Capsulite rétractile de l'épaule (épaule gelée)
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 22/09/2025 à 14h09, publié le 28/08/2025 à 08h08
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La capsulite rétractile de l'épaule est une pathologie articulaire entrainant une raideur progressive associée à une douleur chronique. Cette affection évolue en plusieurs phases allant jusqu'à entrainer une impossibilité d'effectuer divers mouvements du quotidien. Pharma GDD vous en parle et vous informe sur les causes, les symptômes, les traitements et les solutions pour apporter du confort.
Quelles sont les causes de la capsulite rétractile de l'épaule ?
La capsule de l'épaule correspond à l'ensemble de ligaments entourant l'articulation de l'épaule et pouvant se rétracter. L'épaule est en effet entourée d'une membrane et d'un ligament pouvant se rétracter et se raidir. Ce phénomène va empêcher les mouvements du bras. La capsulite rétractile est une diminution du volume de la capsule provoquant des douleurs et des désagréments notamment la difficulté de mouvements et une inflammation. Au fur et à mesure, la douleur devient permanente et se révèle très handicapante au quotidien.

Les raisons de l'apparition de cette pathologie demeurent peu précises. Les spécialistes estiment qu'un choc émotionnel ou psychologique, une période de stress intense, une maladie comme le diabète, problème de thyroïde, une dépression seraient des facteurs de risques de la capsulite rétractile de l'épaule.
La prise de certains médicaments notamment les barbituriques ou la trithérapie contre le VIH peuvent aussi être à l'origine. Certaines opérations peuvent favoriser l'apparition de la pathologie, notamment au niveau de la cage thoracique, du sein avec curage des ganglions. L'apparition de cette pathologie peut s'expliquer par un traumatisme de l'épaule ou être idiopathique, c'est-à-dire se manifester sans aucune raison.
Quels sont les symptômes de la capsulite rétractile de l'épaule ?
La capsulite rétractile également nommée "épaule gelée" est une pathologie qui touche le plus souvent les femmes âgées d'environ 50 ans. Sournoise, cette maladie entraine des douleurs légères au début qui progressivement deviennent intenses et permanentes dans un stade avancé.
Aux prémices du développement de la pathologie, la couche profonde que l'on nomme aussi "synoviale" possède une couleur rougeâtre, en particulier sur la partie supérieure de l'articulation. En présence d'un stade plus avancé de la maladie, la gaine du biceps disparaît. C'est à partir de là que les capacités articulaires sont fortement diminuées.
La maladie se déroule et évolue en plusieurs phases qui peuvent durer pendant des mois et parfois plus dans certains cas.
- La phase algique avec douleurs diurnes et nocturnes ;
- La phase de blocage avec limitation de toutes les amplitudes ;
- La phase de récupération fonctionnelle avec une raideur indolore.
Dans un premier temps, elle commence par une douleur progressive tandis que la seconde phase est moins douloureuse et basée sur l'enraidissement de l'articulation au cours de laquelle les mouvements deviennent fortement limités.
Les douleurs sont ressenties lors des mouvements du quotidien, faisant penser à une tendinite. Minimisant la douleur, le patient continue à mobiliser son articulation en ignorant l'importance de la pathologie. En phase plus avancée, la douleur devient plus intense, quotidienne et survient même la nuit. Les douleurs s'associent à un blocage de l'épaule. Les articulations s'enraidissent, la raideur s'installe et les gestes du quotidien deviennent difficiles à exécuter, notamment se coiffer, enfiler un vêtement ou tendre le bras pour attraper un objet en hauteur. La capsule se rétracte et l'articulation se bloque lors d'un mouvement. Les personnes atteintes se voient obligées d'utiliser des accessoires pour la toilette dotés d'un manche plus long comme un peigne ou encore une brosse pour se laver le dos ou encore une pince de préhension.
Comment soigner une capsulite rétractile de l'épaule ?
Avant tout traitement, un examen clinique est réalisé pour le diagnostic de la capsulite via un interrogatoire complet, accompagné de palpations pour déceler les douleurs et les localiser. Si besoin, le médecin prescrit un bilan biologique, une radiographie de l'épaule ou une échographie pour obtenir plus d'information sur l'état des tendons de la coiffe. Une scintigraphie va mettre en évidence une hyperlaxité de l'épaule. Enfin, une arthrographie permet de constater une réduction du volume de l'articulation grâce à une injection de produit de contraste.
