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Phytothérapie : des plantes qui soignent

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 28/11/2023 à 16h11, publié le 24/05/2016 à 12h05
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Phytothérapie : des plantes qui soignent
La phytothérapie a été la médecine la plus utilisée pendant des millénaires au travers de nombreuses civilisations, issues des quatre coins du monde. La mise à profit des principes actifs des plantes n’est en effet pas d’aujourd’hui, mais celle-ci a pendant des décennies été mise entre parenthèse aux dépens de la médecine dite moderne, qui s’est développée au XXème siècle avec l’avènement de l’industrie chimique.

Cependant, depuis une cinquantaine d’années, la phytothérapie fait un retour en force, d’une part en raison des effets indésirables créés par les médicaments de synthèse, mais aussi comme conséquence d’une volonté de plus en plus prononcée de revenir à la nature et à ses bienfaits, ce qui est indéniable au regard de l’importance qu’ont pris les mouvements bio et végan.

Alors la phytothérapie, qu’est-ce que c’est exactement ? comment ça fonctionne ? Est-ce vraiment efficace et sans dangers ? Pharma GDD répond à toutes ces questions et plus encore, afin de vous familiariser davantage aux bénéfices que peut vous apporter Mère Nature.
 

Qu’est-ce que la phytothérapie ?

La phytothérapie (du grec phyton = plantes et therapeia = traitement) utilise les plantes et extraits de plantes (racine, sommité fleurie, tige, feuille, fruit) pour prévenir et soigner les maux du quotidien, et ainsi empêcher le développement d'affections plus graves (dépression, maladies infectieuses, diabète...). Elle est particulièrement efficace pour combattre les symptômes récurrents dans les maladies chroniques tels que le stress, la fatigue, les douleurs ou les troubles du sommeil.
 

Histoire de la phytothérapie

Historiquement, l’utilisation des plantes à des fins médicales trouve ses premières traces à l’aube de l’humanité. Le plus ancien texte connu relatant cette pratique provient de Mésopotamie, où il a été gravé sur des tablettes d’argile par des Sumériens aux alentours de 3000 avant J.C. . Des plantes comme le chanvre ou le thym étaient alors utilisées par le biais de décoctions filtrées.

Le premier recueil connu à ce sujet est le Papyrus Ebers, rédigé en Égypte Antique au XVème siècle avant J.C. . Il recense des dizaines de plantes, avec leurs propriétés principales et leurs usages thérapeutiques et cosmétiques. Dans l’antiquité, les Grecs et les romains étaient également de fervents utilisateurs de cette médecine. Hippocrate, le père de la médecine moderne, mentionnait déjà 250 plantes avec leurs vertus thérapeutiques, ainsi que 4000 remèdes phytothérapeutiques. On retrouve de nombreuses traces de la phytothérapie dans des ouvrages qui ont traversé le temps, à l’instar de l’Histoire des plantes, écrit par Théophraste, du De materia medica de Dioscoride, qui recense plus de 500 végétaux, ou encore d’Histoire naturelle, qui compte 37 volumes qui ont été rédigés par Pline l’Ancien, et qui ont été très utilisés jusqu’au Moyen-Âge. Une preuve irréfutable de la maîtrise des plantes par la civilisation grecque est l’utilisation de la ciguë pour mettre à mort Socrate, le poison administré étant un savant mélange de principes actifs dont l’issue était inéluctable, bien que douce au vu du récit qu’en a fait Phédon.

La médecine ayurvédique, médecine traditionnelle indienne qui s’est développée à partir des textes sacrés de l’Inde antique, est également très liée à l’utilisation des végétaux pour soigner et traiter de nombreux maux et pathologies. Son principe fondamental est de soigner le malade et non la maladie, et tout traitement doit impérativement passer par des produits intégralement issus de la nature.

Jusque tard au XIXème siècle, la phytothérapie, qui était connue jusqu’à lors sous le nom d’herboristerie, représentait la majeure partie de la pharmacopée, la Renaissance et le Siècle des Lumières ayant apporté de larges contributions à ce domaine. C’est l’arrivée de la médecine chimique et synthétique qui est venue chambouler ces usages, notamment en raison de la vitesse d’action de celle-ci et de ses coûts de production moins onéreux. En 1941, sous le régime de Vichy, le diplôme d’herboriste a même été supprimé, ce qui explique qu’ils ne soient aujourd’hui plus qu’une dizaine en France.

