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Tétanos : comment prévenir et soigner cette maladie mortelle ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 23/10/2023 à 10h10, publié le 29/09/2020 à 14h09
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Tétanos : comment prévenir et soigner cette maladie mortelle ?
Le tétanos est une maladie caractérisée par une paralysie spastique et des spasmes nommés opisthotonos, une hyperextension du dos due à la contracture des muscles paravertébraux. Cette infection très grave s’avère être mortelle dans 30 % des cas. Pharma GDD vous explique l’origine de cette pathologie, vous décrit les différents symptômes tout en vous informant sur les traitements et les solutions pour pallier cette infection, comme la vaccination.

Qu’est-ce que le tétanos ?

Le tétanos, connu depuis l’Antiquité égyptienne et grecque, est une infection locale causée par la bactérie Clostridium tetani anaérobie, qui prospère dans les milieux pauvres ou dépourvus d’oxygène, et produisant une neurotoxine, la tétanospasmine. Cette pathologie qui touche l'être humain et certains animaux cible le système nerveux central via cette toxine qui est l'un des plus puissants poisons biologiques connus avec une dose mortelle minimum de moins de 2,5 nanogrammes par kg de poids, ce qui équivaut à 175 milliardièmes de gramme pour un homme de 70 kg.

Le Clostridium tetani est une bactérie tellurique ubiquitaire (se trouvant dans le sol) se présentant sous deux formes, la forme végétative active et la forme sporulée inactive. Ces spores se trouvent dans le sol, le réservoir naturel de la bactérie qui a une préférence pour les régions cultivées et les pâturages. Elle est capable de survivre pendant plusieurs années à l'abri de la lumière. Elle peut également se trouver dans les selles animales sur des plantes, de type rosier et des graines.

Études et recherches

Au 19ème siècle, des études mènent à penser que cette pathologie est due à un poison qui pénétrerait dans la plaie. S'ensuivent de nombreuses recherches aboutissant à des cultures de bactéries végétatives et sporulées. Diverses expériences sont effectuées sur les lapins révélant des antitoxines protectrices, réinjectées à des lapins non-immunisés, les protégeant du tétanos.

En 1929, en France, des vaccins sont distribués et des méthodes de vaccination se précisent en expliquant le nombre de dose, les intervalles de temps, la périodicité et les rappels à effectuer pour prolonger cette immunité.

Dès 1960, les progrès dans les services de réanimation et de soins intensifs ont permis de réduire la mortalité du tétanos en offrant un soulagement et un maintien en vie du malade le temps que la toxine s'épuise d'elle-même.
Entre 1986 et 2003, la science avance à grand pas avec le séquençage du gène et du génome de la toxine de la bactérie Clostridium tetani.

L'urbanisation, le fait que l'homme soit moins proche de la terre et des animaux, l'hygiène médicalisée de l'accouchement, l'asepsie chirurgicale et le traitement moderne des plaies ont fortement diminué les risques d'exposition au tétanos sans toutefois les supprimer. L'arrivée du vaccin dès 1950 accélère le processus réduisant de 254 cas par million d'habitants en 1946 à moins de 0,15 cas par million d'habitants au cours des années 2012 à 2017.

En France, 35 cas ont été décelés entre 2012 et 2017 dont 8 décès. Ces cas concernaient des personnes âgées, des enfants nés et vivant en métropole dont 2 non-vaccinés.

Mode de transmission et incubation

Le mode de transmission se manifeste par une plaie, une griffure, une lacération, une éraflure cutanée contaminée par la terre, la poussière et les déjections animales.

Associer un clou rouillé au tétanos est une idée reçue. En effet, l'amalgame est seulement dû au fait que les objets rouillés sont souvent laissés à l'extérieur où la bactérie Clostridium tetani est susceptible de résider. La surface rouillée au contact de la terre abritant la bactérie peut engendrer le tétanos si une personne se coupe ou se pique avec. Si l'objet rouillé n'est pas "habité" par la bactérie, il n’y a aucun risque.

L'incubation du tétanos varie entre 3 jours et 3 semaines et s'avère variable en fonction de la situation du foyer infectieux initial par rapport au système nerveux central. En d'autres termes, l'incubation sera plus longue pour une plaie au pied qu'une à la tête.
Plus l'incubation est courte plus l'infection est sévère.

Trois formes de tétanos ont été découvertes :
  • Le tétanos généralisé le plus fréquent à 80%.
  • Le tétanos localisé à un membre, une forme plus modérée.
  • Le tétanos céphalique : localisé à la tête qui atteint les nerfs crâniens.

Les symptômes du tétanos

Le tétanos se traduit par une paralysie croissante. C'est au niveau de la mâchoire qu'apparaissent les premiers signes du tétanos. Le thymus, la contraction constante et involontaire des muscles de la mâchoire, est touché. Ces muscles qui actionnent l'ouverture et la fermeture appelés les masséters sont en général les premiers atteints. À partir de ce stade, il devient difficile de s'alimenter. La mâchoire se bloque totalement empêchant l'ouverture de la bouche. Ensuite, la maladie se généralise pour atteindre les différents muscles.

