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Rectocolite hémorragique : causes, symptômes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/08/2023 à 16h08, publié le 23/10/2020 à 12h10
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Rectocolite hémorragique : causes, symptômes et traitements
En France, près de 1 personne sur 1 000 est atteinte de rectocolite hémorragique (RCH). Chaque année, 5 nouveaux cas pour 100 000 habitants sont détectés. Cette maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) atteint le rectum, et parfois le côlon, donnant lieu à des symptômes digestifs gênants, voire douloureux. Elle se manifeste par une alternance de phases d’activité et de rémission. Les raisons de cette pathologie sont encore mal connues et il n’existe pas de traitement permettant d’en guérir. Pour vous permettre d’en savoir plus, les pharmaciens de Pharma GDD vous présentent les causes de la rectocolite hémorragique, ses symptômes ainsi que les différents traitements qui existent pour prendre en charge les périodes de crise.

Causes et symptômes de la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique est une maladie de plus en plus fréquente, notamment dans les pays industrialisés et en voie d’industrialisation. Ses origines ne sont pas clairement identifiées, mais plusieurs éléments semblent favoriser son apparition.

Comment se manifeste la maladie ?

La RCH correspond à une inflammation chronique de la muqueuse intestinale, qui tapisse la paroi interne de l’intestin. Elle est toujours présente au niveau du rectum (rectite), mais s’étend souvent sur une partie voire la totalité du côlon (pancolite). Cette maladie alterne des périodes d’activité, appelées « poussées », et des périodes d’accalmie, sans symptômes, dites de rémission. Elle est généralement diagnostiquée chez des sujets jeunes, entre 20 et 30 ans. Un second pic de fréquence est observé dans une moindre mesure chez des personnes âgées de 50 à 70 ans.

Facteurs favorisants de la rectocolite hémorragique

Dans un premier temps, la recherche médicale a pu mettre en évidence une prédisposition génétique et l’existence de gènes augmentant sensiblement les risques pour un individu qui en est porteur d’être atteint de RCH. L’inflammation de la muqueuse intestinale peut aussi être liée à un déséquilibre entre la flore intestinale et le système immunitaire, qui réagit de façon anormale contre les bactéries naturellement présentes dans l’intestin. Enfin, après avoir constaté une augmentation des cas de rectocolite hémorragique dans les pays en voie d’industrialisation, les chercheurs étudient l’impact de facteurs environnementaux tels que la pollution, le régime alimentaire ou encore le stress.

RCH : quels sont les symptômes ?

Différents symptômes peuvent faire suspecter une rectocolite hémorragique. Ils sont variables d’une personne à une autre, se manifestent essentiellement lors des phases de poussée et sont en lien étroit avec l’étendue de la maladie. La RCH provoque tout d’abord des symptômes digestifs :
  • saignements par l’anus (rectorragies),
  • écoulements de glaires sanglantes par l’anus,
  • fausses envies pressantes et impérieuses d’aller à la selle (épreintes),
  • douleurs rectales et anales avec contracture du sphincter (ténesme),
  • diarrhée inconstante accompagnée de glaires ou de sang (4 à 20 selles par jour),
  • douleurs abdominales.
Des symptômes plus généraux peuvent toucher une personne atteinte de rectocolite hémorragique, comme de la fatigue, un amaigrissement, de la fièvre ou une pâleur provoquée par une carence en fer due aux saignements.

La RCH peut affecter l’ensemble du corps et entraîner des symptômes inflammatoires non digestifs. Cela se traduit par exemple par des douleurs articulaires d’évolution chronique, une jaunisse (ictère) lorsque les voies biliaires sont atteintes, des aphtes, du psoriasis, un érythème noueux (boursoufflures dures, rouges et douloureuses sur les jambes et les avant-bras) ou des problèmes oculaires comme une uvéite.

Dans la plupart des cas, avec un traitement adapté, les personnes ayant une rectocolite hémorragique peuvent mener une vie proche de la normale. Néanmoins, des complications peuvent survenir. Par exemple, une inflammation aiguë de côlon sera suspectée en cas de 6 selles sanglantes par jour, de fièvre et d’amaigrissement rapide. Il s’agit d’une aggravation brutale de la RCH nécessitant un traitement urgent à l’hôpital pour éviter une hémorragie digestive importante ou une dilatation du côlon et sa perforation, qui entraînerait une péritonite. À long terme, la rectocolite hémorragique augmente les risques de développer un cancer du côlon. Un suivi médical régulier et la réalisation de coloscopies permettent de détecter précocement des lésions suspectes.

