Coqueluche : les symptômes, transmission et vaccin

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 28/04/2025 à 10h04, publié le 20/02/2025 à 10h02
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Coqueluche : les symptômes, transmission et vaccin

Actuellement, on dénombre une résurgence de cas de coqueluche, en particulier chez les jeunes adultes. La coqueluche est une infection des voies respiratoires provoquée par une bactérie nommée Bordetella pertussis. Cette pathologie se manifestant par des quintes de toux est très contagieuse et peut se prolonger pendant plusieurs semaines. Certaines personnes sont à haut risque de développer une forme grave de coqueluche, notamment les nourrissons de moins de 6 mois ou encore les personnes souffrant d'une maladie respiratoire chronique ou souffrant d'immunodépression, présentant une obésité ou âgées de 80 ans et plus. Pharma GDD vous explique tout sur la coqueluche, les divers symptômes, le mode de transmission et la prévention de la maladie par la vaccination.

Comment débute la maladie de la coqueluche ?

La coqueluche fait partie des principales pathologies infantiles. La période d'incubation de la coqueluche se fait sans symptômes et peut durer de sept jours à trois semaines, avec une moyenne de 10 jours. Cette pathologie infectieuse est très contagieuse et on estime qu'une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes au sein du milieu familial ou de la collectivité (école, assistante maternelle, crèche, centres de loisirs).

Comment s'attrape la coqueluche ?

La contamination se fait par voie aérienne, des bactéries dans les sécrétions, au contact du sujet malade par les gouttelettes provenant du nez ou de la bouche lors de la toux ou par les postillons lors de la parole. L'intensité des quintes de toux augmente le risque de contamination autour du sujet atteint par la coqueluche. La contagiosité débute dès l'apparition de la rhinite, un écoulement nasal et est maximale pendant la première semaine de toux. Cette phase de contagion est longue, notamment sans traitement, allant jusqu'à 3 semaines après avoir commencé à tousser. Une personne atteinte de coqueluche et qui a été traitée est contagieuse jusqu'à 5 jours après le début du traitement. Une personne ayant arrêté de tousser risque peu de transmettre la maladie, ce qui n'est pas forcément le cas des enfants en bas âge qui portent les objets à leur bouche, vont également être en contact direct et facilement contaminé.

Il est important de rappeler que la coqueluche est transmissible chez la femme enceinte, mais celle-ci ne transmet pas la maladie au fœtus. Cependant, si la maladie survient en fin de grossesse, la mère est susceptible de contaminer le nouveau-né juste après la naissance par voie respiratoire. La coqueluche se développe par petits foyers d'épidémie, notamment dans le cercle familial, les grands-parents et les collectivités, dans les pays où les enfants ne reçoivent pas le vaccin, entrainent la contamination et la transmission.

En revanche, notamment en France, où les enfants sont vaccinés contre la coqueluche depuis des décennies, les épidémies se développent par la contamination des adultes face aux nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (première injection à 2 mois), des adolescents ou d'autres adultes qui ne sont plus immunisés par le vaccin, ni par le fait d'avoir déjà développé ma maladie.

Les symptômes de la coqueluche chez l'adulte et l'enfant

Les symptômes de la coqueluche chez l'enfant

La toux devient persistante, se développant en quintes et accompagnée de divers symptômes.

  • Les quintes de toux sont soudaines, violentes et répétées, provoquant des spasmes et une respiration difficile.
  • Le visage est rouge bleuté et bouffi ;
  • L'intensité de la toux peut causer un éclatement des petits vaisseaux situés autour des yeux que l'on appelle pétéchies ;
  • Les quintes de toux peuvent provoquer des vomissements ;
  • Un des symptômes caractéristiques de la coqueluche est le chant du coq. En effet, en fin de quintes de toux, le malade reprend sa respiration par une grande et longue inspiration qui est accompagnée de l'émission d'un son aigu.
  • Enfin, il est possible que la personne atteinte émette avec difficulté un crachat clair et épais. La toux ne s'accompagne pas de fièvre ni d'autres signes respiratoires.

