Hyperthyroïdie : un trop plein d'hormones
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 03/02/2023 à 09h02, publié le 05/07/2016 à 15h07
- Temps de lecture : ~ 0 minutes

L’hyperthyroïdie est un syndrome caractérisé par un taux anormalement élevé d’hormones thyroïdiennes et par une TSH particulièrement basse, déréglant ainsi le fonctionnement du corps et créant des symptômes gênants et douloureux. Pharma GDD vous explique les causes de l’hyperthyroïdie et les traitements que pourra vous conseiller votre médecin ou votre endocrinologue.
Qu’est-ce que l’hyperthyroïdie ?
Un dérèglement de la thyroïde
La glande thyroïde, semblable à un papillon, est située en bas du cou entre le larynx et la tranchée. Elle joue un rôle important puisqu’elle régule les changements qui se produisent en permanence dans notre organisme. Pour cela, la thyroïde produit des hormones, appelées T3 (tri-iodothyronine) et T4 (tétra-iodothyronine). Celles-ci sont chapeautées par l’hormone TSH (thyréostimuline), d’origine sécrétée par l’hypophyse.
L’hyperthyroïdie désigne donc un dérèglement de la glande thyroïde. Dans le cas de l’hyperthyroïdie, la thyroïde produit un taux très élevé d’hormones T3 et T4, ce qui se traduit par une TSH basse par rétrocontrôle. Ce syndrome est bien plus fréquent chez les femmes et notamment les jeunes mamans, ainsi que chez les personnes de plus de 60 ans.
Des causes multiples
• La maladie de Basedow
La maladie de Basedow est une pathologie auto-immune. Notre système immunitaire s’en prend à la thyroïde qui cherche ainsi à se défendre en produisant beaucoup d’hormones. Dans plus de la majorité des cas, l’hyperthyroïdie provient de la maladie de Basedow. Certains facteurs augmentent le risque d’attraper cette maladie, parmi lesquels le tabagisme, la grossesse, le diabète, le stress chronique ou encore l’hérédité.
• Les nodules thyroïdiens
Un nodule est une lésion cutanée sous forme de boule parfois visible et/ou palpable. Ce nodule est dit « toxique » s’il sécrète des hormones T3 et T4. En effet, celui-ci va créer un trop plein d’hormones et déboucher sur une hyperthyroïdie. Il peut parfois y avoir plusieurs nodules, un goitre de la glande thyroïdienne peut être observé. Ce type d’hyperthyroïdie est plus courant chez les personnes âgées.
• Les thyroïdites
Les thyroïdites correspondent à une inflammation de la thyroïde. Elles peuvent être de plusieurs natures :
- La thyroïdite virale aussi appelée thyroïdite de Quervain.
- La thyroïdite auto-immune comme dans le cas de la thyroïdite de Hashimoto ou de la thyroïdite post-accouchement.
• Les traitements iodés ou à base d’hormones thyroïdiennes
Certains médicaments composés d’iode peuvent avoir des effets secondaires tels que l’hyperthyroïdie. Il est par exemple démontré que le médicament amiodarone, prescrit pour lutter contre les problèmes cardiaques, peut avoir pour conséquence une hyperthyroïdie. De même, il faut se méfier de la composition des remèdes pour perdre du poids, qui peuvent renfermer des produits d’origine marine comme les algues qui contiennent de l’iode.
Comment reconnaître l’hyperthyroïdie ?
Quels sont les symptômes de l’hyperthyroïdie ?
Chacun réagit différemment face à l’hyperthyroïdie. Les principaux symptômes de l’hyperthyroïdie sont regroupés sous le nom de thyrotoxicose et sont décrits ci-après, mais il est possible de n’en ressentir que quelques-uns.
• Mal-être général
Globalement, une dérégulation de la thyroïde procure un état d’affaiblissement. L’un des symptômes fréquents est la perte de poids, malgré un appétit qui reste habituel. Parfois, ce syndrome entraîne des nausées et des selles molles. Globalement, force est de constater une réduction de la libido et de la force musculaire.
