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Brûlures d'estomac et reflux gastro-œsophagien : causes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 13/07/2023 à 11h07, publié le 03/06/2015 à 09h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Brûlures d'estomac et reflux gastro-œsophagien : causes et traitements
Les brûlures d’estomac et les sensations d’aigreur sont les maux d’estomac les plus fréquents. 10 % des gens y sont confrontés au moins une fois par semaine et 2 à 5 % une fois par jour. Le reflux gastro-œsophagien - ou RGO - est une complication possible des brûlures d’estomac. Il est souvent observé chez les bébés qui sont sujets aux régurgitations mais concerne aussi les adultes. Dans les pays occidentaux, les cas de reflux gastrique sont en augmentation et entraînent de l’inconfort dans les activités de tous les jours. Le plus souvent, les symptômes peuvent être atténués par des mesures hygiéno-diététiques. Toutefois, en l’absence d’amélioration, une consultation est nécessaire pour mettre en place un traitement adapté. Les pharmaciens de Pharma GDD font le point sur les brûlures d’estomac et le reflux gastro-œsophagien, leurs causes et les différentes manières de les traiter.

Brûlures d’estomac : comment les reconnaître et les éviter ?

Lorsqu’elles sont ponctuelles, les brûlures d’estomac ne nécessitent pas de prise en charge particulière et n’induisent pas de danger pour la santé. Elles peuvent cependant être particulièrement gênantes si elles se manifestent de manière régulière. Dans la plupart des cas, le fait d’adopter de nouvelles habitudes alimentaires et de les associer à une automédication temporaire suffit à soulager l’inconfort provoqué par les brûlures d’estomac.

Symptômes des brûlures d’estomac

Les brûlures d’estomac se manifestent par une sensation de douleur et d’aigreur au niveau de l’estomac, le plus souvent après un repas copieux ou la consommation de certains aliments connus pour augmenter l’acidité gastrique. Ces douleurs, appelées pyrosis, peuvent se propager parfois jusqu’au sternum et être plus intenses lorsque la personne se baisse, se penche en avant, se couche ou fait un effort physique dans les premières heures qui suivent un repas. Lorsqu’elles s’accompagnent de remontées acides atteignant l’œsophage voire la gorge, on parle alors de reflux gastro-œsophagien ou reflux gastrique.

Facteurs favorisants

L’alimentation est la première cause des brûlures d’estomac. En effet, plusieurs aliments sont réputés pour favoriser la production d’acidité dans l’estomac. Ce ne sont pas les mêmes selon les individus et les identifier fait partie des mesures de prévention. Voici une liste non exhaustive des aliments à éviter si vous êtes sujets aux brûlures d’estomac : les agrumes, la choucroute, les tomates, les plats épicés, les aliments conservés dans le vinaigre comme les cornichons, les boissons gazeuses, le miel, la confiture, le chocolat, le café, le thé, les boissons alcoolisées…
Les repas irréguliers et/ou riches en graisses (charcuteries, pâtisseries, fromages entiers, viandes grasses) favorisent également les brûlures d’estomac. Les graisses ralentissent le processus de digestion et restent longtemps dans l’estomac, augmentant ainsi la sécrétion de sucs gastriques, à l’origine de l’acidité.
Le stress, le tabagisme et une pression importante exercée sur l’estomac en raison d’une surcharge pondérale ou d’une grossesse peuvent causer des brûlures d’estomac. C’est le cas également de certains médicaments, notamment les anti-inflammatoires.

Comment prévenir les brûlures d’estomac ?

