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Hépatites virales A,B,C,D et E : transmission, traitements et prévention

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 28/11/2023 à 11h11, publié le 22/05/2020 à 06h05
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Hépatites virales A,B,C,D et E : transmission, traitements et prévention
Les hépatites virales sont des pathologies infectieuses provoquant une inflammation du foie avec une altération éventuelle des tissus hépatiques. Plusieurs virus à l’origine de ces hépatites ont été identifiés à ce jour : les virus A, B, C, D et E. Si les formes aiguës se traduisent par des symptômes très variables, les formes dites chroniques évoluent de façon beaucoup plus insidieuse, pouvant entraîner à terme des maladies graves du foie comme une cirrhose, une insuffisance hépatique, ou un cancer. Pharma GDD vous propose un tour d’horizon des différentes hépatites virales qui vont se différencier par leurs voies de contamination, leur agressivité et leur évolution. Le dépistage et la prévention sont les enjeux majeurs de ces infections du foie.
 

Qu’est-ce qu’une hépatite virale ?

L’hépatite virale est provoquée par l’infestation de la cellule hépatique (hépatocyte) par un virus. Celui-ci va se multiplier au sein des hépatocytes et provoquer un processus inflammatoire au niveau du foie, à l’origine de l’hépatite. En Europe, ce sont les hépatites A, B et C qui sont les plus courantes. Selon la durée de l’inflammation hépatique, on distinguera deux types d’hépatites virales : aiguës ou chroniques.
Les modes de transmissions des hépatites virales ainsi que leur évolution vers la chronicité vont dépendre du virus en cause. Leur prise en charge repose sur un diagnostic précoce afin d’éviter une évolution vers une hépatite chronique pouvant provoquer à terme une atteinte très grave du foie.

Hépatite virale aiguë

Une hépatite virale aiguë se produit au moment où le virus infecte l’organisme. Après une période d’incubation propre à chaque virus, les premiers symptômes associent une altération de l’état général avec asthénie et perte d’appétit, des nausées, des vomissements, de la fièvre, et des douleurs abdominales. Ils peuvent être suivis par l’apparition d’un ictère caractérisé par des urines foncées, des selles décolorées et une coloration jaune de la peau et des muqueuses, notamment du blanc de l’œil, correspondant à une présence de bilirubine dans le sang et les tissus, et signant une atteinte hépatique.
Une hépatite virale aiguë dure en général 4 à 6 semaines, mais la fatigue peut perdurer plusieurs mois.
L’importance et la durée des symptômes varieront en fonction du virus et de la réponse immunitaire individuelle. Il faut noter que dans près de 80 % des cas, une hépatite passe inaperçue mis à part la fatigue et la sensation d’un malaise général.
Les formes très sévères d’hépatites aigües signent une atteinte importante des cellules hépatiques, où le foie ne peut plus assurer ses fonctions essentielles et vitales. Elles se caractérisent notamment par des troubles de la coagulation (hémorragies), et par une encéphalopathie, car le foie ne peut plus éliminer normalement les substances toxiques qui vont alors s’accumuler au niveau cérébral. On parle d’hépatite fulminante.

Hépatite virale chronique

L’hépatite chronique, quant à elle, se définit par une inflammation permanente et évolutive du foie qui dure depuis plus de 6 mois, et qui va endommager progressivement l’organe. Elle peut survenir consécutivement à une hépatite aiguë et rester silencieuse pendant des années. Le virus va alors détruire à bas bruit les hépatocytes qui vont être remplacés par un tissu cicatriciel, c’est la fibrose hépatique, qui peut conduire à la cirrhose et à l’insuffisance hépatique. Les hépatites chroniques peuvent également évoluer en carcinome hépatocellulaire. Les virus de l’hépatite B et C sont les principaux responsables des hépatites virales chroniques.
Si les symptômes précurseurs peuvent être très variables, les signes cliniques d’une atteinte hépatique plus avancée sont très caractéristiques. Il s’agit d’une splénomégalie, d’une ascite (accumulation de liquide dans l’abdomen), de troubles de la coagulation (hémorragies), et d’une altération progressive de la fonction cérébrale (encéphalite hépatique).

Diagnostic d’une hépatite virale

Le diagnostic d’une hépatite virale repose sur les signes cliniques et des tests biologiques. Le dosage des enzymes hépatiques (transaminases) va signifier le degré d’inflammation et d’atteinte du foie. Les tests sérologiques permettront de détecter, d’identifier, et de doser les antigènes et les anticorps viraux.
Pour une hépatite chronique, une biopsie est souvent réalisée afin de déterminer la sévérité de l’inflammation et l’importance de la fibrose. Une imagerie spécialisée peut confirmer le diagnostic.

