Edulcorants : quels sont les impacts de ces additifs alimentaires sur le métabolisme ?
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 11/12/2025 à 15h12, publié le 11/12/2025 à 15h12
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Les édulcorants apportent un goût sucré sans les calories du saccharose, le sucre de table. Ils séduisent de nombreux consommateurs soucieux de leur santé et de leur poids. Mais entre édulcorants naturels et artificiels, bénéfices et controverses, difficile de s’y retrouver.
Dans son bilan de l’usage des édulcorants publié en 2024, l’Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail a observé une diminution significative du pourcentage de produits contenant des édulcorants intenses au fil des années. Dans 54 000 produits analysés par l’Anses, le pourcentage d’aspartame est passé en dix ans de 1,8 % à 0,4 %. Une bonne nouvelle.
D’autres études ont suggéré que la consommation d’aspartame augmentait la croissance de bactéries de la flore intestinale chez l’humain.
Les résultats d’une étude publiée en janvier 2025 dans Journal of the Science of Food and Agriculture ont montré une altération du microbiote due à la consommation d’édulcorants.
Une étude sur le sucralose, réalisée chez les humains n’a observé aucun changement dans le microbiote alors que deux autres études ont constaté des modifications.
À ce jour, un consensus d’experts a conclu que les données actuelles ne fournissent pas de preuves suffisantes pour affirmer que les édulcorants affectent la santé intestinale aux doses recommandées pour une utilisation humaine.
Des recherches plus approfondies sur les effets potentiels d'une exposition à long terme chez l'homme sont en cours.
Toutefois, chez les patients souffrant de phénylcétonurie (une maladie métabolique d’origine génétique), l’aspartame ne doit pas être consommé car ces personnes doivent observer un régime strict faible en phénylalanine (un acide aminé produit de dégradation de l’aspartame).
Quelques rares cas de dermatite atopique (allergie de la peau) ont été signalés chez des personnes consommant des aliments contenant de l’aspartame. La dégradation de cet édulcorant par l’organisme produit du formaldéhyde qui est une substance allergène. Des allergies au soleil ont été également signalées avec la saccharine et les cyclamates.
En revanche, l’Anses conclut qu’aucune donnée solide ne permet d’affirmer que la substitution du sucre par l’aspartame ou d’autres édulcorants intenses ait un réel bénéfice sur le contrôle du poids ou du diabète.
L’OMS fixe la limite journalière à 40 mg d’aspartame par kilogramme de poids corporel. Face aux incertitudes concernant l’aspartame, la Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka, ont lancé le 4 février 2025, une pétition visant à interdire son utilisation en Europe.
Il est principalement excrété inchangé par l’organisme, sans accumulation donc ni effets toxiques observés. Il n’est en effet pas reconnu par les enzymes digestives, donc peu métabolisé et ne s’accumule pas dans les graisses, car rapidement éliminé après ingestion par les urines et les selles.
Des polémiques subsistent autour de potentiels effets cancérogènes, immunitaires et d’une action sur le microbiote. Mais les effets chez l’homme à doses usuelles restent non démontrés.
L’EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments maintient sa position quant à la sécurité du sucralose dans des conditions normales de consommation alimentaire.
Le consensus scientifique actuel reste que le sucralose, consommé dans les limites recommandées, ne présente pas de risque avéré.
Il semble préférable de limiter sa consommation d’édulcorants dans une démarche d’amélioration de ses habitudes alimentaires. Diminuer son goût pour les aliments et boissons sucrées est une étape importante pour prévenir l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les cancers.
Qu’est-ce qu’un édulcorant ?
Les édulcorants sont des substances au pouvoir sucrant intense, souvent plusieurs dizaines à plusieurs centaines de fois supérieures à celui du sucre de table, le saccharose. Ils permettent d’obtenir une saveur sucrée avec très peu de calories et ont un impact très limité sur la glycémie (taux de glucose dans le sang).Quelles sont les grandes familles d’édulcorants ?
Il existe deux grandes familles :Les édulcorants naturels
Parmi les édulcorants naturels : stévia (glycosides de stéviol), xylitol, érythritol, sorbitol, maltitol, thaumatin, extraits de plantes ou de fruits, produits par fermentation naturelle… Font également partie des édulcorants naturels, miel, sirop d’érable, sirop d’agave, sucre de coco….Les édulcorants de synthèse
Ils sont obtenus par transformation chimique. Parmi les plus courants : aspartame, acésulfame-K, sucralose, saccharine, cyclamate ou néotame.Comment s’utilisent ces édulcorants ?
Certains édulcorants sont ajoutés directement pour sucrer un café ou un yaourt…D’autres sont incorporés par les industriels lors de la fabrication, afin de réduire la teneur en sucres ajoutés tout en conservant la saveur sucrée recherchée. Ces édulcorants utilisés comme additifs alimentaires entrent dans la composition de boissons non alcoolisées, desserts, produits laitiers, confiseries, chewing-gums…et dans nombreux aliments destinés au contrôle du poids.Dans son bilan de l’usage des édulcorants publié en 2024, l’Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail a observé une diminution significative du pourcentage de produits contenant des édulcorants intenses au fil des années. Dans 54 000 produits analysés par l’Anses, le pourcentage d’aspartame est passé en dix ans de 1,8 % à 0,4 %. Une bonne nouvelle.
