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Maladie de Parkinson : symptômes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/08/2023 à 12h08, publié le 01/04/2019 à 09h04
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Maladie de Parkinson : symptômes et traitements
La maladie de Parkinson se manifeste généralement vers l'âge de 65 ans. Les hommes semblent plus touchés que les femmes par cette maladie qui se caractérise par la destruction progressive et irréversible des neurones et qui affecte principalement le système nerveux central. Les scientifiques recherchent encore les causes exactes de la maladie. Ils suspectent notamment l'implication de facteurs à la fois génétiques et environnementaux. La maladie de Parkinson est reconnue comme étant une maladie silencieuse car les premiers symptômes peuvent se dissimuler derrière des signes normaux de vieillissement. Les personnes atteintes d'un Parkinson perdent peu à peu le contrôle des mouvements dits automatiques. Leurs gestes deviennent plus rigides, brutaux et, surtout, incontrôlables.
 

Qu'est-ce que la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est une dégénérescence neuronale chronique, lente et évolutive, fréquemment liée à l'âge. Elle se manifeste essentiellement par la destruction progressive de certaines cellules nerveuses se trouvant dans la substance noire du cerveau. Ces cellules sont nommées les neurones dopaminergiques. Leur rôle consiste à produire la dopamine et à l'utiliser comme neurotransmetteur. La dopamine est sécrétée dans le système nerveux central. C'est une molécule qui assure la transmission des informations de façon chimique entre les neurones. Elle tient une place très importante dans le contrôle des fonctions motrices. Lorsque la production de dopamine est altérée, les informations neuronales ne circulent plus correctement, ce qui peut entraîner un état général de déprime, des changements d'humeur, des anomalies dans les mouvements et des troubles du comportement. On compte à peu près 400 000 neurones dopaminergiques chez un individu. Les premiers signes moteurs de la maladie de Parkinson apparaissent lorsque 60 % à 70 % de ces neurones sont atteints.
 

Les symptômes de la maladie de Parkinson

Les troubles liés à la maladie de Parkinson apparaissent généralement entre 50 et 70 ans et débutent environ 10 ans avant l'apparition des premiers symptômes moteurs. A ce stade, les neurones dopaminergiques ont été réduits à 60 % et les médecins parlent alors de triades symptomatiques.
 

L'akinésie

L'akinésie est le principal symptôme associé à la maladie de Parkinson. Il s'agit notamment d'un trouble du mouvement qui provoque de la lenteur dans les mouvements et une grande difficulté dans les mouvements complexes comme l'enchaînement de gestes de membres différents. Ce symptôme parkinsonien s'accompagne souvent d'une fatigue importante, de fourmillements, de problèmes d'élocution ou encore d'une sensation de blocage pour effectuer un mouvement, qui évolue par la suite vers une incapacité totale à réaliser ce mouvement. Certains facteurs comme le stress, le niveau de concentration et la douleur ressentie par le patient atteint de la maladie de Parkinson doivent être pris en compte pour gérer l'akinésie. Selon les cas, ils peuvent soit aggraver la gestion du mouvement soit l'améliorer.
 
L'akinésie se caractérise premièrement par une démarche parkinsonienne, c'est-à-dire que le patient se déplace en effectuant des petits pas en ayant une tendance à traîner les pieds. Les bras du patient n'accompagnent plus le mouvement systématique de la marche, on parle du syndrome du bras ballant. Pour améliorer la régularité des mouvements et maintenir un bon niveau des gestes automatiques, il est préconisé aux malades de suivre régulièrement et de façon assidue des séances de kinésithérapie.
 
Il existe un autre trouble fréquemment rencontré chez les personnes atteintes de Parkinson : la micrographie. Il s'agit d'un trouble de l'écriture qui se traduit par une écriture de plus en plus réduite, en patte de mouche, au fur et à mesure dans l'avancée d'une phrase. C'est un élément déterminant qui contribue à déterminer un diagnostic précoce de la maladie de Parkinson.
 

Les raideurs musculaires

Les raideurs musculaires, appelées hypertonie, représentent l'un des facteurs moteurs parkinsoniens. Elles rendent les gestes simples du quotidien plus difficiles, comme mettre une veste ou se brosser les dents par exemple. Il s'agit du facteur moteur le moins gênant de la maladie de Parkinson, mais qui occasionne de nombreuses douleurs et des crampes. L'hypertonie musculaire est une augmentation permanente du tonus musculaire : le patient va exercer une résistance dans la réalisation d'un geste de manière inconsciente. Ces raideurs musculaires peuvent également provoquer certaines déformations des membres. L'hypertonie musculaire touche particulièrement la zone du rachis, de la nuque et des membres effectuant des gestes de flexion/extension. Le patient se déplace alors le dos courbé vers l'avant alors que le cou reste droit et immobile.
 

