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Obésité : causes, risques et prévention

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 05/12/2023 à 16h12, publié le 01/04/2019 à 09h04
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Obésité : causes, risques et prévention
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l'obésité comme "une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé". Elle est généralement la conséquence d'un déséquilibre alimentaire : les apports caloriques sont trop élevés par rapport à l'énergie dépensée par l'organisme. On distingue plusieurs formes d'obésité. L’obésité peut être liée à un facteur génétique, social, hormonal, et avoir des conséquences comme le diabète et le cholestérol. Nous verrons qu’il existe des solutions pour contrer cette pathologie comme les consultations auprès d’un nutritionniste et la chirurgie bariatrique en cas d’obésité sévère voire morbide.

Le diagnostic de l'obésité

Le calcul de l’IMC

Différents outils et examens permettent de poser le diagnostic de l'obésité. Dans un premier temps, il faut calculer l'Indice de masse corporelle (IMC). Il s'agit de l'indice le plus utile, même s'il n'indique pas où sont stockées les réserves de graisse. C’est un indicateur de bonne ou mauvaise santé qui a la particularité d’être considéré comme fiable pour les adultes, de sexe masculin et féminin, âgés de 18 à 65 ans. La formule est simple : IMC = poids (en kg) / taille (en m²).

Exemple : pour une personne pesant 60 kg et mesurant 1,60m. IMC = 60/1,6² = 23,4.
Le poids idéal, ou plutôt « poids santé » est caractérisé par un IMC entre 18,5 et 25. Un surpoids est révélé par un IMC entre 25 et 29,9. On parle d'obésité quand l'IMC est égal ou supérieur à 30, et l'obésité devient morbide au-dessus de 40.

Les mesures corporelles

En complément du calcul de l'IMC, il est important de mesurer le tour de taille et de hanches, puis de faire le rapport entre les deux. La mesure du tour de taille permet de mettre en évidence un excès de graisse au niveau de l'abdomen. Vous pouvez vous servir d'un simple mètre ruban ou utiliser un ruban périmétrique, conçu spécialement pour indiquer l'IMC en même temps que le tour de taille ou de hanches. Le rapport entre le tour de taille et le tour de hanches aide à déterminer la répartition de la masse graisseuse dans le corps. Ainsi, l'excès de poids localisé au niveau de la région abdominale est appelé obésité androïde. Lorsque la prise de poids est concentrée sur les hanches et/ou les cuisses, on parle d'obésité gynoïde.

Pour aller plus loin dans le diagnostic de l'obésité, vous pouvez vous tourner vers une pince adipomètre, une pince permettant de mesurer la masse graisseuse à partir d'un pli cutané. Un bilan sanguin peut aussi être effectué, notamment au niveau lipidique (graisse).

Des pèse-personnes électroniques et balances impédancemètre dotés d'une technologie qui permet de mesurer le poids et communique le pourcentage de masse graisseuse, musculaire et osseuse de la personne. D'autres modèles vont permettre de déterminer l'IMC. Certaines balances connectées peuvent via une application enregistrer les données afin de contrôler et analyser les informations au cours du temps.

Les causes de l’obésité

S'il est possible qu'il y ait une prédisposition génétique, celle-ci mène rarement seule à l'obésité. Il s'agit plutôt de la combinaison de plusieurs facteurs.

L’alimentation

Un excès de matière grasse, de sel, de sucre... En bref, une mauvaise alimentation, une alimentation déséquilibrée ou encore des assiettes trop conséquentes induisant un déséquilibre concernant la satiété vont amener à l’obésité.

L'obésité entraine une hypertrophie des adipocytes, c'est-à-dire qu'ils deviennent plus grands et permettent de ce fait le stockage des graisses. Cela va entrainer des perturbations fortes de la biologie des cellules ainsi qu'une élévation de l'inflammation dans les tissus adipeux.
Le microbiote intestinal et l'obésité auraient un lien. Le microbiote, également appelé flore intestinale est propre à chacun. Cependant, de nombreuses études ont mis en évidence un profil de microbiote intestinal type chez les personnes obèses. Il semblerait que les personnes obèses aient un microbiote intestinal riche en certaines bactéries et pauvres en d'autres dont la bactérie Akkermensia municiphila.

Le stress et le mode de vie

Un mode de vie sédentaire, pas assez d'activité physique ou encore le manque de sommeil et la consommation d'alcool peuvent aussi jouer sur l'obésité.

