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Hypothyroïdie : une thyroïde paresseuse

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 29/06/2023 à 12h06, publié le 05/07/2016 à 14h07
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Hypothyroïdie : une thyroïde paresseuse

L’hypothyroïdie est une maladie chronique touchant majoritairement les femmes. Elle la thyroïde et se caractérise par une production insuffisante d'hormones thyroïdiennes. Pharma GDD fait la lumière sur cette pathologie endocrine qui influe sur de nombreuses fonctions vitales de l’organisme engendrant une fatigue intense, des troubles de la mémoire, une baisse de moral et d’entrain. Nous verrons les diverses causes de cette maladie, le diagnostic et les traitements pour aider à retrouver une fonction normale de la glande thyroïde.

Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ?

La thyroïde est une glande endocrine située à la base du cou en forme de papillon. Elle sécrète 2 hormones, la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4), qui participent à de nombreuses fonctions de l'organisme : croissance des os, développement intellectuel, la fréquence cardiaque, respiratoire, la fécondité, le métabolisme des sucres et des graisses et leur assimilation par les organes... Lorsque la thyroïde ne produit pas assez d'hormones, on parle d'hypothyroïdie. Contrairement à l'hyperthyroïdie qui se caractérise par un taux anormalement élevé d'hormones thyroïdiennes, l'hypothyroïdie est le résultat de l'incapacité de la glande thyroïde à produire suffisamment d'hormones. L'hypothyroïdie est en majeure partie acquise au cours de la vie ou congénitale. Elle touche 3 fois plus les femmes que les hommes avec une prévalence de 4/1000 chez les femmes de 1/1000 chez les hommes.

Hypothyroïdie primaire ou secondaire ?

Elle est dite primaire lorsqu'elle est liée à une défaillance de la thyroïde. Elle peut être causée par une carence en iode, une thyroïdite auto-immune (Hashimoto) ou par certains traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) ou médicaments (lithium, amiodarone, interféron). L'hypothyroïdie congénitale, liée à une malformation ou à une absence de thyroïde, fait également partie de cette catégorie. 
L’hypothyroïdie est qualifiée de secondaire lorsqu'elle est provoquée par un dysfonctionnement de l'hypophyse, glande endocrine qui stimule la production d'hormones thyroïdiennes par la synthèse de thyréostimuline (TSH).

Comment les hormones thyroïdiennes sont-elles fabriquées et régulées ?Action de la thyroïde

La thyroïde dépend de l'hypophyse, une glande située à la base du cerveau qui produit la TSH (Thyroid Stimulating Hormon) qui permet de réguler la sécrétion thyroïdienne. L'hypophyse est contrôlée par l'hypothalamus situé au-dessus d'elle libérant la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone) régulant la sécrétion de TSH. Si l'hypothalamus, tel un centre de contrôle, détecte d'infimes concentrations sanguines d'hormones thyroïdiennes, il sécrète de la TRH pour stimuler la sécrétion de TSH par l'hypophyse. Tel un mécanisme d'horlogerie ou une balance, la TSH stimule ensuite la sécrétion d'hormones thyroïdiennes effectuée par la thyroïde. Tout ce processus a pour mission de rétablir un taux sanguin normal de ces différentes hormones.

Le rôle des hormones thyroïdiennes

Les hormones thyroïdiennes tiennent un rôle très important influant sur la majorité des organes pour :

  • Réguler le métabolisme des cellules 
  • Contrôler l'énergie musculaire et la température du corps
  • Modifier l'humeur
  • Agir sur le rythme cardiaque, respiratoire, la motricité digestive et sur l'assimilation des divers nutriments ingérés décidant de l'utilisation et de la transformation des glucides, des protides et des lipides.
  • Jouer également un rôle clé participant à la croissance et au développement du corps durant la croissance.

