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La différence entre Sida et VIH

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 27/03/2024 à 10h03, publié le 10/03/2022 à 16h03
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
La différence entre Sida et VIH
Le sida est le nom communément donné à la maladie qui est considérée comme le fléau du 20ème siècle et pour lequel les scientifiques n'ont toujours pas trouvé de vaccin. Il faut cependant savoir que le mot sida est souvent mal employé. L’acronyme VIH est moins employé et pourtant, il demeure le terme plus précis lors de la découverte de la transmission de la maladie. Pharma GDD vous explique et vous informe sur la différence entre le sida et le VIH. Nous verrons ensemble à quoi correspondent l'un et l'autre, les différents stades de la maladie, comment vivre avec et les conséquences de cette maladie.

VIH vs sida

Le VIH et le sida sont deux choses différentes qui ont cependant un lien de cause à effet. Le VIH est le virus de l'immunodéficience humaine, une espèce de rétrovirus infectant l'humain et responsable du syndrome d'immunodéficience acquise qui correspond à un état d'affaiblissement du système immunitaire le rendant vulnérable à de multiples infections opportunistes.
Le sida est l'acronyme du syndrome d'immunodéficience acquise correspondant à l'ensemble des symptômes consécutifs à la destruction de cellules du système immunitaire par le virus de l'immunodéficience humaine, le VIH. Le sida est le dernier stade de l'infection au VIH lorsque l’immunodépression est sévère. Il conduit à la mort par le biais de maladies opportunistes auxquelles cette immunodépression donne lieu.

L'histoire de la découverte du VIH

On parle vraisemblablement de sida en 1981 lorsque de nombreux cas de pneumonie et de Sarcome de Kaposi sont recensés dans les villes de Los Angeles, de San Francisco et de New York. Deux maladies ont la particularité d'affecter les personnes immunodéprimées. La pneumonie est une infection des voies aériennes inférieures caractérisée par une atteinte inflammatoire, voire purulente du parenchyme pulmonaire. La maladie de Kaposi est une tumeur cutanée liée à l'infection par l'herpès virus humain. Le sarcome de Kaposi se traduit par des lésions couleur rouge violacée sur l'extrémité des membres puis gagne petit à petit le corps et le visage, mais aussi les muqueuses. Des recherches sont menées chez ces patients présentant un taux de lymphocytes T4 très bas, cellules jouant un rôle crucial dans le système immunitaire. La pandémie se serait développée à partir de la fin des années 1970 faisant de cette maladie un problème sanitaire mondial.

Mode de transmission du VIH

Le VIH se transmet par les fluides corporels : par voie sexuelle via les sécrétions vaginales et le sperme, par voie sanguine et durant la grossesse et par le biais de l'allaitement. La plupart des infections par le VIH viennent des rapports sexuels non protégés. La transmission sexuelle se fait par contact entre les sécrétions sexuelles, les muqueuses génitales, rectales et buccales. Les autres infections sexuellement transmissibles favorisent la transmission du VIH à cause des micro-ulcérations et l’inflammation qu’elles engendrent localement au niveau des muqueuses génitales davantage perméables aux virus. Parmi les IST, on retrouve la syphilis, la gonococcie, la chlamydiose (CT), l’herpès virus (HSV), la papillomatose et la trichomonase. Enfin, il faut savoir que la séropositivité au VIH ne protège pas d’une surinfection VIH via une nouvelle souche virale pouvant être plus virulente.

La transmission par voie sanguine est en majorité liée à l'usage de drogues injectables, au début de l’épidémie les personnes hémophiles (qui ont un problème de coagulation) et les transfusions. En plus du risque d'être infecté par une seringue souillée, la consommation de certaines drogues peut aussi avoir une action nocive sur le système immunitaire. La cocaïne, l'héroïne, le cannabis sont des corps toxiques étrangers provoquant une réponse immunitaire en fonction de la nature de la substance consommée. Par exemple le THC présenterait des effets immunosuppresseurs sur les macrophages, les lymphocytes T et les cellules NK (Natural Killer), capables de tuer des cellules tumorales et des cellules infectées. Les drogues entrainent la sécrétion des cytokines qui participent à l'orientation de la réponse immunitaire. L'ecstasy possède également des effets néfastes sur les cellules CD4+ du système immunitaire. L'infection par VIH peut aussi être transmise en cas de protocole d'hygiène négligé lors d'un piercing ou d'un tatouage.