Le stress, l'anxiété et les divers facteurs sociaux comme la recherche ou la perte d’emploi peuvent être la cause de l’obésité.
Le stress induit un dysfonctionnement du système nerveux sympathique et de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien favorisant l'obésité. Le stress va également contribuer aux troubles du comportement alimentaire et à une baisse de l'activité physique.

Le stress aurait un effet sur le taux de cortisol, l'hormone qui régule la réponse au stress. Un taux élevé sécrété de cortisol augmenterait le risque de surpoids et d’obésité. De nombreuses études révèlent que les personnes stressées ont tendance à manger souvent des aliments riches en sucres et en graisses. De plus, il est reconnu que le cortisol aurait un rôle important dans le métabolisme et dans la détermination de la zone de stockage des graisses.

Les hormones

Diverses hormones comme la leptine, l'insuline, les hormones sexuelles et l'hormone de croissances auraient un rôle dans le métabolisme, l'appétit et le stockage des graisses. Les personnes obèses révèlent des niveaux d'hormones pouvant augmenter l'accumulation de réserves lipidiques de l'organisme en modifiant le métabolisme des graisses. Les excès tout comme les déficits de certaines hormones peuvent engendrer l'obésité. En effet, un métabolisme normal dépend d'un équilibre hormonal. Le déséquilibre de la leptine, l'hormone de la satiété, pourrait déclencher une obésité.

Les médicaments induisant l’obésité

La prise de certains médicaments (antidépresseurs, corticoïdes, antiépileptiques) peut aussi favoriser l'obésité.
Les corticoïdes, les psychotropes, les médicaments contre l'hypertension, les antiépileptiques et les bêtabloquants vont provoquer une modification du métabolisme, de la rétention d’eau ou une augmentation de l'appétit.

Cela va entraîner des effets secondaires mais seulement lors de traitement à long terme. La prise de ces médicaments va engendrer une réorganisation de la distribution de la graisse, amaigrissant les jambes et les bras et augmentant la quantité de graisses viscérales. De plus, les corticoïdes vont entrainer la sensation de faim et stimuler par conséquent la consommation d'aliments.

Les conséquences de l’obésité sur la santé

Les conséquences de l'obésité sur la santé sont nombreuses. Tout d'abord, elle favorise l'apparition de maladies cardiovasculaires en augmentant notamment le taux de cholestérol et en favorisant le diabète de type 2. Elle est mise en cause dans différentes pathologies telles que l'apnée du sommeil, le déséquilibre hormonal, les douleurs articulaires et les troubles psychologiques.

Les maladies cardiovasculaires

Le diabète de type 2

Le diabète de type 2 est la forme la plus fréquente de diabète.

On estime qu'une personne obèse a 3 fois plus de risque d'être diabétique qu'une personne de poids normal.
Le diabète lié à l'obésité peut provoquer :
  • L'occlusion des artères des membres inférieures induisant des problèmes vasculaires provoquant des risques d'amputation.
  • Des problèmes ophtalmologiques.

Des solutions d’ordre alimentaire peuvent aider à réduire les risques de glycémie trop élevée comme les sucrettes à base de stévia ou d’édulcorants pour réduire l’apport en sucre.
Des compléments alimentaires peuvent aider à maintenir une glycémie normale. Le chrome est un nutriment essentiel nécessaire pour réguler le métabolisme en glucides, en protéines et en graisses. De plus, le chrome engendrerait une perte d'appétit et stimulerait la thermogénèse et ainsi aiderait à éliminer la dépense énergétique, contribuant à la perte de poids.

Le cholestérol

Une alimentation trop grasse chez les personnes en surpoids va engendrer du cholestérol et son dépôt sur les artères. Il va se durcir et se calcifier formant des plaques d'athérome conduisant à une obstruction du vaisseau potentialisant la survenue d'infarctus du myocarde ou d'accident vasculaire cérébral.

L'ail agirait sur la cholestérolémie en favorisant l'augmentation du bon cholestérol, c'est à dire le HDL et en contribuant à diminuer le mauvais cholestérol, nommé LDL. Il aurait une action permettant de réduire le métabolisme lipidique.

L'huile de krill et les poissons gras riches en oméga 3 auraient des effets bénéfiques sur la santé. L’huile de krill réduirait la glycémie à jeun et le poisson fournirait des nutriments bénéfiques dont la vitamine D.

Il est possible de réduire les risques cardiovasculaires en adoptant une alimentation plus saine et en pratiquant une activité physique en fonction de ses capacités. Il sera important de demander au conseil à son médecin traitant avant de commencer une activité physique. Il pourra orienter le patient vers des activités adaptées à son poids afin de ne pas provoquer des dommages articulaires, musculaires et cardiaques.

