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Anorexie et orthorexie : troubles du comportement alimentaire

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 21/02/2024 à 11h02, publié le 08/06/2023 à 11h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Anorexie et orthorexie : troubles du comportement alimentaire
Les troubles des conduites alimentaires sont caractérisés par des comportements alimentaires différents de ceux habituellement adoptés par les personnes vivant dans le même environnement. La dérive peut être sournoise et le trouble s’installer pour ensuite être permanent. Ils sont à prendre au sérieux et entraînent des répercussions psychologiques et physiques. Anorexie, orthorexie, Pharma GDD vous informe sur les différents troubles du comportement alimentaire, leurs causes, les facteurs et les solutions pour les guérir.

Les troubles du comportement alimentaire 

Au cours des cinquante dernières années, les troubles du comportement alimentaire (TCA) ont considérablement augmenté. Parmi ces troubles, on retrouve l'anorexie mentale, la boulimie nerveuse, l'hyperphagie boulimique défini par le DMS-5 comme étant des affections psychiatriques mettant en jeu le pronostic vital. Le DSM-5 est le Manuel Diagnostic et statiques des troubles mentaux et des troubles psychiatriques, un ouvrage de références en psychiatrie qui recueille toutes les spécificités cliniques des troubles mentaux. On estime une perte de 17361,5 années de vie et la mort de 318,3 personnes à travers le monde entre 1990 et 2019. Les troubles de conduites alimentaires concernent près d'un million de personnes en France. Plus de la moitié d'entre elles ne sont pas dépistées et n'accèdent pas encore aux soins. Parmi les plus connus, nous retrouvons l’anorexie, l’orthorexie, la boulimie et l’hyperphagie.

L’anorexie mentale

L'anorexie mentale se caractérise par une restriction drastique des apports alimentaires durant plusieurs mois, voire plusieurs années, menant à une perte conséquente de poids associé à un certain "plaisir de manger" et une peur intense de prendre du poids. Lorsque l'on souffre d'anorexie mentale, on a le sentiment d'être toujours en surpoids et une seule obsession demeure, celle de maigrir par tous les moyens. Le malade a une perception faussée de l'image de son corps et ne reconnaît pas la gravité de sa maigreur (dysmorphophobie). 
dysmorphophobie
Source : Institut Pi|psy.com

L’anorexie concerne environ 1% des femmes et 0,3% des hommes.
L'anorexie touche majoritairement les filles (80% des cas) entre 13 et 14 ans et 16 et 17 ans. Il est également possible que cette maladie apparaisse dans l'enfance ou à l'âge adulte. Des troubles sont quelques fois observés chez les nourrissons. 
La personne anorexique contrôle constamment les calories de tous les aliments consommés et pratique souvent une activité physique intense générant chez elle des émotions positives et participant à l'amaigrissement. Le sport devient addictif comme pour n'importe quel individu qui en pratique régulièrement. Cependant, le fait de pratiquer du sport envoie un message de renforcement positif qui fait que les patient(e)s poursuivent cette activité en dépit de leur fatigue ou de leur faiblesse. 
L'anorexie peut être associée à des conduites boulimiques, dont 20% à des comportements compensatoires sous forme de vomissements provoqués

Profil de l'anorexie (population à risque)

L'anorexie mentale se manifeste par un refus catégorique de maintenir un poids corporel normal et par des mesures extrêmes et intentionnelles dans le but de perdre du poids et à ne surtout pas en prendre. L'anorexie apparaît davantage chez le sujet connaissant des épisodes dépressifs, des troubles de la personnalité, une baisse d'estime de soi. Cette maladie est plus présente chez les personnes perfectionnistes. Cette pathologie peut apparaître à cause d'évènements de vie vécus difficilement comme une séparation, un deuil, le changement du corps à la puberté.
Les adolescents sont davantage impactés par l'apparition de l'anorexie, car c'est à cette période que les modifications corporelles apparaissent. Les jeunes femmes ayant suivi un régime restrictif en raison d'un surpoids seraient potentiellement touchées. Le fait de réussir à contrôler son poids peut engendrer une sensation de pouvoir, comme mettre le doigt dans un engrenage. 
Les facteurs socioculturels montrés du doigt en particulier chez les mannequins, danseurs, sportifs sont également des cibles de l'anorexie. Le mannequinat exige une silhouette filiforme demandant à la personne un contrôle constant de son poids pour continuer ce métier. Les danseurs et sportifs en compétition subissent également une pression importante les menant pour certains à l'anorexie. 
Enfin certaines maladies impliquant un régime alimentaire peuvent être un facteur déclenchant comme le diabète de type I ou l'hypercholestérolémie.

