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Diabète gestationnel : symptômes et causes

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 28/03/2024 à 12h03, publié le 23/09/2021 à 09h09
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Diabète gestationnel : symptômes et causes
La grossesse est une période magique qui peut laisser toutefois apparaître de nombreux troubles, comme les nausées, l’hypertension et le diabète gestationnel. Mais qu’est-ce que le diabète de grossesse ? Pharma GDD vous explique pourquoi ce problème peut apparaître, les facteurs de risques et les conséquences sur la future mère et le bébé. Nous verrons quel dépistage effectuer et les solutions pour réguler la glycémie et à défaut, le traitement pour stopper le diabète gestationnel.

Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?

Le diabète gestationnel que l'on appelle plus communément diabète de grossesse est un trouble de la tolérance au sucre avec une augmentation de la glycémie plus ou moins importante. Cette intolérance soudaine au sucre demeure transitoire, c'est-à-dire qu'elle se manifeste durant la grossesse et disparaît après l'accouchement. Environ 5% des femmes sont touchées par le diabète de grossesse. Une grossesse provoque de nombreuses modifications hormonales. Durant la gestation, il se produit deux périodes successives de régulation de la glycémie. Lors de la première moitié de la grossesse, le taux de sécrétion d'insuline et la sensibilité à cette hormone augmentent. Cette modification physiologique provoque des baisses de la glycémie, nommées hypoglycémies durant la nuit et au réveil. À partir de la seconde période de la grossesse, la tolérance au glucose diminue. Le placenta sécrète davantage d'hormones conduisant à la résistance de l'organisme face à l'insuline, c'est pour cela que le pancréas sécrète plus d'insuline. Il existe des cas où le pancréas ne produit pas suffisamment d'insuline pour maintenir une glycémie normale, c'est ce qu'il se passe lors du diabète gestationnel. Cela entraîne une hyperglycémie, puis un diabète gestationnel. La glycémie augmente dans un premier temps après les repas, ce que l'on appelle l'hyperglycémie postprandiale. Ensuite, elle croît à jeun. Le diabète gestationnel se développe entre la 24ème et la 28ème semaine de grossesse. Ces femmes n'ont jamais eu de problème de diabète auparavant ou n'ont jamais été diagnostiquées. Le glucose qui s'accumule dans la circulation sanguine de la mère traverse le placenta et entraîne des complications pour le bébé. 

Quels sont les facteurs de risques du diabète de grossesse ?

Le surpoids avant la grossesse est le facteur de risque le plus fréquent. Il se traduit par un indice de masse corporelle supérieur à 25 kg/m2. L'origine ethnique entre également en jeu. Les femmes originaires d'Afrique subsaharienne, d'Asie et du Maghreb présentent davantage de risques que les femmes européennes. L'augmentation de l'obésité, la sédentarité et le manque d'activité physique touchent cependant toutes les femmes et donc provoquent davantage de risque de diabète. Les antécédents familiaux directs, c'est-à-dire parents, frères et sœurs peuvent être annonciateurs d’un diabète de grossesse. À partir de 35 ans, le risque de développer un diabète gestationnel est plus grand, car le corps connaît plus ou moins un ralentissement en termes de production d’hormones en général. Une cholestase de grossesse peut entraîner un diabète gestationnel. Une précédente grossesse avec diabète gestationnel accentue les risques pour une autre grossesse tout comme un antécédent d'accouchement d'un bébé de plus de 4 kg né à terme. Le syndrome des ovaires polykystiques ou SOPK provoque des troubles métaboliques comme une adiposité excessive qui favorise la résistance à l'insuline et le développement d’un diabète.

Quels sont les symptômes d'un diabète gestationnel ?

Le diabète gestationnel peut être asymptomatique pour de nombreuses femmes. Pour d'autres, une sensation de soif intense, des maux de tête, une production d'urine augmentée, une fatigue inhabituelle ou encore des infections urinaires peuvent être les symptômes d'un diabète de grossesse. Concernant le fœtus, le symptôme pouvant être annonciateur de diabète se traduit par un poids supérieur à la normale.

Quels examens effectuer pour dépister le diabète de grossesse ?

