Constipation : quand faut-il consulter un médecin ?

La constipation est un problème très fréquent qui touche surtout les femmes.

Dans 90 % des cas, la constipation est un phénomène normal qui survient lorsque le corps est soumis à 3 circonstances anormales :
 

• une mauvaise alimentation et un manque d’hydratation, avec un apport de fibres alimentaires et d’eau insuffisants. En effet, une certaine quantité de fibres et d’eau sont nécessaires pour le volume et l’hydratation du bol alimentaire qui doit circuler dans les intestins.
• un manque d’exercice, l’activité physique stimulant les mouvements des intestins,
• un stress imperceptible lié à une modification des conditions de vie (manque de temps ou manque d’intimité pour aller à la selle).

Prendre soin de ses intestins n’est pas compliqué. Notre mode de vie doit tenir compte du fonctionnement de nos intestins, nos intestins s’adaptant difficilement à notre mode de vie.

Dans les 10 % des cas restants, la constipation peut avoir une origine sérieuse qui demande une consultation chez le médecin.  

Suis-je réellement constipé ?

L’OMS, Organisation mondiale de la santé, définit la constipation comme l’émission de moins de 3 selles par semaine. Certaines personnes peuvent avoir plusieurs selles par jour comme d’autres pourront n’en avoir que tous les 2 jours, ce qui est tout autant normal.
Des selles dures, une difficulté à pousser, la sensation d’un obstacle ou le fait de ne pas évacuer toutes les selles sont également les signes témoins d’une constipation. Si ces signes reviennent régulièrement, ils constituent les symptômes de la constipation chronique.

Il faut consulter un médecin en cas de constipation chronique

Pour savoir que faire pour la constipation chronique, il faut se demander quelle est son origine.  L’alimentation et le mode de vie sont souvent les causes de la constipation. En effet, il est nécessaire de respecter des règles essentielles avant de trouver un traitement pour la constipation chronique.
 

1. L’alimentation pour la constipation chronique passe par la consommation de suffisamment de légumes verts à feuilles (épinards, choux, fanes de betteraves, blettes), en légumineuses (lentilles, haricots blancs, pois chiche…) et en légumes faciles à mettre en potage (poireaux, navets, fenouil…). Les fruits à fibres entiers (pruneaux, figues, dattes, abricots…) et les céréales complètes (pâtes complètes, riz complet ou sauvage, pain complet, flocons d’avoine, épeautre, millet, sarrasin, quinoa, son d’avoine ou de blé…) constituent également les meilleurs aliments contre la constipation chronique. Les aliments à éviter en cas de constipation chronique sont les aliments pauvres en fibres, comme le pain blanc, le riz blanc, les pâtes, les pommes de terre, la banane peu mûre, le coing, le chocolat noir...
2. Boire suffisamment d’eau, 1,5 à 2 litres sous forme d’eau plate ou gazeuse, de soupes ou bien d’infusions comme la mauve qui constitue une bonne tisane contre la constipation chronique. Chez la personne rencontrant des difficultés à boire, penser aux yaourts, à la faisselle de fromage blanc, aux fruits riches en eau (pastèque, concombre...).
3. Avoir une activité physique régulière telle que la marche à pied ou le jardinage.
4. Avoir un rythme régulier pour aller à la selle, y aller tous les jours à la même heure et lorsque le besoin se fait sentir. S’asseoir sur les toilettes en mettant les pieds sur un marchepied est bénéfique puisque l’angle créé par le tronc et les cuisses au niveau des fesses favorise l’expulsion des selles. Le confort et l’accès à des toilettes agréables est également un élément à prendre en compte pour éviter la constipation.

Le traitement pour la constipation chronique passe également par l’utilisation de médicaments laxatifs dits « osmotiques » comme le macrogol, le lactulose ou le sorbitol qui constituent des médicaments efficaces contre la constipation chronique. La prise de probiotiques pour la constipation chronique constitue également un traitement de choix.


