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Taux de cortisol élevé : symptômes & traitements
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 09/07/2025 à 09h07, publié le 19/06/2025 à 12h06
- Temps de lecture : ~ 0 minutes
Le cortisol est une hormone naturellement sécrétée par le corps. Certaines circonstances, notamment un stress chronique va entrainer un déséquilibre et une surproduction de cortisol. Pharma GDD vous explique ce phénomène, les symptômes et les traitements en cas de taux de cortisol élevé.
À quoi sert le cortisol dans le corps ?
Le cortisol est une hormone produite par les glandes surrénales. Il est également appelé hormone du stress. Le cortisol joue un rôle essentiel sur la régulation du métabolisme des glucides, lipides, protides, des ions et de l'eau dans le but d'éviter toute variation trop brutale de l'équilibre physiologique du corps.
Le pic de cortisol dans l'organisme correspond au moment de la journée où cette hormone atteint son niveau maximal dans le sang. Ce phénomène survient naturellement chaque jour, tôt le matin, en général entre 6 h et 8 h. C'est un élément essentiel au rythme circadien, c'est-à-dire l'horloge biologique interne qui régule les nombreuses fonctions corporelles.
Durant ce temps donné, le cortisol stimule l'éveil, mobilise les réserves d'énergie en accentuant le taux de glucose dans le sang et prépare l'organisme à affronter les exigences de la journée. Il contribue également à la régulation de la pression artérielle et du métabolisme.
Dans un contexte d'un taux de cortisol normal chez un individu en bonne santé, ce pic est suivi d'une baisse progressive des niveaux de cortisol durant la journée pour atteindre son taux le plus bas la nuit, pour favoriser le repos et la récupération.
Certaines situations du quotidien peuvent conduire à un stress déclenchant la production de cortisol en excès. En effet, les situations stressantes trop régulières que l'on nomme "stress chronique", vont booster la sécrétion de cortisol et épuiser les glandes surrénales entrainant une modification du fonctionnement des autres hormones.
Le premier effet délétère concerne la production de progestérone. En effet, la réserve de cortisol étant affaiblie, c'est la progestérone, c'est-à-dire l'hormone sexuelle calmante qui est convertie en cortisol pour renflouer les stocks. Ce phénomène va déséquilibrer le ratio œstrogènes/progestérone, et provoquer un cercle vicieux et entrainer un déficit en cortisol sur le long terme.
Le cortisol est une hormone bénéfique en situation de stress ponctuel. Elle nous permet de mobiliser nos ressources et faire face au "danger", notamment nos réserves de sucres et de graisses. Celles-ci vont être utilisées et envoyées vers le cerveau et les muscles, en particulier le cœur. Le cortisol va augmenter la pression sanguine pour que ces nutriments atteignent le plus rapidement possible les organes essentiels à la réponse au stress. Lorsqu'elle est diffusée à dose modérée et en libération ponctuelle, elle remplit un rôle anti-inflammatoire.
Le cortisol remplit plusieurs fonctions :
La régulation de l'énergie :
Il réunit le glucose, les protéines et les lipides disponibles dans l'organisme pour fournir l'énergie.
Il contribue à maintenir un taux de sucre stable dans le sang entre les repas.
La réponse au stress :
Il déclenche la réponse "combat/fuite" en fonction de la situation de stress.
Il diminue de façon temporaire les fonctions non essentielles, notamment la digestion, la reproduction afin de privilégier les fonctions vitales.
La gestion des inflammations :
Il contribue à réduire les inflammations en régulant la réponse immunitaire.
Il participe à la cicatrisation et à la réparation des tissus.
La régulation de la pression artérielle :
Le cortisol contribue au maintien d'une pression artérielle adéquate en agissant sur les vaisseaux sanguins.
Le cycle circadien :
Le cortisol atteint un pic élevé le matin pour favoriser l'éveil et la vigilance et diminuer progressivement au cours de la journée pour préparer le corps au repos par le sommeil.
L'humeur et la cognition :
Le cortisol interfère sur l'humeur, la mémoire et la concentration.
Il joue un rôle dans la résilience en présence de situations stressantes.
Le fonctionnement du système immunitaire :
Le cortisol supprime temporairement certaines réponses immunitaires pour éviter une inflammation excessive.
Pourquoi le taux de l'hormone cortisol peut-il être élevé ?
Le stress chronique constitue la source principale d'un taux de cortisol élevé. Les situations professionnelles tendues, les conflits personnels ou les traumatismes psychologiques maintiennent l'organisme en état d'alerte permanent.