Les symptômes de la coqueluche chez l'adulte

La coqueluche chez l'adulte ne présente pas les signes caractéristiques de la maladie, notamment par l'absence de quintes de toux et de reprise inspiratoire. Lorsque nous sommes en présence d'une toux qui persiste et s'aggrave au-delà d'une semaine, la possibilité d'une coqueluche peut être suspectée. La toux est davantage fréquente la nuit surtout chez l'adolescent et l'adulte. Elle provoque des contractions utérines chez les femmes enceintes.

Personnes âgées, immunodéprimées et obésité : les complications de la coqueluche 

Les données de Santé publique France révèlent une vulnérabilité accrue face à la coqueluche pour certains groupes. Les personnes de plus de 80 ans présentent un taux d'hospitalisation multiplié par 3, comparé à la population générale. La fragilité respiratoire liée à l'obésité augmente le risque de complications graves. Une surveillance médicale renforcée s'avère nécessaire pour ces patients, avec un suivi rapproché par leur médecin traitant. Les personnes immunodéprimées requièrent une protection particulière. Le port du masque devient indispensable lors des contacts avec des personnes potentiellement infectées. L'antibioprophylaxie préventive peut être prescrite jusqu'à 21 jours après une exposition à risque.

Combien de temps dure la coqueluche chez l'adulte et l'enfant ?

En l'absence de traitement, les quintes de toux s'aggravent et peuvent durer entre 4 et 6 semaines. La toux régresse ensuite lentement pendant la phase de convalescence et peut durer une à plusieurs semaines. La phase aiguë de la maladie se manifeste différemment selon l'âge. Les nourrissons présentent des symptômes plus sévères nécessitant un séjour à l'hôpital pendant 2 à 3 semaines sous surveillance médicale étroite. Chez les adolescents et adultes, les manifestations s'étendent sur 6 à 10 semaines avec une intensité variable. La récupération complète prend généralement 3 mois, période durant laquelle une fatigue résiduelle persiste. Les crises convulsives surviennent plus fréquemment la nuit, particulièrement chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Une attention particulière s'impose pour les étudiants des filières médicales et le personnel de baby-sitting, qui restent contagieux jusqu'à 5 jours après le début du traitement antibiotique.

Comment se faire tester de la coqueluche ?

Le diagnostic de la coqueluche repose sur un test PCR prescrit par votre médecin. Ce prélèvement nasopharyngé, réalisé en laboratoire d'analyses médicales, détecte la présence des bactéries Bordetella pertussis et parapertussis. Pour une fiabilité maximale, le test doit être effectué dans les trois premières semaines suivant l'apparition des premiers symptômes. Les résultats sont disponibles sous 48 à 72 heures. Le remboursement par l'Assurance Maladie s'applique uniquement sur ordonnance médicale. À noter que les tests rapides en pharmacie ne sont pas recommandés pour le diagnostic de la coqueluche, leur fiabilité n'étant pas validée scientifiquement.

Quels traitements pour la coqueluche ?

La coqueluche peut être soignée par un traitement d'antibiothérapie de la famille des macrolides (Azithromycine) efficace contre la bactérie Bordetella pertussis. En cas d'allergie aux macrolides, le médecin peut prescrire du cotrimoxazole. La durée de l'antibiothérapie varie selon le traitement utilisé, entre 3 et 14 jours. Il est important de commencer les antibiotiques le plus tôt possible pour réduire le portage de la bactérie, l'intensité de la contagiosité et le risque de transmission de la maladie. Les collectivités autorisent un retour du patient après 5 jours de traitement antibiotique.
La rhinite peut être traitée via un lavage du nez.


Le médecin va également traiter l'entourage proche du patient en prescrivant des antibiotiques. Cela concerne les enfants et adultes n'ayant pas reçu de rappel vaccinal contre la coqueluche dans les cinq dernières années et les nourrissons qui n'ont pas encore l'âge d'être vaccinés ou qui n'ont pas reçu les rappels (à savoir 3 doses de rappel au total). L'antibiothérapie prophylactique est recommandée aux personnes fragiles en cas de contact occasionnel avec le malade, notamment chez les personnes immunodéprimées, atteintes de maladie respiratoires chronique (l'asthme ou BPCO) et les femmes enceintes.

