Les bienfaits du Bouillon blanc

Connaissez-vous cette grande plante robuste à petites fleurs jaune brillant et à feuilles duveteuses que l’on rencontre fréquemment dans les prairies l’été ? Le Bouillon blanc est une plante utilisée depuis très longtemps sous forme de décoctions pour la toux ou les bronchites. Suivez-nous à la découverte du Bouillon blanc !

Qu’est-ce que le Bouillon blanc ?

Le Bouillon blanc, appelé en latin Verbascum thapsus est une plante appartenant à la famille des Scrophulariacées et au genre Verbascum comme les molènes qui lui ressemblent et avec lesquelles il est parfois confondu, notamment la molène noire ou Verbascum nigrum qui s’en différencie facilement en étant plus petite et en ayant des tiges teintées de noir violacé. Il est parfois également confondu avec le faux bouillon blanc ou Verbascum densiflorum, une autre molène qu’il est très difficile de différencier du bouillon blanc et qui est parfois utilisée à sa place, les deux plantes ayant des propriétés communes.
Le terme « Bouillon blanc » vient de l’utilisation de ses fleurs en décoction, formant comme un bouillon et l’adjectif « blanc » précise la couleur blanche de ses feuilles liée à la présence de duvet.
Le Bouillon blanc est également appelé molène commune, grande molène, herbe de saint Fiacre, molène thapsus, molène Bouillon-blanc, oreille de loup ou encore cierge de Notre-Dame ou bâton de la Vierge témoignant de l’usage que l’on faisait de sa grande tige enduite de poix et enflammée lors des processions.
Commun en Europe et en Asie, le Bouillon blanc était recommandé par Dioscoride pour traiter les affections pulmonaires et par Hippocrate pour guérir les plaies. En effet, il était fumé avec d’autres feuilles pour soigner l’asthme et il était utilisé en cataplasme pour calmer les irritations de la peau, notamment les piqûres d’insectes et pour calmer les irritations de la bouche.
Le Bouillon blanc est traditionnellement utilisé pour ses fleurs qui font partie des fleurs pectorales définies par la Pharmacopée française comme le coquelicot, la mauve, la guimauve, la violette odorante. Ce mélange d’espèces florales permettait de faire des tisanes reconnues pour lutter contre les affections pulmonaires et bronchiques.

Composition du Bouillon blanc

Le Bouillon blanc contient de nombreux composants ayant des propriétés particulières avec :

• 3 % de mucilages, de grosses molécules qui, en présence d’eau, forment un gel qui tapisse les muqueuses et qui apaise en cas d’irritation,
• des saponosides anti-inflammatoires, expectorants et fluidifiants des mucosités bronchiques,
• des iridoïdes dont l’aucuboside, l’harpagoside, l’harpagide, qui ont des propriétés anti-inflammatoires, antidouleurs, antispasmodiques, antivirales et immunomodulantes,
• le verbascoside connu pour ses effets anti-inflammatoires, antidouleurs, antiviraux et immunomodulants,
• des flavonoïdes aux propriétés antiallergiques, antibactériennes et antivirales,
• des acides phénoliques anti-infectieux et anti-inflammatoires,

 

Propriétés et bienfaits du Bouillon blanc

Les fleurs de Bouillon blanc possèderaient, grâce à leurs nombreux composants exceptés les iridoïdes, des activités expectorantes, anti-inflammatoires, apaisantes et antitussives qui lui permettraient d’être utilisé pour soigner les problèmes respiratoires comme la bronchite, la BPCO, la coqueluche, la toux, l'asthme ou les maux de gorge ou l'enrouement.
Les fleurs séchées peuvent être utilisées en infusion ou pour un usage local, en gargarisme, ou bien en application cutanée.
Les fleurs peuvent être extraites par un mélange d’eau et d’alcool pour obtenir un extrait hydroalcoolique (EHA) utilisé en gouttes ou sous forme de sirops.
L’EMA, Agence européenne du médicament, reconnaît l’utilisation traditionnelle du Bouillon blanc pour soulager les maux de gorge lorsqu’ils sont associés à la toux sèche ou au rhume.
La Commission E du Ministère de la Santé Allemande reconnaît l'usage médicinal du Bouillon blanc pour traiter les affections respiratoires produisant du mucus.

