Livraison express le lendemain, pour toute commande passée avant 18h (Hors week-ends et jours fériés)

Comment soigner une angine ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 26/03/2024 à 12h03, publié le 20/03/2018 à 08h03
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Comment soigner une angine ?
L’angine est une inflammation aiguë des amygdales du palais. Elle se caractérise par une douleur au niveau de la gorge, surtout lors de la déglutition, et par un changement d’apparence des amygdales. Elle touche entre 8 et 9 millions de Français tous les ans. Il y a différents types d’angines, elles peuvent être soit d’origine bactérienne, soit d’origine virale. Il n’existe donc pas un traitement unique pour l’angine. Dans certains cas, il faudra des antibiotiques, dans d’autres, prendre son mal en patience et soulager sa gorge douloureuse. Pour vous aider, Pharma GDD détaille les types d’angines, leurs principaux symptômes, les causes et complications possibles et passe en revue les traitements et remèdes existants.
 

Les amygdales, quelle est leur fonction ?

Les amygdales

Les amygdales palatines sont aussi appelées Tonsilles palatines. Elles se présentent sous la forme de deux glandes situées au fond de la cavité buccale, de part et d’autre de la gorge. Elles sont partiellement composées de tissu lymphatique et sont crevassées par des cavités, les « cryptes ». Le tissu lymphatique, qui contient des globules blancs, est très important dans le système immunitaire.
 

Un rôle immunitaire

C’est via ces cavités que les globules blancs et macrophages, les « soldats » de nos défenses, sont mis en contact avec les agents infectieux du milieu extérieur. En effet, la captation des résidus alimentaires dans ces petites loges est accompagnée d’un développement bactérien. Les amygdales permettent donc au système immunitaire de l’organisme d’être exposé et de se défendre contre les bactéries. En permettant cette exposition, les amygdales palatines assurent le rôle de veilleur du système immunitaire.

Ce que l’on appelle l’angine survient lorsque les amygdales subissent une inflammation aiguë.
 

Les différents types d'angine

Les angines peuvent être classées en deux grandes catégories, en fonction de leur origine : les angines virales et les angines bactériennes. Selon leur origine, le traitement ne sera pas le même. Il est inutile de prendre des antibiotiques en cas d’angine virale, par exemple.
 

L’angine virale

Elle constitue entre 50 et 90 % des cas d’angines. Les principaux virus responsables sont les coronavirus, les rhinovirus, le virus de la grippe, parainfluenzae, le virus respiratoire syncytial… Plus rarement, l’angine virale est due au virus d’Epstein-Barr, à Coxsachie A, à l’Herpes simplex…
 

L’angine bactérienne

L’angine est d’origine bactérienne dans les autres cas. Et dans la majorité des angines bactériennes, le responsable est un Streptocoque β-hémolytique du Groupe A (communément abrégé en SGA). Parfois, d’autres bactéries peuvent être responsables : les gonocoques, les Chlamydia pneumoniae… Les angines des enfants âgés de moins de 4 ans sont rares et majoritairement d’origine virale. De 4 à 15 ans, 25 à 50 % des angines seront bactériennes. À l’âge adulte, elles sont à nouveau principalement virales.

L’examen du fond de la gorge ne permet pas de différencier une angine virale d’une angine bactérienne. Cependant, si la fièvre est supérieure à 38°C, qu’un exsudat (pus) est présent sur les amygdales et que l’angine n’est pas accompagnée de toux, il y a de fortes chances, sans assurance certaine, qu’il s’agisse d’une angine due à un streptocoque.
 

Quels sont les symptômes et les complications de l'angine ?

L’angine en général

Le terme « angine », vient du grec angere, étouffer, serrer. Cette sensation se ressent particulièrement au niveau de la gorge, où l’angine provoque une difficulté à déglutir (dysphagie), des douleurs lors de la déglutition (odynophagie) et une douleur au niveau de l’oreille (on parle alors d’otalgie réflexe). Elle peut s’accompagner de fièvre (38 à 39°C), de frissonnements et de toux, de maux de tête et d’une perte de la voix (la laryngite).
 

Etablir le diagnostic des amygdales

L’examen visuel des amygdales permet de confirmer le diagnostic de l’angine. Dans 80 à 90 % des cas, les angines sont dites :

- soit érythémateuses (la gorge est rouge mais il n’y a pas de taches blanches) – c’est l’angine rouge.

- soit érythémato-pultacées (la gorge est rouge et les amygdales présentent des taches blanchâtres) – c’est l’angine blanche.

Les autres formes cliniques d’angine, moins courantes, voire exceptionnelles pour certaines, sont les angines pseudomembraneuses, vésiculeuses, gangreneuses, ulcéreuses et ulcéro-nécrotiques. Ces formes cliniques sont liées à la mononucléose infectieuse, à l’angine de Vincent, au chancre syphilitique, à la diphtérie…

Pour identifier avec certitude le pathogène à l’œuvre, le praticien peut recueillir un prélèvement pharyngé et l’envoyer au laboratoire. Pour permettre de déterminer plus rapidement la présence de Streptocoques β-hémolytique du Groupe A, responsable de la majorité des angines bactériennes dans le cas des angines érythémateuses ou érythémato-pultacées, un Test de Diagnostic Rapide (TDR) a été mis au point.

