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Quel quotidien après un AVC ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/12/2023 à 10h12, publié le 01/08/2019 à 07h08
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Quel quotidien après un AVC ?
150 000 personnes sont atteintes par un accident vasculaire cérébral (AVC) chaque année en France, dont plus de 110 000 sont hospitalisées. Qu’il s’agisse d’un AVC ischémique, dû à l’obstruction d’une artère par un caillot, ou d’un AVC hémorragique consécutif à la rupture d’un vaisseau, les lésions au cerveau peuvent être importantes, surtout en l’absence de prise en charge et de traitement rapide. Après un tel problème de santé, il est souvent nécessaire de suivre une longue rééducation, que ce soit en termes de motricité ou de langage. Les médecins préconisent également la correction des facteurs de risque cardiovasculaire. L’objectif est de prévenir la survenue d’un nouvel AVC, de limiter le handicap et la dépendance. Pharma GDD vous explique les mesures à mettre en place au quotidien après un accident vasculaire cérébral pour reprendre peu à peu ses activités et préserver sa santé.
 

La rééducation après un AVC

La rééducation doit être débutée le plus tôt possible, dès que l’état de santé de la victime le permet. Elle est initiée à l’hôpital et se poursuit ensuite à domicile ou en centre spécialisé, selon la situation de chaque patient. Le niveau de récupération dépend de la partie du cerveau touchée par l’AVC, de l’importance des dommages et de l’état général de la personne. On peut ainsi observer des patients qui se remettent complètement de leur AVC et d’autres qui conservent un handicap plus ou moins marqué, engendrant parfois une perte d’autonomie. La phase de rééducation est longue et nécessite les encouragements et le soutien de la famille et des proches.
 

Quels sont les objectifs de la rééducation ?

Le but premier de la rééducation après un AVC est d’éviter l’apparition de complications. Si le corps du patient n’est pas mobilisé rapidement après l’accident, un enraidissement progressif des membres paralysés peut se produire. Chez certaines personnes, une sorte de tic verbal, avec répétition automatique des mots, est également possible. Ces complications ont pour conséquence d’aggraver le handicap, mais il est possible de les éviter grâce à une rééducation précoce.
 
Le second objectif de la rééducation est de parvenir à une récupération maximale des différentes fonctions, comme la marche, l’usage des mains ou le langage. Tout est mis en œuvre pour que les victimes d’AVC retrouvent un maximum d’autonomie.
 
Enfin, la rééducation vise également à apprendre à la personne qui a été touchée par l’AVC à utiliser au mieux les fonctions qui ont été préservées. Des spécialistes, notamment des ergothérapeutes, interviennent, apportent leurs conseils et, si besoin, des aides techniques, afin que la personne puisse se réapproprier les situations de la vie quotidienne : toilette, habillage, préparation des repas, conduite de la voiture, etc.
 

Rééducation motrice après un AVC

À la suite d’un accident vasculaire cérébral, la marche est travaillée tous les jours. Cette étape de la rééducation commence par un travail de reverticalisation progressive puis par un réapprentissage de la marche en elle-même. La régularité de l’entraînement est essentielle pour pouvoir retrouver cette fonction. La rééducation motrice après un AVC s’effectue avec un appui ou des aides techniques : canne tripode, canne anglaise, harnais suspendu, tapis roulant, orthèses ou encore chaussures orthopédiques.
 
La rééducation des mains s’appuie sur des exercices qui sont répétés jusqu’à ce que le mouvement soit acquis. Le but est de rétablir la commande volontaire des mouvements des mains par le cerveau. Pour y parvenir, plusieurs outils sont utilisés comme des balles de rééducation ou des armatures souples permettant de mobiliser les différents muscles des mains.

L’orthophonie

L’orthophonie est indispensable pour la communication après un AVC. Il s’agit d’un processus long et intensif, nécessitant plusieurs séances par semaine. L’objectif de l’orthophoniste est de redonner au patient la possibilité de communiquer par la parole, l’écriture ou d’autres intermédiaires tels que les gestes ou les attitudes.
 

Réduire les facteurs de risque cardiovasculaire

Après un AVC, il est essentiel de corriger et de contrôler les facteurs de risque cardiovasculaire pour éviter un nouvel accident vasculaire cérébral ou l’apparition d’une autre maladie cardiovasculaire. Tout commence par l’hygiène de vie. Ainsi, pour les fumeurs, l’arrêt du tabac est fortement recommandé. N’hésitez pas à consulter un tabacologue afin d’obtenir de l’aide et des renseignements sur les produits de sevrage tabagique. La consommation d’alcool doit également être limitée au maximum à dix verres d’alcool standard par semaine, sans dépasser deux verres standard par jour. Une journée sans alcool dans la semaine est également recommandée. Si cela est possible, adoptez une activité physique adaptée à vos capacités et pratiquez-la à raison de trente minutes chaque jour. Rester actif vous aidera en outre à lutter contre le surpoids et l’obésité, qui augmentent les risques cardiovasculaires.
 
L’hypertension artérielle constituant le principal facteur de risque cardiovasculaire, il est important de la surveiller régulièrement. Pour cela, vous pouvez utiliser un tensiomètre électronique. En cas d’hypertension, le médecin conseillera dans un premier temps de réduire la consommation de sel (qui augmente la pression sanguine) et prescrira éventuellement un traitement médicamenteux à base de diurétiques, de bêtabloquants ou d’inhibiteurs calciques.
 
