Épisiotomie, montée de lait, césarienne : tout savoir sur les soins postpartum

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 15/10/2024 à 09h10, publié le 04/11/2021 à 10h11
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Épisiotomie, montée de lait, césarienne : tout savoir sur les soins postpartum
Quel bonheur d’être mère, d’avoir son petit ange dans ses bras après de longs mois à patienter. La grossesse, c’est une chose mais le post-partum et tous ses petits soins sont des étapes qu’on oublie souvent de transmettre aux futures mamans ou tout simplement de s’y préparer soi-même. En effet, on se focalise souvent sur l’accouchement en lui-même mais il est important de connaître les différents soins à effectuer ensuite, de savoir également à quoi s’attendre comme une éventuelle épisiotomie, une césarienne programmée ou non ou encore la charmante montée de lait… Pharma GDD fait la lumière sur toutes ces étapes inévitables pour certaines et facultatives pour d’autres pour vous aider à préparer sereinement l’accouchement et vivre pleinement les premiers jours de votre nouvelle vie ! 

Épisiotomie 

L'épisiotomie est un acte chirurgical qui consiste à inciser le périnée lors de l'accouchement afin d'éviter les déchirures spontanées qui sont davantage douloureuses. Le périnée est un groupe de muscles et de ligaments dits muscles plancher situés entre l'anus et le vagin jouant un rôle dans la continence urinaire et anale et de soutien des organes situés dans le bassin. Cette incision permet d'aider à la sortie du bébé en cas de dystocie des épaules, lorsque les épaules du bébé restent bloquées dans le bassin après la sortie de la tête. Elle est souvent nécessaire lorsque le bébé se présentant en siège, peine à sortir ou encore pour faciliter l'utilisation d'instruments médicaux comme les forceps ou la ventouse. Ce geste permet de faciliter le passage des bébés de plus de 4 kg, en cas d'anomalie du rythme cardiaque fœtal demandant une extraction rapide et enfin, de début de menace de déchirure du périnée grave pouvant atteindre l'anus avant l'expulsion. 

Comment se passe une épisiotomie ?

Cette incision consiste à élargir l'orifice vaginal en coupant à l'aide de ciseaux chirurgicaux la paroi du vagin, la peau et les muscles superficiels du périnée. Il existe plusieurs pratiques, en diagonale à un angle de 45° depuis la vulve, sur 3 à 6 cm. Elle peut également être effectuée de façon latérale pour éviter tout risque de déchirure anale ou anorectale et enfin médiane, c'est à dire verticale. Après l'accouchement et la délivrance, une suture est effectuée à l'aide d'un fil résorbable en 3 plans successifs. La suture commence par la muqueuse vaginale, les muscles du périnée et enfin la peau.

Les soins post épisiotomie

La zone est douloureuse durant les premiers jours jusqu' à 2 à 3 semaines. Les fils se résorbent au bout de 5 à 10 jours. Il est fortement conseillé d’utiliser un nettoyant intime doux et antibactérien pour préserver la muqueuse vaginale, favoriser la cicatrisation et d’éviter la sécheresse intime pouvant apparaître après un accouchement.


Il est important de rincer la cicatrice après chaque passage aux toilettes et de sécher soigneusement en tapotant très doucement à l'aide d'une serviette de bain propre. Si la zone reste douloureuse après 2 à 4 mois, il sera conseillé de consulter un médecin afin de s'assurer de la bonne cicatrisation.

Soulager et cicatriser une épisiotomie

Certains accessoires peuvent aider à la toilette pour plus de confort et de facilité. D’autres ont pour but de soulager l’échauffement et l’inflammation liés à l’épisiotomie. Des gels ont pour rôle d'hydrater, de réparer et d’aider à la réépithélialisation de la muqueuse vaginale, de rééquilibrer le microbiote vaginal grâce à des prébiotiques et des phytosomes de Centella asiatica ou d'aloe vera reconnues pour favoriser la cicatrisation et la régénération cellulaire.

Les coussins bouée 

Le coussin bouée peut apporter un confort durant l’hospitalisation et après en cas d’épisiotomie en position assise et ainsi éviter d’appuyer sur les points. Il sera également utile en cas de crise hémorroïdaire après l’accouchement.

