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Bébé régurgite : comment réagir ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 29/01/2024 à 15h01, publié le 01/06/2018 à 07h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Bébé régurgite : comment réagir ?
Les régurgitations bébé constituent un phénomène très fréquent chez les nourrissons puisqu’elles concernent près de 60 % d’entre eux. Elles n’en restent pas moins un sujet de préoccupation pour les jeunes parents qui se demandent si leur bébé prend correctement du poids et sont anxieux à l’idée qu’il souffre. Il est donc important de rappeler que les régurgitations sont normales, temporaires et dans la grande majorité des cas sans danger ni risque pour la croissance du nourrisson. Elles disparaissent d’ailleurs spontanément après plusieurs mois.
 
Même si les régurgitations ne provoquent pas toujours de douleur chez le nourrisson, leur fréquence et leur volume peuvent être gênants et incommodants au quotidien. Les pharmaciens de Pharma GDD vous aident à comprendre d’où viennent les régurgitations et vous donnent des pistes pour les réduire et soulager bébé.
 

Régurgitations bébé : causes et facteurs favorisants

Les régurgitations du nourrisson se produisent le plus souvent dans les minutes qui suivent la tétée ou la prise du biberon. Constituées d’un mélange de lait et de salive, elles sont consécutives à une remontée involontaire du contenu de l’estomac vers l’œsophage puis la bouche. Les régurgitations apparaissent généralement avant trois mois et sont de fréquence et de volume variables selon les nourrissons. Aussi appelées reflux gastro-œsophagien (RGO) simple, les régurgitations sont dues à l’association de différents facteurs.
 

Un système digestif encore immature

La cause principale des régurgitations se situe au niveau du système digestif du nourrisson. L’œsophage est relié à l’estomac par deux types de sphincters : le sphincter inférieur de l’œsophage (SIO), situé à la jonction des deux organes, et le cardia, un muscle réflexe qui prend la forme d’un anneau et qui empêche les aliments de remonter vers l’œsophage. Chez le nourrisson, ces deux éléments sont encore immatures et manquent de tonicité. Ils se relâchent parfois de manière anarchique et provoquent les régurgitations.
 
Il faut également rappeler que l’estomac du nourrisson n’est doté que d’une faible capacité et qu’il est distendu pendant les repas par les volumes de gaz et de lait absorbés. Cela peut entraîner un « trop-plein » gastrique qui s’évacue par des régurgitations.
 

Une alimentation trop liquide

Un autre facteur favorisant les régurgitations bébé est l’alimentation liquide, qui remonte plus facilement dans l’œsophage que l’alimentation solide. Le lait étant la seule et unique alimentation du nourrisson jusqu’à la mise en place de la diversification alimentaire à partir de l’âge de quatre mois, il est tout à fait normal qu’il régurgite durant les mois qui précédent.
 

Les changements de position

Les régurgitations sont également favorisées par les changements de position trop fréquents ou trop proches de la prise des repas. Il est important de ne pas coucher immédiatement le nourrisson après l’avoir nourri mais au contraire de patienter quelques instants en le maintenant dans une position plus verticale qui lui permettra d’évacuer l’excès d’air par le rot.
 

La compression de l’abdomen

Parfois, les régurgitations du nourrisson peuvent être accentuées par une couche ou des vêtements trop serrés qui exercent une compression au niveau de l’abdomen et surtout de l’estomac. Celui-ci réagit à cette pression par un relâchement des muscles réflexes situés à la jonction avec l’œsophage, ce qui entraîne des régurgitations.
 

Le tabagisme passif

Exposer indirectement un nourrisson à la fumée de cigarette est non seulement très dangereux pour sa santé mais favorise également les régurgitations. Cela agit en effet sur le cardia qui se relâche plus fréquemment, ce qui entraîne la survenue du reflux.
 

Le réflexe d’éjection fort (REF)

Certaines femmes qui allaitent leur nourrisson présentent ce que l’on appelle un réflexe d’éjection fort (REF). Ce phénomène se manifeste par un écoulement très rapide et un débit élevé du lait qui entraînent une tétée parfois expéditive. Le bébé boit trop rapidement et sans interruption, ce qui augmente ensuite les régurgitations.
 

Comment réduire les régurgitations ?