Les tremblements parkinsoniens

Les tremblements sont le signe moteur le plus visible de la maladie de Parkinson, bien qu'ils ne soient pas systématiques. Ce trouble est présent dans 70 % des cas. Ils sont constatés lorsque la partie du corps concernée est au repos et ne s'associe donc à aucun geste. Ces tremblements concernent essentiellement les membres supérieurs et dépendent avant tout des émotions ressenties par le patient. Ils se caractérisent par des mouvements lents et réguliers, qui disparaissent pendant la nuit et réapparaissent au réveil.
 

Autres troubles symptomatiques non moteurs

La constipation

La constipation est un symptôme non moteur de la maladie de Parkinson. Elle touche près d'un patient sur deux. Le système nerveux central permet d'automatiser tous nos mouvements et nos actions. Le déficit des neurones dopaminergiques est responsable d'une perte de la motricité digestive : les contractions rectales et abdominales disparaissent au cours de l'évolution de la maladie. Certains médicaments comme ceux prescrits pour diminuer les tremblements génèrent des effets secondaires qui limitent les contractions des muscles digestifs. Par ailleurs, la perte d'autonomie favorise considérablement l'apparition de la constipation. Au quotidien, différents produits permettent de stimuler le transit. Demandez toujours conseil à votre médecin traitant ou à votre pharmacien avant d'en consommer.

La perte d'odorat

80 % des patients atteints de la maladie de Parkinson présenteraient une perte de l'odorat. Ce déficit serait un signe avant coureur de la maladie car il peut précéder les signes moteurs. Il peut s'agir d'une perte totale ou partielle pouvant amener le patient à un état anormal d'amaigrissement par manque d'intérêt pour la nourriture.

L'hypersalivation

L'hypersalivation, aussi appelée hyper-sialorrhée, se traduit par une incapacité à gérer la salive. Le patient n'arrivant plus à déglutir correctement, la salive s'accumule dans l'oropharynx, ce qui amène le patient à baver. 8 patients atteints de la maladie de Parkinson sur 10 sont concernés. Cette hypersalivation peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie sociale et sur l'équilibre psychologique du patient. Toutefois, il est possible de suivre une rééducation orthophonique pour améliorer la déglutition. L'orthophoniste pourra ainsi évaluer la situation et proposer des exercices avec une paille ou un élastique par exemple. En cas d'échec, il existe des traitements médicamenteux mais qui peuvent comporter des effets secondaires.

La dépression

60 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson connaissent un état dépressif. Celui-ci peut se manifester à tous les stades de la maladie et peut même être un symptôme déclenchant. La dopamine étant un agent qui agit sur l'humeur, son absence peut conduire à l'installation d'un état dépressif chez le patient. Ce phénomène est accentué par les symptômes eux mêmes, qui amènent à une perte d'autonomie. On remarque également d'autres symptômes parkinsoniens comme la fatigue, des troubles du sommeil ou urinaires. Le suivi de la maladie de Parkinson est effectué par différents professionnels de santé. Lorsque la maladie ne présente pas de complication particulière, il est recommandé de consulter :
  • le médecin généraliste tous les 3 mois ;
  • le neurologue tous les 6 mois ;
  • le kinésithérapeute 1 à 2 fois par semaine pour des exercices de rééducation ;
  • l'orthophoniste plusieurs fois par an pour la rééducation de la micrographie et des divers troubles comme celui de la parole et de la déglutition.

Il existe 25 centres experts Parkinson instaurés depuis juillet 2012 dans toute la France. Ils permettent de coordonner les soins entre l'hôpital et le domicile du patient et assurent des programmes personnalisés. Vous pouvez en retrouver la liste complète sur le site de l'association France Parkinson.
 

Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?

Les traitements médicamenteux et non médicamenteux ne peuvent pas guérir la maladie de Parkinson mais ils ralentissent considérablement l'évolution des symptômes et empêchent la maladie de se développer trop rapidement.
 

Les médicaments pour la maladie de Parkinson

Les agonistes dopaminergiques

Ce traitement est généralement prescrit aux personnes âgées de moins de 70 ans afin de stimuler les récepteurs de la dopamine et accentuer ainsi la transmission entre les neurones. Ces médicaments provoquent peu d'effets secondaires moteurs et agissent principalement sur les troubles du comportement. Ils redonnent de l'envie aux malades de Parkinson et favorisent leur créativité. Néanmoins, certains troubles comportementaux peuvent se manifester, tels que l'addiction au jeu, les achats compulsifs ou des hallucinations.

Les anticholinergiques

Ce traitement de la maladie de Parkinson est réservé aux personnes âgées de moins de 60 ans présentant des tremblements. Ils agissent sur l'acétylcholine qui est en fait le neurone qui prend le relais lorsque le neurone dopaminergique ne fonctionne plus. Ils sont à l'origine de certains effets secondaires comme la rétention urinaire, la confusion ou le glaucome.