Par ailleurs, il est également possible de choisir un traitement naturel pour la constipation chronique.
En effet, il existe de nombreuses plantes pour la constipation qui ont des propriétés laxatives « de lest » comme le psyllium noir que l'on trouve dans Parapsyllium qui fait partie des médicaments Alfasigma, l’ispaghul ou le lin, la gomme d’acacia, le pruneau ou la pectine de pomme. L’ensemble de ces traitements constituent des laxatifs doux pour la constipation chronique.
Pour une action plus rapide, d'autres plantes comme Rhamnus frangula agissent en stimulant les intestins. Ces dernières ne doivent, quant à elles, être prise que de façon très occasionnelle. 

Si votre constipation n’est pas réglée avec ces mesures régulières, qu’elle a tendance à revenir et que cela perdure depuis au moins 6 mois, cela correspond à la définition de la constipation chronique.

Consultez votre médecin en cas de constipation chronique.

Je suis constipé(e) et je ne me sens pas bien : consultez

Si, en plus d’être constipé, vous souffrez de ces troubles, comme une constipation chronique et du sang dans les selles, consultez sans tarder votre médecin :
 

• perte de poids ou prise de poids,
• fatigue,
• faiblesse ou crampes musculaires,
• vision trouble,
• diminution ou perte d’appétit (anorexie),
• augmentation du besoin d’uriner ou de la soif,
• nausées,
• douleurs pelviennes ou anales,
• sang dans les selles,
• fuite incontrôlable et persistante de matières fécales liquides ou solides,
• émission de glaires à la place des selles,
• hémorroïdes ou fissures anales,
• ulcérations anales,
• alternance de périodes de diarrhée et de périodes de constipation.

Je suis constipé(e), j’ai plus de 50 ans ou j’ai des antécédents de cancer colorectal dans ma famille

Si votre constipation apparaît brutalement et que vous avez plus de 50 ans ou que vous avez des antécédents de cancer du côlon et/ou du rectum dans votre famille, consultez rapidement votre médecin. 

Constipation chez les enfants : quand consulter ?

La constipation chronique chez l’enfant peut être liée à son alimentation ou également à un stress.

Concernant l'alimentation, un enfant doit boire suffisamment d’eau et manger suffisamment de légumes ou de fruits pour ne pas être constipé. Si ce n’est pas le cas, une constipation peut survenir et vous pouvez vous demander, en cas de constipation chez les 2-3 ans, quand consulter.
 

• S’il s’agit d’un bébé, en cas de constipation chronique chez le bébé, si vous avez déjà enrichi son régime alimentaire de fibres et d’eau, mais que le nombre de selles est moins important qu’habituellement ou que ses selles sont dures, trop volumineuses ou présentent du sang, il est nécessaire de consulter rapidement votre médecin. 
• S’il s’agit d’un enfant entre 2 et 8 ans, après avoir rétabli l’hygiène alimentaire et en attendant le rendez-vous chez le médecin, la prise d’un laxatif doux peut aider. Cela peut être une compote de fruits telle que Good Goût Pruneau ou bien des plantes pour le transit comme le sirop Relax Transit.
• S’il s’agit d’un enfant de plus de 8 ans, vous pouvez alterner avec des médicaments comme Importal® enfants ou Movicol enfant®.

Constipation et médicaments

Si vous prenez certains médicaments, ceux-ci peuvent constituer la cause de la constipation chronique. Dans ce cas, il est nécessaire de mettre en place une alimentation riche en eau et en fibres et de pratiquer une activité physique si vous le pouvez. 
Certains médicaments opiacés pris en chronique, comme ceux pour les douleurs cancéreuses, sont prescrits systématiquement avec un laxatif par le médecin. Pour les autres, si une constipation survient pendant la prise, il est nécessaire de consulter. En attendant le rendez-vous, si les conseils alimentaires et l’activité physique ne suffisent pas à améliorer la constipation, il est possible de prendre des laxatifs osmotiques à base de macrogol ou de lactulose ou des laxatifs de lest à base de psyllium noir, d’ispaghul ou de lin.