Quels sont les bienfaits et dangers des édulcorants ?
- Les édulcorants peuvent être utiles pour diminuer la consommation de sucres ajoutés, notamment chez les personnes cherchant à mieux gérer leur équilibre alimentaire ou ayant des pulsions alimentaires. En remplaçant le sucre par une quantité minime d’édulcorant, on limite l’apport calorique tout en préservant le goût sucré.
- Les édulcorants peuvent aider à limiter les excès de sucre, à condition de les utiliser de façon raisonnée dans une démarche d’équilibre alimentaire. L’objectif à long terme est de rééduquer le goût sucré pour retrouver la saveur naturelle des aliments.
- Les édulcorants ont pour inconvénient de maintenir l’habitude de consommer des aliments sucrés, au-delà des quantités recommandées. Plutôt que d’y avoir recours pour éviter de prendre du poids, il est préférable d’apprendre petit à petit à manger moins sucré.
Les édulcorants ont-ils un effet sur le microbiote intestinal ?
Les études se succèdent et se contredisent. Certaines études ont montré que l’acésulfame K modifiait le microbiote des souris mais chez l’humain, les modifications de la flore intestinale ne sont pas significatives.D’autres études ont suggéré que la consommation d’aspartame augmentait la croissance de bactéries de la flore intestinale chez l’humain.
Les résultats d’une étude publiée en janvier 2025 dans Journal of the Science of Food and Agriculture ont montré une altération du microbiote due à la consommation d’édulcorants.
Une étude sur le sucralose, réalisée chez les humains n’a observé aucun changement dans le microbiote alors que deux autres études ont constaté des modifications.
À ce jour, un consensus d’experts a conclu que les données actuelles ne fournissent pas de preuves suffisantes pour affirmer que les édulcorants affectent la santé intestinale aux doses recommandées pour une utilisation humaine.
Des recherches plus approfondies sur les effets potentiels d'une exposition à long terme chez l'homme sont en cours.
Que disent les études sur l'aspartam et le sucralose ?
L’aspartame
Après plusieurs études contradictoires, l’Anses a conclu que l’aspartame n’entraine pas de dommage pour le cerveau et le système nerveux et qu’il n’affecte pas le comportement ou le fonctionnement cognitif des enfants et adultes.Toutefois, chez les patients souffrant de phénylcétonurie (une maladie métabolique d’origine génétique), l’aspartame ne doit pas être consommé car ces personnes doivent observer un régime strict faible en phénylalanine (un acide aminé produit de dégradation de l’aspartame).
Quelques rares cas de dermatite atopique (allergie de la peau) ont été signalés chez des personnes consommant des aliments contenant de l’aspartame. La dégradation de cet édulcorant par l’organisme produit du formaldéhyde qui est une substance allergène. Des allergies au soleil ont été également signalées avec la saccharine et les cyclamates.
En revanche, l’Anses conclut qu’aucune donnée solide ne permet d’affirmer que la substitution du sucre par l’aspartame ou d’autres édulcorants intenses ait un réel bénéfice sur le contrôle du poids ou du diabète.
L’OMS fixe la limite journalière à 40 mg d’aspartame par kilogramme de poids corporel. Face aux incertitudes concernant l’aspartame, la Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka, ont lancé le 4 février 2025, une pétition visant à interdire son utilisation en Europe.
Le sucralose
Le sucralose est un édulcorant intense dont le pouvoir sucrant est environ 600 fois supérieur à celui du saccharose. Bien que 1g de sucralose contienne près de 3 kcal, son usage en très faible quantité (mg) rend son apport calorique négligeable.Il est principalement excrété inchangé par l’organisme, sans accumulation donc ni effets toxiques observés. Il n’est en effet pas reconnu par les enzymes digestives, donc peu métabolisé et ne s’accumule pas dans les graisses, car rapidement éliminé après ingestion par les urines et les selles.
Des polémiques subsistent autour de potentiels effets cancérogènes, immunitaires et d’une action sur le microbiote. Mais les effets chez l’homme à doses usuelles restent non démontrés.
L’EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments maintient sa position quant à la sécurité du sucralose dans des conditions normales de consommation alimentaire.
Le consensus scientifique actuel reste que le sucralose, consommé dans les limites recommandées, ne présente pas de risque avéré.
Comment consommer les édulcorants de manière responsable ?
Il est conseillé :- de privilégier la modération et la variété
- de tenir compte de sa propre tolérance et de son microbiote. Certaines personnes peuvent ressentir un inconfort avec certaines molécules.
- de privilégier des produits de qualité. Les produits light ou « sans sucre » peuvent contenir de nombreux additifs ou matières grasses ajoutées.
Il semble préférable de limiter sa consommation d’édulcorants dans une démarche d’amélioration de ses habitudes alimentaires. Diminuer son goût pour les aliments et boissons sucrées est une étape importante pour prévenir l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les cancers.
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