Les hémorroïdes 

Les hémorroïdes sont des veines étirées et enflées situées dans la région de l'anus et du rectum. Ce phénomène apparaît fréquemment suite à l'accouchement et disparait quelques jours après la naissance. Le fait de pousser lors de l’accouchement, le poids du bébé appuyant sur les muscles plancher ou encore la constipation et le manque d’activité physique engendrent l’apparition d'hémorroïdes.
Il est important de boire beaucoup d'eau, de s'alimenter de fibres comme des fruits frais, des légumes, des céréales, de jus de pruneau pour ramollir les selles et ainsi faciliter leur évacuation. 
Les bains de siège peuvent soulager l'inconfort. Des soins lavants pour hémorroïdes et des crèmes réduisant la douleur et les démangeaisons peuvent être appliqués tout en protégeant la muqueuse. Des suppositoires à base d'Hamamélis et de marronnier d'Inde sont disponibles sur avis médical en cas d'allaitement. 

Les lochies et pertes de sang

Les lochies sont des écoulements sanguins vaginaux apparaissant suite à l'accouchement durant entre 2 et 6 semaines. Elles servent à expulser les différents résidus de la grossesse. Ce processus d'autonettoyage aide au retour progressif de l'utérus à sa taille d'origine. Cette rétractation de l’utérus entraine également des douleurs. Les lochies contiennent du sang, du mucus cervical, des débris de membrane placentaire ainsi que des résidus sous forme de caillots. On peut les comparer à des règles mais en plus abondantes et accompagnées de caillots. Les lochies ont également pour rôle d'accompagner la cicatrisation de la plaie utérine laissée par l'expulsion du placenta, c'est-à-dire la délivrance. Les lochies sont en général plus courtes en cas d'allaitement par la production de l'ocytocine sécrétée durant la phase de lactation. Les suites de couches représentent la période commençant par la délivrance jusqu’au retour de couches, c’est-à-dire les premières règles. Lochies ou suite de couches, il sera nécessaire de se munir de culottes de maternité ou encore de slip filet et de serviettes de maternité pour absorber tout en apportant un confort.

La rééducation périnéale 

Après un accouchement et une épisiotomie, il est important d'effectuer des séances de rééducation périnéale auprès d'une sage-femme ou d'un kinésithérapeute. Cela a pour but de réduire les risques de fuites urinaires et à long terme d'incontinence urinaire et fécale ainsi qu'un prolapsus. La rééducation périnéale permet de muscler le périnée et ainsi éviter les fuites urinaires. La protection anatomique ou encore la protection serviette fuite urinaire comme les protections urinaire Tena apporte un confort et une sécurité dans les premières semaines qui suivent l’accouchement. En effet, les séances de rééducation périnéale ne peuvent commencer que 6 à 8 semaines après la naissance du bébé afin de laisser le temps au corps de la mère de se remettre de la grossesse et de l’accouchement surtout en cas de suites de couche difficiles. Des dispositifs sont également disponibles pour renforcer les muscles plancher en effectuant des séances supplémentaires chez soi. Le short d'électrostimulation périnéale externe permet de renforcer et rééduquer les muscles du plancher pelvien sans l'usage d'une sonde. Des dilatateurs vaginaux vont également aider à soulager les douleurs pouvant apparaître durant les rapports sexuels après un accouchement et une épisiotomie. En effet, l'angoisse, l'appréhension de la douleur peuvent provoquer une contraction involontaire des muscles du vagin. Les dilatateurs vaginaux vont permettre de prendre conscience de l'utilisation de ces muscles grâce à des exercices et une utilisation progressive.
   

