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Ronflements : que faire ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 17/07/2024 à 17h07, publié le 03/06/2015 à 09h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Ronflements : que faire ?
On entend le plus souvent parler des ronflements comme source de gêne, pour les conjoints ou pour les personnes dormant à proximité des ronfleurs, ce qui peut être compréhensible quand on sait qu’environ 10 % des personnes qui ronflent provoquent un tapage nocturne, le son émis pouvant aller jusqu’au delà des 95 décibels.

Pourtant, ce phénomène, aussi appelé ronchopathie, est surtout nuisible pour la personne qui en souffre, car il peut avoir des conséquences sur sa qualité de vie ou sur sa santé. Plusieurs études récentes ont démontré que les ronflements chroniques favorisent la survenue d’accidents, ou l’apparition de certaines pathologies, et qu’il est donc important de les traiter. Notre équipe de pharmaciens vous apporte toutes les réponses. Les facteurs pouvant induire des ronflements sont aujourd’hui bien connus, tout comme les répercussions qu’ils peuvent avoir sur le quotidien.

Les causes du ronflement

Il est dans un premier temps essentiel de distinguer les facteurs internes et les facteurs externes :

Facteurs internes :

  • Le surpoids est la première cause des ronflements, les excès de graisse présents au niveau du cou compliquant le passage correct de l’air dans les voies respiratoires, et entraîne ainsi des vibrations qui causent cette nuisance sonore.
  • Certaines caractéristiques anatomiques sont également à mettre en cause, puisque des amygdales ou une langue trop volumineuses, une cloison nasale déviée, une luette allongée ou une mâchoire inférieure trop reculée (rétrognathie) créent un obstacle à la bonne circulation de l’oxygène vers les bronches puis les poumons.
  • Les maladies qui créent une obstruction des voies nasales peuvent aussi déclencher des ronflements, le fait de respirer par la bouche étant plus propice à leur survenue. C’est par exemple le cas de la rhinite, de la sinusite ou d’une polypose.
  • Les hommes, jusqu’à l’âge de 60 ans, sont significativement plus touchés par la ronchopathie que les femmes, les différentes études réalisées s’accordant sur une moyenne de 65 % d’hommes sur la population totale des ronfleurs.
  • C’est avec l’âge que la tendance s’équilibre, le relâchement des tissus avec le vieillissement étant le même pour les deux sexes, et pouvant déclencher des vibrations notamment au niveau des tissus mous du palais et de l’arrière de la gorge.

Facteurs externes :

  • Le tabac, avec les irritations et les inflammations qu’il crée au niveau des voies respiratoires, entraîne un gonflement des muqueuses et des tissus, et par conséquent une obstruction supplémentaire au passage de l’air.
  • L’alcool en favorise également la survenue, car il a un effet relaxant sur les tissus de l’arrière de la gorge, qui sont alors amenés à vibrer davantage pendant la respiration.
  • Certains médicaments, notamment les somnifères, les antihistaminiques et les tranquillisants, sont responsables d’un relâchement musculaire, et donc de la survenue éventuelle d’une ronchopathie passagère.
  • Le fait de dormir sur le dos est aussi néfaste, la langue reculant au fond de la gorge et entraînant davantage de vibrations à cause de l’obstruction qu’elle crée.

Les conséquences du ronflement

La conséquence la plus connue des ronflements se mesure par rapport à la qualité de vie du ronfleur, car cela peut constituer un véritable handicap social. Les nuisances sonores nocturnes peuvent, si elles sont élevées, perturber fortement le sommeil du conjoint ou des personnes dormant à proximité. Ainsi, cela peut en faire un sujet de tension récurrent, car le ronfleur est alors régulièrement sujet à des remarques ou des reproches, alors qu’il n’a pas le contrôle sur cette pathologie.

Au niveau de la santé, il a été constaté que le cerveau des ronfleurs était jusqu’à 30 % moins irrigué au cours de la nuit que celui des personnes saines. 3 études ont été menées afin d’étudier les répercussions de la ronchopathie :
  • En 2013, des chercheurs du Centre Hospitalier Henry Ford de Détroit ont découvert, en étudiant le cas de plus d’un millier de ronfleurs, qu’ils avaient tous en commun un épaississement des parois internes de leurs artères carotides, bien plus flagrant que chez des sujets non touchés par cette pathologie. Ces résultats ont permis de mieux comprendre la raison pour laquelle l’irrigation du cerveau est impactée, mais a surtout mis en lumière l’augmentation des risques de développement d’une maladie cardiovasculaire.
  • En 1995, le professeur Haraldsson, alors médecin à l’hôpital Karolinska de Stockholm, avait déjà établi un lien entre les ronflements et la fatigue diurne, ses recherches sur de nombreux sujets ayant fait ressortir que les risques de perte de vigilance ou de concentration, voire de somnolence au volant, étaient multipliés par 12 pour les personnes atteintes, et donc que le risque d’accident était beaucoup plus élevé.
  • Une étude plus récente, menée en 2015 par le professeur Ricardo Osorio pour le Centre Universitaire pour la Santé du Cerveau de New-York, a clairement démontré que les ronfleurs subissent des pertes cognitives plus rapides que les personnes saines, et que cela impacte leur mémoire, leur réactivité et leur concentration, toujours à cause de la mauvaise irrigation du cerveau au cours de la nuit. Plus grave encore, cela favoriserait le développement de la maladie d’Alzheimer, car ce serait un des symptômes récurrents pouvant entraîner son apparition.