Utilisations du Bouillon blanc

Les composants biochimiques du Bouillon blanc lui confèrent de nombreuses propriétés pour l’arbre respiratoire. Le Bouillon blanc est traditionnellement utilisé pour calmer l’irritation de la gorge en cas d’infection ou pour calmer la toux sèche. Il est également utilisé pour fluidifier la toux grasse, faciliter l’expectoration et désencombrer les voies respiratoires en cas de bronchite. Il est parfois associé à d’autres plantes pour stimuler les défenses naturelles.

La tisane de Bouillon blanc

Le Bouillon blanc se présente sous la forme de tisane de ses fleurs comme Iphym Bouillon blanc.
Il est recommandé d’utiliser les fleurs en infusion. Pour cela, on met en contact l’eau bouillante et les fleurs séchées, hors du feu, pendant 15 minutes.
On utilisera 10 grammes de fleurs par litre.
Il est important de bien filtrer l’infusion obtenue afin de retirer toutes traces de poils de la plante (en cas de résidus de feuilles duveteuses dans le mélange de fleurs) qui pourraient irriter la gorge. Il est conseillé de boire la tisane lentement pour favoriser le contact avec la gorge.
Boire 1 à 2 tasses par jour soit 250 à 500 ml d’infusion par jour.

Pour réaliser un gargarisme pour la gorge irritée, les maux de gorge ou l’enrouement, on réalisera une décoction de fleurs. Pour cela, on fera bouillir l’eau contenant la plante pendant 3 à 4 minutes à petit bouillon, on filtrera la décoction et on attendra le refroidissement de la décoction.
On utilisera 10 g de fleurs sèches pour 300 ml d’eau.
Faire un gargarisme de la gorge pendant 10 secondes et recracher.
Répéter ce gargarisme 2 à 3 fois par jour.

Pour être utilisé en cataplasme apaisant sur la peau, on réalisera la décoction précédente, dont on imbibera, une fois refroidie, une compresse que l’on appliquera sur la zone irritée, crevassée, écorchée ou prurigineuse.

Le Bouillon blanc dans les sirops pour la toux

Dans les sirops, l’extrait de Bouillon blanc est généralement associé à d’autres plantes contre la toux comme le plantain apaisant, la guimauve cicatrisante pour la gorge, le romarin contre les infections ou le giroflier antibactérien.
Il peut également être associé à des huiles essentielles comme l’huile essentielle d’Eucalyptus globulus pour les bronches, l’huile essentielle de myrte rouge pour les bronches ou l’huile essentielle de ravintsara pour les virus. On retrouve parfois le miel adoucissant dans ces sirops.

Le Bouillon blanc pour l’immunité

Le Bouillon blanc est présent sous forme d’extrait hydroalcoolique (EHA) dans les gouttes Lehning Echinacée N°40. Cette formule contient au total 6 plantes dont certaines comme l’échinacée sont reconnues pour soutenir les défenses naturelles et d’autres sont traditionnellement utilisées, soit pour apaiser la toux ou l’irritation de la gorge comme le Calendula, la camomille allemande ou le coquelicot, soit comme le thym pour améliorer le confort respiratoire.

Quels sont les effets indésirables du Bouillon blanc ?

Le Bouillon blanc ne présente pas de toxicité connue.

Quelles sont les précautions d’emploi liées au Bouillon blanc ?

Le Bouillon blanc est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement.
Cette plante ne doit pas être utilisée chez l’enfant de moins de 12 ans.
L’utilisation de la tisane de Bouillon blanc et des sirops à base bouillon blanc ne doit pas excéder une semaine.
 

À retenir

Utilisé depuis longtemps en médecine traditionnelle pour ses propriétés anti-inflammatoires, antitussives et apaisantes, le Bouillon blanc est une plante efficace contre la toux sèche ou grasse. Le Bouillon blanc peut être utilisé sous forme de tisane, de gargarisme ou de gouttes ou de sirop pour calmer la toux ou un mal de gorge associé à un rhume. Il entre également dans la composition de compléments alimentaires pour l’immunité.

Attention, les conseils de Pharma GDD ne dispensent pas d’une consultation médicale.
Si les symptômes persistent malgré le traitement, nous vous conseillons de prendre contact avec votre médecin.

