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La Thermothérapie pour soulager la douleur

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 11/03/2024 à 17h03, publié le 10/04/2018 à 07h04
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
La Thermothérapie pour soulager la douleur

Principe de la thermothérapie

La thermothérapie désigne l’emploi thérapeutique de la chaleur ou du froid. Les principaux avantages de cette technique sont sa simplicité, son efficacité et son faible nombre d’effets secondaires, particulièrement en comparaison avec des médicaments.
L’une des plus anciennes méthodes de soulagement des douleurs musculo-squelettiques est la thermothérapie. Le principe est simple : il s’agit d’appliquer de la chaleur ou de la fraîcheur sur la zone douloureuse. Contrairement aux méthodes médicamenteuses, la thermothérapie diminue ou supprime efficacement les douleurs avec peu d’effets secondaires. Le chaud ou le froid vont également avoir des effets physiologiques améliorant le traitement thérapeutique. Aujourd’hui, les fabricants imaginent des produits de plus en plus innovants et adaptés.
Pharma GDD vous en dit plus sur les bienfaits de la thermothérapie, son principe et comment cette méthode thérapeutique peut soulager la douleur.

Comment fonctionne la douleur ?

La douleur est définie par l’Association Internationale d’Étude de la Douleur comme « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrites en ces termes ». Pour comprendre comment la thermothérapie peut la soulager, encore faut-il comprendre comment un traumatisme peut susciter une sensation de douleur.

Mécanisme physiologique

Le corps humain est parcouru de terminaisons nerveuses spécialisées contribuant à la proprioception et à la perception du toucher (vibration, pression…). Les signaux que ces terminaisons envoient transitent via des fibres nerveuses de fort calibre et entourées d’une gaine de myéline - une substance grasse qui a pour effet d’accroître la vitesse de transmission. Elles font ainsi parvenir rapidement l’information à la moelle épinière.
La peau, les muscles et les parois des viscères contiennent également des nocicepteurs, des terminaisons nerveuses libres, non spécialisées, à raison de 200 nocicepteurs/cm². Ils ont pour rôle de renseigner le corps lorsqu’il subit une atteinte susceptible de mettre en danger son intégrité. Lorsqu’ils sont activés, ces nocicepteurs transmettent un signal nerveux qui va transiter via des fibres différentes, les fibres A-Delta et les fibres C. Les fibres A-Delta sont faiblement myélinisées et les fibres C ne le sont pas. Elles sont de plus faible diamètre que les fibres précédentes. Elles transmettent moins rapidement leurs signaux.
 
Le froid (non douloureux), le toucher léger et la douleur aiguë rapide, passagère (la douleur causée par une piqûre, par exemple) circulent via les fibres A-Delta. Quant aux fibres C, plus lentes, elles font transiter le message de chaleur (non douloureux), la douleur aiguë tardive et la douleur diffuse, provoquant une sensation qui se maintient dans le temps.
 
La différence de vitesse de transmission entre ces fibres explique que, lors d’une blessure, nous ressentons d’abord une douleur vive et localisée, puis une douleur vague, diffuse. Elle serait également à l’origine de l’effet anesthésiant du froid.

Le « gate control »

En 1965, Robert Melzack et Patrick D. Wall proposent la théorie du mécanisme de « gate control » ou de « portillon » en français. Le message de douleur envoyé au cerveau n’y parvient pas directement. Il transite par la moelle, où il est soumis à des inhibiteurs (des bloqueurs). S’il est suffisamment puissant, il accède au cerveau, générant la sensation de douleur. Sinon, il est arrêté avant.
 
Les fibres myélinisées transmettant plus rapidement l’information, il suffirait de les activer lors d’un épisode douloureux pour qu’elles envoient un message nerveux à la moelle épinière. Là, leur message, arrivé en premier, « fermerait » la porte au message de douleur apporté par les fibres C, à conduction plus lente.
 
C’est ce qui explique que nous nous frottons ou massons vivement la peau après un choc ou un traumatisme : nous bloquons le message des fibres C, soulageant la douleur. Il en irait de même pour la TENS (stimulation électrique) et l’acupuncture. Leurs messages transitent par des fibres à gaine de myéline et de plus gros calibre, empêchant le message « douleur » porté par les fibres plus lentes d’atteindre le cerveau. C’est également de cette façon que le froid agirait pour soulager la douleur.

Le récepteur froid/menthol

Autre mécanisme convoqué pour expliquer l’analgésie provoquée par le froid : la stimulation des TRPM 8. Derrière cet acronyme se cachent les récepteurs du corps qui réagissent lorsqu’ils sont confrontés au froid et au menthol. En présence d’un de ces éléments, ces récepteurs s’activent en libérant des ions calcium qui aideraient à atténuer les signaux de douleur.
 
Quel que soit le mécanisme en jeu, le froid soulage la douleur. Hippocrate et ses élèves l’utilisaient pour dissiper les douleurs articulaires et les maux de tête. Dominique-Jean Larrey, chirurgien en chef de l’armée de Napoléon, avait constaté que les blessés « gelés » lors de la retraite de Russie ne sentaient pratiquement pas la douleur quand ils se faisaient amputer. Et les vertus du froid ne se limitent pas à son effet anesthésiques, il a une action bénéfique sur les œdèmes, les inflammations, les entorses...Quant à son opposé, le chaud, il a aussi ses bienfaits, là encore utilisés depuis des millénaires.