Le principe est simple : que ce soit pour un prélèvement destiné à un laboratoire ou pour le TDR, le médecin abaisse la langue et passe un écouvillon (une petite brosse) sur les amygdales qui va prélever un échantillon pour être testé.

Dans le cas du Test de Diagnostic Rapide, le résultat apparaît dans les 10 à 20 minutes qui suivent l’exposition du test à l’échantillon. Le TDR contient des anticorps anti SGA qui réagissent avec un antigène spécifique de paroi du streptocoque β-hémolytique du Groupe A. Il est spécifique à plus de 95 % et sa sensibilité est supérieure à 90 %. Il donne une solide indication au médecin qui saura avant la fin de la consultation s’il est confronté à une angine à streptocoque β-hémolytique du Groupe A, traitable par antibiotiques. L’usage de tels tests de diagnostic permet d’abaisser le nombre de prescriptions d’antibiotiques et donc de minimiser le développement de résistances bactériennes.
 

Les complications possibles de l’angine

Si les angines virales comme bactériennes sont généralement bénignes et disparaissent après quelques jours, il peut parfois y avoir des complications. Dans le cas des angines bactériennes à Streptocoque β-hémolytique du Groupe A, la plus courante des angines bactériennes, ces complications sont de trois types :

- Les complications dites « suppuratives loco-régionales » : otite, sinusite, mastoïdite, adénite cervicale, abcès rétropharyngé, phlegmon amygdalien.

- Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) : une atteinte cardiaque et articulaire.

- La glomérulonéphrite aiguë : une affection rénale.

Mais l’apparition de telles complications est rare. C’est dans le traitement ou la prévention de telles complications que la prescription d’antibiotiques est pertinente. Les antibiotiques seront inefficaces contre les virus et risquent en plus, prescris à tort, de générer des résistances bactériennes.
 

Comment prévenir l'angine ?

Les virus et bactéries responsables de l’angine sont transmis par la fréquentation avec d’autres personnes malades. La transmission peut s’effectuer :
  • par l’air (éternuement, toux…),
  • par le contact physique,
  • par le contact avec des objets ayant été touchés par des sécrétions de la gorge ou du nez (téléphone, jouets, linges, verres, bouteilles…).
Quelques gestes permettent de minimiser le risque d’infections. Il ne faut ni serrer les mains, ni embrasser les personnes malades. L’aération du logement 20 minutes quotidiennement est recommandée. Il est conseillé de se laver les mains régulièrement avec du savon. Les germes devenant de plus en plus résistants au gel hydroalcoolique, d’autres solutions présentant la même facilité d’utilisation ont été mises au point. Il est également possible de renforcer ses défenses immunitaires face à l’angine grâce à une alimentation équilibrée, enrichie en vitamine C et en zinc.
 

Les remèdes "maison" pour soulager la douleur

Sauf dans le cas de complications graves, la seule démarche possible face à l’angine est le soulagement de la douleur à la gorge. Vous pouvez utiliser un humidificateur pour garder la gorge humide. Le froid (glace ou sorbet) ou au contraire le chaud (thé, tisane…) aide à apaiser la douleur. Une autre méthode est le gargarisme d’eau salée. Il suffit simplement d’additionner du sel à de l’eau chaude (une cuillère à soupe de sel pour 230 ml d’eau chaude). Une variante de ce gargarisme voit l’utilisation de bicarbonate de soude à la place du sel.

L’infusion d’eau chaude, de thym, de miel et de citron est réputée pour avoir des effets anti-inflammatoires qui calmeront le mal de gorge. Autre remède maison : le sirop à l’oignon. Pour le concocter, il suffit de laisser au bain-marie un mélange de miel et d’oignons blancs hachés pendant deux heures. Les clous de girofle étant renommés pour leurs capacités anesthésiques, on peut disposer une demi-douzaine de clous de girofle dans du miel, de mettre le mélange au réfrigérateur pendant 12 h, puis de retirer les clous de girofle. Le miel est alors prêt à être consommé. Le bleu de méthylène dilué et badigeonné sur la zone douloureuse, dans la gorge, a des propriétés anti-infectieuses qui le rendent intéressant contre l’angine.

Les plantes et huiles essentielles contre l'angine

Les plantes qui soulagent l’angine

Outre le thym déjà évoqué, certaines plantes sont réputées pour leurs effets contre l’angine.

- Le bouillon-blanc est renommé pour apaiser la gorge irritée.

- L’infusion de sauge calmerait l’inflammation. Elle est déconseillée chez les personnes épileptiques.

- Les racines de guimauve sont utilisées depuis des siècles pour calmer l’inflammation due à l’angine, mais elles peuvent générer des interactions avec les médicaments.