La grossesse et l'allaitement sont également un mode de contamination. La transmission mère-enfant du virus peut survenir in utero dans les dernières semaines de grossesse et surtout au moment de l'accouchement avec le contact de la muqueuse vaginale et des saignements de la mère. L'allaitement présente aussi un risque supplémentaire de contamination du bébé.

VIH : que se passe-t-il dans l'organisme ?

Lorsque le VIH est transmis, il vient petit à petit désorganiser le système immunitaire en infectant les lymphocytes T CD4+ qui ont pour rôle de coordonner la réponse immunitaire. Ces cellules infectées ne peuvent plus fabriquer leurs propres molécules vitales pour l'organisme et voient l'intégrité de leur membrane détruite laissant place à la formation de cellules infectées. Celles-ci exposent des protéines virales qui, tel un leurre, vont être reconnues par les cellules immunitaires encore saines et venir s'y accoler pour les infecter à leur tour... C'est à partir de là que les cellules saines sont détruites et que le "baiser de la mort" se déclenche. Ce processus correspond à la destruction des cellules saines, ce que l'on appelle l'apoptose, une autodestruction en réponse au signal, la mort cellulaire. En l'absence de traitement, la quasi-totalité des patients infectés par le VIH contractent le sida, la phase ultime de la maladie.

Que veut dire le terme séropositivité ?

Être séropositif signifie que l'on possède des anticorps contre le VIH et que l’on est contaminé même si on n’est pas malade. De ce fait, on peut également transmettre le VIH. Souvent la primo-infection est silencieuse et l'infection par le VIH passe inaperçue jusqu'à ce que le sida apparaisse ou à la suite d’un test de séropositivité ou lors d'un don de sang. En effet, les symptômes de la primo-infection sont peu spécifiques. Ils sont susceptibles d'apparaître entre une et six semaines après la contamination sous forme d'état grippal ou d'angine avec une fièvre constante accompagnée de maux de tête, une éruption cutanée touchant essentiellement le tronc et le visage, des courbatures et une grande fatigue. Des ulcérations génitales et buccales peuvent aussi apparaître. Au cours de la deuxième semaine suivant la contamination, des ganglions lymphatiques peuvent être visibles au niveau des cervicales, des aisselles et de l'aine. Des manifestations digestives comme des diarrhées et des spasmes abdominaux peuvent également survenir. Faute de dépistage et de traitement curatif comme la trithérapie, de nombreux patients découvrent leur séropositivité au VIH au stade sida en présence d'une maladie opportuniste.

Comment peut-on dépister le VIH ?

Le diagnostic de l'infection par le VIH s'effectue par la sérologie, une analyse de sang pour détecter des anticorps VIH. Cependant, l'absence de séropositivité au VIH ne signifie pas qu'il n'y a pas eu une contamination. Peut-être est-ce le début de l'infection. La législation française exige deux tests suivant deux méthodes différentes pour garantir le résultat. Le laboratoire effectue le test Elisa, une technique immuno-enzymatique sur support solide. Ensuite le Western Blot met en évidence la présence ou non d'anticorps dirigés contre les protéines constitutives du virus et contre les protéines internes du virus. Les autotests pour dépister le VIH en seulement 10 minutes sont également une solution pour savoir si on est séropositif. Cette méthode consiste à prélever une goutte de sang via un autopiqueur pour ensuite déposer la goutte de sang dans la cassette prévue. En présence de résultat positif au VIH, un test PCR de l'ARN viral plasmatique pourra démontrer l'intensité de la charge virale et suivre son évolution ainsi que celui du système immunitaire. La phase asymptomatique où la charge virale est stable et basse, peut durer 1 an comme 16 ans. Le dépistage du VIH peut être fait 6 semaines après la prise de risque avec un test classique ELISA et dès 3 mois grâce au TROPD (test rapide d'orientation diagnostique) en laboratoire d'analyse médicale (sous prescription médicale), ou un autotest. Si le choix se tourne vers un autotest, un résultat positif devra être confirmé en laboratoire.

Quelles sont les maladies opportunistes conséquentes au sida ?