La principale mesure de prévention pour éviter les brûlures d’estomac consiste à adopter de nouvelles habitudes alimentaires au quotidien. Dans un premier temps, il faut identifier les aliments qui provoquent les symptômes puis réduire leur consommation, voire les éliminer complètement. Ensuite, le rythme et le contenu des repas doivent être adaptés. Mangez lentement en évitant de trop boire pendant le repas pour ne pas augmenter le volume contenu dans l’estomac. Privilégiez l’eau plate, les fibres et céréales à grains entiers (blé, son d’avoine), les fruits et légumes frais et les pommes de terre. Si vous le souhaitez, ajoutez des plantes et des aromates ou consommez-en via des compléments alimentaires : la réglisse est connue pour apaiser les troubles digestifs ; le curcuma a une action protectrice et antioxydante ; la guimauve possède des propriétés adoucissantes et préserve l’estomac de l’acidité responsable des brûlures d’estomac.
Fractionnez vos repas et ne faites pas de menu trop copieux le soir. Après avoir mangé, attendez au moins deux à trois heures avant de vous allonger et ne faites pas d’effort trop important. Si vous devez prendre un anti-inflammatoire, faites-le de préférence au milieu d’un repas. Au quotidien, apprenez à gérer votre stress afin de relâcher les tensions dans l’abdomen et pratiquez une activité physique pour éviter le surpoids. Réduisez ou arrêtez totalement votre consommation d’alcool et de tabac.

Quelles sont les causes du reflux gastro-œsophagien ?

Les brûlures d’estomac accompagnées de remontées acides sont un signe de reflux gastro-œsophagien (RGO). Cette pathologie se traduit par la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage, un phénomène favorisé par plusieurs facteurs.

Dysfonctionnement du système anti-reflux

Le reflux gastro-œsophagien est dû principalement à un dysfonctionnement du mécanisme anti-reflux présent dans le système digestif. L’œsophage rejoint l’estomac en passant à travers le diaphragme par ce que l’on appelle l’orifice hiatal. Il s’ouvre ensuite en formant un angle aigu qui empêche le reflux gastrique. Ce mécanisme est renforcé par l’action du diaphragme et du cardia, un muscle en forme d’anneau situé à la jonction entre l’œsophage et l’estomac. Chez certaines personnes, différents éléments peuvent altérer ce fonctionnement et favoriser l’apparition du reflux gastro-œsophagien.
Chez le nourrisson, le RGO simple se manifeste par des régurgitations qui surviennent généralement après la tétée ou le biberon. Ce phénomène est temporaire et lié à l’immaturité du système digestif du bébé. Le cardia manque de tonicité et l’estomac a une petite capacité, ce qui favorise les remontées. Pour en savoir plus, consultez notre fiche conseil : Mon bébé régurgite : que faire ?.

Facteurs favorisants du RGO

L’apparition du RGO peut être liée à d’autres facteurs, que l’on ne retrouve pas nécessairement chez tous les individus qui en souffrent. Le surpoids, l’obésité et la grossesse exercent une pression excessive sur l’estomac, ce qui accentue les risques de reflux gastrique. Le tabac, l’alcool, les épices et les aliments riches en graisses peuvent aussi être à l’origine de RGO, tout comme certains médicaments utilisés pour traiter l’asthme ou les maladies cardiovasculaires. Une hernie hiatale peut également provoquer ou aggraver un reflux gastro-œsophagien : une partie de l’estomac passe dans l’orifice hiatal et se déplace vers le thorax, favorisant ainsi les remontées acides.

Symptômes associés et complications

Les personnes souffrant de reflux gastrique présentent souvent des symptômes associés aux remontées acides comme des régurgitations sans nausées ni effort de vomissement ou des signes digestifs tels qu’un hoquet ou des éructations. D’autres manifestations peuvent être observées :
  • toux chronique ;
  • pharyngite ou laryngite ;
  • enrouement de la voix, surtout le matin au réveil ;
  • asthme survenant la nuit, sans rapport avec une allergie ;
  • nausées ;
  • mauvaise haleine persistante ;
  • érosion dentaire liée à l’acidité des remontées gastriques.
Le RGO peut se compliquer lorsqu’il n’est pas correctement pris en charge. Les sucs gastriques remontant le long de l’œsophage entraînent à terme une inflammation appelée œsophagite. Celle-ci se manifeste d’abord par une gêne à la déglutition et des difficultés à avaler. Dans sa forme plus avancée, un rétrécissement de l’œsophage et des ulcères peuvent apparaître. On parle alors d’œsophagite peptique. Chez les personnes affaiblies, il y a un risque de pénétration des sucs gastriques dans les voies respiratoires et d’infection pulmonaire.

