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Contusions, bleus et bosses : comment réagir ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 20/11/2023 à 15h11, publié le 19/04/2017 à 14h04
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Contusions, bleus et bosses : comment réagir ?
Le "bleu" et la bosse sont des petites lésions de la vie courante. Inutile d'encombrer les urgences : elles sont la plupart du temps sans conséquences graves et disparaissent en quelques semaines sans laisser de traces. Lorsque l'ecchymose ou l'hématome survient, quelques gestes simples et l'utilisation de produits adaptés permettent de faciliter son traitement et de diminuer l'intensité des symptômes. Comment se forme le bleu ? Quelles sont ses causes ? Comment le soigner ? Dans quels cas doit-on consulter un médecin ? Y a-t-il des médicaments à éviter ? Pharma GDD fait le point sur ce sujet et répond à ces questions.

Contusion, ecchymose, hématome : quelles différences ? 

Lorsqu’on se cogne, il apparaît parfois ce que l’on nomme couramment un « bleu », que l’on ne sait pas très bien qualifier autrement. Contusion ? Ecchymose ? Hématome ? On utilise parfois à tort ces termes de façon interchangeable sans bien saisir la différence entre eux. Contusion, ecchymose ou hématome découlent souvent d’un choc et, dans tous les cas, la peau n’a pas été rompue, c’est ce qui les différencie de la plaie.

La contusion

Ce terme désigne la lésion provoquée dans les tissus vivants du corps par choc, pression ou écrasement, sans que la peau ait été ouverte. La contusion peut mener soit à une ecchymose, soit à un hématome.

L'ecchymose

C’est généralement ce que l’on qualifie de "bleu". Sous l’effet du choc ou de la pression exercée, les petits vaisseaux sanguins sont endommagés au niveau de la zone touchée et du sang en sort. Lorsque le sang ne se diffuse que dans la peau ou dans le tissu cellulaire sous la peau, il crée ce que l’on nomme l’ecchymose. La « tache » provoquée par l’hémorragie est nommée « purpura ecchymotique ».
Normalement, l’ecchymose disparaît d’elle-même après deux semaines. Entre le moment du choc qui l’a créée et le moment de sa disparition, l’ecchymose va changer de couleur. Entre un et deux jours après sa création, l’ecchymose est de couleur rouge fade. Elle prend ensuite une teinte bleue, noire ou violette. Elle passe ensuite brièvement au vert pâle, avant de devenir jaune-brune et de s’effacer. Ces variations de couleur sont provoquées par les efforts du corps pour éliminer le sang sorti des vaisseaux. Ainsi, lorsque l’hémoglobine est détruite par l’organisme, il y a formation de pigments (biliverdine et bilirubine) qui vont donner à la tache ses teintes vertes puis jaunes.
L’ecchymose blanchit lorsqu’on la soumet à une pression. Elle s’accompagne parfois d’un léger renflement. Elle n’est pas douloureuse, sauf quand on appuie directement dessus. Elle est sans gravité dans 95 % des cas. Elle est parfois impressionnante, comme dans le cas des yeux dits « au beurre noir ». Le choc au niveau de l’œil va occasionner la formation d’une ecchymose dont le sang, par gravité, va s’accumuler sous l’œil, donnant cette forme typique.
Les ecchymoses sont parfois générées sans choc, par le Syndrome des ecchymoses douloureuses, aussi appelé Syndrome de Gardner-Diamond. Il frappe les femmes expérimentant un fort stress émotionnel ou ayant des troubles psychiatriques. Il est caractérisé par des douleurs intenses au niveau des membres inférieurs, suivies quelques heures plus tard par l’apparition d’ecchymoses larges de plusieurs centimètres, extrêmement douloureuses lorsqu’on exerce une pression dessus.

