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Gemmothérapie : tout savoir sur la médecine des bourgeons

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 05/07/2023 à 17h07, publié le 28/08/2018 à 07h08
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Gemmothérapie : tout savoir sur la médecine des bourgeons
La gemmothérapie, également appelée médecine ou science des bourgeons, est une branche particulière de la phytothérapie qui utilise les tissus embryonnaires des plantes, des arbres et des arbustes pour réaliser des préparations destinées à réguler ou soutenir des fonctions défaillantes de l’organisme. Bien que l’efficacité de cette médecine non conventionnelle n’ait pas encore été prouvée, elle tend à être de plus en plus recommandée par certains praticiens. Quelles sont les origines de la gemmothérapie ? Pour quelles affections est-elle intéressante ? Comment sont préparés les bourgeons ? Les pharmaciens de Pharma GDD répondent à toutes les questions qui gravitent autour de la gemmothérapie.
 

Origines et principe de la gemmothérapie

Le principe de la gemmothérapie a été imaginé par le médecin belge Pol Henry à la fin des années 1950. Inspiré par les découvertes sur les cellules embryonnaires d’origine animale, il s’est lancé dans l’étude des bourgeons et a inventé le terme « phytoembryothérapie ». Dans les années 1970, le médecin homéopathe Max Tetau rebaptisa cette pratique « gemmothérapie » en référence au préfixe latin gemmae signifiant à la fois « pierre précieuse » et « bourgeon ».
 
Les bourgeons sont en fait utilisés depuis la préhistoire pour soigner notamment la toux, mais les premières traces de recettes ont été retrouvées dans des ouvrages d’alchimistes datant du Moyen-âge. Le premier à avoir été étudié est le bourgeon de bouleau pubescent (Betula pubescens), toujours considéré comme un des bourgeons « phare » de la gemmothérapie.
 

Pourquoi utiliser les bourgeons ?

La gemmothérapie utilise les tissus embryonnaires des plantes, arbres et arbustes. Il peut s’agir des bourgeons, mais également des jeunes pousses et des radicelles (racines secondaires). Le bourgeon est considéré comme une importante réserve de méristèmes, les cellules spécialisées dans la croissance de la plante. La gemmothérapie part du principe que les tissus embryonnaires situés à l’extrémité des tiges et des racines ont des propriétés biochimiques et énergétiques puissantes identiques à celles de la plante arrivée à maturité. Les bourgeons auraient également un champ d’action plus vaste que celui des autres parties de la plante prises séparément.
 
Les bourgeons sont appréciés pour tous les éléments qu’ils renferment. On y retrouve en effet des acides aminés, matériau de base des protéines, et des micronutriments tels que des polyphénols, des antioxydants ou des enzymes. Ils contiennent aussi des phytohormones de croissance (auxines, gibbérellines, cytokinines) et de la sève minérale concentrée. Tous ces composants sont extraits au cours du processus de préparation des bourgeons de manière à conserver leurs propriétés.
 
La gemmothérapie est utilisée principalement pour contrôler et maintenir des fonctions spécifiques de l’organisme qui présentent une fragilité ou une défaillance : élimination des toxines, circulation sanguine, immunité... Elle agit sur l’ensemble du métabolisme du corps et peut être indiquée en complément de certains traitements des maladies cardio-vasculaires ou des troubles arthritiques par exemple. Elle stimule les émonctoires (foie, reins, peau), facilite la détoxification de l’organisme et peut aider à atténuer les troubles du sommeil et la fatigue générale.
 

Etat des lieux de la gemmothérapie

Le recours à la gemmothérapie reste encore assez rare aujourd’hui. On lui préfère généralement l’aromathérapie ou la phytothérapie plus conventionnelle. Dans certains pays comme le Canada, l’Italie ou la France, son utilisation commence à se faire connaître par le biais des médecins homéopathes, des naturopathes et des phytothérapeutes. À l’inverse, en Belgique, la gemmothérapie est beaucoup plus courante et recommandée par des médecins allopathes aux patients qui recherchent des thérapies douces, efficaces et sans effets secondaires.
 
En France, les préparations de gemmothérapie sont soumises à des législations différentes selon leur forme. Le macérat glycériné 1DH est considéré comme un médicament homéopathique : il est délivré uniquement en pharmacie, avec ou sans ordonnance. Le macérat concentré, forme originelle plébiscitée par le docteur Pol Henry, est considéré comme un complément alimentaire.
 

