Parodontite : causes, symptômes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 02/12/2024 à 09h12, publié le 30/04/2020 à 09h04
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Parodontite : causes, symptômes et traitements
La parodontite est une pathologie infectieuse caractérisée par une atteinte du parodonte, c’est-à-dire de la gencive et des différentes structures entourant la dent, provoquant une destruction irréversible des tissus de soutien. Elle se manifeste dans un premier temps, par une hypersensibilité gingivale accompagnée de saignements, mais peut évoluer vers un déchaussement dentaire si elle n’est pas traitée correctement. Le traitement dépendra du degré d’atteinte et inclut généralement un détartrage et un surfaçage dentaire. La prise en charge de cette maladie parodontale nécessite un diagnostic précoce, ainsi que la mise en place d’une stratégie thérapeutique où les règles hygiéniques sont essentielles. Pharma GDD vous renseigne sur l’origine de la parodontite et vous explique comment prendre soin de vos gencives afin de préserver votre dentition.

Qu’est-ce que la parodontite ?

La parodontite est une pathologie buccodentaire provoquée par la multiplication de bactéries pathogènes buccales induisant une réponse inflammatoire, détruisant progressivement des structures tissulaires. Si l’agent bactérien est la cause de cette maladie, d’autres facteurs vont en favoriser son développement : génétique, pathologies, environnement et hygiène.
Le premier stade de cette maladie parodontale est la gingivite, c’est-à-dire une inflammation gingivale liée aux bactéries présentes au sein de la plaque dentaire. Elle est limitée au parodonte superficiel, sans atteinte des tissus de soutien. Non traitée, elle évolue vers une parodontite, où l’infection va se développer au sein de poches parodontales atteignant alors les structures plus profondes, comme le ligament parodontal et l’os alvéolaire, provoquant ainsi des pertes irréversibles des tissus de soutien et, à terme le déchaussement des dents.
La plupart du temps la parodontite est une maladie chronique qui débute vers l’âge de 40 ans et qui évolue progressivement sur plusieurs années, alternant des périodes d’exacerbation et de rémission. Cependant, il existe des formes agressives qui surviennent beaucoup plus jeunes (15, 20 ans) et qui peuvent se développer en quelques mois.
Le diagnostic de la parodontite repose sur l’examen clinique des lésions (rougeurs, saignements), et sur l’analyse des pertes d’attache grâce à une sonde qui mesure la profondeur des poches parodontales. L’examen radiologique permet également de mettre en évidence les lésions touchant les différentes structures.

Symptômes de la parodontite

De nombreux symptômes accompagnent cette maladie parodontale. Le saignement quasi permanent des gencives lors du brossage des dents, ou à l’occasion d’un repas est certainement le signe le plus fréquent. En effet, la plupart du temps les gencives sont rouges, gonflées et douloureuses, et la moindre agression occasionne un saignement. La mauvaise haleine représente également un signal d’alarme.
Par contre, des dents qui commencent à bouger, une gencive qui se décolle, une prothèse qui ne tient plus correctement ou la survenue de petits abcès dentaires, sont des signes évocateurs d’une atteinte plus profonde des structures dentaires, et doivent conduire impérativement à une consultation chez le dentiste.

Causes de la parodontite

Pathologie multifactorielle, la parodontite trouve son origine dans les bactéries contenues dans la plaque dentaire.

Rôle de la plaque dentaire

La plaque dentaire est constituée par le biofilm qui recouvre la surface dentaire et qui forme comme un dépôt blanchâtre sur les dents. Ce biofilm est composé d’un ensemble complexe de microorganismes et de cellules baignant au sein de la salive et du fluide gingival. La colonie de bactéries constituant celle plaque dentaire est très variable d’un individu à l’autre. Ce microbiote vit en parfaite harmonie avec son hôte et représente la flore microbienne buccale, dont le rôle protecteur est essentiel.
Lors de la maladie parodontale, cet équilibre est rompu et des bactéries pathogènes, notamment anaérobies, vont se multiplier au sein du biofilm. L’accumulation de cette plaque dentaire va alors provoquer une réaction inflammatoire.

Les poches parodontales

La réaction inflammatoire consécutive à la multiplication bactérienne provoque la libération d’enzymes et de substances chimiques nocives, entraînant des altérations au sein des épithéliums, notamment au niveau de la jonction des dents et des gencives. En s’approfondissant, ce sillon gingival va former des poches gingivales où les bactéries vont s’accumuler. L’importance de ces poches et leur profondeur vont progressivement détruire les tissus de soutien, à l’origine de la perte d’attache des dents conduisant à terme à leur déchaussement.

Facteurs favorisants

La destruction des tissus parodontaux sera fonction de la présence de ces bactéries pathogènes, de l’environnement buccal de chaque individu, et de la réponse immunitaire propre à chacun. La parodontite est donc une maladie infectieuse dont l’évolution pathologique dépendra de nombreux autres facteurs :

Facteurs individuels

L’architecture dentaire, comme le chevauchement des dents, la présence d’appareils orthodontiques ou de prothèses dentaires sont autant de situations qui favorisent l’accumulation de plaque dentaire.
La composition de la salive joue également un rôle. Elle peut par exemple favoriser la formation de tartre, ou être insuffisamment protectrice. Un manque de salive peut aussi aggraver la situation

Le tabac

La consommation de tabac est reconnue pour limiter le saignement gingival, à cause de l’action vasoconstrictrice de la nicotine, et ainsi masquer la maladie parodontale. Le monoxyde de carbone de la fumée favorise également la multiplication bactérienne. Le fumeur est 5 fois plus sujet à une parodontite.