Prise en charge et traitement du reflux gastro-œsophagien

Le traitement du reflux gastro-œsophagien a plusieurs objectifs : soulager les symptômes, améliorer le confort dans la vie de tous les jours, optimiser la cicatrisation des lésions de l’œsophage s’il y en a et prévenir les récidives.

Mesures hygiéno-diététiques

Pour traiter un reflux gastrique, les mesures hygiéno-diététiques sont nécessaires. Nous vous recommandons d’adopter les mêmes habitudes que celles énoncées pour prévenir les brûlures d’estomac. Surveillez votre alimentation, évitez les repas trop copieux, limitez votre consommation de tabac et d’alcool pour maintenir l’acidité de l’estomac à un niveau normal. Évitez le café et le thé, car leurs composants (la caféine surtout) favorisent le relâchement du cardia. Ne portez pas de vêtements trop serrés à la taille pour ne pas comprimer l’estomac. Dormez de préférence sur le dos ou sur le côté gauche (position physiologique qui empêche la remontée du contenu de l’estomac). Glissez un relève buste sous votre oreiller ou surélevez la tête de votre lit de 10 à 15 cm à l’aide de cales pour limiter les remontées acides.

Médicaments contre les brûlures d’estomac et le RGO

Parfois, les mesures hygiéno-diététiques ne sont pas suffisantes pour prévenir les brûlures d’estomac et soulager le reflux gastrique. Des médicaments anti reflux, disponibles sans prescription médicale, peuvent alors être indiqués pour neutraliser l’acidité gastrique. La prise d’un antiacide (sels d’aluminium) au moment où les brûlures se manifestent permet d’augmenter le pH de l’estomac et de soulager rapidement les douleurs. Vous trouverez notamment des médicaments contre les brulures d'estomac et les remontées acides, sous la marque Ranbaxy, par exemple. En raison du risque d’interaction, il est recommandé de prendre les antiacides à distance des autres médicaments (au moins 2 heures). Ils peuvent être associés aux alginates, des substances qui vont former un gel au-dessus du contenu de l’estomac pour éviter les remontées acides (c'est le cas du médicament Gaviscon), ou aux pansements digestifs à base de diosmectite, kaolin, diméticone ou siméticone. Ces deux types de médicaments sont à prendre à la fin des repas, à distance des autres traitements.

En cas de brûlures d’estomac, l’automédication ne doit pas être poursuivie sur une longue période. Avant de prendre un quelconque traitement, informez votre pharmacien de vos éventuels problèmes de santé et des traitements que vous suivez déjà. Lisez bien la notice et respectez les contre-indications et la posologie. Si le traitement n’agit pas rapidement et si les brûlures d’estomac persistent au-delà de deux semaines, consultez votre médecin.
 
Des médicaments spécifiques peuvent être associés aux mesures hygiéno-diététiques pour prendre en charge l’ensemble des symptômes du RGO. Les antiacides et les alginates sont prescrits ponctuellement, car ils n’ont pas d’action à long terme. Ils permettent d’apaiser rapidement les brûlures d’estomac et les remontées acides mais n’ont que peu d’effet sur l’inflammation de la muqueuse de l’œsophage. Les antihistaminiques H2 comme la cimétidine ou la famotidine réduisent l’acidité gastrique. Ils agissent sur les symptômes du reflux et améliorent la cicatrisation de l’œsophage mais ne préviennent pas les récidives.

Les inhibiteurs de la pompe à protons, ou IPP, sont prescrits lorsque les symptômes du reflux gastro-œsophagien se manifestent plus d’une fois par semaine. Ils sont particulièrement efficaces pour soigner l’œsophagite. Les IPP contiennent notamment de l’oméprazole ou du pantoprazole, des molécules qui bloquent la production d’acide dans l’estomac. Ils agissent deux à trois jours après la première prise et sont généralement prescrits pour quelques semaines, le temps que l’œsophage cicatrise. En cas de récidive de l’œsophagite, les IPP peuvent être utilisés en traitement d’entretien sous contrôle médical.


