Livraison express le lendemain, pour toute commande passée avant 18h (Hors week-ends et jours fériés)

Fibromyalgie : définition, cause et traitement

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 01/08/2023 à 17h08, publié le 24/01/2019 à 13h01
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Fibromyalgie : définition, cause et traitement
La fibromyalgie est un syndrome caractérisé principalement par des douleurs dans tout le corps, durables, variables et diffuses, notamment articulaires et musculaires, le plus souvent accompagnées d’une fatigue importante et de troubles du sommeil. Cette pathologie méconnue a longtemps été mal considérée. Pour les personnes touchées, principalement des femmes, elle a un fort impact sur la vie quotidienne mais il est possible d’en soulager les symptômes, d’apprendre à vivre avec. Sa prise en charge est pluridisciplinaire, l’objectif étant la gestion de la douleur et de la fatigue en vue de la reprise d’activité. L’une des principales difficultés posées par la fibromyalgie, c’est qu’elle n’est pas explicable par une anomalie anatomique ou physiologique. C’est donc un trouble fonctionnel, sans cause clairement établie. Mais la recherche progresse, et découvre des éléments d’explication.
Découvrez sur Pharma GDD ce qu’est la fibromyalgie, comment la diagnostiquer et comment la soigner.
 

Qu'est-ce que la fibromyalgie ?

La fibromyalgie est une affection invalidante, marquée par des douleurs chroniques, qui touche 1 à 3 % de la population. Elle concerne à 80% ou 90% les femmes, en particulier entre 30 et 50 ans, mais peut aussi frapper les hommes et les enfants. Les patients de sexe masculin sont diagnostiqués plus tardivement et ils ont généralement moins de symptômes que les femmes. Mais l’impact de cette maladie sur leur qualité de vie ne doit pas être sous-estimé.
 

Le syndrome de fibromyalgie

Ce qui caractérise le syndrome, c’est l’absence d’anomalie permettant de l’expliquer. On ne trouve pas de lésions à son origine, pas de cause reconnaissable. C’est ce que l’on appelle un « trouble fonctionnel » et qui complique son diagnostic.

Pourtant, la fibromyalgie n’est pas récente. On en trouve des traces dès le XIXe siècle, et les anglo-saxons parlaient dans les années 1920 de fibrositis (fibrosite en français) pour la désigner. Le problème posé par ce terme est que le suffixe «-ite » désigne la maladie comme une inflammation, ce qui n’est pas le cas.
Il faudra attendre les années 1970 pour que Smythe et Moldofsky, deux Canadiens, donnent à ce syndrome son nom actuel. Etymologiquement, il est formé à partie de fibro-, renvoyant aux tissus humains fibreux, comme les tendons, de myo-, qui est relatif aux muscles, et de -algie, la douleur.
La fibromyalgie a ensuite été reconnue par l’OMS comme maladie rhumatismale en 1992, puis comme maladie à part entière dans les années 2000.

La fibromyalgie n’est donc pas une manifestation d’hystérie, ni de la dépression. En effet, les symptômes de la fibromyalgie peuvent ressembler à ceux de la dépression, mais cette dernière entraîne une dévalorisation et un manque de désir que l’on ne retrouve pas dans la fibromyalgie.
En revanche, le fait de subir une douleur chronique comme peut en infliger la fibromyalgie peut conduire à développer des manifestations de dépression, qui n’améliorent pas la situation.
 

Fibromyalgie : les symptômes principaux

Le symptôme le plus important de la fibromyalgie est la douleur. Celle-ci, qui peut être très forte, a un caractère chronique - plus de 3 mois - et persistant, même si elle peut varier. La douleur est décrite comme diffuse et d’intensité changeante. Elle est migratoire : elle peut commencer au niveau de certains points du corps et s’étendre par la suite. Les articulations touchées par les douleurs donnent parfois au patient l’impression d’être gonflées, alors que ce n’est pas le cas. Le matin, la douleur se manifeste par des raideurs matinales.

Cette douleur est amplifiée par l’effort, un sommeil insuffisant, le froid, l’humidité, ou encore le stress émotionnel.

On retrouve souvent associée à cette douleur deux symptômes fréquents chez les patients atteints de fibromyalgie : la fatigue chronique et les troubles du sommeil.
Le sommeil, souvent interrompu par la douleur, n’est pas perçu comme réparateur.

Les patients fibromyalgiques souffrent également de ralentissement cognitif. Ils ont des difficultés de concentration et d’attention avec de possibles troubles de la mémoire.