La césarienne

La césarienne provient du latin Caesar voulant dire « couper », une étymologie reliant à tort la naissance de Jules César. La césarienne est une incision de l'utérus par voie abdominale afin de délivrer le bébé avant son passage dans le bassin osseux. La césarienne est en majeure partie pratiquée sous rachianesthésie ou grâce au cathéter de l'anesthésie péridurale. Cela permet à la mère de rester consciente durant la naissance de l'enfant et réduire les risques liés à l'anesthésie contrairement à une anesthésie générale qui nécessite la diminution de la vidange gastrique et augmente le risque d'œdème laryngé. Le gynécologue commence par une incision horizontale, juste au-dessus du pubis et ouvre progressivement les différentes épaisseurs jusqu'à accéder à l'utérus. Après la naissance et lorsque le placenta est retiré, les différentes couches incisées sont suturées. La peau est refermée avec du fils ou des agrafes puis la cicatrice est recouverte de stéri-strips ou d'un pansement. La convalescence après une césarienne est un peu plus longue, de ce fait le séjour peut être prolongé 1 à 2 jours en comparaison d'un accouchement par voie vaginale. La césarienne demeure un acte chirurgical important et peut exposer à des risques lors d'une future grossesse ou d'un futur accouchement par voie basse. C'est pour cela qu'il est recommandé d'attendre au moins 18 mois avant prévoir une prochaine grossesse et de tenter un accouchement vaginal après une césarienne afin de réduire le risque de rupture utérine.

Soins post partum

Les professionnels de santé de la maternité prennent soins de la cicatrice et contrôle sa progression.
De retour à la maison, il est important de laver la plaie avec un gel intime sans frotter et séchez en tapotant avec une serviette de toilette propre. Restant à vif durant 15 à 20 jours, il est important de surveiller la cicatrice par une sage-femme pendant les 3 premières semaines Lorsque la cicatrice est consolidée, qu’elle ne saigne plus et ne suinte plus, il est temps de la masser tous les jours afin de l'assouplir et d'éviter les adhérences qui ont tendance à former un pli ou un bourrelet. Des crèmes à base de sulfate de cuivre et de zinc aux propriétés antibactérienne vont hydrater et assainir la cicatrice. 


Après quelques semaines de crème assainissante, il est conseillé d'opter pour une crème à base d'acide hyaluronique qui a la particularité d'hydrater et de remodeler la cicatrice, la rendant plus souple et l'atténuant. Il est important d’insister sur le massage.

La montée de lait

La montée de lait est un phénomène qui survient entre 3 et 5 jours après l'accouchement. Elle est à l'origine de la production de lait par les glandes mammaires. En fin de grossesse et après l'accouchement, les seins produisent le colostrum, un liquide jaunâtre épais qui est riche en vitamines, en sels minéraux, en protéines et en lactose. Cette substance contient de grandes quantités d'anticorps qui permettent de protéger le nourrisson des éventuelles infections. S'ensuit le lait de transition plus riche en lipides, en calories et en lactose, c'est la montée de lait qui arrive avec ses symptômes tels que le gonflement et la tension des seins. La montée de lait dépend des différentes hormones comme la prolactine, les œstrogènes, la progestérone, les glucocorticoïdes, l'insuline, l'hormone de croissance et les hormones thyroïdiennes. L’allaitement est un choix qui se présente à la future maman. Qu’elle souhaite allaiter ou non, la montée de lait est un phénomène physiologique qui peut se produire malgré l'absence de stimulation après l'accouchement. La lactation cesse en général spontanément après une quinzaine de jours en l'absence de stimulation. 
La montée de lait en particulier lorsque la mère ne souhaite pas allaiter, entraine différents symptômes comme :
  • une forte tension dans les seins, voire un engorgement,
  • un écoulement de lait persistant sur plusieurs semaines
  • des douleurs parfois importantes
  • parfois une fièvre modérée. 

Quelles solutions pour réduire les effets de la montée de lait ?

Les médicaments qui bloquent la lactation sont seulement prescrits en cas de nécessité médicale en raison des effets secondaires neurologiques et cardiovasculaires.
Il faudra réduire les boissons et appliquer un jet d’eau froide sous la douche pour désengorger les seins. 
Il est conseillé d'appliquer sur la poitrine des lingettes ou des thermo patchs chauds afin de faciliter l'écoulement du lait puis froids dans le but de décongestionner les seins. 
La prise de médicaments contre la douleur et la fièvre comme le paracétamol ou d’anti-inflammatoire non stéroïdien comme l’ibuprofène peut aider à réduire les symptômes.