Dans la grande majorité des cas, les régurgitations de bébé disparaissent d’elles-mêmes au fur et à mesure de son développement et de son évolution motrice. Il acquiert la station assise puis debout, son système digestif se fortifie et son estomac gagne en capacité. La diversification alimentaire contribue également à faire disparaître les régurgitations. Il existe toutefois quelques règles hygiéno-diététiques à mettre en place afin d’en réduire le volume et la fréquence.
 

Bien choisir le lait infantile

La préparation des biberons est le premier élément à surveiller en cas de régurgitations du nourrisson. Comme nous l’avons indiqué plus haut, un lait trop liquide favorise les régurgitations.
 
Pour les atténuer, vous pouvez vous tourner vers des laits infantiles à formule épaissie. Conçus pour réduire les régurgitations simples, ces laits dits pré-épaissis sont soumis à la même réglementation que les laits infantiles standards. Ils contiennent le plus souvent de l’amidon de pomme de terre, de maïs et de riz qui vont épaissir le lait dans le biberon et permettre de réduire la fréquence et le volume des régurgitations. Le recours à ces laits pré-épaissis nécessite un avis médical pour les nourrissons de moins de deux mois, les prématurés et les bébés de petit poids. Vous pouvez aussi choisir plus spécifiquement le lait en fonction des allergies de votre enfant, en particulier celles aux protéines de lait de vache, avec la gamme Nutramigen.
 

 
L’épaississement du lait demande également l’utilisation d’une tétine adaptée aux liquides épais. Les tétines anti-coliques qui permettent de réduire le volume d’air ingéré sont aussi une option pour atténuer les régurgitations de bébé.


Les régurgitations plus importantes peuvent être soulagées par des laits spécifiques anti-régurgitations appelés « laits AR » comme le Lait bébé Modilac. Il s’agit de préparations thérapeutiques disponibles uniquement en pharmacies et soumises à un avis médical. Ces laits anti-régurgitations ont une teneur en amidon plus élevée que les laits pré-épaissis. Certaines formules contiennent de la farine de caroube, un épaississant naturel au goût neutre qui gonfle dans l’estomac et non dans le biberon. Les laits AR peuvent entraîner dans certains cas un risque de troubles digestifs (constipation, flatulences).

Enfin, il est également possible d’ajouter au lait une préparation épaississante comme le Gelopectose, un médicament disponible sur prescription médicale qui se présente sous forme de poudre et qui épaissit le contenu de l’estomac pour réduire les régurgitations. Cette option peut être intéressante pour les femmes qui tirent leur lait pour le donner au biberon et qui veulent atténuer les régurgitations de leur nourrisson tout en continuant à le nourrir avec du lait maternel.

Améliorer son allaitement

Les bébés nourris au sein sont autant sujets aux régurgitations que les bébés qui prennent le biberon. Pour les limiter et les réduire lorsqu’elles se présentent, il est important de faire des pauses lors des tétées. Cela donne la possibilité à bébé d’évacuer plus facilement l’air qui distend son estomac et lui laisse également le temps de bien assimiler le lait.
 

Faire des repas moins abondants et plus fréquents

Si bébé régurgite, il peut être intéressant de modifier le volume et la fréquence des repas. Réduisez progressivement la quantité de lait donnée à bébé tout en augmentant légèrement le nombre de prises dans la journée. Cela permet d’adapter les repas à la capacité de l’estomac de bébé et de réduire les régurgitations tout en conservant les apports nutritionnels.
 

S’appuyer sur la diversification alimentaire

Si les régurgitations bébé sont toujours présentes à l’âge de quatre mois, la diversification alimentaire peut être une solution pour les atténuer. En introduisant de manière progressive des aliments solides en complément d’un apport lacté, la diversification alimentaire permet d’épaissir le contenu de l’estomac et stimule l’activité digestive. Les régurgitations disparaissent ensuite naturellement. Pour vous aider à la mettre en place, retrouvez plus d’informations dans notre fiche conseil : Diversification alimentaire : comment procéder ?
 

Veiller au positionnement de bébé

Les positions prises par votre nourrisson influencent les régurgitations. Quelques principes de base sont faciles à suivre au quotidien. Il est notamment recommandé de ne pas coucher bébé immédiatement après le repas mais de le garder en position verticale pour favoriser le rot et l’évacuation de l’air aspiré. Ensuite, couchez-le simplement sur le dos.
 
