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Prééclampsie et éclampsie : symptomes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 28/06/2023 à 14h06, publié le 15/06/2023 à 15h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Prééclampsie et éclampsie : symptomes et traitements
La pré éclampsie est une maladie qui surgit durant la grossesse pouvant être très grave si elle n’est pas diagnostiquée et prise en charge. Elle est la conséquence d’une mauvaise irrigation du placenta, rendant les échanges compliqués avec le fœtus. Elle découle également d’une hypertension artérielle gravidique et peut amener à une éclampsie, se manifestant par des crises de convulsion, une détresse respiratoire et diverses complications pouvant entrainer le décès de la mère et/ou du fœtus. Pharma GDD vous explique tout sur la pré eclampsie et l’éclampsie, les causes, les symptômes, la prévention, les traitements et la prise en charge.

Qu’est-ce que la pré éclampsie ou toxémie gravidique

La prééclampsie également appelée toxémie gravidique est une maladie qui apparaît lors d'une grossesse. Elle résulte d'un dysfonctionnement du placenta. Elle associe une élévation de la pression artérielle supérieure à 14 mm Hg et/ou 90 mm Hg qui apparaît généralement après la 20ème semaine d'aménorrhée, dans le second trimestre de la grossesse. On parle d'hypertension artérielle gravidique (HTA) ou gestationnelle. Elle provoque une concentration des protéines supérieure à 0,3 g/24h dans les urines ou protéinurie, alors qu'elles ne devraient pas en contenir à la normale. 

Les causes d'une pré éclampsie

La prééclampsie est la conséquence d'un dysfonctionnement du placenta. Ce dernier a pour rôle d'assurer les échanges entre le fœtus et la mère et la régulation hormonale de la grossesse. Ce dysfonctionnement n'apparaît pas dès le début de la grossesse, mais après la 20ème semaine d'aménorrhée. Une mauvaise vascularisation permettant la bonne irrigation est la cause, car c'est d'ailleurs lors de la seconde partie de la grossesse que la croissance du futur bébé nécessite un flux sanguin important. Cette mauvaise irrigation engendre une perturbation de la croissance de l'enfant et une libération de nombreux débris placentaires et des cellules du fœtus dans le sang maternel. 

Les caractéristiques de la pré éclampsie

Des examens médicaux permettent de mettre en évidence la maladie, via le contrôle de la pression artérielle supérieure à 140/90 et au-delà. Des analyses de sang et urinaires révèlent la présence de protéines, d'enzymes hépatiques et d'un taux anormalement bas de plaquettes, ce que l’on appelle une thrombopénie. Les plaquettes sont les cellules qui participent à la coagulation du sang. Cela a pour conséquence chez la mère une production de molécules inflammatoires, une coagulation anormale de son sang et une HTA, hypertension artérielle gravidique.

On parle de prééclampsie sévère si l'un des éléments ci-dessous est présent : 
  • La pression systolique est égale ou supérieure à 160 mm Hg et/ou la pression diastolique est égale ou supérieure à 110 mm Hg) ou encore si la HTA est non régulée par le traitement. 
  • La fonction rénale est altérée par une protéinurie supérieure à 0,3 g par 24 heures, une diminution du volume des urines ou une augmentation de la créatinine sanguine. 
  • La présence d'enzymes hépatiques est plus importante dans le sang.

Les symptômes ressentis de la prééclampsie 

La pré éclampsie entraine divers symptômes comme :
  • une douleur abdominale épigastrique persistante ou intense ; 
  • une douleur thoracique, un essoufflement, un œdème aigu du poumon, c'est-à-dire une accumulation de liquide dans le tissu des poumons ;
  • des céphalées, migraines sévères qui ne se calment pas malgré un traitement, des troubles visuels (phosphènes) ou auditifs persistants (acouphènes) ;
  • des gonflements anormaux au niveau des mains, du visage et des yeux ;
  • une prise de poids soudaine ;
  • l'hyperréflexie (HRA) qui est une exagération de la réponse à l'exploration d'un réflexe neurologique ;
  • des nausées/vomissements ;
  • un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) ;
  • le syndrome HELLP (hémolyse, élévation des enzymes hépatiques et numération plaquettaire basse) se développe chez 10 à 20% des femmes présentant une pré éclampsie ou une éclampsie sévère.

Quels sont les facteurs de risque d'une toxémie gravidique ? 