Des cataplasmes d'argile verte ou de chou permettent de réduire la congestion. Pour le cataplasme à l'argile, il suffit de déposer 2 cm de pâte d'argile sur un linge fin et d'appliquer directement sur la poitrine durant 2 heures, puis de rincer à l'eau. Les cataplasmes de chou consistent à placer 3-4 heures dans le soutien-gorge une feuille de chou préalablement lavée et éveinée. Le port d'un soutien-gorge adapté et l'alternance de chaud/froid sur les seins permet de calmer l’échauffement et la douleur.

Les médecines douces

Les médecines alternatives comme l’acupuncture ou encore la phytothérapie peuvent aider à stopper la montée de lait. L'infusion de sauge, de persil, chou, cerfeuil ou de menthe poivrée dans de l'eau frémissante aide à calmer et à stopper la montée de lait pour les femmes qui ne souhaitent pas allaiter. 
 

Il est possible d'adapter un traitement homéopathique en fonction des souhaits de la mère. Attention, chaque dilution homéopathique apporte des propriétés différentes. Par exemple, Ricinus communis 5 CH va stimuler la lactation tandis que Ricinus communis 30CH va la freiner. En effet, Ricinus communis 5 CH, Pulsatilla 9CH, Baryta carbonica 9CH ou Alfalfa 6 DH stimulent les glandes mammaires et activent la production de lait. Il faudra prendre 2 granules 3 fois par jour pour optimiser la montée de lait et soulager par la suite les seins grâce à la tétée.


Les souches homéopathiques peuvent aussi apporter un soulagement lors du sevrage si la mère ne souhaite plus allaiter, à raison de 5 granules par jour toutes les 2 heures. Il faudra soit prendre Lac canicum 30CH, à raison de 5 granules par jours pendant 10 à 15 jours ou Ricinus communis 30CH, 1 dose par jour pendant 3 à 4 jours. Apis mellifica, Bryonia 9CH et Lac canicum apaisent les tensions mammaires durant la montée de lait. Phytolacca decandra 9ch vise à désengorger le sein 5 granules de chaque toutes les demi-heures jusqu’au soulagement. Enfin, Belladonna 9CH permet de limiter l’inflammation.

Les vergetures et la distase

Les vergetures sont des lésions des fibres d'élastine responsables de l'élasticité de la peau qui donnent au derme moins de fermeté. Durant la grossesse, la prise de poids et surtout l'allongement du ventre de la future maman viennent distendre la peau. Des soins à appliquer durant la grossesse peuvent aussi être utilisés après l'accouchement pour nourrir et apporter de la souplesse à la peau, l'aidant à se réparer. Il faut savoir que tous les soins anti-vergetures ne sont pas forcément compatibles avec l’allaitement. Il est important de vérifier les recommandations d’usage.


Durant la grossesse, les abdominaux se distendent et s'écartent, on parle alors de la distase. Cela a pour but de laisser place au bébé pour qu'il puisse grandir. Après l’accouchement, la femme ressent une perte considérable de fermeté surtout au niveau du ventre et de la sangle abdominale. Ce phénomène physiologique est normal, cependant, il est important de ne pas l'intensifier. Pour cela, il sera préférable de "rouler" sur le côté pour se relever de manière latérale et ainsi éviter de se relever de façon droite de la position couchée à assise. Dans les premiers jours qui suivent l'accouchement, le ventre est relâché. L'utérus est distendu et se rétracte petit à petit pour retrouver sa place initiale dans le petit bassin. Lorsque cette phase est terminée, c'est-à-dire environ après 6 semaines, il est possible de s'attaquer au renforcement doux de la sangle abdominale et à la récupération de la distase.

À retenir,

Un accouchement est un moment intense en émotion qui demande également des soins bien particuliers concernant le post-partum. Une épisiotomie tout comme une césarienne sont susceptibles d’être pratiquées, c’est pour cela qu’il est important de se familiariser à ces situations et ainsi mieux les vivre si elles se présentent. Enfin, la rééducation périnéale, les vergetures, les hémorroïdes, les montées de lait ou encore la distase sont également à prendre en compte, car ces étapes sont des phénomènes quasi inéluctables qui vaut mieux anticiper pour mieux les appréhender et profiter sereinement de bébé.

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