Le taux de cholestérol doit lui aussi être surveillé. Si votre taux est élevé, il vous faudra modifier votre régime alimentaire. Dans certains cas, des médicaments (statines) seront nécessaires pour réduire le taux de cholestérol dans le sang.
 
En parallèle de ces mesures hygiéno-diététiques, un bilan complémentaire est réalisé afin de rechercher une éventuelle anomalie responsable de l’AVC, comme une plaque d’athérome, une malformation d’une artère ou un anévrisme. Pour éviter un nouvel accident vasculaire cérébral, l’anomalie est traitée par voie chirurgicale :
  • ablation d’une plaque d’athérome responsable d’un AVC ischémique ;
  • correction d’une malformation artérioveineuse à l’origine d’un AVC hémorragique ;
  • fermeture d’une ouverture anormale dans la paroi située entre les deux oreillettes du cœur.

Si les caillots de sang sont provoqués par une fibrillation auriculaire (battements de cœur rapides et irréguliers), le médecin prescrira un traitement anticoagulant pour éviter la formation de ces caillots.
 

Arrêt de travail et suivi médical après un AVC

Les personnes qui sont touchées par un accident vasculaire cérébral bénéficient d’un arrêt de travail qui peut être prolongé jusqu’à la fin de la rééducation. L’AVC peut également être reconnu comme une affection de longue durée (ALD). À partir du moment où une reprise du travail est envisagée, le médecin traitant peut orienter le patient vers la médecine du travail, qui réalisera une consultation de pré-reprise. Le but de cette visite est d’évaluer l’aptitude à occuper le poste de travail et de proposer, si besoin, des ajustements. Il est envisageable de reprendre le travail à temps partiel pour motif thérapeutique, en accord avec l’employeur et le médecin conseil de l’Assurance maladie.
 

Le suivi médical

Après la phase aiguë de l’accident vasculaire cérébral, un suivi médical à vie est indispensable. Il est assuré par le médecin traitant, qui travaille en étroite collaboration avec d’autres professionnels de santé : neurologue, médecin de réadaptation physique, kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute… Le patient doit veiller à respecter le rythme des consultations ainsi que la posologie du traitement médicamenteux qui lui a été prescrit. Suivre assidument les séances de rééducation fait aussi partie intégrante du suivi médical. Au cours des différentes consultations, n’hésitez pas à poser toutes vos questions. Respectez les recommandations qui vous sont faites, notamment en ce qui concerne l’hygiène de vie, la suppression des facteurs de risque cardiovasculaire, l’adaptation de votre lieu de vie et de votre poste de travail lorsque vous reprenez votre activité. N’oubliez pas de signaler à votre médecin tout effet indésirable du traitement ou tout symptôme inhabituel.
 

Prise d’anticoagulants : quelques recommandations

Les anticoagulants sont prescrits après un AVC ischémique. Ils ont pour but d’éviter la formation de caillots sanguins et participent à la prévention d’un nouvel AVC. Ce traitement implique de suivre certaines recommandations. Si vous prenez des antivitamine K (AVK), leur efficacité sera évaluée régulièrement grâce à un examen appelé INR (International normalized ratio), qui consiste à mesurer le temps nécessaire pour que le sang coagule. Ce test permet aussi d’ajuster le dosage des anticoagulants lorsque cela est nécessaire. Il est effectué par un prélèvement sanguin. À chaque INR, le carnet de traitement remis par le médecin traitant doit être complété afin que le suivi médical soit optimal. Attention : les aliments contenant une grande quantité de vitamine K (asperges, brocolis, laitue, épinards, choux) doivent être consommés avec modération. En effet, une consommation importante pourrait modifier les résultats de l’INR.
 
Par mesure de précaution, ayez toujours sur vous une carte mentionnant votre traitement et signalez que vous prenez des anticoagulants à tous les professionnels de santé que vous rencontrez. Évitez de pratiquer des sports violents et des travaux dangereux afin de limiter au maximum les risques de chute et de coupure.
 
Sachez que vous pouvez aussi bénéficier de l’accompagnement d’un pharmacien pour le suivi de votre traitement après un AVC. Le pharmacien vous donnera notamment des conseils sur le bon usage de vos médicaments en prenant en considération vos habitudes de vie. Cet accompagnement est personnalisé, confidentiel et gratuit.
 

Associations et aides aux victimes d’AVC

Les personnes ayant subi un AVC peuvent, parfois, rencontrer des difficultés dans la mise en place de la rééducation et l’adaptation de leur environnement à leur éventuel handicap. Dans ce cas, des associations de malades peuvent apporter un soutien, des conseils et un accompagnement. Tournez-vous par exemple vers la Si besoin, renseignez-vous auprès d’une assistante sociale pour connaître les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre en tant que victime d’AVC.
 

À retenir

L’accident vasculaire cérébral est un problème de santé qui peut avoir de lourdes conséquences sur la vie quotidienne. Si une prise en charge et un traitement en urgence permettent de réduire l’étendue des dommages, certaines séquelles peuvent persister. Il s’agit alors d’amorcer une rééducation afin de rétablir certaines fonctions impactées par l’AVC, comme la marche, le langage ou l’écriture. Par la suite, il est primordial de contrôler les facteurs de risque cardiovasculaire pour éviter un nouvel AVC. Le suivi médical est effectué par le médecin traitant et quelques spécialistes, qui s’assurent de l’efficacité du traitement, généralement basé sur la prise d’anticoagulants. En cas de difficultés au quotidien, les victimes d’AVC et leurs proches peuvent faire appel à des associations de malades ainsi qu’à des organismes pour obtenir des aides dans l’adaptation du lieu de vie.