Le vaccin contre la coqueluche

Le vaccin contre la coqueluche renforce les défenses immunitaires contre l'infection qu'il cible. Se faire vacciner ne diminue en rien la force et les capacités de protection de nos défenses immunitaires. Depuis quelques années, il y a une recrudescence de cas de coqueluche chez l'adulte jeune à cause d'une négligence de rappel du vaccin. Les adultes malades peuvent transmettre la coqueluche aux nourrissons qui ne sont pas encore complètement couverts par le vaccin. 
C'est pour cela que le calendrier vaccinal a été revu et adapté :

  • Première injection à 2 mois et une à 4 mois ;
  • Un rappel à 11 mois ;
  • Un dernier rappel à l'âge de 6 ans, puis un rappel entre 11 à 13 ans.

La vaccination contre la coqueluche peut être associée à celle contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la méningite à Haemophilus influenzae de type b, l'hépatite B, en fonction de l'âge.

Un rappel à l'âge de 25 ans est également prévu.

Les personnes adultes n'ayant pas reçu le rappel à 25 ans, peuvent bénéficier d'un rattrapage jusqu'à l'âge dès 39 ans révolus.

Le vaccin contre la coqueluche lors de la grossesse

La vaccination contre la coqueluche est fortement recommandée pour tous les adultes projetant d'avoir un enfant. Il est possible de procéder à la vaccination au cours de la consultation pré conceptionnelle pour le second parent. Pour la mère, il est préférable de le faire pendant la grossesse pour assurer une protection du bébé à naître. Il est important de sensibiliser les grands-parents s'ils seront amenés à garder l'enfant régulièrement. 

La HAS recommande la vaccination contre la coqueluche chez la femme enceinte dès le second trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d'aménorrhée. Cela a pour but d'augmenter le transfert passif à travers le placenta des anticorps maternels et assurer une protection optimale du nouveau-né par les anticorps de sa mère. 
La vaccination contre la coqueluche doit être réalisée plusieurs fois, à savoir, pour chaque grossesse même pour celles qui ont été vaccinées peu de temps avant ou lors d'une précédente grossesse.

Il est également recommandé de réaliser le vaccin contre la coqueluche en même temps que le vaccin contre la grippe et de la Covid-19.

En cas d'absence de vaccination avant l'accouchement, la mère est vaccinée post partum avant sa sortie de la maternité, même si elle allaite son enfant.

Vaccin coqueluche efficace au bout de combien de temps ?

La protection contre la coqueluche se met en place entre deux et trois semaines après l'administration du vaccin. L'efficacité du vaccin contre la coqueluche varie selon les populations. L'immunité varie selon les études entre 85% et 100% chez le nourrisson. Cette protection diminue progressivement au fil du temps. Les données scientifiques montrent une baisse significative de l'efficacité vaccinale à partir de 5 ans après la dernière dose. La protection devient insuffisante au bout de 10 ans. Pour maintenir une immunité optimale, le respect des rappels s'avère primordial. Un intervalle minimal d'un mois doit séparer l'administration d'un vaccin diphtérie-tétanos-polio et celle d'un vaccin incluant la coqueluche. Chez les adolescents et les adultes, le vaccin montre une efficacité modérée d'environ 50% qui se met en place dans les 2 à 3 semaines suivant l'injection. Pour les femmes enceintes vaccinées entre la 20e et 36e semaine de grossesse, le transfert d'anticorps à travers le placenta assure une protection optimale du nouveau-né dès la naissance, avec une efficacité remarquable : réduction de 90% des hospitalisations et de 95% des décès liés à la coqueluche chez les nourrissons de moins de 3 mois. Cette protection diminue progressivement dans le temps pour toutes les populations, nécessitant des rappels tous les 5 à 10 ans pour maintenir une immunité suffisante.

À retenir

En raison de l'augmentation des cas de coqueluche en France, chez l'adulte, il est important de respecter le calendrier vaccinal, pour éviter les épidémies et ainsi protéger les plus fragiles, les nourrissons, les personnes immunodéprimées, les personnes âgées et celles souffrant d'obésité. Il est important de respecter les gestes barrières autant que faire se peut pour réduire les risques de contamination. En présence des premiers symptômes, il est conseillé de consulter un médecin dans les plus brefs délais pour bénéficier d'un diagnostic et obtenir une prescription d'antibiotiques pour réduire les risques de propagation.