DLMA : les médicaments contre Parkinson au secours de cette maladie de la rétine
- Par Samuel Rault, mis à jour le 30/10/2025 à 16h10, publié le 14/08/2025 à 10h08
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La DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Un traitement initialement utilisé contre la maladie de Parkinson pourrait permettre de retarder la progression de cette maladie de la rétine. Pharma GDD fait le point.
La DMLA est très invalidante mais ne rend jamais totalement aveugle. La partie périphérique de la rétine reste intacte. Cette maladie se distingue sous deux formes : la forme néovasculaire, dite exsudative ou humide et la forme atrophique, ou dite sèche avancée.
Dans des modèles cellulaires et animaux, ces scientifiques ont montré que la L-Dopa (précurseur de la dopamine utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson) activait un récepteur spécifique du cerveau, (appelé DRD2) et que cette activation bloquait la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil, phénomène caractéristique de la DMLA néovasculaire.
Dans un second temps, l’équipe a analysé les données de santé de plus de 200 000 patients atteints de DMLA néovasculaire en France et montré que les patients qui prenaient de la L-Dopa ou d’autres médicaments inhibant le récepteur DRD2 pour traiter leur maladie de Parkinson développaient la DMLA néovasculaire plus tard dans leur vie. Soit, à 83 ans au lieu de 79 ans pour les autres patients.
À retenir
Des chercheurs ont découvert que les médicaments utilisés contre la maladie de Parkinson permettaient de retarder la forme néovasculaire de la DLMA. Pour les patients atteints de cette forme, c’est l’espoir d’un traitement plus efficace et moins contraignant.
Source : https://www.jci.org/articles/view/174199
C’est quoi cette maladie de la rétine appelée DLMA ?
La DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge est une maladie de la rétine qui concerne les plus de 50 ans et touche 8 % de la population française. Cette maladie aux origines multifactorielles est caractérisée par une dégradation d’une partie de la rétine appelée la macula et peut mener à la perte de la vision centrale.La DMLA est très invalidante mais ne rend jamais totalement aveugle. La partie périphérique de la rétine reste intacte. Cette maladie se distingue sous deux formes : la forme néovasculaire, dite exsudative ou humide et la forme atrophique, ou dite sèche avancée.
Quelles sont les différences entre les deux formes de DLMA ?
- La DMLA néovasculaire se caractérise par la prolifération de nouveaux vaisseaux dysfonctionnels sous la rétine. Le sang peut se diffuser à travers leurs parois et conduire à la formation d’un œdème maculaire. Du sang s’échappe parfois de celui-ci et peut entraîner l’apparition d’hémorragies rétiniennes. Cette forme de la DMLA évolue rapidement si elle n’est pas prise en charge. Une perte de vision centrale pouvait apparaître en quelques semaines ou même quelques jours mais aujourd’hui, ce processus peut être stoppé grâce à des médicaments (anti-VEGF) injectés dans l’œil. Ces injections permettent d’inhiber la croissance de nouveaux vaisseaux.
- La DMLA atrophique se caractérise par la disparition progressive des photorécepteurs de la macula, puis des cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien. Ce qui génère des trous de taille croissante dans la macula. Ces trous sont visibles par une simple observation de la rétine (fond d’œil). Ce processus est lent et il s’écoule en général entre cinq et dix ans avant que le patient ne perde sa vision centrale. Actuellement, aucun traitement n’est autorisé en Europe pour cette forme de DLMA. Des formes mixtes de la maladie peuvent être observées et chacune de ces deux formes peut précéder l’apparition de la seconde.
Quel lien entre les médicaments contre la maladie de Parkinson et la DMLA ?
Des études épidémiologiques avaient mis en évidence une association possible entre la maladie de Parkinson et un risque réduit de DMLA néovasculaire. Dans une étude, publiée en juillet 2024, dans la revue The Journal of Clinical Investigation, une équipe de chercheurs ont voulu comprendre quels étaient les mécanismes qui expliqueraient cette réduction du risque de DLMA néovasculaire.Dans des modèles cellulaires et animaux, ces scientifiques ont montré que la L-Dopa (précurseur de la dopamine utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson) activait un récepteur spécifique du cerveau, (appelé DRD2) et que cette activation bloquait la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil, phénomène caractéristique de la DMLA néovasculaire.
Dans un second temps, l’équipe a analysé les données de santé de plus de 200 000 patients atteints de DMLA néovasculaire en France et montré que les patients qui prenaient de la L-Dopa ou d’autres médicaments inhibant le récepteur DRD2 pour traiter leur maladie de Parkinson développaient la DMLA néovasculaire plus tard dans leur vie. Soit, à 83 ans au lieu de 79 ans pour les autres patients.
Un espoir de traitement pour les patients atteints de DMLA…
Même si des études cliniques plus approfondies s’avèrent nécessaires pour confirmer ces résultats et évaluer l’efficacité et la sécurité de ces médicaments dans le traitement de la DMLA, cette découverte ouvre des perspectives encourageantes pour lutter contre la forme néovasculaire de la DLMA, aussi bien dans sa prévention que dans son traitement.À retenir
Des chercheurs ont découvert que les médicaments utilisés contre la maladie de Parkinson permettaient de retarder la forme néovasculaire de la DLMA. Pour les patients atteints de cette forme, c’est l’espoir d’un traitement plus efficace et moins contraignant.
Source : https://www.jci.org/articles/view/174199
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