Il existe également des compléments alimentaires, comme les comprimés Lithos, formulés pour contribuer à un métabolisme acido-basique normal.

Quand faut-il consulter ?

Dans certaines situations, le reflux gastro-œsophagien nécessite une consultation et des examens complémentaires. Prenez rapidement rendez-vous avec votre médecin traitant si vous êtes dans l’une de ces situations :
  • les symptômes persistent, s’aggravent ou reviennent dès que vous cessez le traitement ;
  • vous avez plus de 50 ans et les symptômes du RGO sont apparus récemment ;
  • vous maigrissez rapidement ;
  • vous avez des difficultés à avaler, des accès de toux fréquents en position couchée.
Une consultation dans la journée est vivement recommandée si vous ressentez des douleurs permanentes à l’arrière du sternum ou si vous avez l’impression d’être serré dans un étau.
 
En cas de symptômes typiques du reflux gastrique, le médecin ne procédera pas à un examen particulier pour poser le diagnostic et prescrire un traitement adapté. En revanche, si les signes persistent, il pourra rechercher une autre pathologie de l’estomac et vous orienter vers un gastro-entérologue qui pratiquera des examens complémentaires s’il l’estime nécessaire.

L’endoscopie digestive haute

Pratiquée sous anesthésie locale et parfois générale, elle a pour but de rechercher la cause du reflux gastro-œsophagien : anomalie du cardia, hernie hiatale. Elle permet aussi de détecter d’éventuelles complications, en particulier l’ulcère et l’œsophagite. Le plus souvent, l’endoscopie digestive haute est le seul examen complémentaire effectué.

La pHmétrie œsophagienne et l’impédancemétrie

Ces examens ne sont réalisés que si des symptômes atypiques se manifestent ou dans le cadre d’un bilan avant une intervention chirurgicale visant à corriger le RGO. La pHmétrie mesure les variations du pH de l’œsophage et la présence d’acide venant de l’estomac. L’impédancemétrie enregistre les mouvements de liquides dans l’œsophage. Ces deux examens sont réalisés sous anesthésie locale. Les enregistrements sont faits sur une période allant de 18 à 24 heures.

La manométrie

La manométrie consiste à mesurer le niveau de pression dans l’œsophage pendant 30 à 45 minutes. Elle révèle aussi les contractions et les relâchements du cardia et permet de voir s’ils sont normaux ou non.

Le traitement chirurgical du reflux gastro-œsophagien

Lorsque les médicaments contre le reflux gastrique n’ont permis aucune amélioration, le traitement chirurgical est envisagé. Il s’agit du seul traitement définitif permettant de réparer les dysfonctionnements anatomiques à l’origine du RGO comme la hernie hiatale. Ce traitement consiste à reconstituer un mécanisme anti-reflux capable de jouer le rôle du cardia. L’intervention est réalisée par cœlioscopie et est dans la majorité des cas bien tolérée par les patients. Une gêne temporaire peut être ressentie par certaines personnes. Elle se manifeste par des difficultés à avaler, une impossibilité d’éructer ou de vomir, des flatulences, une diarrhée. L’occlusion digestive et la récidive du reflux gastro-œsophagien sont des complications qui restent très rares.

Ce qu’il faut retenir

Les brûlures d’estomac entraînent des sensations douloureuses pouvant se propager jusqu’au thorax. Elles sont liées à l’acidité gastrique, elle-même favorisée par la consommation de certains aliments ou de mauvais réflexes au quotidien. Pour les soulager rapidement, il convient de modifier ses habitudes alimentaires et, si cela ne suffit pas, de prendre des antiacides ou des alginates pour réduire l’acidité. Le reflux gastro-œsophagien désigne la remontée d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage. Il est le plus souvent dû à une anomalie anatomique ou à un dysfonctionnement du mécanisme anti-reflux situé à la jonction entre l’œsophage et l’estomac. En l’absence de traitement, il est susceptible de provoquer une œsophagite. Plusieurs types de médicaments sont indiqués en cas de RGO : les antiacides, les alginates, les antihistaminiques H2 et les IPP. En cas d’échec, des examens complémentaires seront réalisés et un traitement chirurgical sera envisagé.