Quelques règles d’hygiène de vie

Il est possible, en adoptant les bons réflexes, de prévenir l’apparition de ronflements au cours du sommeil :
  • Si vous n’avez pas encore trouvé assez de motifs pour le faire, en voici un de plus ! Arrêtez de fumer, vos voies respiratoires seront ainsi bien plus fluides, votre hygiène de vie n’en sera que bien meilleure, et surtout vous verrez diminuer considérablement les ronflements. Même votre portefeuille vous dira merci !
  • Faire en sorte de maintenir un "poids de santé" est également indispensable, même de façon globale. Évitez au maximum les excès alimentaires et la sédentarité, et privilégiez plutôt la pratique courante d’une activité sportive, l’effet est garanti.
  • La consommation d’alcool en soirée (même et surtout avec modération), ainsi que la prise de médicaments pour dormir ne pourra qu’avoir des effets néfastes à ce niveau. Alors, dans la mesure du possible, tenez vous-en au maximum éloigné.
  • Il est conseillé de surélever légèrement son matelas au niveau du haut du corps, car cela évite notamment la retombée de la langue au cours de la nuit. De même, s’endormir sur le côté ou sur le ventre plutôt que sur le dos aura le même avantage. Il est même possible, pour éviter de se retrouver sur le dos pendant la nuit, de mettre un coussin de positionnement derrière soi, ce qui empêchera de se retrouver dans cette position.
  • Si les ronflements sont dus à une congestion nasale créée par une rhinite ou une sinusite, un humidificateur d’air peut aider à résoudre partiellement le problème.
  • De manière générale, faire un dîner léger le soir, ainsi que se coucher et se lever à des heures fixes, permet d’améliorer globalement la qualité du sommeil, et peut également limiter en partie la ronchopathie.

Lutter contre les ronflements légers

Lorsque les ronflements sont de faible intensité, ne sont pas récurrents ou sont dus à une obstruction nasale passagère (rhinite, allergie, sinusite, …), des produits anti-ronflements et quelques solutions naturelles existent pour que vos nuits ne soient plus gâchées par ce désagrément.

Les languettes et les pastilles

Quand la ronchopathie est due à un problème de passage de l’air au niveau de la gorge, il existe des languettes et des pastilles qui permettent de tonifier et de lubrifier les tissus mous de la gorge, afin que ceux-ci ne soient pas amenés à vibrer à chaque inspiration. Il est ainsi possible d’utiliser les languettes anti-ronflement Douce Nuit (disponibles en boîtes de 14 unités ou de 28 unités), ou les pastilles anti-ronflement Quies.

Bandelettes et papillons nasaux

Dans les cas où c’est au niveau nasal que la respiration est bloquée ou rendue difficile, deux alternatives sont possibles :
  • Si les ronflements sont dus à une congestion nasale causée par une infection temporaire, par exemple en cas d’allergie ou de rhinite, des bandelettes nasales à introduire dans le nez ont été mises au point pour cibler directement la cause de la congestion et partiellement déboucher le nez, tout en élargissant en plus les narines pour faciliter le passage de l’air. Elles sont disponibles en différents formats.
  • S’ils sont induits par une particularité anatomique entraînant un blocage mécanique de l’air, comme des ailes nasales instables ou des valves nasales trop étroites, il est alors possible d’utiliser des bandelettes nasales, ou directement un dilatateur nasal (ou papillon nasal), qui se positionnent sur le nez, permettent un élargissement des voies nasales, et facilitent donc la respiration pendant la nuit.

Sprays buccaux ou nasaux

Des sprays ont également été mis au point pour décongestionner ou lubrifier les voies respiratoires, et ainsi cibler directement la cause de la ronchopathie :
  • Les sprays buccaux anti-ronflement possèdent les mêmes effets que les languettes, c’est-à-dire qu’ils ont pour objectif de tonifier et de lubrifier les tissus mous situés à l’arrière de la gorge, afin d’empêcher que ces derniers ne vibrent.
  • Les sprays nasaux permettent quant à eux une décongestion locale, et sont destinés à faciliter le passage de l’air dans les voies nasales. Le spray nasal Douce Nuit est notamment indiqué en cas de congestion causée par un rhume ou une sinusite, alors que le spray anti-ronflement Quies est pour sa part plutôt destiné à simplifier la respiration de façon globale.

