Comment reconnaître et soigner une cystite ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 11/12/2024 à 16h12, publié le 06/06/2019 à 11h06
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Comment reconnaître et soigner une cystite ?
La cystite est une infection urinaire très fréquente et généralement sans gravité. Une femme sur deux connaîtra au moins une fois une cystite au cours de sa vie. Plus rare chez l’homme, cette pathologie touchant la vessie est à l’origine de différents symptômes qu’il est important de reconnaître pour réagir rapidement. Il est possible de soigner une cystite très facilement grâce à une prise en charge adaptée à chaque cas. En revanche, les infections urinaires à répétition demandent un suivi médical plus important. Les pharmaciens de Pharma GDD vous disent tout ce qu’il faut savoir sur la cystite pour vous aider à l’identifier et à prévenir son apparition.

Reconnaître une cystite : les principaux symptômes

Les symptômes de la cystite apparaissent de façon plus ou moins brutale selon les individus. Toutefois, des signes caractéristiques ont été identifiés et doivent vous encourager à consulter si vous constatez leur apparition :
  • brûlures et douleurs lors de la miction ;
  • sensation de poids dans le bas du ventre ;
  • envies pressantes d’uriner ;
  • besoins très fréquents d’aller aux toilettes, sans pouvoir vider complètement la vessie ;
  • urines troubles dégageant une odeur inhabituelle ;
  • traces de sang dans les urines.
Attention : une infection urinaire ne provoque ni douleur lombaire ni fièvre. Si vous présentez ces symptômes, cela peut être la conséquence d’une atteinte du rein que l’on appelle pyélonéphrite. Dans ce cas, une consultation en urgence est nécessaire.

Consultation en urgence : dans quels cas ?

Le plus souvent, une cystite est dite simple et ne présente pas de risques de complications. En revanche, elle peut être grave chez certaines personnes et avoir de lourdes conséquences. Ainsi, les femmes enceintes, les patients immunodéprimés (cancer, VIH, greffe) et les personnes âgées de plus de 75 ans doivent consulter systématiquement leur médecin en cas de symptômes de cystite. Il en va de même pour les individus souffrant d’une maladie rénale chronique sévère, présentant une anomalie de l’appareil urinaire ou ayant subi une intervention chirurgicale récente sur les voies urinaires.

Comment identifier la cystite chez l’enfant ?

Si les adultes et les grands enfants sont capables de décrire ce qu’ils ressentent lorsqu’ils sont malades, c’est plus rare chez les enfants en bas âge et les bébés. En ce qui concerne l’infection urinaire, il est important de réagir au plus vite, car les reins peuvent être atteints plus rapidement que chez l’adulte et garder des séquelles irréversibles. Pour mieux la détecter, soyez attentif à ces quelques signes :
  • une fièvre inexpliquée ;
  • des urines à la couleur et à l’odeur inhabituelles ;
  • des fuites urinaires ;
  • du sang dans les urines ;
  • une perte d’appétit ;
  • des vomissements ;
  • de la fatigue ou des changements d’humeur ;
  • des douleurs abdominales…
Si la cystite est confirmée, le médecin prescrira un traitement adapté ainsi qu’un bilan approfondi afin d’en rechercher les causes.

Comment soigner une cystite ?

Le premier réflexe à avoir si vous présentez les symptômes typiques d’une infection urinaire est de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant, sauf si vous avez une prescription d’antibiotiques d’avance pour cystites à répétition. Pensez également à boire abondamment et à uriner souvent en vidant bien votre vessie. Les rapports sexuels sont à éviter jusqu’à ce que l’infection soit guérie.

Le diagnostic

Pour confirmer l’infection urinaire, le protocole est simple : il suffit de faire un test à l’aide d’une bandelette urinaire. En cas de résultat positif, le médecin peut demander en complément un examen cytobactériologique des urines (ECBU) en laboratoire. Ce test permet d’identifier avec précision la bactérie responsable de l’infection. Il est souvent associé à un antibiogramme, processus qui évalue la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques. Le médecin s’appuie ensuite sur les résultats de l’antibiogramme pour prescrire le traitement le plus adapté. 