Le diabète

Le diabète est un des facteurs de risque principal de la parodontite, en raison d’une réponse immunitaire moindre et d’un débit sanguin plus faible. Tout sujet diabétique doit faire l’objet d’un suivi buccodentaire rigoureux.

Une hygiène insuffisante

Le manque d’hygiène, c’est-à-dire une insuffisance de brossage dentaire ou un brossage incorrect, qui ne permet pas d’éliminer la plaque dentaire de façon satisfaisante, favorise ainsi la multiplication bactérienne.

Facteurs hormonaux

La maladie parodontale est plus fréquente au cours des périodes soumises aux modifications hormonales comme la ménopause, la grossesse, ou la puberté. Une surveillance accrue de vos gencives est indispensable dans ces situations.

L’immunité

Toutes les situations à l’origine d’une diminution de la réponse immunitaire peuvent perturber l’équilibre de la flore bactérienne bucco-dentaire, comme le stress, l’âge, certaines pathologies ou certains traitements (immunosuppresseurs).

Traitement de la parodontite

Le but du traitement de la parodontite est de contrôler l’infection, et de réparer les tissus lésés. Le détartrage et le surfaçage dentaire auront pour objectif d’éliminer les réserves bactériennes de la cavité buccale notamment des poches parodontales. Des atteintes plus importantes nécessiteront une antibiothérapie, voire un acte chirurgical. Selon l’importance et la profondeur des lésions, le dentiste définira une stratégie thérapeutique adaptée à chaque situation.
Avant de commencer tout traitement, il est indispensable de prendre en charge les facteurs de risques associés comme l’arrêt du tabac, les modifications de règles d’hygiène.

Détartrage et surfaçage dentaire

Le détartrage dentaire visera à débarrasser le tartre et la plaque dentaire accumulés dans les espaces interdentaires et gingivaux. Celui-ci est recommandé dans le traitement de la gingivite.
Pour traiter une parodontite, on a recours au détartrage-polissage et au surfaçage dentaire. Le surfaçage dentaire consiste à éliminer les parties contaminées ou infiltrées et de polir les rugosités propices aux dépôts. Dans un premier temps, grâce à différentes technologies, notamment ultrasoniques, on débarrasse la racine du tartre, des bactéries et des divers résidus toxiques. Puis une irrigation antiseptique permet d’éliminer les bactéries des poches parodontales. Ces techniques non chirurgicales sont suffisantes pour les poches de 5 à 6 mm de profondeur.

Antibiothérapie

Lorsque les poches parodontales sont plus profondes, une antibiothérapie peut être mise en place par votre professionnel de santé, notamment chez les patients où le risque infectieux est important.

Chirurgie

L’approche chirurgicale peut s’avérer nécessaire dans certaines situations plus complexes. Il s’agit de faciliter la régénération tissulaire, de procéder à des comblements osseux ou à remodeler l’os afin de faciliter le nettoyage en profondeur du sillon gingival. Il est parfois utile chez certains patients de procéder à une greffe osseuse afin de favoriser la reconstruction de l’os alvéolaire.
En cas de mobilité, une contention dentaire peut être réalisée afin de stabiliser ou maintenir des dents devenues mobiles, le temps de la consolidation. Enfin, une extraction dentaire peut devenir indispensable dans les formes les plus agressives.

Comment prévenir la parodontite ?

L’éducation à l’hygiène bucco-dentaire est une étape essentielle et indispensable au traitement et à la prévention de la parodontite. Les mesures adéquates adoptées dès les premiers signes d’alerte sont le meilleur rempart à cette maladie parodontale.
La prévention consiste à gérer l’atteinte bactérienne de la cavité buccale, notamment en contrôlant la plaque dentaire, grâce à la mise en place d’un protocole d’hygiène buccodentaire mécanique. L’objectif est d’aérer la plaque, et d’apporter de l’oxygène aux bactéries afin de détruire les germes anaérobies, qui représentent les principaux agents pathogènes impliqués :

Les complications de la parodontite

S’agissant d’une pathologie infectieuse, la parodontite peut avoir un retentissement sur l’état de santé général des patients, en rapport avec le risque infectieux qu’elle représente. Des études ont montré notamment un risque accru d’endocardite infectieuse chez les sujets souffrant de cardiopathie. De la même manière, il est important de diagnostiquer une maladie parodontale dans différentes situations comme en cas d’accident vasculaire cérébral, de diabète, d’atteinte pulmonaire, de sinusite ou de maladie des coronaires.
Chez la femme enceinte, une surveillance particulière est nécessaire en cas de parodontite, où un risque accru de prématurité aurait été constaté.

Conclusion

La parodontite est une maladie infectieuse entraînant une destruction progressive et irréversible des tissus soutenant les dents et provoquant à terme un déchaussement dentaire. Les traitements sont basés sur une décontamination de l’espace bucco-dentaire, et seront associés à des règles d’hygiène strictes afin de limiter le développement et l’accumulation de la plaque dentaire. Son diagnostic précoce est indispensable afin de limiter les lésions, et ainsi préserver l’intégrité de la dentition.