Diagnostic et traitement de la rectocolite hémorragique

Le diagnostic de RCH est posé à la suite d’un entretien médical approfondi et d’un état des lieux des symptômes présentés. Le médecin traitant s’entoure d’autres professionnels de santé, et plus particulièrement d’un gastro-entérologue.

Comment est diagnostiquée la RCH ?

Lorsqu’une rectocolite hémorragique est suspectée, le médecin demande des examens complémentaires. Une iléocoloscopie est ainsi réalisée, sous anesthésie générale ou sédation, afin d’examiner le rectum, le côlon et la partie terminale de l’intestin grêle. Cette étape vise également à évaluer l’étendue des lésions dues à la RCH. Au passage de l’endoscope, la muqueuse est inflammatoire et saigne. Des ulcérations peuvent parfois être observées sur la muqueuse. Le médecin effectue des biopsies, qui sont ensuite analysées pour aider au diagnostic.

Un bilan biologique est généralement associé à l’iléocoloscopie. Il a pour but de rechercher un syndrome inflammatoire et une éventuelle anémie causée par des saignements répétés. Les analyses sanguines permettent aussi d’évaluer les effets de la rectocolite hémorragique sur d’autres organes comme les reins ou le foie par exemple.

Le traitement médical de la rectocolite hémorragique

La rectocolite hémorragique n’a pas encore de traitement permettant d’en guérir. La prise en charge consiste donc à soulager les symptômes, réduire l’intensité des poussées et favoriser la cicatrisation de la muqueuse intestinale. Il a également pour but de prévenir les rechutes et d’éviter l’intervention chirurgicale. Le traitement est adapté à la situation de chaque patient. Dans tous les cas, un bilan complet est réalisé avec le médecin au préalable.

Différents médicaments sont utilisés pour traiter une RCH. Les aminosalicylés (dérivés de l’acide aminosalicylique), tels que Quadrasa, permettent d’espacer et de soigner les poussées. Ils ont une action anti-inflammatoire et sont administrés par voie rectale sous forme de suppositoires ou par voie orale lorsque la rectocolite hémorragique atteint le côlon.

Le recours aux corticoïdes n’est envisagé qu’en cas d’intolérance ou d’échec des aminosalicylés. Leur action anti-inflammatoire est forte. Ils sont employés lors des poussées de RCH, sur de courtes périodes, et administrés par voie orale, rectale, voire injectable. Au cours du traitement, il est essentiel de suivre scrupuleusement la prescription et les conseils du médecin.

L’azathioprine est un immunosuppresseur qui n’est donné qu’aux patients pour lesquels les corticoïdes n’ont que peu d’effet sur la RCH, ou en cas de rechute malgré un traitement par aminosalicylés pris régulièrement.

Les anti-TNF alpha sont, quant à eux, prescrits en deuxième intention pour les patients qui ne voient pas d’amélioration avec le traitement de première intention. Ces médicaments agissent sur les réactions immunitaires de l’organisme et contribuent à réduire l’inflammation de la muqueuse intestinale sur le long terme. Plusieurs molécules peuvent être utilisées : l’infliximab en intraveineuse, l’adalimumab ou le golimumab en injections sous-cutanées.

Le traitement chirurgical de la RCH

Lorsque le traitement médical ne suffit pas à contrôler les symptômes de la RCH, l’intervention chirurgicale devient nécessaire. C’est également le cas si un cancer du côlon est détecté, si le patient fait une hémorragie digestive ou présente une perforation du côlon. Deux options de chirurgie sont possibles :
  • le retrait de la totalité du côlon (colectomie), à la suite de laquelle la partie terminale de l’intestin grêle est suturée au rectum,
  • le retrait du côlon et du rectum (coloprotectomie), qui implique de suturer la partie terminale de l’intestin grêle au canal anal et de créer un réservoir pour remplacer le rectum.
Dans certaines situations, le chirurgien n’est pas en mesure de suturer les parties saines de l’intestin. Il doit alors le fixer à une ouverture réalisée sur la paroi de l’abdomen. Le contenu de l’intestin sera ensuite évacué par cette ouverture dans une poche changée régulièrement. C’est ce que l’on appelle une stomie. Cette étape est en général temporaire et dure jusqu’à ce que la continuité du tube digestif puisse être rétablie.