Les facteurs aggravants menant à l'anorexie

Le comportement alimentaire serait lié à des facteurs génétiques et psychologiques individuels, et semblent être influencé par des facteurs environnementaux, familiaux et socioculturels. Les modifications neurologiques et métaboliques (facteurs endocriniens) des systèmes de régulation de l'appétit peuvent conduire à des troubles des conduites alimentaires susceptibles de devenir chroniques.

Diagnostic de l'anorexie   

Le Manuel de Diagnostic et de Statistique des troubles mentaux (DSM-V) a établi des critères pour identifier l'anorexie mentale. 
On remarque une restriction des apports alimentaires et énergétiques par rapport aux besoins menant à un poids inférieur au poids normal pour le sexe, l'âge et la taille, en lien avec l'IMC (indice de masse corporelle).
Le sujet a une peur intense de prendre du poids ou de devenir obèse, malgré une insuffisance pondérale évidente. 
Il ou elle présente des signes de dysmorphophobie, une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps. 
On distingue deux grands types d'anorexie mentale : 
  • Le type restrictif : au cours des 3 derniers mois, la perte de poids est obtenue essentiellement par régime, jeûne et/ou exercice physique excessif. 
  • L'anorexie peut être associée à de l'hyperphagie ou prise de purgatifs : au cours des 3 derniers mois, le sujet a présenté des crises d'hyperphagie régulièrement et a eu recours à des vomissements provoqués et/ou des comportements purgatifs.

Conséquences de l'anorexie

L'anorexie mentale étant une perte de poids extrême, elle entraine de nombreuses carences et engendre de diverses complications médicales aiguës ou chroniques, dont certaines sont irréversibles mettant en jeu le pronostic vital

Morphologie et peau

Une perte conséquente de poids, induit la fonte musculaire appelée amyotrophie, la perte des caractères sexuels comme les fesses, les seins et les hanches, révélant une allure androgyne. 
La peau révèle un teint pâle et jaunâtre, une texture sèche, sujette aux ecchymoses et des complications de cicatrisation par manque de substances comme le collagène, l'élastine et de certaines vitamines et minéraux. Les cheveux et les ongles sont cassants et les extrémités (doigt, orteils, nez et oreilles) prennent une teinte violacée par trouble de la microcirculation cutanée. Les os se déminéralisent augmentant le risque accru de fractures et la perte des dents. 

Les maladies cardiopulmonaires et l'anorexie

L'anorexie peut provoquer une bradycardie, (rythme cardiaque ralenti) et de l'hypotension, mais qui sont réversibles à condition de reprendre une alimentation normale. Cependant, la tachycardie, (un rythme accéléré) au repos est un signe d'alerte indicateur d'arythmie et de torsades de pointe. Des complications pulmonaires comme le pneumothorax peuvent mettre en jeu le pronostic vital.  

L'anorexie et les complications digestives

La constipation est fréquente lors de l'anorexie, entrainant l'abus de laxatifs. Les laxatifs stimulants ne sont à n'utiliser qu'occasionnellement en raison des effets secondaires comme les irritations de l'intestin et la perte de vitamines, oligo-éléments et minéraux, en particulier de potassium, provoquant des risques de troubles cardiaques. Enfin, l'abus de laxatif va entrainer la perte du réflexe de défécation. Les vomissements répétés provoquent des troubles de l'œsophage et buccodentaires. La perte de poids et le jeûne peuvent amener à une cytolyse hépatique, la destruction progressive du foie par dénutrition, mettant en jeu le pronostic vital. Enfin, les troubles alimentaires et digestifs induisent des troubles électrolytiques et une hypoprotéinémie avec hypoalbuminémie par carence d'apport. 

Complications hématologiques et endocriniennes

La perte de poids diminue l'IMC, et engendre des troubles de la moelle osseuse avec une baisse de la production des cellules sanguines variables selon les carences multiples comme l'anémie. L'aménorrhée, arrêt des menstruations ; dans un tiers des cas peuvent persister après la reprise du poids. 
L'homme anorexique présente des taux bas des hormones sexuelles avec une perte de libido. Lorsque l'anorexie mentale apparaît à un âge prépubère, la maladie peut entrainer une petite taille à l'âge adulte, très inférieure à la taille attendue. 

Complications neurologiques

L'anorexie mentale est souvent associée à une hyperactivité physique et intellectuelle, mais s'altère peu à peu occasionnant des troubles de l'attention, de la concentration et de la mémoire, une fatigue intellectuelle avec ralentissement psychomoteur suivis de troubles de la conscience, de convulsions ou de coma.