Il semblerait que le risque d'une toxémie gravidique est plus fréquent lors d'une première grossesse, et/ou au début de l’adolescence ou à l’inverse « tardivement » entre 35 et 40 ans. Cette maladie se déclenche plus fréquemment lors d'une grossesse multiple et d'une procréation médicalement assistée avec don de sperme.
Le facteur génétique semble fortement contribuer à l'apparition de cette maladie. 
L'obésité avec un indice de masse corporelle supérieur à 30, la présence d'HTA chronique, d'une pathologie rénale chronique, d'un diabète, d'une maladie cardiovasculaire, d'une maladie auto-immune comme la sclérose en plaque, le lupus ou encore le syndrome des ovaires polykystiques sont des facteurs à risque d'une pré éclampsie.  
Enfin, certaines maladies entrainant la formation de caillots dans le sang, de type thromboses et/ou artérielles, le syndrome des antiphospholipides. Cette maladie auto-immune est caractérisée par des fausses couches à répétition.

Éclampsie : la conséquence de la pré éclampsie

L'éclampsie est une crise convulsive généralisée qui est une urgence vitale pour la femme comme pour l'enfant à naître et au cours des 6 premières semaines du post-partum.
La crise convulsive généralisée se développe en quatre étapes qui peuvent se répéter. 
Les phases d'invasion durent quelques secondes et se traduisent par la contraction de la face et des membres supérieurs. 
La phase tonique se manifeste durant quelques dizaines de secondes par la contraction généralisée (y compris les muscles respiratoires) avec apnée. 
La phase clonique est caractérisée par des convulsions généralisées avec des risques de morsure de la langue durant quelques minutes. 
La phase stertoreuse, variable en durée, s'apparente à une obnubilation avec respiration bruyante, liée à une atteinte du système nerveux central. 

L'éclampsie non prise en charge peut entrainer certaines complications comme :
  • un accident respiratoire avec asphyxie ;
  • des hémorragies cérébro-méningées
  • une psychose puerpérale dans les jours qui suivent. Cela correspond à plusieurs troubles mentaux caractérisés par l'apparition soudaine de symptômes psychotiques chez la mère dans le premier mois suivant la naissance de l'enfant ;
  • la mort maternelle par complication respiratoire ;
  • la mort fœtale in utero du fait des troubles respiratoires ou d'un hématome rétro placentaire qui se développe entre le placenta et l'utérus provoqué par une hémorragie massive.

Traitement de la pré éclampsie et de l'éclampsie

La prééclampsie nécessite une hospitalisation associée à un traitement antihypertenseur. 
Le sulfate de magnésium peut être administré en cas de prééclampsie pour prévenir ou traiter les nouvelles crises. Cependant, il faut savoir que cette substance peut entrainer une léthargie, une hypotonie et une dépression respiratoire transitoire chez le nouveau-né.
Le déclenchement de l'accouchement peut être décidé en fonction du terme et l'état du fœtus et de la gravité de la prééclampsie. La méthode d'accouchement la plus rapide doit être mise en place. Si le col est favorable pour un accouchement par voie basse, de l'ocytocine diluée est administrée pour déclencher et accélérer le travail. Si le col ne réagit pas, une césarienne est envisagée. 
En cas d'éclampsie, on administre du sulfate de magnésium pour éviter la récidive des convulsions pendant 12 à 24 h après l'accouchement. 
Si le traitement par le sulfate de magnésium est inefficace, du diazépam ou du lorazépam peuvent être administrés afin de stopper les convulsions et de l'hydralazine permet de faire baisser la pression artérielle.

Que se passe-t-il après une éclampsie prise en charge ?

Après l'accouchement, la patiente doit être auscultée toutes les 1 à 2 semaines avec une mesure régulière de la pression artérielle. Si après 6 semaines de post-partum, cette dernière reste élevée, le diagnostic d'HTA chronique doit être évoqué et la patiente devra bénéficier d’un traitement pour une prise en charge via son médecin traitant.

Comment prévenir la pré éclampsie ? 

La prévention de l'hypertension gravidique et de la prééclampsie se fait via la surveillance mensuelle de la femme enceinte par la prise de la tension et la recherche de la protéinurie pour mettre en place un traitement au plus vite en cas de diagnostic positif. 
Les femmes ayant déjà souffert de prééclampsie ont un risque sur quatre d'avoir de nouveau une prééclampsie durant une nouvelle grossesse. De l'aspirine pourra être prescrite à faible dose dès la douzième semaine. L'aspirine permet de fluidifier le sang et d'améliorer l'irrigation du placenta et ainsi favoriser les échanges avec l'utérus.

À retenir

La prééclampsie est une maladie très grave qu’il faut prévenir via un bon suivi durant la grossesse. Faute de soins, cette pathologie gestationnelle peut conduire à une éclampsie, provoquant des crises convulsives et autres complications importantes, voire dramatiques comme le décès de la maman et/ou du fœtus. En cas de symptômes énoncés, veuillez consulter rapidement votre médecin traitant pour bénéficier d’un diagnostic et d’une prise en charge d’urgence.