- Enfin, un gargarisme de feuilles de ronce ou de framboisier est réputé soigner la gorge douloureuse.
 

L’aromathérapie contre l’angine

Les essences d’eucalyptus, de thym à thujanol, de marjolaine à thujanol, d’origan, de tea tree et de menthe citronnée comme poivrée, sont les plus indiquées. Il est préférable de consulter un spécialiste avant d’utiliser ces huiles essentielles.

 

Quels médicaments contre l'angine ?

Si le mal de gorge plus de 5 jours, si l’on souffre de douleurs difficiles à supporter, si la fièvre est élevée, si l’on a des sensations de malaise et des vomissements, il faut aller voir un médecin. Celui-ci pourra prescrire des médicaments adaptés.
 

Par voie locale

Les médicaments pour le mal de gorge par voie locale peuvent avoir trois actions principales : antiseptiques,  anesthésiques et anti-inflammatoires. Les premiers luttent contre l’infection, les deuxièmes font taire la douleur, les troisièmes apaisent l’inflammation. Certains médicaments cumulent deux des trois effets (antalgique et antiseptique, ou antiseptique et anti-inflammatoire)

Enfin, pour adoucir la gorge et diminuer les douleurs qu’elle suscite, des sirops à base de glycérol ont été mis au point. Le glycérol, un liquide inodore et transparent, va tapisser la gorge d’un film protecteur adoucissant et apaisant.

Ces médicaments se présentent généralement sous la forme de pastilles et comprimés à sucer, de sirops ou de collutoires et ne nécessitent pas de prescription médicale.
 

Par voie orale

Le médecin peut prescrire du paracétamol pour atténuer la douleur, ou de l’ibuprofène, un anti-inflammatoire non-stéroïdien. Il peut également prescrire des corticoïdes (anti-inflammatoires stéroïdiens) dans le cas des angines aiguës. Dans le cas de l’angine bactérienne, après test, il peut prescrire des antibiotiques pour prévenir l’apparition de complications.

En pharmacie, des produits incluant de la propolis sont proposés. La propolis est une substance élaborée par les abeilles dans la ruche. Elle est utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés anti-inflammatoires, antitussives et antalgiques. Elle stimulerait également les défenses immunitaires.

L’homéopathie en cas d’angines

Aconitum napellus, Apis mellifaca, Belladonna, Mercurius solubilis et Phytolacca decandra sont des souches homéopathiques réputées pour leurs actions contre l’angine et ses symptômes. Néanmoins, le choix de chaque souche dépend de votre « terrain » (l’ensemble des facteurs personnels qui vont favoriser l’apparition et l’évolution de la maladie) et des symptômes qui accompagnent la gorge douloureuse. C’est pourquoi il est préférable de consulter un homéopathe.
 

Les problèmes posés par les anti-inflammatoires

Les anti-inflammatoires, qu’ils soient administrés localement ou oralement, vont lutter contre l’inflammation. Ils risquent également de dissimuler les signes des complications possibles, empêchant leur prise en charge à temps. Ils sont mis en cause dans l’augmentation de cas de cellulite cervicale (inflammation des tissus du cou) et de phlegmon (abcès des amygdales).
 

Faut-il opérer les amygdales ?

L’amygdalectomie (ou tonsillectomie) est une ablation des amygdales palatines réalisée chirurgicalement. Il s’agit d’une des plus anciennes interventions chirurgicales existantes, puisqu’elle était déjà évoquée il y a deux millénaires. De nos jours, l’amygdalectomie est réalisée sous anesthésie générale à l’hôpital. Encore fréquente il y a une trentaine d’années, elle est beaucoup moins pratiquée aujourd’hui. En cause, l’usage des antibiotiques, l’amélioration de la prévention...

L’amygdalectomie est notamment envisagée dans le cas d’angines bactériennes répétées (4 à 5 angines dans l’année) altérant la qualité de vie et résistantes aux traitements médicaux. Elle est effectuée la plupart du temps chez l’enfant, parfois chez l’adulte. Son efficacité est controversée : pour les uns, son rapport coût/bénéfice serait mauvais. Elle représenterait des risques importants pour une amélioration de la qualité de vie et une efficacité faibles. Pour les autres, il existe une corrélation entre chute du nombre d’amygdalectomies pratiquées et augmentation du nombre de patients ayant développé des complications.
L’amygdalectomie est donc envisagée au cas par cas, après discussion avec l’ORL.

L’angine demeure dans la majorité des cas bénigne. On ne le rappellera jamais trop : face à elle, les antibiotiques sont inutiles et inefficaces dans la majorité des cas. Si l’angine est particulièrement difficile à vivre et si elle s’accompagne de fièvres, d'une respiration difficile et de vomissements, ou si elle dure sans amélioration, n’hésitez pas à consulter un médecin, qui saura vous conseiller. Sinon, passez à la pharmacie ou concoctez-vous des remèdes pour apaiser les douleurs.

Nous vous proposons aussi tous nos conseils sur l'angine en vidéo !
 


Pour aller plus loin : Qu'est ce que la scarlatine ?