Les ecchymoses ne doivent pas être confondues avec les pétéchies, qui sont des lésions de faible diamètre, nombreuses, apparaissant brutalement, en particulier sur la peau des jambes, non douloureuses et ne devenant pas blanches à la pression. Si elles sont également provoquées par du sang sortant d’un vaisseau sanguin endommagé, cette petite hémorragie n’est pas engendrée par un choc ou par une pression. Les causes des pétéchies sont multiples : maladie, réaction allergique, infection… Elles peuvent donc être un signe de troubles potentiellement graves.

L'hématome

Lorsque le sang s’étend plus en profondeur sous la peau, dans les tissus ou dans un organe, on ne parle plus d’ecchymose, mais d’hématome. Il s’accompagne de la formation d’un amas de sang qui « pousse » sous la peau. Parfois, la personne touchée est également fiévreuse.
Lorsque cet amas de sang se forme alors que l’os est situé à proximité, qu’il n’y a donc qu’une faible épaisseur de chair (zone du crâne, du cuir chevelu, du tibia, du coude…), sa saillie peut être particulièrement visible. C’est la bosse. Les « œufs de pigeon » sont parfois le nom populaire qui leur est donné. L’hématome est douloureux au toucher. Il connaît lui aussi des variations de couleurs (brun, puis vert et enfin jaune) et s’efface de lui-même comme l’ecchymose, mais le processus prendra plus de temps. L’hématome conduit parfois au développement d’une myosite ossifiante circonscrite, une ossification du muscle et des tissus mous suite à l’hématome. Celle-ci régresse et finit par disparaître en quelques mois.
L’hématome est plus sérieux que l’ecchymose. S’il exerce une trop forte pression au sein d’un groupe de muscle entouré d’une paroi faiblement extensible, il est susceptible de les endommager gravement, provoquant le Syndrome des loges (une loge désignant les muscles et la paroi les entourant). C’est une urgence médicale. Ce syndrome se reconnaît aux douleurs qu’il suscite, aux fourmillements, au durcissement de la musculature…
L’oreille en chou-fleur désigne la formation d’un hématome au niveau du pavillon de l’oreille, dit « hématome aigu de l’oreille ». S’il n’est pas traité, il va altérer le cartilage du pavillon, entraînant sa destruction et la formation de tissu fibreux donnant à l’oreille sa forme de chou-fleur. Ce traumatisme est courant dans les sports générant des chocs et des frottements violents au niveau des pavillons : rugby, boxe, lutte, grappling, pancrace et combat libre (Mixed Martial Arts)…

Que faire en cas de bleu ou de bosse ?

S’ils disparaissent spontanément dans la majeure partie des cas, quelques gestes et traitements contre les ecchymoses et les hématomes existent pour favoriser le bon déroulé du processus et permettre de limiter les symptômes.

Sur le coup

Lorsque l’ecchymose ou l’hématome survient, il faut pratiquer le protocole GREC. C’est l’acronyme de Glace, Repos, Elévation, Compression.
  • Le froid a la capacité de diminuer le diamètre des vaisseaux sanguins. Appliqué sur l’ecchymose ou l’hématome, le froid va donc réduire l’afflux sanguin. Il doit être appliqué de façon limitée. Il ne faut pas mettre directement de la glace sur la lésion, il y a risque de brûlure de la peau. Il est préférable d’appliquer des coussinets ou des poches refroidissantes prêts à l’emploi.
  • La personne touchée doit se reposer et éviter de continuer sur le coup la pratique ayant généré l’ecchymose ou l’hématome.
  • Si le trouble concerne un membre, pour réduire l’importance de l’épanchement de liquides, il est possible d’élever le membre touché.
  • La compression peut réduire l’importance du gonflement. Dans le cas des hématomes, elle doit être légère. Elle peut être réalisée à l’aide de bandes ou de vêtements spéciaux.

Il faut éviter de masser la zone concernée. Le sang sorti des vaisseaux entraînant une inflammation, la prise d’un AINS (anti-inflammatoire non-stéroïdien) peut aider à réduire la douleur et le gonflement.
L’aspirine fluidifiant le sang, elle doit être évitée lors d’une ecchymose ou d’un hématome.