Les différents traitements de la cystite

Le choix du traitement dépend essentiellement de la nature de l’infection urinaire.
Ainsi, s’il s’agit d’une cystite simple sans risque de complications, seul le test par bandelette urinaire sera effectué pour rechercher les leucocytes (globules blancs) et les nitrites produits lors d’une infection urinaire. Si le test est positif, le médecin prescrit un traitement par antibiotiques en dose unique ou sur une courte période (trois à cinq jours au maximum). En première intention, c’est la fosfomycine qui est privilégiée. Les antibiotiques de la famille des fluoroquinolones (ciprofloxacine, loméfloxacine, norfloxacine, ofloxacine) ne sont utilisés qu’en seconde intention. Quel que soit le traitement prescrit, il est possible que les symptômes de la cystite persistent deux à trois jours avant de disparaître.

Chez la femme enceinte, un test par bandelette, un ECBU et un antibiogramme sont réalisés avant de prescrire tout traitement. Dans les huit à dix jours qui suivent l’arrêt des médicaments, un ECBU de contrôle est réalisé pour s’assurer que l’infection est bien guérie.

Si la cystite se manifeste chez une personne fragile à risque de complications, le test bandelette, l’ECBU et l’antibiogramme peuvent être accompagnés d’une échographie abdomino-pelvienne. Parfois, il est nécessaire de mettre en route le traitement immédiatement, sans attendre les résultats de l’antibiogramme. Le médecin privilégie alors un traitement dit probabiliste à base de fluoroquinolones. Ce traitement est ensuite adapté en tenant compte des résultats de l’antibiogramme. Un ECBU de contrôle est indiqué si les symptômes de l’infection urinaire persistent après trois jours d’antibiotiques ou s’il y a une récidive dans les deux semaines qui suivent l’arrêt du traitement.

Les adjuvants naturels au traitement médicamenteux de la cystite

L'homéopathie peut être un soin adjuvant au traitement de la cystite : la souche Pareira brava peut aider en cas de besoins constants d'uriner ou de difficultés à uriner.
La gemmothérapie avec le macérat de bourgeon de genévrier représente également une aide au traitement médicamenteux de la cystite, le genévrier étant un diurétique, il permet de favoriser l'élimination des germes en cause dans la cystite. 
Ces traitements ne sont à prendre qu'en accompagnement du traitement médical. Ils ne le remplacent en aucun cas. 

Cystites à répétition : que faire ?

La récidive de l’infection urinaire est un phénomène fréquent. On parle de cystites à répétition lorsqu’elles surviennent au minimum quatre fois sur une période de douze mois. Pour faire face à cette situation, le médecin traitant peut délivrer une prescription pour un lot de bandelettes urinaires à utiliser à domicile et un traitement antibiotique. Dans ce cas de figure, il doit expliquer le mode d’emploi des bandelettes et la méthode pour interpréter les résultats. Il doit également rappeler les bonnes pratiques relatives à la prise des antibiotiques et l’importance du suivi strict du traitement. Une consultation une à deux fois par an est recommandée pour réévaluer la situation et, si besoin, adapter la prise en charge. 

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Si la cause de la cystite se situe au niveau d’une anomalie anatomique, le médecin demandera des examens supplémentaires pour le confirmer : mesure du débit urinaire, échographie abdomino-pelvienne, uroscanner. En fonction des résultats, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

Causes et facteurs favorisants de la cystite

Ce sont surtout les femmes qui sont concernées par la cystite. Cette infection touche la vessie, le plus souvent de manière aiguë. La cystite chronique non infectieuse est moins courante et liée à des circonstances particulières : maladie inflammatoire de la vessie, prise de certains médicaments, effet secondaire d’un traitement par radiothérapie.

Une bactérie à l’origine de la cystite

Dans 90 % des cas d’infection urinaire, c’est la bactérie Escherichia coli qui est en cause. Les 10 % restants sont associés à d’autres bactéries ou micro-organismes. Escherichia coli est naturellement présente dans le tube digestif. Cependant, il arrive qu’elle pénètre dans l’urètre et atteigne ensuite la vessie, où elle trouve un environnement propice pour se multiplier et provoquer l’infection. Deux périodes dans la vie des femmes sont particulièrement favorables à ce phénomène et se distinguent par des pics de cystite : le début de la vie sexuelle et la ménopause.