Phytothérapie

La phytothérapie est aussi source de quelques solutions pour faciliter la respiration et endiguer les ronflements. Il est ainsi possible :
  • D’utiliser de la gomme de Xanthane, de la Pectine ou de l’Aloe Vera, qui possèdent tous la particularité de raffermir les tissus, et donc de limiter les vibrations.
  • De se faire une inhalation avec des feuilles de sauge, pendant une dizaine de minutes, dans les cas où les ronflements sont causés par une inflammation ou un excès de mucosités.
  • De consommer des infusions de feuilles d’orties lorsque la ronchopathie est déclenchée par une allergie ou une rhinite allergique, car celles-ci jouissent d’un fort pouvoir antihistaminique.

Aromathérapie

Les huiles essentielles peuvent également aider à combattre les ronflements, en particulier grâce aux bienfaits que certaines peuvent avoir sur les voies respiratoires. Il faut cependant être vigilant en les utilisant, car il est essentiel d’avoir une bonne connaissance des dosages, des voies d’administration et des contre-indications. Demandez conseil à votre médecin, à un thérapeute ou à un pharmacien. Dans tous les cas, les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas en faire usage.

Ainsi, les huiles essentielles qui pourraient être bénéfiques sont l’Eucalyptus radié (Eucalyptus radiata), le Thym à thymol (Thymus vulgaris), la Lavande officinale (Lavandula augustifolia) et la Menthe poivrée (Mentha piperita). Il suffit de respirer quelques gouttes préalablement déposées sur un mouchoir avant d'aller se coucher. 

La solution donnée par grand-mère

Traditionnellement, l’huile d’olive est très souvent indiquée pour combattre la ronchopathie, car elle permet de bien lubrifier la gorge, et donc de faciliter le passage de l’air tout en limitant les vibrations. Il est ainsi conseillé d’en consommer une cuillère à soupe quelques dizaines de minutes avant d’aller se coucher, tous les soirs pendant plusieurs jours, afin que cela puisse avoir un effet visible sur le long terme.

Ronflements prononcés et récurrents : quelles solutions ?

Si aucun des traitements précédemment cités ne fonctionnent, que les ronflements sont très sonores ou qu’ils déclenchent des apnées, il est alors possible de procéder à une chirurgie pour retirer la cause des vibrations ou de l’obstruction, ou d’utiliser une orthèse pour repositionner la mâchoire. Avant de procéder à une de ces interventions, une consultation avec votre médecin traitant ou dans un Centre du Sommeil s’impose. Pour aller plus loin, pensez à consulter notre fiche-conseil : Tout savoir sur l'apnée du sommeil

L’uvulo-palato-pharyngoplastie (UVPP)

Aussi appelée pharyngotomie chirurgicale, il s’agit de l’intervention chirurgicale la plus courante pour traiter la ronchopathie, car elle offre un taux de satisfaction supérieur à 80 %. Pratiquée sous anesthésie générale, elle peut soit consister en un retrait partiel du voile mou du palais, soit en une ablation de la luette. Le plus souvent, si une déviation de la cloison nasale est constatée, celle-ci est corrigée dans le même temps, et les polypes sont retirés par la même occasion.

L’uvulo-palatoplastie

Cette intervention chirurgicale a le même objectif que l’UVPP, puisque le but est de retirer la luette ou une partie du voile mou du palais, mais dans ce cas cela est fait par le biais d’un laser. Elle ne nécessite qu’une anesthésie locale, mais l’UVPP lui est souvent privilégiée, car l’uvulo-palatoplastie peut demander plusieurs séances. Cependant, les résultats obtenus sont aussi bons que lors d’une pharyngotomie chirurgicale.

La radiofréquence

Développée beaucoup plus récemment, la radiofréquence est une méthode novatrice, qui est de plus en plus adoptée en raison de sa simplicité. Ici également, seule une anesthésie locale est suffisante, et cette intervention serait la moins douloureuse qui puisse être pratiquée. Elle consiste en l’introduction d’une électrode dans le voile du palais, le but étant d’y faire passer un bref courant électrique. Celui-ci a pour effet de rétracter les tissus et donc, de diminuer significativement les vibrations qui peuvent se créer au niveau du palais. La radiofréquence séduit de plus en plus au fil du temps, et a surtout déjà su démontrer sa grande efficacité.

L’orthèse d’avancée mandibulaire

Il s’agit de la dernière solution qui peut être utilisée pour lutter contre les ronflements. L’orthèse d’avancée mandibulaire a des similitudes avec un appareil dentaire, mais a pour fonction d’élargir le pharynx et de rétablir le flux respiratoire normal. Elle se porte pendant la nuit, et permet de positionner correctement la mâchoire afin que la mandibule n’obstrue pas l’entrée de la gorge. Les résultats obtenus jusqu’à maintenant confirment l’efficacité de ce dispositif, mais les conséquences quant au positionnement de la mâchoire sur le long terme restent encore méconnues.



Il existe ainsi de nombreuses solutions pour combattre les ronflements, et prendre dans le même temps soin de votre qualité de vie et de votre santé, ainsi que du sommeil des personnes qui vous entourent. La grande majorité du temps bénins, ils peuvent cependant avoir des conséquences plus importantes, et il est donc fortement conseillé aux ronfleurs chroniques de consulter à cet effet.

Pour en apprendre encore plus sur les ronflements, nous vous invitons à lire notre article Tout savoir sur les ronflements.