Les causes de l'hypothyroïdie

L'hypothyroïdie par carence ou excès alimentaire en iode

La première cause de l'hypothyroïdie est la carence en iode souvent liée à une alimentation pauvre. L'iode apportée par l'alimentation est indispensable à la production des hormones thyroïdiennes. Une alimentation carencée peut provoquer une hypothyroïdie. Un excès d'iode dans l'alimentation produit un effet similaire à celui de la carence et diminue la production d'hormones thyroïdiennes. Ce phénomène engendre une hypertrophie de la glande thyroïde, formant un goître. En cas de consommation excessive, il se peut que les personnes ressentir un goût de cuivre en bouche et produire davantage de salive. Enfin, il faut savoir que l'iode peut irriter le tube digestif et causer des éruptions cutanées.

La thyroïdite Hashimoto

La thyroïdite Hashimoto est l'hypothyroïdie auto-immune la plus fréquente. Cela est dû à une hyperactivité du système immunitaire qui se caractérise par une production des anticorps dirigés contre les cellules thyroïdiennes provoquant une diminution de la production d'hormones par la thyroïde. Elle se traduit par un goitre thyroïdien constant, diffus, de volume modéré et associé à la présence d'anticorps anti-TPO (ThyroPérOxydase). D'autres pathologies peuvent être liées comme le vitiligo qui se caractérise par des taches dépigmentées sur la peau, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde ou encore l'anémie de Biermer.

La thyroïdite atrophique

La thyroïdite atrophique ou "Myxœdème idiopathique " apparaît chez la femme âgée et présente les mêmes symptômes que la thyroïdite d'Hashimoto mais révèle une thyroïde de taille normale ou diminuée avec une absence de goitre thyroïdien.

L'hypothyroïdie iatrogène (provoquée par un traitement)

L'hypothyroïdie peut apparaître à cause d'un traitement de maladies thyroïdiennes, que cela soit une ablation complète ou partielle de la thyroïde, d'une irritation de la thyroïde par iode radioactif (L'exposition à la radioactivité engendre une fixation de l'iode dans la thyroïde détruisant les cellules qui produisent les hormones thyroïdiennes) ou d'un traitement médicamenteux pour soigner un cancer de la thyroïde, l'hyperthyroïdie ou encore un nodule thyroïdien. Dans certains cas, une hypothyroïdie peut apparaître a posteriori ou lors d'un traitement sans lien avec la thyroïde comme le lithium, l'interféron ou tout traitement contenant de l'iode.

L'hypothyroïdie congénitale

L'hypothyroïdie congénitale, diagnostiquée à la naissance se manifeste par une thyroïde qui ne s'est pas développée normalement et qui s'avère incapable de sécréter suffisamment d'hormones. L‘hypothyroïdie néonatale est détectée à l'aide d'un dépistage spécifique fait systématiquement à tous les nouveau-nés.

La thyroïdite de Quervain

La thyroïdite de Quervain est une inflammation de la glande réactionnelle à une infection virale s'accompagnant en premier lieu d'une hyperthyroïdie, puis d'une hypothyroïdie, puis guérit progressivement en deux ou trois mois.

Les pathologies ou séquelles cérébrales

La diminution de la production de l'hormone TSH qui a pour rôle de stimuler la thyroïde peut être la conséquence d'un adénome bénin de l'hypophyse.

La thyroïdite du post-partum

5 à 10% des grossesses peuvent provoquer une pathologie d’origine auto-immune. C’est le cas de la thyroïdite du post partum. Ce dérèglement commence par une phase d'hyperthyroïdie du post-partum puis évolue dans 20% des cas vers une hypothyroïdie.

L'hérédité

Il se peut que l'hypothyroïdie soit d'ordre héréditaire. Il est conseillé de vérifier le fonctionnement de la thyroïde s'il y a plusieurs cas dans la même filiation en particulier à partir de 50 ans.

Les symptômes de l'hypothyroïdie

L'hypothyroïdie provoque le ralentissement de l'organisme lorsque la quantité d'hormones thyroïdiennes est insuffisante. Les symptômes de cette maladie se développent progressivement et peuvent parfois être confondus avec la dépression tant ils sont assez similaires.