Les autres pathologies associées

On retrouve parfois d’autres problèmes et affections chez les personnes fibromyalgiques :
  • côlon irritable,
  • phénomène de Raynaud (trouble de la circulation du sang caractérisé par des extrémités froides, pâles et insensibles),
  • syndrome de vessie douloureuse,
  • cystite interstitielle,
  • maux de tête,
  • dysfonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire,
  • polyarthrite rhumatoïde,
  • problèmes de thyroïde,
  • lupus érythémateux systémique.
L’impact psychologique de la fibromyalgie peut être très important. Il se manifeste par un état dépressif, de l’anxiété et des crises d’angoisse. Ces atteintes peuvent à leur tour amplifier les douleurs.

Qu’est-ce qui cause la fibromyalgie ?

Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer ce phénomène. L’IRM fonctionnelle, une technique d’imagerie médicale a permis d’éclairer les phénomènes à l’œuvre dans la fibromyalgie grâce à l’analyse de l’activité cérébrale. En cause dans la maladie : des connexions neuronales particulières dans une zone du cerveau. Elles entraînent une perception de la douleur anormale.
Ainsi, chez les sujets atteints de fibromyalgie, un message sensitif non douloureux le devient, une fois « lu » par le cerveau. Et les messages réellement douloureux sont, eux, augmentés.

Mais ce n’est pas la seule explication. Les personnes atteintes de fibromyalgie sont « fragilisées » face à la maladie. Il existerait donc des influences multiples expliquant que certaines personnes développent ce syndrome : hérédité, hormones, infection…

Etant donné que le fait d’avoir un parent fibromyalgique expose à un risque plus élevé de développer soi-même une fibromyalgie, une influence génétique peut être avancée. Des gènes pourraient être impliqués dans la façon avec laquelle le corps traite la douleur.

Les infections, en particulier virales, sont également incriminées dans l’apparition de la fibromyalgie ou dans son aggravation. Parmi les autres hypothèses avancées pour tenter d’expliquer la fibromyalgie : des changements hormonaux, des troubles du sommeil, un traumatisme, le stress ou encore la grossesse.

Enfin, certains patients souffriraient peut-être en réalité non pas de fibromyalgie, mais d’une des formes de la maladie d'Ehlers-Danlos. Il s’agit d’un ensemble de pathologies génétiques marquées par une atteinte du tissu de soutien et de protection de l’organisme, le tissu conjonctif. Le syndrome d'Ehlers-Danlos type hypermobile provoque des symptômes qui correspondent exactement à ceux de la fibromyalgie (douleurs au niveau des articulations, sensation de fatigue…).
 

Comment est diagnostiquée la fibromyalgie ?

Il n’existe pas de méthode précise permettant de poser définitivement le diagnostic de fibromyalgie. Les critères diagnostics sont en évolution.
En 1990, l’American College of Rheumatology (ACR – Collège Américain de Rhumatologie) avait publié des critères permettant d’établir le diagnostic de fibromyalgie :
  • Une douleur étendue, diffuse, durant depuis au moins 3 mois, et touchant aussi bien le haut que le bas du corps, le côté droit que le côté gauche.
  • L’existence de points précis sur le corps, devenant douloureux lorsque le médecin exerce une pression de 4 kg (jusqu’à ce que son ongle blanchisse). Ces points sont au nombre de 18. Il fallait, selon ces critères, un minimum de 11 points douloureux pour être diagnostiqué fibromyalgique.
Aujourd’hui, le test des 18 points douloureux est remis en question. En effet, il manque de précision, et l’exercice d’une pression trop élevée, mal maîtrisée par le médecin, pouvait générer une douleur même sur des patients non fibromyalgique, et ainsi induire en erreur.

L’American College of Rheumatology a révisé ses critères en 2010 pour proposer un nouveau diagnostic de fibromyalgie. Il s’appuie sur deux outils : un index de douleurs généralisées et une échelle de sévérité de symptômes. Le premier identifie 19 points sur le corps et permet d’estimer le nombre de ces points ayant été douloureux au cours des 7 derniers jours. Il est à croiser avec le second outil qui mesure la sévérité des symptômes ressentis (la fatigue, les troubles du sommeil et cognitifs…) sur une échelle allant de 0 à 3.

A l’heure actuelle, le critère principal de la fibromyalgie demeure la présence d’une douleur diffuse, étendue, d’une durée minimale de trois mois.

Lorsqu’il soupçonne une fibromyalgie, le médecin demande des examens complémentaires : un bilan sanguin et une radiographie du bassin et des sacro-iliaques. Il peut également faire une recherche d’anticorps. Son objectif est d’écarter les autres pathologies qui pourraient expliquer les symptômes relatés.

En 2016, il a été découvert que l’épaisseur de la rétine des personnes souffrant de fibromyalgie était plus fine que la normale. Cette recherche pourrait mener à la mise au point d’un test reposant sur l’examen ophtalmologique pour aider à poser le diagnostic de fibromyalgie.

