Livraison express le lendemain, pour toute commande passée avant 18h (Hors week-ends et jours fériés)

Comment soulager l'arthrose ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 22/12/2023 à 09h12, publié le 22/06/2018 à 07h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Comment soulager l'arthrose ?
L'arthrose est une pathologie articulaire très répandue, qui touche particulièrement les personnes âgées. Elle se caractérise par la destruction des cartilages au niveau d'une ou plusieurs articulations. Elle nuit considérablement à la qualité de vie en générant des douleurs et des raidissements de l'articulation touchée, affectant la mobilité. Si on ne sait pas encore aujourd'hui soigner l'arthrose, il est possible de prendre des mesures tant pour soulager la douleur que pour permettre d'utiliser l'articulation atteinte. Qu'est-ce qui cause l'arthrose ? Qui est concerné ? Quelles sont les conséquences de la maladie ? Comment vivre avec l'arthrose ? La réponse à ces questions sur Pharma GDD.
 

Qu'est-ce que l’arthrose ?

Le mot "arthrose" est construit à partir du mot grec arthron, désignant l'articulation, et du suffixe -ose indiquant une maladie chronique. L'arthrose est une affection chronique des articulations. Elle est à différencier de l'arthrite. Les deux sont des rhumatismes articulaires, mais leur mécanisme d'action est très différent. L'arthrose trouve son origine dans une altération du cartilage quand l'arthrite est provoquée par une inflammation des articulations.
 

Une maladie répandue

L'arthrose est une maladie dont on retrouve des traces sur des squelettes très anciens. Elle est très répandue, touchant en France 10 millions de personnes. C'est l'affection rhumatologique la plus courante, la deuxième grande maladie chronique et l'une des plus grandes causes de handicap. Entre 40 et 50% des personnes âgées de plus de 65 ans en souffrent.
 

Le mécanisme de l'arthrose

L'arthrose est une pathologie complexe, dont les mécanismes n'ont pas été totalement élucidés à ce jour. Sommairement, nos articulations sont les jonctions entre les os. Au niveau de ces joints, les os sont recouverts de cartilage, un tissu conjonctif dont les fonctions sont d'autoriser le mouvement sans frottements et d'absorber les chocs.
Ce cartilage est constitué d'une "matrice", un entrelacs de fibres de collagène emprisonnant des molécules fortement hydrophiles, qui retiennent l'eau, assurant ainsi la lubrification de l'ensemble. Collagène et molécules sont fabriqués par des cellules spéciales, les chondrocytes. Avec l'âge, le nombre de chondrocytes décroît et ils produisent des molécules de moindre qualité.
Sous l'influence de divers facteurs, les chondrocytes peuvent être défaillants, l'os se développe anormalement, le cartilage se fissure puis se dégrade, assurant de moins en moins bien son rôle. C'est l'arthrose.
 

Les facteurs de risque de l'arthrose

Plusieurs facteurs de risque sont liés au développement d'une arthrose :
- la génétique/l'hérédité,
- l'obésité (par surcharge de certaines articulations),
- l'âge,
- les traumatismes répétés, sportifs ou professionnels
- le sexe, les femmes étant plus touchées que les hommes à partir de la ménopause,
- la dysplasie, la lésion ligamentaire, les antécédents de fracture, les anomalies de structure...

On identifie deux grands types d'arthroses : la primitive, provoquée par la dégénérescence du cartilage, et la mécanique secondaire, induite par une pathologie préexistante.
 

Les articulations touchées par l'arthrose

Théoriquement, l'arthrose peut frapper toutes les articulations.