Traitements des hépatites virales

La plupart des hépatites virales aiguës ne bénéficient pas de traitements spécifiques (mise à part l’hépatite C). Elles guérissent souvent spontanément en quelques semaines dans leurs formes bénignes.
Les thérapeutiques viseront à soulager les symptômes, et à adopter des mesures afin de protéger le foie (ne pas consommer d’alcool ni de médicaments potentiellement toxiques pour le foie, comme le paracétamol). Le repos et les mesures diététiques sont indispensables (manger léger et équilibré). Enfin, pour éviter la contamination de l’entourage, des mesures prophylactiques adaptées au mode de transmission devront être suivies scrupuleusement.
Les traitements des hépatites virales chroniques sont basés sur des médicaments antiviraux et des thérapies ciblées spécifiques à chaque type d’hépatite. En cas d’hépatite fulminante, une greffe du foie est la plupart du temps indispensable.
 

Hépatite A

Transmission de l’hépatite A

Le virus de l’hépatite A se transmet de personne à personne par voie oro-fécale via les mains souillées ou l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés, notamment les crustacés crus, les légumes ou les fruits mal lavés et non épluchés. Sa prévalence est donc fonction des conditions d’hygiène. Elle est particulièrement présente dans les pays tropicaux et dans les pays à bas niveau socio-économique.
L’hépatite A représente la principale cause des hépatites contractées lors des voyages. Dans les pays industrialisés, les risques de contamination sont très faibles, en rapport avec l’amélioration des conditions d’hygiène.

Signes et évolution de l’hépatite A

Les signes cliniques de l’hépatite A sont très variables. Elle peut être asymptomatique, présenter tous les symptômes classiques d’une hépatite (anorexie, fièvre, nausées, vomissements), ou dans de très rares cas évoluer vers une forme fulminante, notamment chez des personnes préalablement fragilisées par des problèmes hépatiques.
L’incubation est d’environ trente jours. Le virus est présent dans les selles pendant la période d’incubation, mais disparaît avec les premiers signes. La contagiosité disparaît donc avec l’apparition des symptômes.
L’hépatite A est une cause fréquente d’hépatite aiguë. Les enfants sont généralement asymptomatiques, par contre 70 % des adultes présenteront un ictère.
Il n’existe pas de traitement spécifique à l’hépatite A, elle guérit le plus souvent spontanément au bout d’environ 2 mois. Il est cependant nécessaire de surveiller les signes d’aggravation et guetter une éventuelle phase de rechute (10 % des cas). Une fatigue peut persister pendant plusieurs semaines.
Enfin, l’Hépatite A est immunisante et n’évoluera jamais en hépatite chronique.

Prévention de l’hépatite A

La prévention de l’hépatite A est fondée sur des mesures hygiéniques strictes, notamment au cours de séjours dans les régions à risques. Un vaccin est également disponible, il est vivement conseillé pour des voyages dans les pays où l’accès à l’eau potable n’est pas toujours garanti.
 

Hépatite B

Transmission de l’hépatite B

Le virus de l’hépatite B est très contagieux. Il peut se transmettre par voie sanguine (contact avec du sang contaminé, transfusion, piqûres avec des seringues infectées), ou sexuelle (il fait partie des infections sexuellement transmissibles). Une transmission mère enfant est également possible au moment de l’accouchement.

Signes et évolution de l’hépatite B

L’infection par le virus de l’hépatite B provoque les symptômes classiques d’une hépatite. Cependant, une grande proportion est asymptomatique, et dans environ 1 % des cas l’évolution peut être très sévère (hépatite fulminante).
Par contre, 5 à 10 % des cas développeront une forme chronique. Ce risque est d’autant plus important que l’hépatite a été contractée jeune, et chez les personnes immunodéprimées. Ainsi un nourrisson a 90 % de risque de développer une hépatite chronique, entre 1 à 4 ans le risque est estimé à 30 %, et au-delà de 5 ans, à 10 %.
Le grand danger de l’hépatite B chronique est son risque important d’évolution vers une cirrhose (25 %), ou un carcinome hépatobiliaire. En effet, le virus de l’hépatite B est oncogène, c’est-à-dire qu’il intègre le génome de la cellule hépatique qui va alors se transformer en cellule cancéreuse. 75 % des cancers du foie sont imputés au virus de l’hépatite B.
L’hépatite B est un problème de santé majeur dans le monde puisqu’on estime qu’environ 1/3 de la population mondiale serait porteuse des marqueurs sérologiques prouvant une infestation par le virus.
Aucun traitement n’est spécifique à l’hépatite B aiguë. Cependant, un traitement peut être envisagé afin de diminuer l’activité virale et ainsi limiter le risque d’évolution en forme chronique.
Les hépatites B chroniques sont traitées (interféron et antiviraux) selon des protocoles bien établis en fonction de la gravité et de l’atteinte hépatique.