Un test, disponible , le questionnaire FiRST (Fibromyalgia Rapid Screening Tool - outil de dépistage rapide de la fibromyalgie) permet d’identifier simplement et rapidement si l’on est atteint de fibromyalgie. Il est très fiable. Il suffit de quelques minutes pour le réaliser.
Une fois le résultat obtenu, si celui-ci est positif, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecin généraliste.
 

Comment soigner la fibromyalgie ?

La cause de la douleur étant inconnue, il n’y a pas de traitement spécifique. La prise en charge de la fibromyalgie nécessite une approche pluridisciplinaire. On peut classer les prises en charge de la fibromyalgie en deux grandes catégories : celles reposant sur des médicaments, et celles ne faisant pas appel aux médicaments.

L’objectif de ces traitements est de soulager les symptômes - traiter la fatigue et réduire les douleurs – de diminuer leur impact sur la vie quotidienne et d’instaurer une reprise personnalisée de l’activité physique. Un suivi régulier permettra de réévaluer ces traitements.
 

Les médicaments en cas de fibromyalgie

Plusieurs types de médicaments sont utilisés dans le but de réduire les symptômes de la fibromyalgie :
  • Les anticonvulsivants. Aussi appelés antiépileptiques, ils abaissent l’excitabilité des nerfs à l’origine du message responsable de la douleur.
  • Les antalgiques. A l’heure actuelle, parmi les médicaments les plus couramment utilisés, on trouve le tramadol. Pour une meilleure efficacité, il est souvent associé au paracétamol.
  • Les anxiolytiques. Ils luttent contre l’anxiété, symptôme fréquent des patients fibromyalgiques.
  • Les antidépresseurs. Ils sont pris à faible dose, pour leur effet sur le sommeil et la douleur : ils ont ici un rôle antalgique, grâce à leur action au niveau du cerveau.

Fibromyalgie : traitements non médicamenteux

L’activité physique est fondamentale pour lutter contre la fibromyalgie. En effet, l’absence de toute activité est un des principaux risques induits par la maladie.

Cette activité doit prendre la forme d’exercices de courte durée au début, de façon à ne pas déclencher de douleurs. Ces exercices suivront un planning réaliste et seront réalisés quotidiennement. Ils seront en adéquation avec la condition physique du patient.
Parmi les sports conseillés : la marche, le vélo, la piscine, et les exercices musculaires.

La thermothérapie permet de soulager efficacement, presque sans effets secondaires, les douleurs des fibromyalgiques. Ils utilisent le plus souvent le chaud, mais chez certains, c’est le froid qui est préféré. Des coussins chauffants ou refroidissants spécialement élaborées pour être faciles à réchauffer ou à refroidir ont été mis au point. Certains sont conçus pour s’adapter à une articulation ou une région du corps (coude, genou, dos…).
 
Le stress aggrave certains symptômes. On peut l’éviter grâce à des techniques et à des aides spécifiques. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre fiche Stress : comment le gérer ?.

La balnéothérapie (les cures thermales) a prouvé son efficacité dans le soulagement de la douleur des patients fibromyalgiques. Elle fait partie des thérapies à essayer dans la lutte contre la fibromyalgie.

Autre technique de soulagement de la douleur, la neurostimulation électrique transcutanée, plus connue sous l’acronyme anglais TENS. Cette technique de stimulation électrique réalisée à l’aide d’un appareil spécial et d’électrodes placées sur la peau permet de court-circuiter les messages douloureux.
 
Enfin, les TCC, thérapies cognitivo-comportementales, sont recommandées tant pour diminuer les douleurs que pour apaiser les problèmes d’humeur liés à la maladie.Parmi les autres techniques à essayer : le massage, ou encore le yoga.
 

Les nouveaux traitements de la fibromyalgie

Plusieurs traitements contre la fibromyalgie ont été expérimentés, et feront peut-être partie des solutions recommandées. Ainsi, une équipe de chercheurs a utilisé avec succès un caisson hyperbare pour soulager les douleurs de patientes. Autre technique prometteuse : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive. Il s’agit de stimuler une zone du cerveau pour modifier son excitabilité. Cette technique aurait un effet antalgique. Enfin, la Cryothérapie Corps Entier consiste à placer le patient dans un sauna « glacé », délivrant un froid intense. Le choc thermique consécutif à l’entrée dans un tel sauna soulage efficacement les douleurs.


La fibromyalgie, reconnue comme une maladie depuis quelques décennies, affecte la vie des patients atteints. Son retentissement est parfois considérable. Elle est susceptible d’entraîner des difficultés professionnelles, une baisse de la qualité de vie, un « repli sur soi » et un isolement.
Si ses mécanismes commencent à être élucidés, les traitements existants ont surtout pour fonction de soulager la douleur, le principal symptôme de la fibromyalgie. Les résultats des approches développées actuellement sont positifs. Il est ainsi possible de mieux vivre avec la maladie.