L’intervention du médecin sera nécessaire pour deux types d’hématomes.
Celui survenant sous un ongle peut être particulièrement difficile à supporter en raison de la douleur qu’il provoque. C’est un hématome courant, notamment chez les artisans ou les bricoleurs, dont les ongles sont amenés à parfois subir le choc d’un outil mal manié. Il survient également lorsqu’on se coince l’extrémité des doigts dans une porte. Des chaussures trop serrées peuvent aussi en créer aux ongles des orteils. Pour traiter simplement ce type d’hématome, le soignant va déplier un trombone, le saisir à l’aide d’une pince, le chauffer au rouge, et perforer l’ongle avec. La perforation ne provoque pas de douleur. Une fois le (ou les) trou créé, le sang sort, réduisant la pression exercée par l’hématome, et donc la douleur. On peut presser l’ongle pour aider à faire jaillir le sang. L’ongle doit ensuite être désinfecté et recouvert d’un pansement.
Enfin, dans le cas de l’oreille en chou-fleur, le traitement traditionnel consiste à drainer ou curer le pavillon. Après élimination de l’hématome, il faudra porter une contention.

Les solutions en cas d’ecchymose ou d'hématome

Plusieurs produits d’origine naturelle sont traditionnellement utilisés en cas de bleu.

L’arnica

Les plantes les plus réputées sont celles du genre Arnica. L’utilisation de ces végétaux est très ancienne. L’arnica est réputée pour apaiser la douleur et réduire l’inflammation, ce qui en a fait la plante associée au traitement des chocs et des traumatismes légers. Aujourd’hui, l’arnica est disponible sous de multiples formes : crèmes, baumes, lotions, gels, sprays… Elle ne doit pas être utilisée sur une plaie ouverte.

Les autres solutions phytothérapeutiques

D’autres plantes peuvent fournir des armes efficaces en cas de bleu. Certaines font partie des aliments courants, d’autres sont disponibles sous forme de compléments. Ainsi, la bromelaïne et la quercétine, des substances contenues dans plusieurs fruits et légumes, auraient une activité anti-inflammatoire. La tige de l’ananas est riche en bromelaïne ; la quercétine se retrouve dans l’oignon rouge, les câpres et la livèche.
La vitamine K a un effet coagulant, propriété la rend utile en cas d’hématome ou d’ecchymose. Cette vitamine se trouve notamment dans le kale, les épinards, les brocolis et le chou de Bruxelles. Elle est parfois contre-indiquée aux personnes sous médicament anticoagulant.
Autre vitamine intéressante en cas de contusion : la vitamine C. Elle est nécessaire à la synthèse de collagène, une protéine fondamentale pour les vaisseaux et certains tissus du corps.
La consoude est une plante renommée pour soigner les ecchymoses : elle contient des substances anti-inflammatoires et cicatrisantes. Toxique lorsqu’elle est ingérée, elle ne s’utilise qu’en baume appliqué directement sur la peau.
Attention, le ginkgo, comme l’aspirine, est un fluidifiant. C’est donc un remède phytothérapeutique à éviter en cas d’ecchymoses ou d’hématomes.
Comme il peut être compliqué de rééquilibrer son alimentation de façon à bénéficier de tous ces éléments, la prise de compléments alimentaires les contenant peut s’avérer pertinent.