Les conséquences hormonales de l’obésité

Obésité et risque d'infertilité

L'obésité peut également entraîner des complications pour la conception d'un enfant. L'obésité a des conséquences sur la fertilité. On estime une absence d'ovulation trois fois plus fréquente chez les femmes en surpoids, s'expliquant notamment par le syndrome des ovaires polykystiques. En effet, ce trouble hormonal s'accompagne souvent d'une obésité qui s'installe progressivement associant une hyperpilosité et des troubles de la fertilité.

Obésité et grossesse

De plus, durant une grossesse en cas d'obésité, la future-maman doit faire l'objet d'un suivi particulièrement encadré car la grossesse est considérée à risque. Une femme enceinte obèse a trois fois plus de risques de connaître des complications sévères pendant la grossesse. Le risque de diabète gestationnel est multiplié par 5, l'hypertension par 8 et les risques de prééclampsie augmentent de 20%. Les thromboses et les phlébites demeurent plus fréquentes chez la femme enceinte obèse car la circulation sanguine est ralentie par les graisses, les adypocytes agglutinés en amas comprimant la circulation sanguine.

L’obésité et la contraception

La contraception augmente les risques de maladies cardiovasculaires et thrombo-emboliques. Il faudra éviter les contraceptifs à base oestrogènes et préférer ceux à progestatifs seuls sous forme orale, d'implant et de stérilet. Notez également que si vous choisissez d'utiliser un implant contraceptif (placé sous la peau du bras), son efficacité peut être réduite dans le temps. Chez une femme à l'IMC normal, l'implant contraceptif reste actif durant 3 ans. Pour les femmes en obésité, les médecins recommandent de le retirer avant.

La transpiration excessive : l’hyperhidrose

La transpiration excessive peut être liée à un dérèglement hormonal de la glande thyroïde nommées hormones thyroxines. Cette transpiration excessive va provoquer un inconfort, des odeurs corporelles désagréables et une humidité favorisée par la macération sans les plis cutanés ou les bourrelets et donc la survenue de mycoses cutanées. En cas de maladie de Verneuil, une pathologie qui entraine des nodules et des cicatrices en forme de patte de crabe, les frictions à répétition et la macération dans les plis augmentent avec le surpoids. 

Il est important d'utiliser des gels douches purifiants et assainissants et d'appliquer un déodorant spécialement conçu pour les zones corporelles sujettes aux plis et à la macération. Un déodorant contre la transpiration excessive pourra également être conseillé.

L’impact sur les articulations

La surcharge pondérale provoque un stress mécanique sur les articulations. Celles-ci sont davantage sollicitées notamment sur le bas du corps, au niveau des hanches, des genoux, des chevilles. La pression exercée est plus forte, causant un écrasement ou un étirement au niveau du cartilage articulaire et des ligaments.

L'excès de tissus adipeux autour des articulations entraine des inflammations abîmant la matrice cartilagineuse.

Les conséquences psychologiques liées à l’obésité

L'obésité va engendrer différents troubles psychologiques se manifestant par une baisse de l'estime de soi, une insatisfaction globale de la vie, de l'impulsivité, de l'hostilité et des phobies. Cet état de stress et de mal être est un engrenage. L'association obésité et troubles de la conduite alimentaire est souvent accompagné de troubles psychiques tels que la dépression, l'anxiété ou même les troubles bipolaires. La sévérité de l'obésité a engendré des régimes de plus en plus restrictifs, provoquant l'effet yo-yo, décourageant les patients qui s'enferment dans un cercle vicieux à cause du sentiment d'échec augmentant le sentiment de frustration et de culpabilité, renforçant ainsi les mécanismes de compensations.

La société de dictat qui prône la beauté, le corps parfait se voit être paradoxale car il n'y a jamais eu autant d'obésité dans le monde qu'à l'heure actuelle. Malgré tout, les personnes obèses sont montrées du doigt, stigmatisées, discriminées socialement et professionnellement. La grossophobie est un sujet d'actualité désignant une attitude et des comportements envers les personnes obèses dans divers domaines provoquant des répercussions physiques et psychologiques délétères sur les personnes qui en sont victimes, augmentant le risque de dépression.