Les facteurs de risque

Chez la femme, la longueur de l’urètre fait que les bactéries et micro-organismes atteignent plus facilement la vessie. Toutefois, il ne s’agit pas du seul et unique facteur à l’origine des cystites. En effet, d’autres éléments peuvent être impliqués :
  • les rapports sexuels, notamment avec utilisation de spermicide ;
  • le prolapsus génital et urinaire (descente d’organe), qui empêche de vider totalement la vessie ;
  • l’incontinence ;
  • la constipation ;
  • le déficit en œstrogènes après la ménopause ;
  • la grossesse, en raison de la compression de la vessie par l’utérus, favorisant la stase urinaire et une mauvaise évacuation des urines.
Chez l’homme, bien que la cystite soit rare, elle peut être provoquée par une maladie de la prostate.

Parfois, c’est une maladie qui provoque l’infection urinaire. Il peut s’agir d’une malformation de l’appareil urinaire ou d’une affection neurologique qui empêche une vidange complète de la vessie, comme la sclérose en plaques par exemple. Le diabète et un taux de sucre élevé dans les urines augmentent également les risques d’être touché par une cystite.

La prévention de la cystite

Afin d’éviter les cystites, il est important d’adopter quelques réflexes simples au quotidien. Dans un premier temps, veillez à boire au minimum 1,5 litre d’eau chaque jour. Le flux urinaire aide à réduire la charge bactérienne dans la vessie. Ensuite, ne vous retenez pas lorsque vous avez envie d’aller aux toilettes et faîtes en sorte de vider complètement votre vessie pour ne pas donner l’occasion aux bactéries de coloniser les voies urinaires. Essuyez-vous toujours de l’avant vers l’arrière pour éviter le transfert de germes présents dans les selles vers l’urètre.

L’hygiène intime est primordiale et participe largement à la prévention des infections urinaires. Évitez les produits de toilette parfumés, les bains moussants et les douches vaginales. Enfin, si vous constatez que les rapports sexuels sont particulièrement propices aux cystites dans votre cas, prenez l’habitude d’uriner après chaque rapport pour limiter les risques.

La phytothérapie est également recommandée pour prévenir la cystite, surtout si vous êtes sujette à des récidives.
La cranberry, aussi connue sous le nom de canneberge, est la plante la plus réputée pour le confort urinaire féminin. Vous pouvez en consommer sous forme de jus ou de compléments alimentaires sous différentes formes : gélules, comprimés, sachets ou encore gommes à mâcher, comme les gummies de Cranberry Arko Pharma. Si vous optez pour un complément alimentaire, assurez-vous que le produit choisi vous apporte 36 mg de proanthocyanidine par jour, dosage auquel la cranberry a montré son efficacité.
D’autres plantes peuvent vous aider à éviter les infections urinaires.
Le bourgeon de bruyère, la piloselle, le thé de Java, la queue de cerise, la reine des prés, le pissenlit ou encore l’hibiscus sont reconnues pour leurs propriétés drainantes et diurétiques.
Le thym apporte quant à lui une action antiseptique, très efficace pour combattre les bactéries.
Il vous est également possible de prendre un complément alimentaire associant ces plantes à des probiotiques ou des minéraux comme le zinc ou le sélénium, qui vont soutenir votre système immunitaire et l’aider à faire face aux infections, en particulier la cystite.

L’essentiel à retenir

La cystite est une affection très courante chez la femme, plus rare chez l’homme. Elle est liée à une infection de la vessie par la bactérie Escherichia coli. Les symptômes typiques d’une infection urinaire sont des brûlures, voire des douleurs, au moment de la miction, des envies pressantes d’uriner sans pour autant parvenir à vider totalement la vessie. Dans la plupart des cas, la cystite est sans gravité et n’entraîne pas de complications. Le traitement s’appuie essentiellement sur la prise d’antibiotiques visant à éradiquer la bactérie responsable. Face aux récidives de cystite, il est possible de se tourner vers la phytothérapie, notamment la cranberry, afin d’améliorer le confort urinaire. Chez les personnes fragiles, cette pathologie nécessite une consultation dans la journée, afin de limiter les complications. Et pour aller plus loin sur les troubles et les infections urinaires aussi bien chez l'homme que chez la femme, pensez à découvrir notre fiche dédiée Confort urinaire : identifier et traiter les troubles urinaires.

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