En présence de facteurs de risques du diabète de grossesse, la recherche de sucre dans les urines est prescrite lors des consultations mensuelles de suivi de grossesse. Un dépistage du diabète gestationnel est demandé si le sucre est mis en évidence ou lorsque la femme présente certains facteurs de risque. Ce dépistage nommé « Hyperglycémie provoquée par voie orale » (HGPO) est réalisé dans un laboratoire de biologie. Il faut savoir que dès 35 ans, une femme enceinte se voit prescrire systématiquement le dépistage du diabète, car elle est considérée à risque. Une femme plus jeune qui est en surpoids et/ou qui a des antécédents familiaux aura également à effectuer cet examen. Le principe est d'administrer à la patiente par voie orale 75 g de sucre. Une première prise de sang est effectuée à jeun, puis 1 heure après avoir ingurgité la solution sucrée et 2 heures après.

 
Seuils des tests de charge orale en glucose (HGPO) de 75 g
Consommation Seuil
À jeun  0,92 g/l
1 heure après l’ingestion  1,80 g/l
2 heures après l’ingestion  1,53 g/l
 

Quelles peuvent être les conséquences ?

Les conséquences sur la future maman

La mère risque une hypertension artérielle gravidique et une pré-éclampsie, une pathologie durant la grossesse qui associe une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines. Elle résulte d'un dysfonctionnement du placenta.
Le diabète gestationnel augmente le risque de complication se traduisant par : 
  • un décollement du placenta
  • des troubles de la coagulation
  • une insuffisance rénale
  • un accouchement prématuré.

En cas de diabète gestationnel équilibré, l'accouchement se déroule normalement. Dans le cas contraire, si le fœtus risque des complications, l'accouchement est provoqué avant le terme, souvent par césarienne surtout si le poids du bébé est estimé à plus de 4,2 kg.
  • En cas d'obésité ou de surpoids, le risque de césarienne est plus important. 
  • Un risque élevé d'un diabète gestationnel lors d'une prochaine grossesse.

Les conséquences sur le futur bébé

Le bébé risque une macrosomie. Cela signifie qu'il encoure une prise de poids plus importante que la norme. Il est également sujet à l'hypoglycémie. Enfin, il présente un risque plus élevé d'être atteint de diabète de type 2 au cours de sa vie. L'accouchement peut être plus difficile au regard du poids de nouveau-né, entraînant l'utilisation des techniques instrumentales comme la ventouse et les forceps ou encore les spatules. Le diabète gestationnel peut provoquer après l'accouchement une détresse respiratoire par manque de maturation des poumons, une jaunisse ou encore un manque de calcium dans le sang. 

Quel suivi médical faut-il en cas de diabète gestationnel ?

L’autosurveillance quotidienne de la glycémie

Le diabète de grossesse doit impérativement être surveillé au quotidien. Le gynécologue qui suit la grossesse oriente la patiente vers un endocrinologue ou un diététicien pour établir un plan alimentaire et expliquer les gestes à effectuer pour contrôler sa glycémie. Il faudra que la patiente modifie son alimentation et établisse des plats pauvres en sucre tout en contrôlant sa glycémie à jeun et avant chaque repas. Le médecin prescrit un dispositif d'autosurveillance glycémique grâce à un lecteur de glycémie. Il suffit de se munir d'un stylo autopiqueur puis de poser la goutte de sang sur une bandelette et ainsi attendre que le lecteur transmette le dosage analysé. 

Régime alimentaire

Il est important que la femme présentant un diabète de grossesse puisse connaître les apports glucidiques de chaque aliment pour ensuite adopter de nouvelles habitudes alimentaires. Il ne faudra pas pour autant les éliminer totalement mais réussir à répartir cet apport de manière équilibrée en plusieurs prises dans la journée. Un livret ou un tableau des valeurs nutritionnelles pour connaître les aliments pour diabétiques type 2 peuvent aider à établir un plan alimentaire idéal pour rétablir un taux normal de la glycémie. Des sucrettes à base d'aspartame comme celles de la marque Canderel peuvent apporter une aide quant au goût sucré sans les effets néfastes du sucre.