Des facteurs physiologiques entrent également en jeu : la grossesse augmente naturellement le taux de cortisol de 50% entre le 3ème et le 9ème mois. Les troubles du sommeil, le travail de nuit ou les décalages horaires perturbent le rythme circadien et la production de cette hormone.
La prise prolongée de certains médicaments corticoïdes, notamment dans le traitement de l'asthme ou des maladies auto-immunes, peut provoquer une élévation anormale du cortisol. Dans de rares cas, une tumeur des glandes surrénales ou de l'hypophyse déclenche une surproduction hormonale.
Quels sont les symptômes d'un taux de cortisol élevé ?
Les manifestations d'un taux de cortisol élevé sont multiples et varient selon les individus.
Une sécrétion excessive ou prolongée de cette hormone, particulièrement dans un contexte de stress chronique, engendre de nombreux effets néfastes sur l'organisme :
- Perturbation du métabolisme des glucides causant des fringales et une accumulation de graisse abdominale
- Affaiblissement des défenses immunitaires
- Troubles du sommeil et insomnies dus à son effet stimulant
- Fragilisation osseuse conduisant à l'ostéoporose et fatigue cardiaque
- Réactions inflammatoires se traduisant par des douleurs, de l'épuisement, des difficultés cognitives et un déséquilibre du microbiote.
- Diminution de la production de progestérone suite à l'épuisement des glandes surrénales
Au niveau physique, on observe :
- Une fonte musculaire accompagnée d'une faiblesse générale, même lors d'activités quotidiennes simples
- Une modification de la silhouette avec un visage arrondi ("faciès lunaire" ou "obésité facio") et une adiposité abdominale disproportionnée avec une difficulté à perdre du poids malgré une alimentation équilibrée et une résistance à l'insuline
- Une élévation de la pression artérielle due à la rétention hydrosodée, augmentant les risques cardiovasculaires
- Un amincissement cutané, une cicatrisation ralentie et une tendance aux ecchymoses
Sur le plan hormonal et psychologique :
- Cycles menstruels irréguliers pouvant affecter la fertilité
- Les boutons et une pilosité faciale liés aux œstrogènes
- Une irritabilité accrue face aux situations quotidiennes
- Des troubles de la concentration et de la mémoire
- Une humeur instable avec tendance dépressive et perte d'intérêt pour les activités habituelles
Comment mesurer son taux de cortisol ?
La mesure du cortisol s'effectue via trois méthodes principales. L'analyse sanguine, réalisée tôt le matin entre 7h et 9h, permet d'obtenir un résultat précis du taux dans le sang à un moment donné. Le test salivaire représente une alternative non invasive, pratique pour évaluer les variations du cortisol au fil de la journée. Cette technique s'avère particulièrement adaptée pour un suivi à domicile. Le dosage urinaire sur 24 heures offre une vision globale de la production quotidienne de cortisol. Cette méthode nécessite de recueillir toutes les urines pendant une journée complète. Le choix de la méthode dépend des symptômes présentés et des recommandations du médecin traitant.
Quel taux de cortisol est considéré comme élevé ou inquiétant ?
Les valeurs normales du cortisol sanguin varient selon l'heure du prélèvement. À 8h, un taux normal se situe entre 275 et 685 nmol/L. Cette concentration diminue naturellement pour atteindre 110 à 250 nmol/L vers 20h. Un résultat dépassant 685 nmol/L lors d'un prélèvement matinal nécessite une surveillance médicale approfondie. La situation devient particulièrement préoccupante quand le taux dépasse 4 fois la limite supérieure normale.
Maladie ou syndrome de Cushing : taux de cortisol ou hypercortisolisme chronique
Le syndrome de Cushing se caractérise par une perte du rythme naturel : les mesures nocturnes restent anormalement élevées. Dans ce cas, une consultation rapide chez un endocrinologue s'avère indispensable. Un diagnostic précoce facilite la mise en place d'un traitement adapté. La maladie de Cushing représente une forme rare d'hypercortisolisme chronique touchant principalement les femmes entre 20 et 50 ans. Cette pathologie résulte le plus souvent d'une tumeur bénigne de l'hypophyse qui stimule la production excessive de cortisol par les glandes surrénales.