La Thermothérapie pour quel type de blessures ?

La thermothérapie est idéale pour soulager les douleurs musculo-squelettiques. Elle fonctionne également sur les douleurs articulaires : arthrite, arthrose… Elle peut s’utiliser avant le sport pendant l’échauffement pour préparer le muscle à l’effort, ou après, pour favoriser la récupération musculaire. Elle est aussi conseillée pour le soulagement des douleurs post-opératoires. Mais si le froid et le chaud apportent de nombreux bienfaits, leurs effets sont souvent antagonistes. Il convient donc de savoir les utiliser à bon escient.

Thermothérapie : Traitement par le froid

Quand utiliser le froid ?

Lorsque nous subissons un choc, la zone impactée connaît une phase dite « inflammatoire ». Les dommages causés aux vaisseaux sanguins par le traumatisme entraînent par réaction une accumulation de liquides qui occasionne un gonflement, appelé « œdème ». Le froid a des propriétés vasoconstrictrices (il va diminuer le diamètre des vaisseaux sanguins). Ainsi, il va réduire le volume de l’œdème. Si le froid est efficace contre l’inflammation, il convient de ne pas le laisser trop longtemps contrer ses effets : elle est en effet nécessaire pour que le corps puisse guérir.
 
Sur les articulations, le froid diminue l’action des enzymes dégradant les cartilages. Par contre, si le problème concerne une articulation déjà raidie, il vaut mieux s’abstenir de l’utiliser.
 
Enfin, le froid apporte ses vertus antalgiques contre les douleurs intenses. Son utilisation est déconseillée sur les douleurs faibles.
 
Le froid doit s’utiliser dans les 72 heures qui suivent l’apparition de la lésion. Il ne doit jamais s’appliquer sur une blessure ouverte et non couverte ni sur une articulation engourdie. Enfin, en cas d’utilisation de glace, il faut toujours éviter le contact direct avec la peau pour ne pas la léser ; la glace devra être enveloppée dans un linge. Pour plus de sécurité et de facilité d’utilisation, il est préférable d’utiliser un dispositif rafraîchissant élaboré par un fabricant spécialisé.

Contre indications et limitations

Le froid ne doit pas être utilisé chez les personnes souffrant :
 
  • de diabète avancé,
  • de syndrome de Raynaud,
  • d’insuffisance circulatoire,
  • d’hypertension,
  • d’urticaire déclenchée par le froid,
  • d’ulcère variqueux.
L’utilisation traditionnelle de poches de froid pour refroidir les patients adultes fiévreux serait sans efficacité.

Thermothérapie : traitement par le chaud

Dans quels cas privilégier le chaud ?

L’application de la chaleur va générer une sensation de détente et de bien-être. Elle est conseillée en cas de douleur hors phase d’inflammation, de spasmes musculaires et de raideur. La chaleur est, à l’inverse du froid, vasodilatatrice (elle dilate les vaisseaux sanguins), ce qui va provoquer un afflux de sang sur la zone chauffée. Elle stimule le métabolisme cellulaire et la circulation sanguine, augmente l’apport en nutriments et en oxygène, et diminue la viscosité du sang. Elle améliore également l’élasticité des muscles et des tissus corporels.
 
La chaleur est recommandée pour les douleurs dorsales (lombalgies…) et cervicales. Elle améliore également l’échauffement musculaire avant l’exercice physique.

Précautions et limitations d'usage

Les contre-indications à l’utilisation de la chaleur sont :
  • la présence d’un œdème, d’une infection ou d’une inflammation,
  • le diabète,
  • le fait de souffrir de troubles de la circulation (thrombus…),
  • la présence d’une cardiopathie (le cœur pourrait rencontrer des difficultés suite à la vasodilatation),
  • l’hyperthermie,
  • la présence d’un néoplasme,
  • la grossesse.
La chaleur ne doit pas être appliquée sur les yeux (sauf en cas de blépharite) ou les parties génitales.
 

Thermothérapie : résumé

Application et effets principaux Froid Chaleur
Pénétration Profonde (jusqu'à 5 cm) Moyenne (jusqu'à 2 cm)
Soulage les douleurs Modérées à intenses Faibles à modérées, chroniques
Durée des effets Longue Courte
Action sur les vaisseaux sanguins Vasoconstriction Vasodilatation
Effets sur le métabolisme Ralentissement Stimulation
Souplesse des muscles & articulations Diminution Augmentation
Recommandations    
Œdème Oui Non
Inflammation Oui Non
Lumbago et maux de dos Non Oui
Douleurs cervicales Non Oui
Entorses, élongations, claquages Oui Non
Torticolis Non Oui
Douleurs menstruelles Non Oui
 
La thermothérapie doit être utilisée avec précautions sur les personnes souffrant d’altérations cognitives diminuant leur capacité à prévenir en cas de problème. Tant le chaud que le froid ne doivent pas s’appliquer sur une blessure ouverte. Il est préférable de consulter un médecin en cas de maladie cardiaque ou d’hypertension avant d’utiliser la thermothérapie. De même, allez-voir le médecin si la thermothérapie ne soulage pas la douleur, ou si elle provoque une réaction allergique, un inconfort ou une impression de brûlure. Les médicaments contre la douleur modifient parfois la perception de la douleur. L’usage de la thermothérapie concomitamment à ces médicaments est déconseillée.