Méthodes de préparation des bourgeons

Il existe actuellement en gemmothérapie deux méthodes différentes de préparation des bourgeons. La première méthode est celle qui permet d’obtenir le macérat-mère du bourgeon, une forme concentrée et non diluée. Les bourgeons fraîchement récoltés sont mis en macération pendant trois semaines dans un mélange précis d’eau, de glycérine et d’alcool qui permet d’extraire l’ensemble des principes actifs. Le macérat-mère est obtenu après décantation et filtration. Cette technique d’extraction est considérée comme la plus efficace pour une préparation de qualité, car elle ne nécessite pas de température élevée, de congélation, de broyage ou d’agression biochimique qui pourraient altérer l’action du macérat-mère.
 
La seconde méthode de préparation des bourgeons est le macérat glycériné dilué que l’on retrouve sous la forme 1DH. Les bourgeons sont mis à macérer dans un mélange composé seulement d’alcool et de glycérine et la préparation finale est dix fois plus diluée que le macérat-mère. Cette technique de gemmothérapie fait l’objet de critiques régulières, car elle est revendiquée par le docteur Max Tetau mais s’éloigne des préceptes du docteur Pol Henry qui considère l’eau comme un élément indispensable pour extraire les flavonoïdes, les polyphénols, certaines vitamines et les sels minéraux. Le degré de dilution du macérat glycériné 1DH présente toutefois l’avantage d’être plus sécuritaire pour les personnes qui l’utilisent et de rendre la gemmothérapie accessible aux enfants et aux femmes enceintes. Pour ces-derniers, une surveillance médicale est recommandée en raison de la présence d’alcool, même si les quantités sont faibles.
 

Les 10 bourgeons les plus utilisés en gemmothérapie

Comme les huiles essentielles, les macérats de bourgeons peuvent être utilisés indépendamment les uns des autres ou être associés pour une action plus large. Il existe des préparations unitaires à base de bourgeons d’une seule plante ainsi que des complexes contenant plusieurs bourgeons complémentaires. Nous vous proposons ci-dessous un récapitulatif qui vous permettra de connaître les vertus et les indications des dix bourgeons les plus utilisés en gemmothérapie.
 

1. Bourgeon de bouleau pubescent

Le bouleau pubescent (Betula pubescens) a été le premier arbre à être étudié en gemmothérapie. Plusieurs parties de la plante sont utilisées : les bourgeons frais, les radicelles et l’écorce interne de la racine. Le bourgeon de bouleau agit en profondeur sur l’ensemble du système digestif et permet de purifier le foie, la rate et le pancréas afin d’éliminer les toxines qui s’y sont accumulées.
 

2. Bourgeon d’airelle

Également appelée Vigne du mont Ida, l’airelle (Vaccinium vitis-idaeda) est utilisée en gemmothérapie pour soigner les troubles de la ménopause et l’ostéoporose et prévenir le vieillissement global féminin. Ce sont principalement les jeunes pousses du printemps qui sont récoltées pour la réalisation du macérat, car elles contiennent des flavonoïdes, notamment de la quercitrine en grande quantité, qui permettent d’augmenter la production d’ostéoblastes et la sécrétion d’ostéocalcine, deux éléments essentiels à la fixation du calcium sur les os. Le bourgeon d’airelle possède également des propriétés antioxydantes qui freinent le vieillissement cellulaire.
 

3. Bourgeon d’argousier

L’argousier (Hippophae rhamnoides) est recommandé pour stimuler les défenses immunitaires et tonifier l’organisme. Là encore, ce sont les jeunes pousses qui sont utilisées pour leur richesse en vitamines A, C et E, en fer et en flavonoïdes qui apportent leurs vertus antivirales, antifongiques et antioxydantes. Le bourgeon d’argousier est un tonique général qui peut être utilisé pour prévenir les maux de l’hiver, notamment la grippe, ou soutenir les fonctions de récupération durant une convalescence.
 

4. Bourgeon de cassis

Surnommé « l’arbre aux goutteux » par Hildegarde de Bingen, médecin et guérisseuse allemande ayant vécu au 12e siècle, le cassis (Ribes nigrum) agirait sur de nombreuses parties du corps. Doté de propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, il est riche en acides phénoliques, flavonoïdes et vitamine C. Son utilisation est recommandée pour l’accompagnement des traitements contre l’arthrite et les douleurs articulaires en général, mais également pour réduire la fréquence et l’intensité des réactions allergiques.

5. Bourgeon de châtaignier

En gemmothérapie, les bourgeons de châtaignier (Castanea vesca) sont connus pour favoriser la circulation veineuse et lymphatique. Ils possèdent en effet des vertus drainantes, luttent contre la congestion, les œdèmes, mais aussi la cellulite. Ils sont recommandés aux personnes souffrant par exemple d’insuffisance veineuse se manifestant par une sensation de jambes lourdes.
 

