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Inhibiteurs de la pompe à protons, les dangers d’une utilisation prolongée !

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 21/12/2023 à 15h12, publié le 26/10/2023 à 14h10
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Inhibiteurs de la pompe à protons, les dangers d’une utilisation prolongée !
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont des médicaments très efficaces pour traiter les maux d’estomac mais ils peuvent modifier l’absorption d’autres médicaments et à long terme générer des effets secondaires. Prudence avant de les utiliser de façon prolongée ou sans avis médical.

Quels sont les indications des inhibiteurs de la pompe à protons ?

Les inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP sont indiqués dans les cas : de reflux gastrooesophagien (RGO) ; d’oesophagite (inflammation de l’œsophage) ou d’ulcère à l’estomac. Le traitement ne doit pas dépasser quatre semaines dans un cas de reflux gastro-oesophagien (sur prescription médicale), et quatre à huit semaines en cas d’ulcère de l’estomac ou du duodénum.

Ces médicaments ont pour principe actif une des molécules suivantes : l'oméprazole, l'esoméprazole, le pantoprazole, le lansoprazole et rabéprazole.

Quel est le mécanisme d’action des IPP ?

Pour pouvoir dissoudre et digérer les aliments, l’estomac sécrète naturellement de l’acide chlorhydrique. Dans certaines situations pathologiques (reflux gastro-oesophagien, ulcère à l’estomac…), cet acide peut provoquer des brûlures désagréables. Les IPP vont bloquer l’action des pompes à protons situées à la surface des cellules digestives et à terme empêcher la production d’acide chlorhydrique. Les zones irritées vont alors cesser d’être douloureuses. Mais si le symptôme est apaisé, la cause de la brûlure n’est pas soignée et celle-ci peut se manifester de nouveau à l’arrêt du traitement. Certaines personnes se retrouvent parfois sous IPP pendant des mois, voire des années.

Quels sont les effets secondaires des IPP ?

Sur une courte durée, les IPP ne génèrent pas d’effets indésirables graves. Ils peuvent juste provoquer des douleurs abdominales, diarrhées ou constipation, nausées, vomissements. Mais lors de prise prolongée, les effets secondaires peuvent s’avérer plus graves. En bloquant la sécrétion d’acide gastrique, les IPP peuvent à long terme (au-delà de 4 à 8 semaines d’utilisation) favoriser le développement de bactéries et diminuer l’absorption des vitamines et minéraux (vitamines B12, vitamine C, fer, magnésium, calcium…). Ces carences peuvent avoir de graves conséquences sur la santé (modification du fonctionnement du cerveau et de la régulation du rythme cardiaque, fragilisation des os…)

Des études ont aussi constaté que la prise d’IPP peut affecter la santé cardiaque et développer une insuffisance rénale. Enfin, un groupe de chercheurs américains qui travaillait sur la question des dysfonctions érectiles ont également découvert fortuitement que la prise d’IPP était associée à un risque deux fois plus élevé de problèmes d’érection que la normale.

Pour la Haute autorité de santé (HAS), un traitement au long cours par IPP est très rarement justifié. Toute prescription d’un IPP doit faire l’objet d’une réévaluation de son intérêt (efficacité, qualité de vie, recherche des effets indésirables et interactions médicamenteuses).

Quelles sont les contres indications à la prise d’IPP ?

Associer des IPP avec d’autres médicaments ne sont pas sans risques. Les IPP pourraient réduire l’efficacité de certains médicaments. Les IPP sont également souvent prescrits en association avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), médicaments connus pour être agressifs pour l’estomac. La Haute autorité de santé (HAS) estime que cette association est inutile dans 80 % des cas. Toujours selon la HAS, les IPP sont également inutiles pour prévenir les complications digestives des antiagrégants plaquettaires et ou anticoagulants (sans AINS) chez les patients ayant un faible risque de complication.

Pour la HAS, prescrire des IPP avec les AINS se justifient que dans ces situations :
  • les personnes âgées de plus de 65 ans
  • les patients qui ont des antécédents d’ulcère gastrique ou duodénal
  • en association à un antiagrégant plaquettaire (notamment l’aspirine à faible dose et le clopidogrel) et/ou un corticoïde et/ou un anticoagulant (tout en rappelant que ces associations doivent par principe être évitées).

Certains IPP sont-ils vendus sans ordonnance ?

Oui, certains IPP sont en vente libre en pharmacie. Prendre ces médicaments pour l'estomac sans avis médical peut avoir de graves conséquences surtout lorsque l’on prend des médicaments pour d’autres problèmes de santé. De plus, prendre des IPP sans avis médical est un risque de passer à côté d’un ulcère ou de lésions sévères de l’estomac.

Existe-t-il d’autres traitements pour remplacer les IPP ?

D’autres médicaments permettent de lutter contre les maux d’estomac, comme les anti-acides (bicarbonate ou alginate de sodium, carbonate de calcium…) Ces médicaments ont l’avantage d’agir ponctuellement.



A retenir : Les IPP ne sont pas dénués de risque, surtout en cas d’usage au long cours sans justification, ni contrôle médical.

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