Le stade du sida laisse apparaître un large potentiel de maladies opportunistes comme :
  • les atteintes pulmonaires comme une pneumocystose, la tuberculose, une pneumopathie interstitielle lymphoïde, un lymphome non hodgkinien. Le lymphome non hodgkinien est un cancer du système lymphatique se traduisant par une prolifération anormale des lymphocytes B ou T. Il peut atteindre les ganglions et/ou n’importe quel organe : tube digestif, peau, testicules…
  • les atteintes digestives comme des diarrhées, la cryptosporidiose : une maladie intestinale grave.
  • les atteintes neurologiques comme la toxoplasmose cérébrale, la démence VIH, des méningites. La toxoplasmose cérébrale entraine des céphalées, une modification de l'état mental, des convulsions, un coma, de la fièvre, une perte sensorielle ou motrice, une paralysie des nerfs crâniens et des anomalies visuelles. La démence liée au VIH est une détérioration progressive de la fonction cognitive via l'infection cérébrale par le VIH. Cette forme de démence a tendance à toucher davantage les personnes jeunes.
  • les atteintes dermatologiques comme le sarcome de Kaposi ou la dermite séborrhéique
  • les atteintes oculaires comme la rétinite à cytomégalovirus (cmv) une infection qui attaque les cellules photoréceptrices de la rétine pouvant entrainer la cécité.
Il existe 4 classes cliniques du VIH.

Stade clinique 1 :
  • Patient asymptomatique
  • Adenopathiques persistantes généralisées.
Stade clinique 2 :
  • Perte de poids inférieure à 10% du poids corporel.
  • Dermites séborrhéiques, ulcérations buccales chroniques.
  • Zona au cours des 5 dernières années.
  • Infections récidivantes des voies respiratoires supérieures.
Stade clinique 3 :
  • Perte de poids supérieure à 10% du poids corporel
  • Diarrhée chronique et fièvre prolongée de plus d'un mois.
  • Muguet, une candidose buccale présentant des taches blanches.
  • Tuberculose pulmonaire dans l'année précédente. 
  • Leucoplasie chevelue buccale, une atteinte de la muqueuse indolore liée induite par le virus d'Epstein-Barr.
  • Pneumopathies
Stade clinique 4 :
  • Pneumocystose
  • Toxoplasmose cérébrale
  • Maladie de Kaposi
  • Lymphome
  • Mycobactériose atypique généralise. Cela correspond à une atteinte grave généralisée du système immunitaire laissant champ libre à la survenue de toute infection.
Une classification du CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) permet de hiérarchiser le stade de la maladie : Ces catégories sont irréversibles, c'est-à-dire qu'une fois que le patient a atteint l’une d’elle, il ne pourra retourner à un stade précédent.
  • La catégorie A correspond à la séropositivité aux anticorps du VIH en l'absence de symptômes.
  • La catégorie B comprend les stades cliniques indicatifs 2 et 3 et un déficit immunitaire.
  • La catégorie C est la définition du sida correspondant au stade clinique 4.

Quels sont les traitements contre le VIH ?

De nos jours, aucun traitement ne peut guérir du sida, mais la trithérapie antirétrovirale permet de contenir l'action du VIH afin de retarder le stade du sida. L'OMS recommande le traitement antirétroviral à vie pour toute personne infectée par le VIH. L'objectif est de maintenir une charge virale plasmatique limitée afin de réduire la morbidité du VIH et ainsi améliorer la qualité de vie. Malgré le traitement, il faudra surveiller l'éventualité des maladies opportunistes par dépistage immédiat des infections comme la tuberculose et la méningite à cryptocoque en vue de leur prévention. 

Quels sont les effets secondaires de la trithérapie ?

La trithérapie entraine une fatigue, des maux de tête, des troubles digestifs comme des nausées et des diarrhées, de la fièvre et des érythèmes cutanés à court terme. Après plusieurs mois de traitement, une lipodystrophie peut apparaître réduisant les graisses du visage et se localisant au niveau du ventre chez l'homme et les cuisses chez la femme. Une augmentation du cholestérol et des triglycérides et une mauvaise assimilation du sucre peuvent aussi apparaitre. Il sera conseillé d'effectuer une activité physique en fonction de la santé de chacun et adapter les traitements.