Pronostic de guérison

La guérison dépend du diagnostic réalisé pendant la puberté du sujet, la précocité de la prise en charge et la mobilisation de l'entourage familial. Dans un tiers des cas, les malades arrêtent les soins et gardent plus ou moins des troubles alimentaires, dont un contrôle sur les types d'aliments ingurgités, du sport et une peur de grossir toujours présente. Les rechutes sont fréquentes, considérées comme des échecs, pouvant conduire à un découragement et des abandons. Une psychothérapie est nécessaire pour gérer le processus de guérison et mieux comprendre les rechutes pour éviter qu'elles récidivent.

L’orthorexie

L'orthorexie est un ensemble de pratiques alimentaires caractérisé par la volonté obsessionnelle d'ingérer une nourriture saine et le rejet systématique des aliments perçus comme mauvais, souvent appelés « malbouffe ». 
Ce comportement alimentaire ne fait cependant pas partie des TCA mais plutôt d'un régime alimentaire drastique. Les personnes touchées sont uniquement soucieuses de la qualité des aliments qu'elles ingèrent, d’affiner et de restreindre leur alimentation en fonction de leur avis sur les aliments qui sont vraiment "sains" à la différence de l'anorexie mentale ou de la boulimie. Les choix alimentaires de l'orthorexique ne reposent plus que sur l'évaluation personnelle des vertus des aliments, perçus seulement comme des nutriments, théorisés en minéraux et vitamines. Chaque repas est compté, analysé, discriminé. L'orthorexie drastique associée à l'exercice excessif est une obsession peut être à un tel niveau que sans chercher à contrôler leur poids, finissent par leur causer du mal, carence, perte d'appétit.
Il existe des points communs entre l'orthorexie et l'anorexie, en particulier le caractère restrictif, une importante perte de poids, un sentiment de culpabilité lors de la transgression des règles qu'ils se sont imposées. Les traits de la personnalité, perfectionnisme, obsessionnel sont également partagés tout comme la perturbation de l'image corporelle. L'orthorexie peut apparaître avant l'apparition de l'anorexie ou à l'inverse, pour sortir de l'anorexie, on parle d'ailleurs d'anorexie socialement acceptée ou à l'inverse, une porte d'entrée, c'est-à-dire un pré-syndrome anorexique. Contrairement à un anorexique qui ne parle pas forcément de la nourriture, l’orthorexique cherche souvent à convaincre son entourage de l’importance de manger sainement.

Le Test de Bratman

Le test de Bratman permet de mettre en lumière une tendance orthorexique et d'alerter sur l'émergence de ce comportement grâce à quelques questions comme : 
  • Octroyez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
  • Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l'avance ?
  • La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle à vos yeux plus importante que le plaisir de le déguster ?
  • La qualité de votre vie s'est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s'est améliorée ?
  • Êtes-vous récemment devenu(e) plus exigeant(e) avec vous-même ?
  • Votre amour-propre est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?
  • Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d'aliments « sains » ?
  • Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille et de vos amis ?
  • Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?
  • Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sain ?

Traiter l'orthorexie

Un protocole spécifique permet de comprendre le fonctionnement et les mécanismes ainsi que l'origine du développement du trouble alimentaire. Un suivi pluridisciplinaire est nécessaire pour favoriser une guérison. La recherche d'autres troubles comme les troubles de l'humeur, trouble de l'anxiété ou TOC (trouble obsessionnel-compulsifs), des séquelles somatiques comme une perte de poids, une carence vont aider à affiner le diagnostic. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) aide à déconstruire le système de pensées problématiques. Cette méthode aide à identifier le cercle vicieux afin de comprendre le vrai problème et limiter la symptomatologie et les risques associés. Le but étant de se défaire de cette obsession, pour laisser place à ses envies, ses désirs, sans frustration ni culpabilité. 
La méditation, le yoga ou la pleine conscience aident à calmer l'anxiété et la rigidité, à ne plus s'enfermer, ni se poser des limites. 
Le traitement médicamenteux est juste une aide, une béquille chimique temporaire qui intervient pour soulager certains symptômes comme la dépression, l'anxiété et les TOC, mais pas l'orthorexie en elle-même.

En conclusion

Les troubles de comportement alimentaire sont nombreux. Il ne faut pas prendre ces critères à la légère, car ces modifications liées à la façon de se nourrir peuvent entrainer de graves séquelles. Certains symptômes peuvent également alerter sur d’autres signes révélant une autre pathologie associée. Il est possible de trouver une aide auprès des maisons de l'adolescent et de diverses associations comme le FNA-TCA pour guérir les troubles du comportement alimentaire restrictifs. En cas de doute concernant votre entourage ou si vous sentez que vous avez une relation particulière concernant l’alimentation, nous vous conseillons d’en parler à votre médecin pour prévenir la survenue et surtout éviter de tomber dans l’engrenage des troubles du comportement alimentaire. Des solutions hyperprotéinées comme le complément alimentaire Delical peuvent aider à apporter les nutriments essentiels au bon fonctionnement de l'organisme.