  • Une fatigue chronique se ressent, un manque d'entrain, une fatigue intellectuelle avec des troubles de la mémoire et des difficultés de concentration.
  • Le visage semble asthénique, la voix devient rauque et l'élocution plus lente. Les paupières s'affaissent tandis que les yeux et le visage deviennent boursouflés. 
  • Bien souvent, le patient a la peau sèche, rugueuse, desquamante, pâle voire jaunâtre. Ses cheveux sont secs, cassants, les poils de ses sourcils se raréfient.  
  • La personne malade peut également être sujette à des troubles de la menstruation, une diminution du désir une prise de poids, une constipation, des crampes musculaires et l'intolérance au froid et de la bradycardie. 
  • L'hypothyroïdie peut aussi révéler un taux élevé de cholestérol dans le sang.  
  • Les personnes âgées peuvent sembler confuses et présenter des troubles de la mémoire que l'on apparente plus aisément à des signes de la maladie d'Alzheimer ou d'autres formes de démence.


Cas le plus grave de l'hypothyroïdie

Sans traitement proposé, cette pathologie peut entraîner une anémie, une diminution de la température du corps et une insuffisance cardiaque. Cela peut provoquer une stupeur ou un coma dit myxœdémateux qui est une complication vitale avec un ralentissement de la fréquence respiratoire, la survenue de crises convulsives et une diminution du flux sanguin cérébral. Cette situation peut être déclenchée en cas d'exposition au froid, à une infection, un traumatisme, une chirurgie ou suite à la prise de certains médicaments tels que les sédatifs qui ralentissent la fonction cérébrale.

Comment diagnostiquer une hypothyroïdie ?

L'hypothyroïdie est diagnostiquée par un dosage sanguin de la TSH. La thyroïde est dite hypo active alors le taux TSH est élevé. Dans des cas d'hypothyroïdie où la sécrétion de la TSH se révèle insuffisance, un autre dosage sanguin est effectué par analyse du taux d'hormone thyroïdienne (la thyroxine). Si celui-ci est bas, cela confirme le diagnostic d'hypothyroïdie. 

Le diagnostic de l'hypothyroïdie s'effectue en plusieurs étapes :

  • La consultation débute par un examen physique avec une palpation de la gorge pour déceler un goitre thyroïdien, un ou plusieurs nodules, une thyroïde anormalement petite.
  • Le médecin pratique ensuite un bilan sanguin afin de mesurer les taux d'hormones thyroïdiennes et de l'hormone TSH. Le diagnostic de l'hypothyroïdie est confirmé si le taux d'hormones thyroïdiennes est bas et le taux de TSH élevé.
  • Une prise de sang peut aussi être effectuée afin de déceler des anticorps spécifiques à l'hypothyroïdie auto-immune.
  • Parfois, une échographie de la thyroïde est nécessaire.


L'hypothyroïdie congénitale est dépistée dès la naissance pour traiter rapidement la maladie et prévenir ses conséquences (retard mental, retard de croissance).

Comment traiter l'hypothyroïdie ?

Lorsque l'hypothyroïdie est légère et ne comporte pas de symptômes, elle ne nécessite pas de traitement. Cependant, un suivi régulier est nécessaire pour détecter une éventuelle aggravation. Ne pouvant être guérie, l’hypothyroïdie nécessite la prise à vie d’un traitement substitutif par hormones thyroïdiennes sous forme de comprimés oraux qui complètent ou remplacent les hormones thyroïdiennes T4 pour assurer un équilibre. Une consultation régulière chez le médecin permet de s'assurer que le dosage reste adapté. Le traitement substitutif le plus fréquent est la T4 synthétique (lévothyroxine). En cas de coma myœdémateux, les médecins administrent la T4 synthétique ou la T3 synthétique par voie intraveineuse. Le traitement demande une période de réglage commençant par l'administration de faibles doses d'hormones thyroïdiennes. Des doses trop élevées peuvent provoquer des effets secondaires graves. La dose est augmentée progressivement jusqu'à ce que le taux de TH dans le sang revienne à la normale. Il faudra espacer de 4 heures la prise de suppléments en fer, en calcium ou en fibres en cas de prise de traitement Levothyrox car ils peuvent amoindrir son effet. Il faudra attendre 1 heure pour consommer de l'alcool ou du café après l'assimilation du traitement.