Le traitement de première intention repose sur des crèmes à application locale, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Des séances de kinésithérapie en parallèle sont prescrites.
Il existe des patchs anto douleur ou des poches de gel pour soulager l'inconfort.
Infiltration de la capsulite rétractile de l'épaule
L'infiltration intraarticulaire de corticoïdes est souvent très efficace sur les douleurs, en particulier en cas de douleur la nuit. Cette intervention doit être réalisée sous guidage radiographique pour assurer la bonne position de l'aiguille. Il existe également l'infiltration de la capsulite échographiée qui ne nécessite pas d'injection de produit de contraste iodé pouvant être néfastes pour les patients diabétiques (risque de développer une néphropathie) ou les patients allergiques.
Capsulite rétractile de l'épaule : traitement par Embolisation
En l'absence de guérison, d'autres traitements sont envisagés comme le traitement par embolisation (technique sous contrôle radiologique), voire une intervention chirurgicale. L'embolisation est une intervention sous anesthésie locale qui consiste à introduire un cathéter au niveau d'une artère du poignet, pour ensuite naviguer dans les vaisseaux jusqu'à l'artère irriguant l'épaule.
À l'aide de l'artériographie, le radiologue constate la présence d'une hypervascularisation, il injecte un produit afin de boucher ces artères. Le but étant de réduire l'apport sanguin de l'épaule, diminuant l'inflammation et réduisant les symptômes.
Chirurgie de l'épaule gelée
La chirurgie de l'épaule est le plus possible évitée, car elle entraine un nouveau traumatisme et aggrave la capsulite rétractile dans un 1er temps. Cette intervention appelée arthrolyse sous arthroscopie, donne de bons résultats au bout de 8 semaines en association à des antalgiques pour suivre et réaliser des séances de rééducation dès l'intervention chirurgicale effectuée.
Quels exercices pour soulager une capsulite rétractile ?
Pour améliorer la mobilité de l’épaule et limiter l’impact sur l’activité professionnelle, certains exercices doux sont recommandés. De simples mouvements progressifs, réalisés régulièrement, permettent de retrouver de l’amplitude sans aggraver la lésion. Par exemple, les exercices d’élévation de l’épaule avec un balancement du bras vers l’avant, l’arrière ou sur le côté favorisent un assouplissement progressif. Le travail avec une lésion doit toujours rester indolore : il s’agit de privilégier des gestes passifs ou actifs assistés, comme le fait de faire glisser les mains contre un mur pour améliorer la flexion. Des étirements doux, réalisés en position couchée ou assise, contribuent également à redonner de la souplesse à la capsule et à limiter les douleurs nocturnes. L’objectif est de réintroduire petit à petit des mouvements fonctionnels, afin de mieux supporter les gestes du quotidien et de préserver la qualité de vie. Il est toutefois essentiel de demander conseil à un professionnel de santé avant d’entamer un programme d’exercices pour s’assurer qu’il est adapté à la phase évolutive de la capsulite.
Un travail spécifique sur la rotation externe de l’épaule peut également être bénéfique. Ce type de mouvement, effectué de manière passive ou assistée, aide à améliorer la souplesse de la capsule articulaire, souvent enraidie en cas de capsulite. Par exemple, l'utilisation d’un bâton ou d’un manche à balai permet de mobiliser l’épaule sans douleur, en guidant le bras dans une rotation externe contrôlée.
Peut-on travailler avec une capsulite rétractile de l'épaule ?
