Cancer du rein : l’espoir d’un vaccin « sur-mesure » pour limiter les récidives
- Par Alix de Colnet, mis à jour le 30/05/2025 à 12h05, publié le 13/03/2025 à 14h03
 
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                        Des chercheurs de l’Université de Yale, aux Etats-Unis, ont mis au point une thérapie révolutionnaire sous la forme d’un vaccin personnalisé capable d’aider le système immunitaire à lutter efficacement contre les récidives du cancer du rein. Une découverte majeure !
Dans la majorité des cas, ces cancers sont dépistés de manière fortuite à l’occasion d’une échographie pratiquée pour des troubles digestifs, coliques néphrétiques.…
Les facteurs de risque d’un cancer des reins peuvent être le tabac, le surpoids et l’obésité, ou le fait d’être traité par dialyse depuis plus de trois ans. On estime qu’entre 2 et 4 % des cas sont d’origine héréditaire.
En France, le cancer du rein touche environ 15 000 personnes par an. Près de 70 % des cas se manifestent chez les hommes âgés en moyenne de 65 ans.
Les reins ont également une fonction hormonale. Ils sécrètent l'érythropoïétine, une substance qui stimule la production des globules rouges par la moelle osseuse.
Il est possible de vivre normalement avec un seul rein ce qui permet en cas de cancer, de retirer le rein atteint sans avoir à en greffer un nouveau.
S’ensuit un bilan d’extension où les équipes médicales procèdent à une biopsie pour confirmer le diagnostic et qualifier la tumeur :
Le cancer du rein à cellules claires est particulièrement redoutable car il résiste souvent aux traitements conventionnels et présente un taux élevé de récidive après la chirurgie. La possibilité de métastases « dormantes » implique un suivi médical régulier pendant au moins cinq ans.
Actuellement, les patients opérés sont souvent placés sous traitements adjuvants à base d’immunothérapie ou de thérapies ciblées, mais ces traitements ne fonctionnent pas pour tout le monde et peuvent provoquer des effets secondaires lourds.
Neuf patients à haut risque de récidive ont reçu un vaccin personnalisé contre les néoantigènes (mutations spécifiques aux cellules cancéreuses du patient) après une ablation. Tous ont développé une réponse immunitaire et n’ont pas récidivé après un suivi de 3 ans.
La particularité de ce vaccin, appelé NeoVax, est son approche personnalisée, quasiment du « sur-mesure » pour chaque patient.
Administré sous forme d’injections, en plusieurs doses, le vaccin déclenche une réaction immunitaire ciblée, permettant au système immunitaire d’agir contre une éventuelle récidive.
Les résultats préliminaires de cet essai clinique de phase I sont encourageants. Les neuf patients atteints d’un cancer du rein avancé (stades III et IV) n’ont montré aucun signe de récidive après plus de trois ans de suivi. De plus, les effets secondaires enregistrés sont limités. Il s'agit essentiellement de réactions locales au site d'injection et de symptômes grippaux.
Cette avancée majeure pourrait transformer la prise en charge des patients qui présentent un haut risque de rechute après une intervention chirurgicale.
Pour confirmer l'efficacité de ce vaccin à plus grande échelle, des essais cliniques de phase II et III sont nécessaires.
Les chercheurs espèrent également tester cette approche sur d’autres types de cancers qui possèdent des néoantigènes exploitables, comme le mélanome ou le cancer du poumon.
Retrouvez également notre fiche conseil sur les sarcomes.
Source : Personalized Therapeutic Vaccine ‘Steers’ the Immune System to Fight Kidney Cancer,Yale school of medicine, février 2025
        
        Qu’est-ce que le cancer du rein ?
Le cancer du rein est caractérisé par le développement de tumeurs malignes qui grossissent souvent lentement et provoquent des symptômes lorsque la tumeur est volumineuse, ce qui rend son diagnostic plutôt tardif.Dans la majorité des cas, ces cancers sont dépistés de manière fortuite à l’occasion d’une échographie pratiquée pour des troubles digestifs, coliques néphrétiques.…
Les facteurs de risque d’un cancer des reins peuvent être le tabac, le surpoids et l’obésité, ou le fait d’être traité par dialyse depuis plus de trois ans. On estime qu’entre 2 et 4 % des cas sont d’origine héréditaire.
En France, le cancer du rein touche environ 15 000 personnes par an. Près de 70 % des cas se manifestent chez les hommes âgés en moyenne de 65 ans.
Quel est le rôle des reins ?
Les reins sont deux organes chargés de réguler la pression artérielle et de filtrer le sang en éliminant les sels minéraux en excès et les déchets produits par le métabolisme.Les reins ont également une fonction hormonale. Ils sécrètent l'érythropoïétine, une substance qui stimule la production des globules rouges par la moelle osseuse.
Il est possible de vivre normalement avec un seul rein ce qui permet en cas de cancer, de retirer le rein atteint sans avoir à en greffer un nouveau.
Quels sont les symptômes du cancer du rein ?
Les symptômes du cancer du rein peuvent aller de douleurs lombaires à des traces de sang dans les urines. Mais souvent, la découverte du cancer est fortuite.S’ensuit un bilan d’extension où les équipes médicales procèdent à une biopsie pour confirmer le diagnostic et qualifier la tumeur :
- cancer localisé, la tumeur est dans le rein et ne touche rien d’autre
 - cancer localement avancé, la tumeur s’est répandue autour
 - cancer métastatique, des traces de la tumeur sont retrouvées dans tout le corps.
 