La gonarthrose

Elle touche l'articulation du genou. Elle est l'arthrose des membres inférieurs la plus courante. Elle concerne soit l'articulation entre le fémur et la rotule (35% des cas), soit celle entre le fémur et le tibia (entre 45 et 50% des cas), soit une combinaison (entre 15 et 20% des cas).
L’arthrose entre le fémur et la rotule se retrouve plus chez les femmes de plus de 40 ans. Elle touche souvent les deux genoux. Elle provoque des douleurs sur la face antérieure du genou, lors de sa mise en extension (exemple : la descente de l'escalier). Cette arthrose finit par devenir gênante lors de la marche ou du sport. Elle est associée à une atrophie du muscle quadriceps, un épanchement (quantité anormale de liquide) dans l'articulation et un kyste poplité (une bourse pleine de liquide qui apparait dans le creux du genou).
L'arthrose entre le fémur et le tibia concerne majoritairement les femmes ménopausées. Elle se reconnaît à la douleur diffuse qu'elle provoque dans le genou, notamment lors des descentes et des montées des escaliers. Parfois, elle frappe la nuit, par poussées accompagnées d'un épanchement articulaire. Son évolution est très variable.
 

La coxarthrose

Cette arthrose concerne l'articulation entre l'os coxal (ou os iliaque) et le fémur. Dans la moitié des cas, elle est primitive. Sinon, elle est induite par une anomalie de la hanche. Elle s'identifie aux douleurs qu'elle provoque au niveau de la cuisse, douleurs apparaissant lors de l'effort et disparaissant au repos. Au réveil, la coxarthrose provoque parfois une raideur ; il faut alors une période de "déverrouillage" d'une durée inférieure au quart d'heure.
La douleur gêne la marche et les mouvements de rotation. Ainsi, les gestes simples comme l'enfilage de collant ou de chaussettes sont difficiles à réaliser.
Là encore, l'évolution est variable : certaines coxarthroses évolueront lentement, d'autres rapidement.
 

L'arthrose digitale

Les doigts sont la localisation la plus commune de l'arthrose. Le terme rhizarthrose désigne plus précisément l'arthrose de la racine du pouce et du poignet. L'arthrose digitale se reconnaît aux déformations des doigts qu'elle provoque. Le développement osseux conduit à la formation de bosses entre les phalanges appelées nodosités. Elle s'accompagne de poussées douloureuses et gênantes. Parfois, elle provoque une déformation du pouce susceptible d'altérer la vie quotidienne. Cette forme d'arthrose frappe en très grande majorité les femmes, particulièrement à la ménopause, en raison du lien entre cette affection articulaire et les changements hormonaux.
 

L'arthrose de la cheville

Elle est très rarement primitive ; très souvent due à un traumatisme, une nécrose... elle suscite des douleurs en position debout ou lors de la marche. La cheville est enraidie lors des mouvements de flexion/extension et gonflée à cause d'un épanchement.
 

L'omarhrose (arthrose de l'épaule)

Elle a en grande partie lieu au niveau de l'articulation entre l'omoplate et l'humérus. Comme pour l'arthrose de la cheville, elle est très rarement primitive. Elle est consécutive à un traumatisme, à des séquelles de fractures ou à des nécroses. Elle est douloureuse et enraidit l'articulation de façon parfois handicapante.
 

L'arthrose rachidienne (arthrose de la colonne vertébrale)

C'est une des localisations d'arthrose les plus courantes. Elle concerne soit les vertèbres cervicales (on parle alors de cervicarthrose), soit les lombaires (on parle de lombarthrose). La première provoque des douleurs au niveau du cou, s'étendant parfois aux membres supérieurs. Elle peut s'accompagner de maux de tête, de vertiges, de douleurs au niveau des orbites...
La lombarthrose suscite des douleurs aux lombaires, s'étendant parfois aux fesses. Elle peut conduire à l'adoption d'une posture courbée.
 

En général :

L'arthrose est susceptible de provoquer des douleurs et un raidissement de l'articulation. La douleur est induite par des substances libérées au niveau de l'articulation par l'inflammation consécutive à l'arthrose qui agissent sur les nocicepteurs, des récepteurs sensoriels. Elle peut gêner le mouvement de l'articulation. Il faut parfois un temps de déverrouillage le matin pour pouvoir utiliser l'articulation le matin au réveil. Pour établir son diagnostic, le médecin peut demander une radiologie. Il faut préciser qu'il n'y a pas de lien entre degré de dégradation du cartilage et douleur : une forte dégradation pouvant ne susciter qu'une faible douleur et inversement.
 