La levodopa

La levodopa, appelée aussi L-dopa, est le traitement de référence et le plus efficace pour lutter contre la maladie de Parkinson. Il est généralement attribué aux personnes âgées de plus de 70 ans et atteintes de la maladie depuis plusieurs années ou pour lesquelles les autres traitements n'ont pas montré d'efficacité. Ses effets indésirables sont principalement des nausées et des vomissements. D'autres symptômes tels que des vertiges et des somnolences peuvent apparaître au début du traitement.
 

Les aides techniques

La prise en charge de la maladie de Parkinson ne se résume pas à un traitement médicamenteux. En effet, la kinésithérapie permet, surtout au début de la maladie, d'assurer et de maintenir l'autonomie des gestes du quotidien tout en préservant la mobilité et l'équilibre du patient. Le kinésithérapeute peut recommander au patient de se munir d'une canne pour la marche ou, s'il a plus de difficultés à se déplacer, d'un déambulateur. A un stade plus avancé de la maladie, le fauteuil roulant manuel ou de confort sera de rigueur. Les séances de kinésithérapie permettent également de réduire les douleurs associées aux raideurs musculaires et limitent ainsi les déformations articulaires.
 
Le suivi avec un ergothérapeute permet d'adapter l'environnement quotidien du patient. L'ergothérapeute complète et renforce le travail et les mesures prises par le kinésithérapeute. Dans un premier temps, ce professionnel de santé évalue les compétences motrices et psychologiques du patient. Il détermine ensuite ses besoins en fonction de ses habitudes de vie afin d'améliorer son autonomie. L'ergothérapeute préconise par exemple très souvent l'utilisation d'une vaisselle adaptée (assiette à rebord, couverts), d'un bavoir en cas hypersalivation ou encore d'un stylo lesté pour faciliter l'écriture.

La chirurgie par stimulation cérébrale

Dans le cas de la maladie de Parkinson, la stimulation cérébrale profonde consiste à implanter par voie chirurgicale des électrodes sur le thalamus afin de réduire les tremblements. Pour les autres symptômes comme l'hypertonie, les électrodes sont placées soit sur le noyau sous-thalamique, soit sur le pallidum. Ces implantations permettent de stimuler certaines zones neuronales en envoyant un faible courant électrique. Cette chirurgie est davantage destinée aux patients de la maladie de Parkinson dont le traitement médicamenteux ne fait plus effet ou dont les symptômes reviennent plus rapidement. Le patient doit passer une IRM avant l'opération afin que les chirurgiens déterminent les zones où seront implantées les électrodes. Avant de commencer l'intervention, le neurochirurgien pose un cadre de stéréotaxie sur la tête du patient. Ce cadre va servir de repère au millimètre près de la zone à atteindre. Cette opération chirurgicale se déroule sous anesthésie, car le crâne est ouvert à deux endroits différents. Elle dure en général entre 4 et 7 heures. Lorsque les électrodes sont correctement placées, le neurochirurgien introduit une pile sous la clavicule, qui sera ensuite reliée à l'aide d'un câble sous cutané. Il peut régler l'intensité du courant et effectuer les réglages grâce à une télécommande. La chirurgie par stimulation cérébrale est un acte délicat qui peut parfois déclencher des saignements dans le cerveau. Après l'opération, le patient doit se rendre aux rendez vous fixés par le neurologue afin que celui-ci ajuste au mieux les paramètres de stimulation. Ces paramètres seront modifiés au fur et à mesure de l'évolution de la maladie.
 
Certains vaccins, appelés alpha-synucléines, ont un avenir prometteur sur la maladie de Parkinson mais n'en sont qu'au stade de recherche pour l'instant. L'alpha-synucléine est une sorte de protéine présente dans l'organisme. Elle permettrait de réguler les taux de dopamine et donc de transmettre plus aisément les messages dans le cerveau.
 

Ce qu'il faut retenir

Il est important de rappeler que la maladie de Parkinson reste à ce jour incurable, et que les personnes atteintes ne meurent pas de la maladie mais plutôt de ses conséquences. Suivant son évolution, la maladie de Parkinson s'attaque à de nombreux organes comme les reins, les voies respiratoires ou le cœur. A un stade avancé, le patient peut ressentir des difficultés intellectuelles comme des troubles cognitifs et de la confusion. Il existe cependant des signes avant coureurs et certains traitements pour diminuer ses effets. En cas de doute, parlez en à votre médecin et consulter un neurologue.
 
La maladie d'Alzheimer est une autre pathologie pouvant toucher le cerveau. Pour en savoir plus, consultez notre fiche conseil : Diagnostic et traitement de la maladie d'Alzheimer.