En homéopathie, la souche arnica est recommandée en cas de contusion. S’il y a formation d’une bosse, les souches à prendre sont Bellis perenis et Hamamelis. En cas d’engourdissement, il faudra se tourner vers les souches Ledum pallustre et Sulfuricum acidum.
En aromathérapie, l’huile essentielle de lavande vraie est réputée pour ses effets analgésiques. Elle s’applique directement sur la zone lésée, diluée dans une préparation huileuse pour la peau. Elle ne doit pas être utilisée lors des trois premiers mois de grossesse.
L’huile essentielle de gaulthérie est anti-inflammatoire et anti-douleur. Elle s’applique sur la peau, diluée dans une huile végétale. Elle ne doit pas être utilisée chez l’enfant âgé de moins de 7 ans, ainsi que chez la femme enceinte ou allaitante.
L’hélichryse fournit une excellente huile essentielle contre les bleus, grâce à son effet favorisant la coagulation. Elle s’applique directement sur la zone lésée, ou diluée dans une huile végétale. Elle ne doit pas être utilisée chez l’épileptique, l’enfant âgé de moins de 6 ans et la femme allaitante ou enceinte. Les personnes sous anti-coagulant doivent éviter de l’utiliser.
L’huile essentielle de camomille est apaisante et anti-inflammatoire. Elle s’applique sur la peau, diluée dans une huile végétale. Elle est déconseillée pendant le premier trimestre de la grossesse.
En raison des contre-indications des huiles et macérat, demandez conseil à votre pharmacien.

Le millepertuis est aussi très utilisé en cas d’ecchymoses ou d’hématomes. Son macérat huileux est anti-inflammatoire et cicatrisant. Il ne doit pas être utilisé par les femmes enceintes ou les enfants, et il est photosensibilisant.

Prévenir les bleus et les hématomes

Le mieux est d’éviter de se faire des bleus. Il passe par de simples mesures de protection. Certaines personnes sont particulièrement à risque. Enfin, certains médicaments provoquent ou favorisent l’apparition d’ecchymoses.

Se protéger

Lors d’une pratique susceptible de provoquer hématomes et ecchymoses, il faut porter des équipements de protection : genouillères, coudières, protèges-tibias, protège-oreilles…
Au quotidien, il est possible de préparer son environnement pour éviter de tomber : faire attention aux tapis retournés et à tout ce qui peut faire chuter, optimiser la disposition des meubles pour favoriser un trajet fluide...

Les personnes à risque

Ce sont majoritairement les femmes, les personnes âgées et les enfants, en raison de la minceur de leur peau. Chez ces derniers, le fait qu’ils explorent leur environnement et qu’ils ne sont pas aussi adroits et avisés que les adultes les expose à pratiquer des actions multipliant bleus et bosses.

Ecchymoses et médicaments

Les médicaments anticoagulants, la cortisone et les corticostéroïdes topiques fragilisent l’organisme face aux bleus. Ainsi, chez les personnes suivant des traitements reposant sur ces médicaments, les chocs provoqueront plus facilement des saignements et donc des bleus.

Quand faut-il consulter ?

La plupart du temps, la consultation du médecin est inutile. Néanmoins, elle est nécessaire dans certains cas. Il faut consulter rapidement si :
  • l’hématome est rouge, chaud et provoque des douleurs,
  • le gonflement ne diminue pas ou s’accroît,
  • la douleur est intense ou augmente, malgré la prise d’anti-douleurs,
  • l’hématome s’accompagne de doigts froids, bleus et anesthésiés,
  • le bleu s’étend,
  • le choc a touché la tête et provoque des troubles de la conscience,
  • le choc qui a créé l’ecchymose ou l’hématome a concerné la zone des yeux,
  • le choc a touché les testicules.
Le médecin, après examen, pourra demander une radiologie pour identifier une fracture, ou des examens sanguins.
Enfin, il convient de bien différencier ecchymoses et pétéchies, et de consulter dans le second cas.


Les bleus sont la plupart du temps bénins et disparaissent sans laisser de traces. Le protocole GREC et l’application de produits comme l’arnica permettent de réduire les signes de ces traumatismes. La meilleure démarche reste l’adoption de mesures de protection, surtout lors d’activité susceptibles de générer les ecchymoses et hématomes.

Vous pouvez également consulter notre fiche sur le traitement des oeufs de pigeon