Soulager les symptômes de l'arthrose

Il n'existe pas actuellement de moyens pour réparer le cartilage endommagé. C'est un tissu qui se régénère très peu, voire pas du tout. Mais il est possible d'agir pour soulager l'arthrose.
 

Soulager la douleur en cas d'arthrose

Pour calmer la douleur aux articulations, il est recommandé de prendre du paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan) Il peut être associé à un AINS, un anti-inflammatoire non stéroïdien sous forme de gel, de crème ou de pommade appliqué sur l'articulation douloureuse.

Si l'effet anti-douleur est insuffisant, l'antalgie passera par la prise par voie orale d'AINS (ou prise d'antalgiques codéinés en cas de contre-indication pour les AINS).

En parallèle à ces médicaments, on peut essayer d'autres techniques pour soulager les douleurs articulaires.
 
  • La TENS
Un appareil d'électrostimulation envoie un courant électrique à travers la peau. Le signal électrique bloque le passage du message de la douleur. Cette méthode n'est pas médicamenteuse et ne génère pas d'effets secondaires. Les électrodes de TENS sont adaptées aux zones ciblées.

 
  • La thermothérapie
Le froid est capable de diminuer l'inflammation, s'il y en a, et de réduire la souffrance en bloquant le message de la douleur alors qu'il transite vers le cerveau. Là aussi, la thermothérapie est une méthode ne faisant pas appel aux médicaments. Les fabricants proposent aujourd'hui des solutions de thermothérapie sous forme de coussins et de poches, faciles à refroidir et ergonomiques.
Pour aller plus loin, consultez notre fiche La thermothérapie pour soulager la douleur.

 
  • Le cataplasme d'argile
L'argile verte ou rouge appliquée sous forme de cataplasme est réputée pour ses effets anti-inflammatoires et antalgiques. Il suffit pour la préparer de mélanger la poudre avec de l'eau et de l'étaler sur un linge, une feuille de papier ou du film alimentaire, de placer le cataplasme sur l'articulation à soulager et de réaliser un bandage sommaire pour le tenir en place. Le cataplasme ne doit pas être appliqué plus de deux heures d'affilée.
Vous pouvez également opter pour un cataplasme prêt à l'emploi.

 
  • Les solutions à base de plantes
En phytothérapie, plusieurs plantes aident à supporter l'arthrose.
L'harpagophyton est renommé pour ses effets contre l'inflammation et la douleur. Attention à ses contre-indications (femme enceinte ou allaitante, ulcère gastroduodénal, interactions avec des anti-inflammatoires).
Le curcuma est réputé pour ses propriétés anti-inflammatoires.
L'ortie aurait des vertus anti-inflammatoire et antalgiques. Diurétique, elle permet aussi de diminuer la taille d'un éventuel œdème par drainage.
Le cassis est traditionnellement utilisé contre les douleurs dues aux rhumatismes.
Riche en acide salicylique et en gaulthérine, la reine des prés soulage les douleurs de l'arthrose.
La capsaïcine est un piment du capsicum, réputé, appliqué via un gel sur l'articulation arthrosique, pour ses effets antalgiques, grâce à la sensation de chaleur qu'il provoque. On peut notamment la trouver dans le gel Labhra

 
  • L'aromathérapie et l'arthrose
Les huiles essentielles conseillées pour leur efficacité contre les douleurs articulaires sont : les huiles essentielles de gaulthérie, d'hélichryse, d'eucalyptus citronné, de lavande, de genièvre, de pin sylvestre et de pin maritime térébenthine. Elles sont à appliquer sur l'articulation douloureuse par massage sur la peau, après dilution dans une huile végétale. En raison des possibles contre-indications, demandez conseil à votre pharmacien.
  • L'homéopathie en cas d'arthrose
Les principales souches utilisées en homéopathie sont Arnica montana (également disponible sous forme de gel), Bryonia alba, Lythium, Radium bromatum, Rhus toxicodendron et Ruta graveolens.

Prévenir le développement de l'arthrose

- Les AASAL (anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente) auraient la capacité d'inhiber les substances à l'origine de l'arthrose et de stimuler la fabrication du cartilage. Ces AASAL ne fonctionnent pas dans le cas des arthroses sévères.
Les molécules utilisées dans les AASAL sont :
- les insaponifiables d'avocat et de soja,
- le sulfate de chondroïtine,
- la diacérhéine,
- le glucosamine.