C’est dans les années 1970 que la phytothérapie a connu un nouvel essor, avec l’expression d’une volonté d’un "retour à la nature", notamment par le mouvement hippie. La communauté scientifique a alors entrepris de nouvelles recherches, recevant un fort soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé. Des organismes ont été spécialement créés, comme par exemple l’Escop et la Commission E, afin de recenser les usages traditionnels des plantes, de tester et de valider leurs propriétés sur le plan scientifique, et de mieux en comprendre les mécanismes sous-jacents. De fait, ce sont aujourd’hui plus de 22.000 végétaux qui sont recensés par l’OMS, et les connaissances à ce sujet sont en perpétuelle évolution.

Phytothérapie : comment ça fonctionne ?

Comme évoqué précédemment, la phytothérapie se focalise sur l’exploitation des principes actifs des plantes. Il est donc nécessaire d’obtenir une concentration de ces molécules actives pour pouvoir les exploiter par la suite. Seule la partie bénéfique de la plante est utilisée, il peut ainsi s’agir des feuilles, des racines, de l’écorce, des fruits, des parties aériennes fleuries...

Il existe ainsi plusieurs méthodes pour profiter des bénéfices des plantes :
  • L’infusion : c’est le moyen le plus simple et le plus accessible. Il suffit de plonger les plantes émiettées dans de l’eau bouillante pendant 10 à 15 minutes, puis de la boire ensuite. Cette solution peut avoir pour inconvénient de détruire certains principes actifs de la plante. Les plantes traitant le même symptôme ne doivent pas être mélangées.
  • La décoction : il s’agit également bouillir les plantes émiettées dans de l’eau, puis de boire le mélange une fois celui-ci refroidi, après que celui-ci ait été filtré.
  • La macération : elle consiste à laisser les plantes pendant plusieurs heures à plusieurs semaines dans de l’eau tiède, ce qui permet ensuite d’en faire des solutions liquides stables qui peuvent être conditionnées en ampoules, en sirops, en sprays, en solutions buvables… Cette méthode ne permet pas d’extraire l’intégralité des principes actifs de la plante.
  • L’extrait concentré sec : tout d’abord, on utilise la méthode du cryobroyage, c’est-à-dire que la partie active de la plante, préalablement séchée, est broyée à froid dans de l’azote liquide (à -196°C), ce qui permet de garder intact les substances actives, car elles ne sont pas exposées à la chaleur, et ne subissent pas d’oxydation. Une poudre très fine est obtenue en résultat. À partir de celle-ci, les principes actifs sont extraits par mélange alcoolique, aqueux ou hydro-alcoolique, dans le but d’en obtenir une première concentration. Ce liquide est ensuite filtré pour éliminer entièrement la cellulose, puis est soumis à évaporation pour que sa concentration soit multipliée par 4 ou 5. Une fois séché, standardisé et stabilisé, l’extrait est intégré dans des gélules.

 
Chaque méthode va permettre d’extraire des principes actifs différents, et par conséquent d’exploiter des propriétés variées. Il est donc essentiel de se référer à un phytothérapeute, un herboriste, un médecin ou un pharmacien pour être sûr de choisir le traitement adapté. En automédication, il ne faut pas utiliser simultanément plus de 3 voire de 5 plantes, car les risques d’interactions ne sont pas encore suffisamment maîtrisés.
 

Avantages, inconvénients et contre-indications de la phytothérapie

La phytothérapie est aujourd’hui la première des médecines naturelles car elle apporte des réponses personnalisées, graduées et complémentaires. De plus, la grande majorité des plantes utilisées ne sont source que de très peu d’effets indésirables. C’est par conséquent une médecine qui est accessible à tout un chacun, et dont les effets peuvent être très rapides contrairement à ce que beaucoup de croyances laissent entendre. Celle-ci est d’ailleurs promise à un bel avenir, de très nombreux végétaux restant encore à découvrir, et certains principes actifs déjà utilisés n’étant pas encore synthétisés.