Prévention de l’hépatite B

Le virus de l’hépatite B pouvant donner des atteintes hépatiques très graves sa prévention et son dépistage sont des enjeux majeurs en santé publique. La prévention de l’hépatite B repose essentiellement sur la vaccination et la mise en place de mesures visant à limiter le risque de contamination (contraception barrière, seringues à usage unique et non partagées, limite du risque en milieu hospitalier).
En France, la vaccination contre l’hépatite B est obligatoire chez les enfants nés depuis le 1er janvier 2018, et recommandée chez les enfants, les adolescents, et chez les populations à risques (personnels de santé, hémodialysé).
En cas de contact accidentel, une injection d’immunoglobulines associée à une vaccination est entreprise.
 

Hépatite D

Le virus de l’hépatite D, ou virus Delta a besoin du virus de l’hépatite B pour se développer, c’est un virus défectif. Il peut s’agir d’une contamination simultanée, on parle alors de co-infection hépatite B et D, ou bien, il vient infecter un organisme atteint d’une hépatite chronique B, on parle alors de surinfection Delta.
La présence du virus Delta représente un signe d’aggravation potentielle, il augmente les risques d’une hépatite fulminante ainsi que le développement d’une cirrhose.
Les modes de transmissions du virus D sont identiques à ceux du virus B.
 

Hépatite C

Transmission de l’hépatite C

La transmission de l’hépatite C est essentiellement sanguine. Le risque de transmission par transfusion étant inexistant (dépistage systématique des donneurs de sang), le virus de l’hépatite C se transmet surtout au sein des populations à risques, notamment chez les toxicomanes, où la prévalence peut atteindre 50 %. La transmission peut également se faire par le biais de piqûres avec du matériel infecté (tatouages, seringues, piercings).
Le risque de transmission sexuelle semble très faible (relation sexuelle pendant les règles ou en présence de lésions), tout comme celui de transmission mère enfant.

Signes et évolution de l’hépatite C

80 % des hépatites C ne sont pas ou très peu symptomatiques, par contre, 70 % d’entre elles évolueront vers une forme chronique. Ainsi, une personne sur trois environ ignore qu’elle est porteuse du virus. Au sein des populations à risque, le réservoir de population infectée par le virus de l’hépatite C est potentiellement élevé, et en raison de son fort taux de chronicité, son diagnostic est essentiel. L’hépatite C représente une cause importante de cirrhose et de cancer du foie.
Un certain nombre de médicaments antiviraux sont très efficaces pour lutter contre l’hépatite C. Ils permettent de la guérir complètement, en supprimant la charge virale, et évitent surtout le passage à la chronicité, d’où l’importance du diagnostic précoce.
En cas d’hépatite C chronique, un traitement est également instauré, mais la réponse antivirale peut être très variable. Différents protocoles d’associations d’antiviraux existent, ils seront mis en place en fonction de la sévérité de l’atteinte hépatique.

Prévention de l’hépatite C

La prévention de l’Hépatite C consiste uniquement à adopter des mesures prophylactiques (éviter le partage des seringues), car aucun vaccin ni immunoglobuline ne sont disponibles. En effet, la diversité génotypique du virus de l’hépatite C, ainsi que ses mutations permanentes, complique la réponse immunitaire et la mise au point d’un vaccin efficace. Des kits d'injection pharmaceutique permettent de réduire les risques de contaminations.
 

Hépatite E

Le virus de l’hépatite E se transmet par voie féco-orale, principalement par la consommation d’eau contaminée ou par l’ingestion de viandes crues insuffisamment cuites (porc essentiellement). Cette hépatite se rencontre surtout dans les pays à faible niveau d’hygiène, mais des cas sporadiques ont été rapportés en France et en Europe.

Signes et évolution de l’hépatite E

L’hépatite E provoque les symptômes classiques d’une hépatite, avec présence d’un ictère dans 40 % des cas. La guérison est spontanée sans mise en place de traitements spécifiques. Cependant, cette hépatite peut se révéler particulièrement grave, voire mortelle chez les patients présentant une maladie chronique du foie et chez les femmes enceintes.
En principe, l’hépatite E ne provoque pas d’hépatite chronique sauf chez certains patients à risques (immunodéprimés).

Prévention de l’hépatite E

Les mesures de prévention consistent à limiter les risques de contamination en évitant par exemple de consommer de la viande crue ou insuffisamment cuite, et en buvant de l’eau en bouteille dans les zones sensibles, notamment chez les patients à risques (immunodéprimés et maladie chronique hépatique).
Un vaccin contre l’hépatite E est disponible, mais actuellement, uniquement en Chine.
 

À retenir 

Quel que soit le virus en cause, A, B, C, D ou E, une hépatite virale provoque une atteinte de la cellule hépatique entraînant une inflammation aiguë ou chronique du foie. L’enjeu de la prise en charge de ces hépatites virales repose sur le dépistage et la prévention afin d’éviter les évolutions chroniques, à l’origine de pathologies graves du foie, comme la cirrhose, l’insuffisance hépatique ou le carcinome hépato cellulaire. Le meilleur moyen de se prémunir d’une hépatite est d’adopter des mesures prophylactiques adaptées au mode de transmission pour éviter les contaminations, et de se vacciner lorsqu’un vaccin est disponible.

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