L’apnée du sommeil et les ronflements

Le surpoids et l’obésité vont également augmenter les risques d’apnée du sommeil.
L'obésité est le principal facteur de l'apnée du sommeil. Les graisses accumulées au niveau du cou, du pharynx et de l'abdomen vont favoriser le blocage du passage de l'air dans les voies respiratoires supérieures. L'apnée du sommeil provoque un sommeil perturbé et une fatigue tout au long de la journée. Le rythme circadien est déséquilibré et le métabolisme également. On a affaire à un cercle vicieux.
Des orthèses sous forme de gouttière peuvent aider à réduire le phénomène d'apnée du sommeil et de ronflement, ce qui va permettre dans un premier temps d'améliorer la qualité du sommeil.

Lutter contre l'obésité : faire de l'hygiène de vie une priorité

Les personnes présentant un surpoids ou de l’obésité sont invitées à consulter un médecin qui saura les orienter vers des spécialistes comme les endocrinologues qui vont vérifier si ce problème de poids est lié à un dérèglement hormonal. Le médecin pourra également conseiller le patient dans un processus de plan alimentaire en rencontrant un diététicien ou un nutritionniste et un coach sportif pour adapter les exercices à effectuer afin de perdre du poids.

Effectuer un bilan médical permettra d'identifier les causes du surpoids, et les éventuelles conséquences déjà subies par l'organisme. Ensuite, un bilan énergétique peut permettre de rééquilibrer les calories en fonction de l'énergie dépensée par l'organisme et ainsi prendre de bonnes habitudes alimentaires.

Des repas minceur peuvent être proposés afin d’apporter un équilibre nutritionnel et habituer le patient à s’alimenter différemment. Depuis 2001, le Programme National Nutrition Santé (MNNS) aide à lutter contre l'augmentation du surpoids et de l'obésité en France. Les centres spécialisés obésité (CSO) apportent une éducation thérapeutique et une aide concernant l'activité physique adaptée, l'alimentation, les solutions pour apprendre à manger équilibré, offrant également un appui psychologique, un soutien et une écoute.
Une alimentation rééquilibrée, la prise ou reprise d'une activité physique, un sommeil adapté et une meilleure gestion du stress permettent souvent de limiter la prise de poids.

La chirurgie bariatrique

En cas d'obésité sévère, voire morbide, la chirurgie bariatrique est une solution à envisager. Elle consiste à restreindre les apports de calories. Cependant, il faut savoir que ce n'est pas un acte anodin. Cette chirurgie comporte des risques et demande un suivi médical important, notamment l'élimination de l'excès de peau après que le poids a été stabilisé par liposuccion par exemple. Ce type d'intervention implique le port de ceinture, short ou combiné post opératoires destinés à maintenir les tissus urant la cicatrisation.



Le bypass gastrique est une chirurgie bariatrique qui permet un montage en circuit court du système digestif. La partie haute de l'estomac est sectionnée par agrafage créant une petite poche à laquelle est raccordée une anse de l'intestin grêle. Cette chirurgie permet un mécanisme restrictif, réduisant la contenance de l'estomac et donc l'absorption des aliments par le système digestif.

La sleeve gastrectomie consiste à enlever une grande partie de l'estomac afin de former un tube étroit. La progression du bol alimentaire dans le tube est ralentie. Ce dernier est évacué dans l'intestin grêle, obligeant à manger en petite quantité. Cette opération va également entraîner une baisse du taux de ghréline, l'hormone à l'origine de l'appétit qui est sécrétée à l'origine dans la partie de l'estomac qui a été enlevée. Grâce à cela, la satiété se manifeste rapidement lors d'un repas.

L'anneau gastrique également appelé gastroplastie est l'intervention la plus pratiquée car elle demande moins de temps et présente moins de risques de complication pour le patient.
L'anneau posé au niveau de la partie haute de l'estomac est gonflable et ajustable. Il est relié à un boîtier d'injection par une tubulure qui se situe sous la peau de la paroi abdominale. Dès le début du repas, la petite poche se remplit, faisant ressentir une impression de satiété. Il faudra apprendre à manger doucement, à bien mastiquer et à diviser les repas plusieurs fois dans la journée.

À retenir

 Les mauvaises habitudes alimentaires ne sont pas la seule cause de l’obésité. D’autres facteurs rentrent en ligne de compte. Les conséquences peuvent être graves et aboutir à des pathologies voire un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde. Des solutions thérapeutiques et un soutien médical avec un coaching ou un plan alimentaire associé à une activité physique peuvent aider à lutter contre l’obésité.

Retrouvez notre fiche conseil sur le cholestérol les aliments à éviter

Sources :
https://www.cochrane.org/fr/CD010063/ENDOC_la-supplementation-en-picolinate-de-chrome-chez-les-adultes-en-surpoids-ou-obeses
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01443858/document
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29372051/
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5827911/