L’activité physique pendant la grossesse

L'activité physique est bénéfique pour toute personne, diabète gestationnel ou pas. En effet, elle permet de réduire la prise de poids mais aussi d'améliorer le retour veineux et l'humeur générale et de réduire les douleurs dorsales. Concernant le diabète de grossesse, il est conseillé d'exercer une activité physique régulière pour favoriser la régulation de la glycémie. Pour cela, 30 minutes d'activités quotidienne 3 à 5 fois par semaine sera un rythme efficace. La natation, l'aquagym, la marche sont les activités les plus appropriées.

Le traitement par insuline

Le traitement par insuline n'est pas systématique. Il sera administré si la glycémie n'est pas revenue à la normale après 10 jours malgré une alimentation équilibrée et une activité physique. Le type et la dose d'insuline à injecter sont variables selon la patiente. 1 à 5 injections par jour sont nécessaires. Il est possible de demander conseil auprès d'une infirmière lors de la première injection pour ensuite utiliser un stylo autoinjecteur. L'injection se fait dans le gras du ventre pour l'insuline à action rapide et dans la cuisse pour l'insuline à action intermédiaire. Une rotation d'injection peut être établie en 4 zones au niveau du ventre à l'aide de seringues fines à insuline, en commençant par exemple en haut à droite puis à gauche, ensuite en bas à droite et à gauche. Concernant les jambes, il est possible de commencer par le haut de la cuisse gauche puis de la cuisse droite ensuite, du bas de la cuisse gauche et de droite. Cette organisation évite les hématomes et les douleurs. Sur une moyenne de 4 injections par jour, il faudra éviter les zones cutanées tendues, rouges, enflées, bleuâtres ou infectées mais également les grains de beauté et les cicatrices. Les aiguilles et les cartouches utilisées doivent impérativement être stockées dans des collecteurs d’aiguilles DASRI puis rapportées en pharmacie pour être détruites.

Prévention du diabète gestationnel

Les femmes qui ont des facteurs de risque élevés, héréditaires, en surpoids ou souffrant d’obésité peuvent demander un dépistage avant la conception afin de vérifier le dosage et ainsi prévenir la survenue du diabète gestationnel et adopter des mesures de prévention.

Que se passe-t-il après la naissance ? 

Pour le bébé 

Durant les premiers jours de sa vie, le nouveau-né est encore incapable de réguler son taux de sucre dans le sang, provoquant une hypoglycémie. C'est pour cela que des prélèvements d'une goutte de sang sur une bandelette sont effectués afin de contrôler sa glycémie. Ces anomalies peuvent être corrigées par une alimentation précoce et rapprochée. L'enfant est nourri le plus tôt possible après la naissance puis à intervalles rapprochées 2 à 3 heures maximum. Il présente davantage de risque de développer des complications métaboliques à long terme comme un diabète modéré durant l'adolescence et même à l'âge adulte. Il sera important que le médecin traitant effectue un suivi afin de détecter la survenue d'un surpoids en contrôlant la courbe de corpulence et d'encourager l'enfant à adopter de bonnes habitudes alimentaires et effectuer une activité physique régulière.

La maman

Après l'accouchement, la glycémie revient à la normale pour les femmes qui n'ont pas eu le traitement par insuline. Cependant, si la femme a le traitement, celui-ci sera stoppé et un contrôle régulier en postpartum sera effectué. Il sera nécessaire d'effectuer un dépistage du diabète par dosage de glycémie à jeun ou par HGPO entre la 6ème et la 8ème semaine après l'accouchement, puis 3 mois après, puis tous les 1 à 3 ans selon les facteurs de risque pendant au moins 25 ans. Il faudra bien sûr un suivi pour toute nouvelle grossesse. Il faut savoir que 50% femmes qui ont connu un diabète gestationnel souffriront d'un diabète de type 2 au cours de leur vie notamment en cas d'obésité ou de surpoids.  

Conclusion

Le diabète gestationnel est un trouble relativement courant qui, pris en charge et détecté relativement tôt, peut être traité ou du moins contrôlé. Dès les premiers symptômes lors d’une grossesse ou si des facteurs de risques sont connus, il sera conseillé de consulter un médecin pour vérifier le taux de glycémie, adopter de nouvelles habitudes alimentaires et avoir une activité physique régulière. 

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