Liste des médicaments qui pourraient induire une constipation : opiacés antidouleurs et antitussifs, TSO (traitement de substitution aux opiacés, méthadone, buprénorphine, suboxone), néfopam (Acupan®), certains antidépresseurs (imipraminiques) et neuroleptiques (phénothiaziniques), doxylamine (Donormyl®, Lidène®), hydroxyzine (Atarax®), antirhumes à base de chlorphénamine (Humex Rhume ®, Fervex Lib®, Fervex Rhume®...), sirops à base d’oxomémazine (Toplexil®…), médicaments antiparkinsoniens, médicaments de l’incontinence urinaire, médicaments contre les nausées et nausées de chimiothérapies, médicaments bronchodilatateurs (ipratropium (Atrovent®…), diurétiques, antagonistes calciques, certains anticancéreux, fer, calcium, protecteurs gastriques à base d’aluminium, Kayexalate®, Questran®, Sévélamer®…

Je m’occupe d’une personne âgée qui est constipée

Les personnes âgées souffrent souvent de déshydratation, car elles ne ressentent plus le besoin de boire. Par ailleurs, elles sont souvent sédentaires, se nourrissent mal et peuvent souffrir de dénutrition. Ces trois conditions favorisent la constipation chronique chez la personne âgée.

Après avoir rétabli une bonne hygiène alimentaire avec suffisamment de boissons, de légumes et de fruits et en attendant le rendez-vous chez le médecin, la prise de laxatifs doux tels que des fruits en compotes comme le pruneau, la figue ou la date ou bien des médicaments comme Importal® , Dulcosoft® ou Duphalac® peuvent aider à améliorer le transit.  Cependant, si la personne a du mal à avaler, si elle se plaint de maux de ventre, de douleurs au niveau rectal, si elle a soudainement une diarrhée, qu’elle émet des glaires, si elle se plaint de nausées ou si elle vomit, une consultation médicale très rapide s’impose. 

De même, une personne âgée atteinte de la maladie de Parkinson et souffrant de constipation doit systématiquement être suivie par un médecin.

Je suis enceinte et constipée

La grossesse provoque un ralentissement du transit intestinal avec parfois l’apparition d’hémorroïdes. Or pour traiter la constipation de la femme enceinte, la plupart des médicaments et compléments alimentaires sont déconseillés.

Par conséquent, pour savoir comment éviter la constipation chez la femme enceinte, il est important de prendre rendez-vous auprès de votre médecin. En attendant, buvez plus d’eau, consommez plus de fibres et faites de la marche à pied si vous y êtes autorisée.

Pour la constipation chez la femme enceinte, certaines plantes peuvent aider comme la mauve, le karkadé (hibiscus), l’Ispaghul (Psyllium blond) ou bien des médicaments comme Forlax® ou Transipeg®.

Dans quels cas contacter les urgences (15 ou 112) ?

Vous vous demandez en cas de constipation quand aller aux urgences ? En effets, les risques d’une constipation chronique peuvent aller de la simple hémorroïde à la diverticulite ou au fécalome (bouchon dans le rectum) entraînant une hospitalisation.

Si vous êtes dans l’incapacité d’expulser aucune selle et que vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes associés, contactez directement les urgences au 15 ou au 112 :
 

• sang, diarrhées ou glaires à la place des selles,
• douleurs ou crampes au ventre,
• ventre gonflé,
• nausées ou vomissements,
• mauvaise haleine, bouche sèche,
• frissons ou fièvre,
• impossibilité d’émettre des gaz.

 

À retenir

La constipation est un trouble bénin qui, si des mesures d’hygiène intestinale sont prises, doit passer au bout de quelque temps. Parfois un traitement par laxatif est nécessaire et il peut suffire à enrayer la constipation.  Cependant, des situations particulières impliquent une consultation rapide ou immédiate chez le médecin. En effet, si vous souffrez de constipation chronique depuis au moins 6 mois ou bien si vous êtes constipé et que vous avez plus de 50 ans, si vous prenez des médicaments qui entraînent une constipation chronique, si vous avez des antécédents de cancer colo-rectal, si vous souffrez de constipation et enceinte ou si votre enfant ou la personne âgée dont vous vous occupez est constipé ou bien si vous présentez des signes cliniques alors, il existe un risque pour votre santé et seul le médecin pourra décider de la conduite à suivre.