Le diagnostic repose sur une démarche médicale rigoureuse combinant l'analyse des manifestations cliniques et des examens biologiques spécifiques. Une imagerie par résonance magnétique de l'hypophyse s'avère indispensable pour localiser la tumeur responsable. La prise en charge fait appel à différentes options thérapeutiques : ablation chirurgicale de la tumeur hypophysaire, radiothérapie ciblée ou médicaments régulateurs des sécrétions hormonales. Un suivi médical prolongé reste essentiel pour prévenir les risques de récidive.
Comment éliminer l'excès de cortisol ou cortisolémie élevée dans le corps ?
La pratique du yoga ou du taï-chi favorise la relaxation et abaisse le rythme cardiaque, contribuant à diminuer les niveaux de cortisol. Pour un impact optimal, privilégiez des séances de 30 à 45 minutes, 3 à 4 fois par semaine.
Une activité physique régulière d'endurance comme la course à pied, Activité physique régulière ou la natation s'avèrent particulièrement efficaces pour libérer les endorphines. Pensez à varier vos activités pour maintenir la motivation et maximiser les bénéfices sur votre équilibre hormonal.
Une supplémentation en vitamine C permet de réduire le taux de cortisol chez les personnes soumises à un stress physique intense. L'écoute de musique douce avant une situation stressante aide également à maintenir des niveaux plus bas. Des médecins japonais ont d'ailleurs démontré son efficacité sur des patients avant des interventions médicales.
Quels traitements pour l'excès de cortisol ?
Les médicaments anticortisoliques constituent le premier niveau de traitement prescrit par les médecins. Le kétoconazole et la métyrapone agissent directement sur les glandes surrénales pour bloquer la production excessive de cortisol. Dans les cas liés à une tumeur hypophysaire, la chirurgie représente une option thérapeutique majeure. L'ablation de la tumeur permet de restaurer un niveau normal de production hormonale. La radiothérapie s'avère une alternative quand la chirurgie n'est pas envisageable. Cette technique cible précisément les tissus responsables de la surproduction de cortisol. Un suivi régulier avec des dosages sanguins permet d'ajuster le traitement selon la réponse du patient.
Les aliments et compléments alimentaires pour faire baisser le taux de cortisol
Une alimentation riche en oméga-3 aide naturellement à maintenir un taux de cortisol équilibré. Les sardines, le maquereau et le saumon apportent ces acides gras essentiels. Les légumes verts comme les épinards et le chou kale regorgent de magnésium, un minéral régulateur du stress.
Le chocolat noir, avec sa teneur élevée en cacao, stimule la production de sérotonine tout en abaissant le cortisol. Optez pour une version contenant au moins 70% de cacao. Les aliments fermentés tels que le kéfir ou le kombucha soutiennent la santé intestinale, directement liée aux niveaux de cortisol.
Les myrtilles et les grenades, riches en antioxydants, combattent le stress oxydatif causé par un excès de cortisol. Les graines de citrouille et de tournesol complètent idéalement cette approche nutritionnelle par leur apport en zinc et en magnésium.
Les plantes adaptogènes représentent une solution naturelle face à un taux de cortisol excessif. L'ashwagandha, reconnue pour ses propriétés apaisantes, normalise la production hormonale en quelques semaines. La rhodiola améliore la résistance au stress quotidien tout en préservant l'énergie vitale.
Le magnésium bisglycinate, particulièrement bien assimilé par l'organisme, agit en synergie avec la vitamine B6 pour apaiser le système nerveux. Un complexe de vitamines B soutient l'équilibre hormonal global.
Le griffonia, source naturelle de 5-HTP, favorise la production de sérotonine et régule les niveaux de cortisol nocturne. Pour une efficacité maximale, ces compléments s'intègrent dans une approche globale incluant relaxation et sommeil de qualité.
Ce qu'il faut retenir sur le taux de cortisol élevé et les solutions pour le réguler
La maîtrise d'un taux de cortisol élevé nécessite une approche globale associant plusieurs méthodes naturelles. Une bonne hygiène de sommeil, avec des horaires réguliers et 7-8 heures de repos par nuit, permet de restaurer l'équilibre hormonal.
L'adoption d'une alimentation saine, riche en poissons gras et pauvre en sucres raffinés, stabilise la glycémie et diminue les pics de cortisol. La pratique quotidienne d'exercices doux comme la marche ou le yoga renforce cette régulation naturelle.
Les médecins généralistes recommandent aussi d'identifier les sources de stress pour mieux les gérer. Des techniques de respiration profonde ou de méditation, pratiquées 10 minutes chaque jour, réduisent efficacement la libération de cortisol et améliorent le bien-être général.