Pour autant, il faut rester vigilant car certaines plantes peuvent contenir des principes actifs d’une grande puissance, certains représentant même un risque potentiel pour l’organisme. Il est donc essentiel de se tourner vers un praticien pour s’assurer de la compatibilité et de la durée des traitements, mais aussi du dosage et de la forme d’utilisation.

Aussi, il est indispensable de signaler tout antécédent ou pathologie active, car cela peut créer des incompatibilités avec la consommation de certaines plantes. Les femmes enceintes et allaitantes doivent également être très vigilantes et obligatoirement demander conseil avant de commencer un traitement.

Enfin, les interactions médicamenteuses peuvent être relativement dangereuses, car certains principes actifs peuvent complètement bloquer ou au contraire démultiplier l’action de certains médicaments, comme par exemple les anticoagulants ou les antidépresseurs. Ici encore, il est donc essentiel de signaler au spécialiste de santé qui s’occupe de la prescription la prise de ces traitements médicamenteux.

A lire également : Tout savoir sur les plantes adaptogènes

Exemples de plantes médicinales utilisées en phytothérapie

Nos pharmaciens ont dressé pour vous une liste, non exhaustive, de plantes qui ont des effets bénéfiques sur différentes sphères de l’organisme.

Cependant, ces indications n’ont absolument aucune valeur thérapeutique ni médicale, et ne sont en aucun cas des prescriptions car elles sont basées sur des utilisations traditionnelles ou anciennes. Nous vous rappelons qu’il est plus que recommandé de vous tourner vers un professionnel de santé avant de commencer l’usage de ces plantes, afin d’obtenir des indications qui vous seront pleinement adaptées.
 
Sphère d'action Plantes médicinales indiquées
Vitalité / Immunité Kola, camu camu, ginseng, échinacée, shiitaké, sureau
Concentration Ginkgo, ginseng, guarana, rhodiola
Sérénité / Sommeil Aubépine, eschscholtzia, mélisse, millepertuis, passiflore, tilleul, valériane, verveine odorante, hibiscus, guarana, houblon, rhodiola, lavande, avoine
Acuité visuelle Myrtille, cassis, euphraise, œillet d’Inde
ORL Échinacée, eucalyptus, érysimum, reine des près, thym
Beauté de la peau Bardane, bourrache, camu camu, cassis, hibiscus, onagre, pensée sauvage, prêle des champs, queue de cerise
Minceur Fucus, maté, orthosiphon, spiruline, thé vert, artichaut, curcuma, éphédra, fenugrec, guarana
Digestion & Detox Acacia, levure de bière, salicaire, tamarin, charbon, artichaut, bardane, boldo, chardon marie, fumeterre, radis noir, romarin, fenouil, fenugrec, gingembre, mélisse, pissenlit, pruneau, sauge sclarée, tamarin
Problèmes articulaires Bambou, curcuma, harpagophytum, ortie, reine des près, cassis, saule
Antalgique /
Anti-inflammatoire
Arnica, harpagophytum, reine des prés, sauge, saule blanc grande camomille
Circulation Ail, fragon, ginkgo, olivier, marronnier d’Inde, myrtille, vigne rouge, hamamélis
Cholestérol Lécithine de soja, pectine de pomme, ail
Confort féminin Gattilier, grande camomille, onagre, soja, maca, maté
Problèmes urinaires Bouleau, bruyère, busserole, courge, cranberry, piloselle, prêle des champs, queue de cerise, solidage, thé vert, pissenlit, bardane, bouleau, hibiscus


Un peu oubliée pendant quelques décennies, la phytothérapie fait donc aujourd’hui un retour en force dans nos officines, du fait de ses nombreux bénéfices pour la santé et le bien-être, mais aussi car elle n’est source que de très peu d’effets secondaires ou indésirables. Elle est d’ailleurs promise à un bel avenir, car les moyens technologiques actuels permettent d’identifier bien plus facilement et précisément les composants et les propriétés de ces végétaux.

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