Ils sont complémentaires des médicaments et autres mesures prises pour soulager les douleurs articulaires. Ils sont à prendre sur le long cours (au moins 6 mois), comme leur nom l'indique.
- La prêle et le bambou renforceraient la fabrication de collagène au sein des articulations. La prêle augmenterait aussi la souplesse des tendons.
- Les oméga-3, présents dans l'alimentation mais aussi disponibles en compléments alimentaires – notamment l'huile de krill, ont à la fois une action anti-inflammatoire, régénératrice et également inhibitrice du processus de destruction du cartilage.
 

La chirurgie et les injections

Le recours à la chirurgie ou à des injections au niveau de l'articulation sont parfois inévitables.
 
  • Les prothèses
Elles sont utilisées lorsqu'il faut remplacer l'articulation touchée. Les plus connues sont les prothèses de hanche et de genou.
Cette opération s'appelle l'arthroplastie.
 
  • L'ostéotomie
Il s'agit de rectifier chirurgicalement l'os pour éliminer le trouble.
 
  • Le lavage articulaire
Réalisé sous anesthésie locale, il consiste à injecter du sérum physiologique dans l'articulation pour chasser les débris de cartilage.
 
  • L'infiltration de corticoïdes
C'est l'injection de corticoïdes dans l'articulation pour diminuer l'altération du cartilage.
 
  • La viscosupplémentation
Elle consiste à injecter de l'acide hyaluronique dans l'articulation pour en améliorer la lubrification. TRB Chemedica Ostensil, Viatris, Sanofi, Expanscience sont autant de marques qui conçoivent des solutions adaptées à chacun.

 

Arthrose et hygiène de vie

L'adoption d'une bonne hygiène de vie, le renforcement musculaire et la rééducation permettent de contrecarrer les effets de l'arthrose.
 

L'hygiène de vie

- S'étirer avant toute pratique sportive est conseillé, notamment pour préparer les articulations. C'est une mesure à prendre pour éviter le développement d'une arthrose sur le long terme.
Nos conseils : Soulager et prévenir les douleurs articulaires.
- Le surpoids surcharge les articulations. C'est l'un des facteurs de risque de l'arthrose, mais également de beaucoup d'autres pathologies.
Des techniques et des aides pour perdre du poids existent, consultez notre fiche Quelles solutions pour mincir ?
 

Les aides face à l'arthrose

- La personne souffrant d'arthrose doit pratiquer une activité physique, pour renforcer ses muscles, préserver sa mobilité et son autonomie. Elle doit privilégier certains sports, surtout ceux qui ne provoqueront pas de traumatisme articulaire. Le vélo, la marche et les sports aquatiques sont conseillés, ces derniers permettant de soulager l'articulation du poids du corps.
Pour la marche, dans certains cas, elle peut s'aider d'une canne (à porter du côté opposé à l'arthrose) ou d'un déambulateur et de semelles orthopédiques.

- Les orthèses, contrairement aux prothèses, ne remplacent pas mais vont assister ou aider l'articulation. Dans le cas de l'arthrose, elles peuvent être classées en deux catégories : les orthèses statiques (elles vont immobiliser l'articulation, corrigeant une déformation ou calmant l'inflammation) et les orthèses dynamiques, assistant le mouvement de l'articulation et palier les déficits de l'articulation.


- La personne arthrosique tirera de nombreux bénéfices de séances de rééducation chez un kinésithérapeute : elle apprendra à correctement mobiliser et conserver son articulation et adapter sa posture. Cela contribuera à alléger la douleur.

- Les cures thermales sont très appréciées par les personnes atteintes d'arthrose. Elles peuvent être prescrites par le médecin.


Si le moyen de reconstituer les cartilages détruits par l'arthrose n'existe pas encore, plusieurs programmes de recherche explorent des pistes novatrices et intéressantes. En attendant, des analgésiques et autres méthodes permettront de soulager les douleurs articulaires.