Pour plus d'informations, consultez notre fiche sur la vie avec une stomie

Suivi médical et vie quotidienne avec une rectocolite hémorragique

Le suivi médical est très important si vous êtes atteint d’une RCH, tout comme le fait de suivre les conseils hygiéno-diététiques délivrés par le médecin. Avec le temps, la majorité des patients apprend à mieux connaître la maladie et à vivre avec au quotidien.

Quel suivi médical en cas de RCH ?

C’est généralement le médecin traitant, en collaboration avec le gastroentérologue, qui assure la surveillance médicale. Celle-ci repose sur différents examens effectués régulièrement : bilans sanguins, rectoscopies, coloscopies. Les objectifs du suivi médical sont d’observer l’évolution de la RCH, de surveiller l’efficacité et la tolérance des médicaments et d’apprendre au patient à gérer la maladie dans sa vie de tous les jours.

De son côté, le patient peut participer activement au suivi médical en prenant certaines habitudes. Ainsi, il est conseillé de rester attentif à son traitement, de ne jamais l’interrompre sans un avis médical et de ne prendre aucun nouveau médicament sans le signaler à son médecin ou son pharmacien. En effet, certains médicaments sont contre-indiqués en cas de rectocolite hémorragique, comme l’ibuprofène ou l’aspirine par exemple. Ensuite, il faut veiller à respecter le rythme des consultations et des examens, sans oublier les contrôles endoscopiques. Si vous constatez l’apparition de symptômes inhabituels, consulter rapidement votre médecin. De manière générale, n’hésitez pas à échanger avec l’équipe médicale qui vous suit, à poser toutes vos questions et à noter celles qui vous viennent entre les consultations, et à signaler tout effet indésirable rencontré lors de la prise de vos médicaments.

Vivre avec une rectocolite hémorragique : alimentation, vie sociale, grossesse

La rectocolite hémorragique n’empêche pas de mener une vie normale. En revanche, elle nécessite quelques ajustements et précautions. En ce qui concerne l’alimentation, il faut savoir qu’elle ne déclenche pas l’inflammation de la muqueuse intestinale. Toutefois, lors des phases de crises, il est préférable d’éviter certains aliments, notamment les fibres, qui peuvent intensifier les symptômes digestifs. Lors des périodes d’accalmie, vous pouvez revenir progressivement à une alimentation diversifiée. N’hésitez pas à consulter un nutritionniste pour être accompagné dans l’élaboration de votre régime alimentaire.

Sachez que la rectocolite hémorragique est compatible avec l’activité professionnelle, la pratique sportive et les interactions sociales. Ce sont essentiellement les poussées de RCH qui peuvent être gênantes. Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez bénéficier d’un soutien psychologique et vous faire aider par le médecin du travail, une assistante sociale ou encore des associations de patients comme l’Association François-Aupetit (afa).

Pour les femmes atteintes de RCH, les questions de contraception, de fertilité et de grossesse se posent souvent. Sachez que tous les moyens de contraception peuvent être utilisés. Votre fertilité demeure similaire à celle des femmes qui ne souffrent pas de rectocolite hémorragique. Attention : en cas d’ablation complète du côlon et du rectum avec anastomose iléoanale, il existe un risque d’infertilité. Si vous avez un désir d’enfant, il est préconisé de débuter la grossesse au cours d’une phase de rémission. En effet, le risque de rechute de la RCH est plus faible durant la grossesse. Le traitement est ensuite adapté et modulé en fonction de la situation de chaque femme enceinte.

L’essentiel à retenir

La rectocolite hémorragique fait partie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Elle se manifeste par une inflammation de la muqueuse intestinale, ce qui entraîne des symptômes digestifs (saignements par l’anus, selles sanglantes, diarrhées, douleurs anales et rectales, spasmes abdominaux), généraux et des réactions inflammatoires sur certaines parties du corps. Les causes de cette maladie ne sont pas encore clairement identifiées, et il n’existe pas de traitement permettant d’en guérir complètement. Les médicaments prescrits en cas de RCH ont pour but de soulager les symptômes, qui apparaissent lors des périodes de poussées, et de prévenir les rechutes. Dans certains cas, la chirurgie est nécessaire, avec parfois la pose d’une stomie. Les patients atteints de rectocolite hémorragique peuvent vivre normalement, et sont encouragés à bien suivre leur traitement pour conserver un bon confort de vie.

Pour plus d'informations vous pouvez aussi consulter notre fiche sur les principales MICI.