6. Bourgeon de figuier

Le figuier (Ficus carica) produit des bourgeons dont les principes actifs ont un effet à la fois analgésique et antidépresseur. Il est indiqué en cas de troubles psychosomatiques (angoisse, dépression nerveuse, trac) mais aussi pour soulager certaines formes de migraines.
 

7. Bourgeon de framboisier

Le framboisier (Rubus idaeus) est l’arbre associé au cycle féminin, de la puberté jusqu’à la ménopause. Ce sont les jeunes pousses qui sont utilisées en gemmothérapie et qui permettent d’obtenir un macérat destiné à soulager le syndrome prémenstruel, les douleurs et crampes utérines ainsi que les troubles qui apparaissent à la ménopause, notamment les bouffées de chaleur. Le framboisier est un régulateur hormonal naturel.
 

8. Bourgeon de noyer

Les bourgeons de noyer (Juglans regia) agissent principalement sur les intestins. Ils permettent d’entretenir et de renforcer la flore intestinale et sont surtout conseillés aux personnes sujettes aux intolérances alimentaires associées à des douleurs et des ballonnements. Le noyer est également efficace en dermatologie pour traiter certaines affections comme l’acné, surtout lorsqu’il est utilisé en synergie avec le cèdre du Liban et le cassis.
 

9. Bourgeon de romarin

Déjà bien connu en aromathérapie, le romarin (Rosmarinus officinalis) est également employé en gemmothérapie. Ses jeunes pousses ont des vertus antioxydantes et contribuent à protéger le foie. Elles stimulent également la fonction biliaire et favorisent la détoxification de l’organisme.
 

10. Bourgeon de tilleul

Le tilleul (Tilia tomentosa) est une des plantes les plus utilisées en phytothérapie. La gemmothérapie utilise ses bourgeons pour leurs propriétés hautement apaisantes et calmantes. Consommé le soir, le macérat de bourgeons de tilleul permet un endormissement plus rapide et un meilleur sommeil. Il est recommandé en cas de nervosité et d’anxiété, y compris chez les enfants. Le tilleul peut également servir de soutien au cours d’un sevrage de médicaments anxiolytiques.
 

Voie d’administration et précautions d’emploi

Les préparations de gemmothérapie se présentent sous forme de solutions liquides et s’utilisent uniquement par voie orale. Il suffit d’en diluer un nombre précis de gouttes dans un verre d’eau. Vous pouvez choisir de les prendre en une seule prise, de préférence quinze minutes avant les repas, ou de les répartir sur la journée. Il est recommandé de réaliser des cures de gemmothérapie allant de deux à trois mois pour constater des effets sur la pathologie visée.
 
Le nombre de gouttes à diluer dépend de plusieurs éléments, notamment la forme de la préparation. Un macérat concentré nécessite moins de gouttes (5 à 15 gouttes pour un adulte) qu’un macérat dilué (50 à 100 gouttes). Chez les enfants, la posologie doit être adaptée et prendre en compte à la fois l’âge et le poids. Dans tous les cas, il est indispensable de suivre toutes les recommandations données par le pharmacien et/ou le praticien à l’origine de la prescription. Si vous suivez déjà un traitement, n’oubliez pas de le préciser avant d’utiliser la gemmothérapie afin d’éviter les risques d’interactions.
 

L’essentiel à retenir

La gemmothérapie fait partie de la phytothérapie et se concentre sur l’utilisation des bourgeons, des jeunes pousses et des racines des plantes, des arbres et des arbustes. Fondée en 1959 par le médecin belge Pol Henry, cette médecine non conventionnelle reste encore marginale et recommandée essentiellement par des homéopathes, naturopathes ou phytothérapeutes. L’objectif de la gemmothérapie est de soutenir et réguler les fonctions défaillantes du corps humain comme la circulation sanguine, l’élimination des toxines, les troubles du sommeil ou les problèmes de peau par exemple. Il existe deux formes de préparation en gemmothérapie : le macérat-mère concentré, assimilé à un complément alimentaire, et le macérat glycériné, considéré comme un médicament homéopathique. Les deux présentations sont disponibles sans ordonnance en pharmacie et doivent être consommées par voie orale en cure de deux à trois mois. Elles conviennent aux enfants ainsi qu’aux femmes enceintes à condition d’adapter la posologie. Pour en apprendre encore davantage sur le pouvoir curatif des plantes, n’hésitez pas à consulter notre fiche conseil : La phytothérapie : des plantes qui soignent.