Traitement préventif PrEP Pré-Exposition

Le ténofovir est un agent rétroviral prescrit à titre préventif. Cette molécule est déjà prescrite aux personnes séropositives dans le cadre de la trithérapie. Elle est proposée aux personnes particulièrement exposées au virus comme les personnes séronégatives, c'est-à-dire dont le VIH n'est pas détecté, qui ont de multiples partenaires et qui ne se protègent pas. Il est également conseillé aux couples sérodiscordants, c'est-à-dire une personne séronégative et une personne séropositive sous traitement. Ce traitement préventif est autorisé en France et aux États-Unis pour la prévention du risque. Il est bien sûr conseillé de se protéger avec un préservatif. Depuis 2016, l'OMS recommande le Traitement Antirétroviral (TAR) pour les individus non infectés par le VIH exposés à un risque élevé de contamination comme les couples sérodiscordants, les consommateurs de drogues par injection, car cela demeure une solution pour limiter les risques de contamination sans usage de préservatif. Ce traitement demande un engagement sur la fidélité et la personne séropositive doit avoir une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois et ne jamais manquer de prise de médicament.

L’accessibilité aux traitements anti-rétroviraux dans le monde

La majorité des infections au VIH se font dans les pays sous-développés où la pauvreté et le manque d'information conduisent à des conduites à risque. Cependant, en juillet 2018 l'instance ONUSIDA affiliée aux Nations Unies a publié un rapport décrivant que 21,7 millions sur 36,9 millions de séropositifs dans le monde ont accès aux traitements, soit 3 sur 5. Il faut garder à l'esprit que les pays d'Afrique de l'Ouest, Subsaharienne et l'Asie du Sud-Est, des millions d'humains, adultes et enfants confondus n'ont pas accès aux traitements. L'Afrique subsaharienne comprend les deux tiers des personnes vivant avec le VIH.

La prévention contre le VIH

Les rapports sexuels étant le principal mode de transmission du VIH, il est fondamental d'utiliser un préservatif que cela soit pour un rapport sexuel avec pénétration vaginale, anale ou buccale. Les préservatifs masculins et les préservatifs féminins sont les seuls moyens de protéger du VIH. Il faudra éviter d'utiliser des lubrifiants à base corps gras comme la vaseline, de beurre, car ils fragilisent les préservatifs en latex, risquant la rupture. Préférez les lubrifiants (lien catégorie https://www.pharma-gdd.com/fr/lubrifiant-intime-html) à base d'eau.


Concernant la contamination par voie sanguine, la France a pris des mesures de réduction de risques sanitaires depuis 1987. Le pays a mis en vente libre des seringues et des trousses de prévention contenant le nécessaire pour une injection à moindre risque. Des salles de shoot également nommées salles de consommation à moindre risque (SCMR) permettent aux toxicomanes de s'injecter par voie intraveineuse la drogue dans des conditions sanitaires et d'hygiène en présence de personnel formé. Des seringues stériles y sont fournies pour éviter la réutilisation et la contamination.
L'éducation nationale, les associations comme SidaInfoService et les gouvernements ont mis en place diverses campagnes de sensibilisation pour contribuer à l'éducation, à la connaissance et à la prévention du VIH.

La COVID-19 et le VIH 

L'arrivée de la pandémie liée à la COVID-19 a engendré des conséquences négatives pour les personnes vivant avec le VIH. Sur le plan mondial, ces personnes infectées par le virus subissent des conséquences graves et des comorbidités plus importantes, car la plupart n'avaient pas accès aux vaccins COVID-19. Des études menées en Angleterre et en Afrique du Sud ont révélé que les personnes séropositives ont deux fois plus de risque de mourir de la COVID-19. Les fermetures engendrées par la COVID-19 ont perturbé le dépistage du VIH dans de nombreux pays, entrainant une chute brutale des diagnostics et des orientations vers des traitements antirétroviraux.

En conclusion 

La prévention, le dépistage et la protection via les préservatifs contribuent à faire reculer le fléau qu’est le VIH. Entre 1980 et 2020,76 millions d'humains ont contracté le VIH, 32 millions d'hommes, de femmes et d’enfants sont décédés des suites du sida. En 2018, 37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH sur la planète, ce qui est une avancée en termes de traitement. Cependant, 1 million de personnes meurent des suites du sida tous les ans. Chaque année, de nouvelles contaminations demeurent nombreuses avec 1,7 millions répertoriées en 2018. La pandémie de la COVID-19 a flouté les chiffres, faute de dépistages et de sondages.