Quels sont les différents types de cancer du rein ?
- Le carcinome à cellules claires est le type le plus fréquent. Il touche surtout les hommes entre 50 et 70 ans. Il représente entre 75 et 85 % des cancers du rein.
 - Le carcinome papillaire, fréquemment diagnostiqué chez des patients ayant une insuffisance rénale. Les formes de haut grade peuvent être d’origine génétique.
 - Le carcinome chromophobe est de meilleur pronostic, mais il est souvent de grande taille
 
Quels sont les traitements actuels du cancer du rein ?
Le traitement principal du cancer du rein est la chirurgie quand la localisation de la tumeur le permet et que l'autre rein est en bonne santé. Il est possible de n’enlever qu’une partie de l’organe. On parle d’énucléation de la tumeur ou néphrectomie partielle. Depuis quelques années, les équipes médicales de l’Institut Curie donnent une large préférence à cette chirurgie qui permet de préserver la fonction rénale. Il existe aussi des voix thérapeutiques alternatives avec usage d’ultrasons ou de cryothérapie.Le cancer du rein à cellules claires est particulièrement redoutable car il résiste souvent aux traitements conventionnels et présente un taux élevé de récidive après la chirurgie. La possibilité de métastases « dormantes » implique un suivi médical régulier pendant au moins cinq ans.
Actuellement, les patients opérés sont souvent placés sous traitements adjuvants à base d’immunothérapie ou de thérapies ciblées, mais ces traitements ne fonctionnent pas pour tout le monde et peuvent provoquer des effets secondaires lourds.
Quid de ce nouveau vaccin personnalisé ?
Des chercheurs de l’Université de Yale aux Etats-Unis sont parvenus à mettre au point un vaccin qui limite ce risque de récidive. Ce vaccin personnalisé est capable d’aider le système immunitaire à lutter efficacement contre le carcinome rénal à cellules claires, l’un des cancers du rein les plus agressifs.Neuf patients à haut risque de récidive ont reçu un vaccin personnalisé contre les néoantigènes (mutations spécifiques aux cellules cancéreuses du patient) après une ablation. Tous ont développé une réponse immunitaire et n’ont pas récidivé après un suivi de 3 ans.
La particularité de ce vaccin, appelé NeoVax, est son approche personnalisée, quasiment du « sur-mesure » pour chaque patient.
Quelles sont les étapes de ce vaccin ?
Après l’ablation chirurgicale de la tumeur, les chercheurs analysent son profil génétique pour identifier des néoantigènes. Puis, à partir de ces néoantigènes, un vaccin est conçu pour « entraîner » les cellules immunitaires à reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses similaires si elles réapparaissent.Administré sous forme d’injections, en plusieurs doses, le vaccin déclenche une réaction immunitaire ciblée, permettant au système immunitaire d’agir contre une éventuelle récidive.
Les résultats préliminaires de cet essai clinique de phase I sont encourageants. Les neuf patients atteints d’un cancer du rein avancé (stades III et IV) n’ont montré aucun signe de récidive après plus de trois ans de suivi. De plus, les effets secondaires enregistrés sont limités. Il s'agit essentiellement de réactions locales au site d'injection et de symptômes grippaux.
Cette avancée majeure pourrait transformer la prise en charge des patients qui présentent un haut risque de rechute après une intervention chirurgicale.
Pour confirmer l'efficacité de ce vaccin à plus grande échelle, des essais cliniques de phase II et III sont nécessaires.
Les chercheurs espèrent également tester cette approche sur d’autres types de cancers qui possèdent des néoantigènes exploitables, comme le mélanome ou le cancer du poumon.
À retenir
Le vaccin « personnalisé » contre le cancer du rein n’est pas administré pour prévenir une maladie, comme un vaccin classique mais pour aider le système immunitaire à reconnaître et éliminer les cellules cancéreuses restantes après une chirurgie. C’est une avancée majeure pour le traitement des cancers du rein qui présentent une fort taux de récidive.Retrouvez également notre fiche conseil sur les sarcomes.
Source : Personalized Therapeutic Vaccine ‘Steers’ the Immune System to Fight Kidney Cancer,Yale school of medicine, février 2025
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