A lire également : Fibromyalgie : causes et traitements.

Les produits de thermothérapie

La thermothérapie est une pratique ancienne : les bains chauds ou froids, les cataplasmes réchauffés ou les saunas sont utilisés depuis des millénaires. Si le principe reste le même, les techniques ont évolué. Les produits de thermothérapie actuels se caractérisent par leur ergonomie, leur caractère pratique, leur simplicité d’utilisation...

Les poches de froid et/ou chauffantes réutilisables

Les fabricants proposent des coussins thermiques réutilisables, faciles à réchauffer ou à refroidir, de dimensions et de formes adaptées aux parties du corps humain ciblées. Ainsi, si certaines de ces poches sont de petite taille pour couvrir une articulation, d’autres épousent la forme du dos ou des épaules pour assurer l’échauffement d’une grande surface.
 
Ces poches, la plupart du temps souples, sont soit destinées à être chauffées (au micro-onde, au bain-marie ou avec de l’eau chaude), soit refroidies (au réfrigérateur ou au congélateur), soit les deux (compresse pouvant aussi bien être réchauffée que refroidie).
 
Ces coussins thermiques peuvent contenir un gel, de la paraffine ou un gel spécial en microbilles qui aura un effet massant et épousera mieux les courbes du corps. Les graines de lin, de blé ou de lavande sont aussi utilisées pour accumuler la chaleur ou le froid, comme dans le coussin thermique à graines de lin Phytotherma. Les poches de froid ou de chaud les contenant se conforment également parfaitement à l’endroit du corps sur lesquelles on les dispose. La tourbe est également particulièrement utilisée dans les poches de chaud destinées au dos. La tourbe chauffée diffusera une chaleur intense bienvenue.
Autres matières traditionnelles utilisées dans les coussins thermiques : l’argile et la boue de la mer morte.
Fonctionnant sur un principe proche, les traditionnelles vessies à glace et les bouillottes sont disponibles et toujours aussi efficaces. Ces dernières se déclinent maintenant en peluches, comme celles du fabricant Soframar et même en chaussons. Certaines ne fonctionnent plus avec de l’eau, mais contiennent d’autres matières (tourbe, graines de lin…).

Les poches à usage unique

Des coussins thermiques à usage unique, destinées aux trousses de secours ou à la pratique sportive ont été mises au point. La poche chauffante réutilisable nécessite l’accès à un micro-onde, une plaque de cuisson, une bouilloire pour accumuler de la chaleur. La poche de froid, un réfrigérateur ou un congélateur pour le froid. Le coussin thermique à usage unique fonctionne sur un principe différent. Elle contient en elle des réactifs chimiques qui, une fois activés par simple pression ou exposition à l’air, vont générer de la chaleur ou du froid.
Ces poches permettent de bénéficier des bienfaits de la thermothérapie en l’absence de toute installation de cuisson ou de refroidissement. Elles sont idéales pour intégrer un sac-à-dos, un véhicule ou la boîte à pharmacie d’un club sportif.

Les vêtements spéciaux pour la themothérapie

La thermothérapie peut s’appliquer via des vêtements spécialement étudiés. Ils peuvent être en laine mérinos et générer localement une forte chaleur, ou bien posséder des espaces prévus pour y insérer des poches préalablement chauffées ou refroidies, ou encore intégrer un appareillage électrique émettant de la chaleur. Ces derniers existent sous forme de gilets ou simplement de coussins adaptés pour le corps.

Coussins et surmatelas chauffants/refroidissants

Fonctionnant sur le même principe que les vêtements, des coussins, chauffe-matelas et des couvertures spéciales, contenant soit un gel, soit un dispositif électrique chauffant ou refroidissant, ont été élaborés.

Les huiles essentielles

Les essences de plante procurent un effet chaud ou froid. Des emplâtres, des gels de massage ou des sprays aux huiles essentielles sont disponibles. Ils offrent une alternative à l’utilisation des poches, tout en apportant parfois, selon la combinaison d’huiles essentielles utilisée, d’autres bienfaits thérapeutiques. Les deux huiles les plus utilisées pour conférer une sensation de fraîcheur sont le menthol, ou huile essentielle de menthe, et l’huile essentielle de camphre.
La thermothérapie est une méthode simple, peu coûteuse et avec peu d’effets secondaires pour soulager des maux qui altèrent parfois fortement la qualité de vie. Elle est réputée pour son action positive sur les douleurs et traumatismes musculaires et articulaires. Des solutions ergonomiques, efficaces et simples d’usage ont été élaborées pour vous en faire bénéficier.