Travailler avec une capsulite rétractile de l’épaule est possible, mais cela dépend de la sévérité de la douleur et du type d’activité professionnelle exercée. Cette pathologie se caractérise par une raideur progressive de l’articulation, souvent accompagnée de douleurs, surtout nocturnes. Dans les phases aiguës, les mouvements sont fortement limités, ce qui peut rendre certaines tâches physiques difficiles, voire impossibles. Les métiers nécessitant des gestes répétitifs, le port de charges ou une grande mobilité du bras sont les plus impactés. Toutefois, dans le cadre d’un travail sédentaire ou adapté, une poursuite de l’activité professionnelle peut être envisagée, souvent avec des aménagements. Des pauses régulières, l’ergonomie du poste et le recours à des aides techniques (comme une écharpe de soutien) peuvent limiter l’inconfort. Un suivi médical est essentiel pour adapter l’effort à la phase évolutive de la capsulite. Parallèlement, des traitements antalgiques, des exercices doux (rotation externe, élévation assistée) et la kinésithérapie permettent d’améliorer la mobilité et de favoriser un maintien dans l’emploi. En cas de gêne majeure, un arrêt temporaire peut être envisagé, toujours sous contrôle médical.
Quel est le temps de guérison d'une capsulite rétractile de l'épaule ?
La capsulite rétractile de l’épaule, aussi appelée « épaule gelée », évolue en plusieurs phases et son temps de guérison peut varier considérablement selon les patients. En moyenne, la durée totale s’étend de 12 à 24 mois, parfois plus, en fonction de l’intensité de l’inflammation, de la rigidité de la capsule articulaire et de l’accompagnement thérapeutique. La première phase, dite inflammatoire, se caractérise par des douleurs nocturnes intenses et peut durer de 3 à 9 mois. Vient ensuite la phase de l'enraidissement de l'épaule, marquée par une forte limitation de la mobilité de l’épaule, qui peut se prolonger de 4 à 12 mois. Enfin, la phase de récupération permet un retour progressif de simples mouvements fonctionnels, bien que certaines séquelles de raideur puissent persister plusieurs années. Le temps de guérison dépend également de l’activité professionnelle et des efforts réalisés pour entretenir la mobilité de l’articulation. Une prise en charge adaptée, incluant kinésithérapie, exercices doux et éventuellement des infiltrations, favorise une récupération plus rapide. Bien qu’elle soit souvent longue et invalidante, la capsulite rétractile se résout généralement sans intervention chirurgicale, à condition de respecter un suivi médical rigoureux et d’adapter les gestes du quotidien.
La capsulite rétractile de l'épaule guérit-elle complètement ?
La capsulite rétractile de l’épaule, aussi connue sous le terme « épaule gelée », est une pathologie caractérisée par un enraidissement progressif de l’articulation lié à l’inflammation et au rétrécissement de la capsule. Sa guérison complète est possible, mais elle dépend de plusieurs facteurs, notamment l’évolution de la maladie, la prise en charge thérapeutique et l’implication du patient dans la rééducation. Dans de nombreux cas, la douleur diminue progressivement et la mobilité de l’épaule s’améliore, permettant une reprise des gestes du quotidien ainsi qu’une meilleure adaptation à l’activité professionnelle. Toutefois, il n’est pas rare que subsiste une légère limitation des mouvements, même après la résolution de l’épisode. La récupération peut s’étendre sur 12 à 24 mois, parfois davantage, en fonction de l’âge, de l’état général et de la persistance de l’enraidissement de l’épaule. Une kinésithérapie régulière, associée à des exercices adaptés, augmente les chances de retrouver une mobilité satisfaisante et de prévenir les séquelles. Dans certains cas, une récupération totale est observée, mais d’autres patients conservent une raideur résiduelle sans gêne majeure pour la vie quotidienne. Le suivi médical reste donc essentiel afin de maximiser les chances de guérison complète et d’adapter le traitement aux besoins de chaque patient.
À retenir
La capsulite rétractile de l’épaule est une affection articulaire provoquant une raideur progressive, souvent accompagnée de douleurs chroniques. Elle peut apparaître après un traumatisme, une immobilisation prolongée ou sans cause identifiable. L’évolution de la pathologie se fait en plusieurs phases, avec une limitation croissante des mouvements. Les traitements reposent sur des antalgiques, des anti-inflammatoires, et la kinésithérapie. Pour soulager, des exercices doux comme la rotation externe, les étirements passifs ou la flexion assistée sont recommandés. Une prise en charge adaptée permet de limiter l’impact sur la vie quotidienne et de favoriser une récupération progressive de la mobilité.