Les compléments alimentaires pour la thyroïde

Des supplémentations à base d’iode, de sélénium, de minéraux et de vitamines peuvent aider au fonctionnement normal de la glande thyroïdienne. En cas de doute suite à l’apparition de plusieurs symptômes vous faisant penser à une hypothyroïdie, il existe un kit de dépistage qui mesure le niveau de TSH à partir d’une simple goutte de sang.

L'alimentation pour prévenir et aider à rééquilibrer

Lorsque l'hypothyroïdie est causée par une carence en iode, en sélénium, en zinc, le fonctionnement de la thyroïde ralentit ou s'épuise. Il faut donc veiller à contrôler la consommation de ces nutriments. L'hypothyroïdie provoque une prise de poids, c’est pourquoi il est essentiel d'adapter son alimentation. Il est recommandé d'adopter un régime à base d'aliments contribuant au bon fonctionnement de la glande thyroïde et d'éviter ceux qui favorisent la prise de poids ou pouvant interférer avec les traitements médicamenteux. Il est primordial de consommer des aliments riches en iode et en nutriments qui participent à la synthèse des hormones thyroïdiennes tels que le sélénium et les vitamines B12 et D. Il est important de boire suffisamment d’eau (1.5 à 2 litres par jour) car l’hydratation réduit la constipation. Il est aussi conseillé d’effectuer une activité physique afin de favoriser la production hormonale thyroïdienne. Pour suivre une alimentation équilibrée en iode, en sélénium, vitamine B12 et D, nous avons répertorié les aliments en contenant. 
 

Aliments contenant de l'iode Fruits de mer
Algue
Poissons type morue et aiglefin
Lait et produits laitiers
Sel de table enrichi en iode 380 microgrammes pour 5 ml
Aliments contenant du sélénium Noix du Brésil
Poissons gras (maquereau, thon, saumon, sardines...)
Fruits de mer
Viande et volailles
Champignons shiitake
Œufs
Céréales complètes
Aliments contenant de la vitamine B12 Mollusques
Fruits de mer
Abats
Poissons
Viandes et volailles
Œufs 
Produits laitiers
Lait de soja enrichi
Céréales complètes
Levures diététiques
Aliments contenant de la vitamine D Lait et boissons de soja enrichies
Poissons gras
Margarine
Jaunes d'oeufs
Champignons shiitake
Autres aliments nécessaires au bon fonctionnement de l'organisme Oméga 3 (antioxydants)
Fruits et légumes
Fibres alimentaires
Sources de protéines maigres (dinde, blanc d'œuf, yogourt grec nature, tofu, poisson blanc, crustacés)

Les aliments goitrogènes en cas d'hypothyroïdie et de traitement Levothyrox ralentissent le fonctionnement de la glande thyroïde et l'empêchent d'absorber l'iode. En voici quelques-uns : 
 

Aliments goitrogènes   Choux de Bruxelles
Chou
Chou-fleur
Chou frisé
Brocoli
Feuilles de moutarde
Cresson 
Navet
Rutabaga
Patates douces
Fèves de soja
Arachides
Millet

Cependant, il faut savoir que la cuisson neutralise cet effet. Le soja sous toutes ses formes (tofu, tempeh, graines et fèves, protéines, steak, yaourts ou boisson) est à éviter en cas d'hypothyroïdie. 

À retenir

La glande thyroïde est la pièce maîtresse pour régler notre organisme. Ce centre de contrôle des diverses fonctions de notre corps demande des apports nutritionnels. En cas de symptômes d’hypothyroïdie, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour effectuer un diagnostic et auquel cas établir avec lui un dosage du traitement substitutif par hormones de synthèse.