Évitez également de laisser votre bébé trop longtemps dans un siège de type transat ou siège-auto. Ils impliquent en effet un positionnement qui compresse l’estomac et peut aggraver le reflux. Portez-le plutôt en écharpe en position verticale.
 

Ne pas fumer près de bébé

Ce conseil peut paraître évident mais il est toujours bon de le rappeler. Le tabagisme passif est un des facteurs responsables des régurgitations bébé et présente un risque élevé pour la santé du nourrisson. Veillez donc à ne pas fumer en sa présence et, si vous n’êtes pas fumeur, à ne pas l’exposer à la fumée.
 

Quand consulter ?

Si votre bébé grandit et grossit correctement et qu’il ne manifeste pas de souffrance lors des régurgitations, il n’y a pas d’inquiétude à avoir.
 
Cependant, si les mesures hygiéno-diététiques mises en place n’apportent pas d’amélioration ou si des symptômes plus gênants se manifestent, cela peut être un motif de consultation chez le pédiatre. Celui-ci cherchera à exclure ou confirmer la présence d’un RGO compliqué avec œsophagite, une inflammation de la muqueuse de l’œsophage, beaucoup plus rare chez le nourrisson, causée par l’acidité des régurgitations.
 

Consulter rapidement si…

Une consultation rapide est nécessaire lorsque les régurgitations bébé sont liées à d’autres symptômes. Ainsi, quand le nourrisson manifeste des douleurs, des pleurs non consolés et une certaine agitation au moment de la prise des repas, cela peut indiquer une gêne plus importante que dans le cas des régurgitations simples.
 
Un volume trop important des régurgitations ou des régurgitations en jet (surtout avant l’âge de deux mois) ainsi que des traces de sang ou de bile peuvent également justifier une consultation hors des visites programmées pour le suivi habituel de votre bébé. Ce sont des signes qui peuvent en effet témoigner d’une œsophagite.
 
Enfin, si votre nourrisson refuse le sein ou le biberon de manière répétée, qu’il ne prend plus de poids et qu’il présente des troubles du sommeil, une consultation et des examens complémentaires sont à envisager.
 

Les motifs de consultation en urgence

Dans de très rares cas, les régurgitations du nourrisson peuvent être très impressionnantes et s’accompagner de signes qui requièrent une consultation en urgence. C’est le cas notamment si, au moment d’une régurgitation, le nourrisson devient bleu ou très pâle, présente une perte de tonus et peine ensuite à reprendre son souffle.
 
Si votre bébé est âgé de moins de six semaines et qu’il vomit en jet juste après la tétée ou la prise du biberon, consultez dans les plus brefs délais. Cela peut en effet être dû à une sténose hypertrophique du pylore, l’orifice qui permet à l’estomac de se vider dans l’intestin. Si elle est confirmée, cette affection devra alors être traitée par une petite intervention chirurgicale.
 

Ce qu’il faut retenir

Les régurgitations du nourrisson sont un phénomène très fréquent, normal et non douloureux. Elles touchent près de 60 % d’entre eux, qu’ils soient nourris au sein ou au biberon, et sont constituées d’un mélange de lait et de salive qui remonte involontairement de l’estomac vers l’œsophage avant d’atteindre la bouche. Bon nombre de parents s’inquiète de ces régurgitations et se pose des questions sur la meilleure façon de réagir. Dans la grande majorité des cas, le reflux ne nécessite qu’une prise en charge hygiéno-diététique dans la mesure où il n’a pas d’incidence sur la croissance et la prise de poids du nourrisson. Plusieurs solutions permettent de réduire les régurgitations : laits infantiles spécifiques, ajout d’épaississant, pauses dans les tétées, surveillance des positions de bébé… La mise en place de la diversification alimentaire à partir de l’âge de quatre mois et l’acquisition de la position assise puis debout marquent la résolution spontanée des régurgitations. Toutefois, des symptômes plus gênants et douloureux peuvent justifier une consultation afin d’exclure de possibles complications telles qu’un RGO compliqué d’œsophagite ou une sténose du pylore, deux affections qui demandent une prise en charge adaptée.

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