• Problèmes psychophysiologiques
Le taux bas de TSH génère des sauts d’humeur, une irritabilité et une hausse du stress. L’excès d’hormones a tendance à rendre actif y compris la nuit, provoquant des troubles du sommeil et de la fatigue sur le long terme.
• Troubles de la température corporelle
Les bouffées de chaleur sont caractéristiques de l’hyperthyroïdie. Elles se traduisent par une sensation de chaleur étouffante et une soif excessive. Ce symptôme peut être visible sur la peau qui devient moite.
• Rapidité cardiaque
L’hyperthyroïdie enclenche aussi des troubles cardio-pulmonaires. D’abord, des palpitations cardiaques surviennent soudainement même au repos. Elles s’accompagnent souvent d’un essoufflement démesuré ou de tremblements de certains membres. Il est également possible de ressentir une gêne ou une douleur dans la poitrine.
Comment diagnostiquer l’hyperthyroïdie ?
Par palpation ou à l’œil nu, le médecin peut repérer un goitre ou un nodule autour de la pomme d’Adam. Généralement, il vérifie son premier diagnostic par un bilan sanguin. Réaliser une prise de sang permet de mesurer le taux de TSH présent dans le sang, de rechercher des auto-anticorps et d’approuver ou non le diagnostic.
Ensuite, le médecin va rechercher la cause du syndrome en réalisant divers examens :
- L’échographie : elle permet de visualiser la forme de la thyroïde et de détecter d’éventuels nodules. Parfois, il est possible de recourir à la cytoponction pour analyser les cellules de la thyroïde.
- La scintigraphie : l’injection d’un liquide « traceur » permet de connaître le taux d’iode présent dans la glande thyroïdienne. Un taux supérieur à la normale est signe d’hyperthyroïdie.
- La radiologie : il peut être intéressant de réaliser un scanner ou une IRM pour déceler ce type de maladie.
Hyperthyroïdie : quel traitement ?
Il existe différents traitements plus ou moins lourds et longs selon la cause et le stade de l’hyperthyroïdie. Votre médecin choisira le traitement le plus adapté en fonction de la cause de votre hyperthyroïdie.
• Traitement par voie médicamenteuse
Les anti-thyroïdiens limitent ou bloquent la production d’hormones. S’ils empêchent complètement la sécrétion d’hormones, il faudra compléter le traitement par la prise d’hormones de synthèse à un dosage bien précis que déterminera votre médecin. Il existe également des médicaments pour réduire la vitesse cardiaque afin de retrouver une fréquence cardiaque de l’ordre de 50 à 90 battements par minute au repos. Ce procédé dure plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il peut même s’étendre sur un ou deux ans si sa cause est la maladie de Basedow.
Ce traitement nécessite un suivi rigoureux avec des contrôles sanguins réguliers et des points avec votre médecin pour adapter le dosage en fonction de ces résultats. Ces médicaments ne doivent pas être arrêtés spontanément, il est important de suivre la prescription pour limiter au maximum les effets secondaires. Ces remèdes peuvent en effet provoquer des allergies cutanées, une chute du taux de globules blancs ainsi qu’un risque plus accru d’hépatite.
• Traitement par iode radioactif
La solution par iode radioactif consiste à neutraliser les cellules productrices d’hormones dans la glande thyroïdienne. Par le biais d’une injection à l’hôpital, la production d’hormones est stoppée au bout de quelques jours. Cette injection fait l’objet d’un suivi à vie puisqu’il faut prendre en complément de nouvelles hormones de synthèse, en quantité moindre, essentielles au bon fonctionnement du corps.
• Traitement par opération
En dernier recours, il est possible de procéder à un retrait d’une partie ou de la totalité de la thyroïde. Cette thyroïdectomie est plutôt utilisée lorsque des nodules sont présents dans un côté ou dans toute la glande thyroïdienne. Cette ablation de la thyroïde n’est pas anodine et suppose un traitement à vie par des cachets d’hormones de synthèse en substitution des hormones T3 et T4.
A retenir
L’hyperthyroïdie désigne l’excès d’hormones thyroïdiennes qui dérègle le système corporel habituel. Quelle qu’en soit la cause, ce syndrome nécessite des examens approfondis et un suivi régulier, les traitements étant sur le long terme, voire à vie.
Lire aussi :