Chez les personnes âgées, le premier signe se manifeste par une difficulté à déglutir, que l'on appelle la dysphagie.
Cette maladie se généralise par un mode descendant touchant le cou, le thorax, le dos, l'abdomen et les extrémités. Des spasmes continus appelés opisthotonos sont significatifs de cette infection. Cela se caractérise par une hypertension du dos due à la contracture des muscles paravertébraux. Ces spasmes généralisés des membres supérieurs en flexion et les membres inférieurs en extension sont déclenchés par le toucher, le bruit ou la lumière surviennent lors de formes graves de la maladie. Des convulsions, des maux de tête, une fièvre et une transpiration accompagnées d'une modification de la tension artérielle ou une accélération du rythme cardiaque apparaissent également.
La mortalité est généralement liée aux complications neurovégétatives et infectieuses engendrant une paralysie respiratoire et/ou cardiovasculaire. Des blocages articulaires ou des ruptures tendineuses et musculaires peuvent également provoquer de graves séquelles.

La vaccination pour prévenir le tétanos

La vaccination antitétanique ne se fait plus seule. Appelé DTP, il est désormais trivalent englobant la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.

En France, la primo-vaccination est recommandée pour les nourrissons par 2 injections à 2 mois d'intervalle à 2 et 4 mois puis un rappel sera effectué à l'âge de 11 mois. Les rappels ultérieurs recommandés sont aux âges de 6 ans puis entre 11 et 13 ans chez l'enfant. Chez l'adulte, il est recommandé d'effectuer un rappel à 25, 45 et 65 ans puis tous les 10 ans.

Les rappels du vaccin antitétanique sont obligatoires pour certaines professions comme les militaires, le personnel des services de secours et d'incendie, le personnel d'établissements pénitentiaires, des servies médico-sociaux ayant en charge des enfants ou des personnes âgées et le personnel d'entreprises funéraires.

Il existe des tests pour vérifier l'état de la protection vaccinale contre le tétanos. Ce test indique la présence ou non des anticorps contre le tétanos. En fonction du résultat, il faudra soit revacciner, soit faire des injections d’immunoglobulines.

Afin de réduire les risques d’infection cutanée, il est important de bien nettoyer et désinfecter une plaie surtout en cas d’incident de jardinage ou de bricolage.

Il sera primordial de tenir à jour son carnet de vaccination ou de télécharger une application via un smartphone comme MesVaccins.net ou Biloba, qui vous assure un suivi des vaccinations.

Quels sont les traitements en cas d’infection tétanique ?

Avec les campagnes de vaccination, le tétanos devient de plus en plus rare mais lorsqu'il apparaît, sa gravité entraîne systématiquement une hospitalisation prolongée en service de réanimation avec une mortalité élevée et des séquelles fréquentes.

Il est primordial de supprimer la production de toxine, ensuite de neutraliser la toxine encore circulante puis contrôler les spasmes et soutenir le patient tout au long de la maladie.

Il faudra procéder à une ablation des corps étrangers, au nettoyage et au lavage des plaies tout en enlevant les tissus nécrosés. En cas de plaie souillée, il faudra opter pour une antibiothérapie afin de réduire la prolifération bactérienne au niveau comme la pénicilline, le métronidazole ou la doxycycline.

En cas de plaie majeure ou à risque, les personnes non à jour seront vaccinées dans un bras et des immunoglobulines antitétaniques seront injectées dans l'autre bras assurant une protection immédiate.
Si la plaie est mineure, et que le patient n'est pas à jour, le vaccin lui sera proposé.

Il est important de contrôler les spasmes qui peuvent être très violents engendrant une hyper-tension de la nuque et du dos et déclenchés par n’importe quels stimuli comme la lumière, le bruit ou le toucher. Les patients sont placés dans un lieu calme sans lumière pour limiter les stimuli et éviter de le manipuler. Il sera nécessaire d'utiliser des benzodiazépines de type diazépam comme le valium et le midazolam, des sédatifs puissants aux effets myorelaxants (relaxant musculaire), anticonvulsifs, anxiolytiques et sédatifs.

Les formes graves peuvent demander une ventilation mécanique avec trachéotomie et la pose de sonde naso-gastriques afin d'apporter une hydratation et une nutrition car cette infection entraîne une forte consommation d'énergie par le patient dû aux contractions musculaires et à la transpiration qui en découle.

De nos jours, les recherches sont toujours d'actualité afin d'identifier et de comprendre cette succession d'événements biochimiques à partir de la fixation de cette toxine au neurone jusqu'à son mode d'action final.
Le tétanos demeure encore aujourd’hui une infection très grave voire mortelle, c’est pour cela qu’il est impératif de respecter le calendrier vaccinal obligatoire. Les conséquences de cette infection peuvent engendrer des difficultés motrices, des complications musculaires et ostéo-articulaires chez l’adulte comme chez le nouveau-né.