conseil à votre médecin ou à nos pharmaciens en cas de cancer du sein.

Le curcuma est déconseillé en cas de calculs biliaires ou rénaux.

La pipérine, parfois associée au curcuma, est à éviter en cas d’ulcère de l’estomac ou de reflux gastro-oesophagien.

La dose maximale quotidienne à ne pas dépasser est de 500 mg par jour. Il convient de ne pas le prendre plus de 3 mois d'affilée sans autorisation médicale. En cas de doses élevées et prolongées, il existe un risque de toxicité pour le foie. Si vous ressentez des symptômes inhabituels (fatigue, nausées, jaunisse...), consultez rapidement votre médecin.

Le curcuma ne doit pas être pris s'il existe des antécédents de maladies du foie (hépatite virale (B, C), cirrhose du foie, stéatose hépatique (NASH) , des calculs biliaires ou si vous prenez régulièrement des médicaments métabolisés par le foie tels que des statines, des antidépresseurs ou des antiépileptiques. L'avis d'un médecin dans ces cas-là est obligatoire avant la prise de curcuma.

À retenir

Le curcuma, utilisé depuis des millénaires, est une épice aux multiples vertus. Il aurait de formidables propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Il préviendrait ou aiderait à traiter des affections aussi variées que la maladie d’Alzheimer, le cancer, les douleurs aux articulations, l’acné ou la dépression.
Pour le prendre, deux solutions : la cuisine, ou les compléments alimentaires sous forme de gélules ou de capsules. Attention toutefois aux quelques contre-indications qui peuvent exister : médicaments anticoagulants ou antidiabétiques, calculs biliaires…

Source :
Halegoua-DeMarzio D, Navarro V, Ahmad J, Avula B, Barnhart H, Barritt AS, Bonkovsky HL, Fontana RJ, Ghabril MS, Hoofnagle JH, Khan IA, Kleiner DE, Phillips E, Stolz A, Vuppalanchi R. Liver Injury Associated with Turmeric-A Growing Problem: Ten Cases from the Drug-Induced Liver Injury Network [DILIN]. Am J Med. 2023 Feb;136(2):200-206.