Sources :
Turker AU, Camper ND. Biological activity of common mullein, a medicinal plant. J Ethnopharmacol. 2002 Oct;82(2-3):117-25.
Turker AU, Gurel E. Common mullein (Verbascum thapsus L.): recent advances in research. Phytother Res. 2005 Sep;19(9):733-9
Warashina T, Miyase T, Ueno A. Phenylethanoid and lignan glycosides from Verbascum thapsus. Phytochemistry. 1992 Mar;31(3):961-5.
M.A. Khuroo, M.A. Qureshi, T.K. Razdan, P. Nichols. Sterones, iridoids and a sesquiterpene from Verbascum thapsus. Phytochemistry, Volume 27, Issue 11, 1988, Pages 3541–3544
Hidayat Hussain, Shahid Aziz, Ghulam Abbas Miana, Viqar Uddin Ahmad, Saeed Anwar, Ishtiaq Ahmed. Minor chemical constituents of Verbascum thapsus . Biochemical Systematics and Ecology 37 (2009) 124–126 
Akbay P, Calis I, Undeger U, Basaran N, Basaran AA. In vitro immunomodulatory activity of verbascoside from Nepeta ucrainica L. Phytother Res. 2002 Sep;16(6):593-5. 
Sahpaz S, Garbacki N, Tits M, Bailleul F. Isolation and pharmacological activity of phenylpropanoid esters from Marrubium vulgare. J Ethnopharmacol. 2002 Mar;79(3):389-92. 
Speranza L, Franceschelli S, Pesce M, Reale M, Menghini L, Vinciguerra I, De Lutiis MA, Felaco M, Grilli A. Antiinflammatory effects in THP-1 cells treated with verbascoside. Phytother Res. 2010 Sep;24(9):1398-404.  
Isacchi B, Iacopi R, Bergonzi MC, Ghelardini C, Galeotti N, Norcini M, Vivoli E, Vincieri FF, Bilia AR. Antihyperalgesic activity of verbascoside in two models of neuropathic pain. J Pharm Pharmacol. 2011 Apr;63(4):594-601.
Slagowska, A., Zgorniak-Nowosielska, I., and Grzybek, J. Inhibition of herpes simplex virus replication by Flos verbasci infusion. Pol.J Pharmacol Pharm 1987;39(1):55-61.
Tadeg, H., Mohammed, E., Asres, K., and Gebre-Mariam, T. Antimicrobial activities of some selected traditional Ethiopian medicinal plants used in the treatment of skin disorders. J Ethnopharmacol 8-22-2005;100(1-2):168-175.
Rodriguez-Fragoso, L., Reyes-Esparza, J., Burchiel, S. W., Herrera-Ruiz, D., & Torres, E. (2008). Risks and benefits of commonly used herbal medicines in Mexico. Toxicology and applied pharmacology, 227(1), 125–135.
Zgorniak-Nowosielska I, Grzybek J, Manolova N, et al. Antiviral activity of Flos verbasci infusion against influenza and Herpes simplex viruses. Arch Immunol Ther Exp 1991;39:103-8. 
Dictionnaire des plantes qui guérissent, éd. Larousse.
https://gallica.bnf.fr/blog/20022023/le-bouillon-blanc
https://ansm.sante.fr/uploads/2021/05/10/verbascum-thapsus-bouillon-blanc-pph.pdf
European Medicines Agency Domenico Scarlattilaan 6 1083 HS Amsterdam The Netherlands
 https://www.ema.europa.eu/en/medicines/herbal/verbasci-flos
https://www.ema.europa.eu/en/documents/herbal-opinion/opinion-hmpc-european-union-herbal-monograph-verbascum-thapsus-l-v-densiflorum-bertol-v-thapsiforme-schrad-and-v-phlomoides-l-flos_en.pdf
Bruneton, Pharmacognosie. Phytochimie, Plantes médicinales, éd. Lavoisier, 2009, 1268 p.
Magali Mavel. Prise en charge à l’officine des maladies hivernales à l’aide de la phytothérapie. Sciences du Vivant [q-bio]. 2021. ffdumas-03556855f
https://www.heilpflanzen-welt.de/commission-e-0262/
Arrêté du 5 juin 2000 portant additif n° 46 à la Pharmacopée Journal officiel du 19 juillet 2000. https://sante.gouv.fr/fichiers/bo/2000/00-29/a0292085.htm