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6 questions sur la DME ou diversification menée par l'enfant

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/08/2023 à 15h08, publié le 20/03/2020 à 15h03
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
6 questions sur la DME ou diversification menée par l'enfant

Quel est le principe de la DME ?

C’est une autre approche de la diversification alimentaire de bébé qui consiste à ne pas proposer de purées ou de compotes, mais des morceaux que l’enfant mange tout seul avec ses mains. Pas de cuillère employée de façon plus ou moins douce, votre bébé est maître de son repas et porte à la bouche des morceaux fondants de légumes ou de fruits. Manger seul ne veut pas dire manger tout seul, le repas se déroule sous la surveillance d’un adulte.

Pour qui ?

On peut commencer la DME quand l’enfant se tient assis bien droit tout seul. Ce stade de développement est, en principe, atteint vers l’âge de 6 mois. À cet âge, il maitrise bien les mouvements de sa bouche et de sa langue. Il est capable de tourner la tête de chaque côté, de bas en haut, il porte seul des objets à sa bouche (doudou, anneau de dentition, etc…)

Il n’existe que très peu de contre-indications à la DME : malformation de la bouche, retard de croissance ou de développement, prématurité (il faut corriger l’âge par rapport au développement moteur). Il est néanmoins conseillé de demander à son pédiatre s’il juge que son enfant est prêt avant de se lancer.

Quels sont les avantages de la DME ?

La diversification menée par l’enfant parfois appelée diversification autonome ou alimentation autonome présente de nombreux avantages.

Elle permet d’encourager l’autonomie de l’enfant qui choisit lui-même ce qu’il mange. Vous disposez devant lui les aliments que vous aurez préparés pour tout le repas entier. S’il choisit de commencer par un morceau de fruit puis de brocoli suivi d’un carré de fromage : c’est lui qui décide ! Vous pouvez lui montrer et l’inciter en prenant vous-même un morceau dans son assiette pour le manger, mais c’est tout. Il fera comme vous par imitation, mais ne lui mettez pas les morceaux dans la main ou pire directement dans la bouche. Si au départ un repas en DME prend un peu de temps, très vite votre enfant devient autonome pour manger ce qui est très valorisant pour lui et vous fait gagner du temps.

La DME développe la coordination selon deux axes :
  • Œil-main : l’enfant doit viser correctement pour attraper ce qu’il désire.
  • Main-bouche : il faut que la nourriture saisie arrive jusqu’à ses lèvres. Il y aura des ratés au début, c’est normal, mais très vite, vous verrez que votre enfant devient de plus en plus adroit.
Elle développe également la motricité fine : les 15 premiers jours, votre enfant va saisir à pleines mains et parfois (souvent) écraser les bâtonnets de légumes que vous aurez préparé. Mais très vite, il va acquérir la pince entre 2 doigts pour saisir plus précisément les morceaux et mesurer sa force pour ne pas écrabouiller les aliments proposés.

La DME permet également la découverte des textures, des saveurs, des odeurs et des formes. Vous serez sans doute surpris de voir votre bébé approcher de son nez la banane avant de la mettre dans sa bouche, de retourner dans tous les sens sa fleurette de chou-fleur avant d’y poser la langue ou d’aplatir sur la tablette de sa chaise la carotte avant de la manger. Il ne « joue pas avec sa nourriture » comme vous le dira sans doute mamie. Il explore, il fait l’expérience de choses nouvelles. C’est très important pour son développement futur. Il faut le laisser faire et ne pas le décourager. Les bébés DME sont souvent très curieux de leur environnement par la suite.

Vous constaterez qu’il ne se décourage pas si vite et que même s’il grimace parfois en croquant une orange un peu acide, ce n’est pas pour autant qu’il n’aime pas ça et qu’il ne reprendra pas un autre quartier. Là où vous, peut-être, auriez pensé que ce n’était pas à son goût.

La diversification menée par l’enfant permet également au bébé de découvrir la satiété : il s’arrête de lui-même quand il n’a plus faim. On ne le force pas et on ne complète pas son repas par une purée donnée à la cuillère. Spontanément, quand on nourrit un enfant à la cuillère, on a tendance à le forcer un peu, de peur qu’on ne le nourrisse pas assez. Si les quantités avalées sont vraiment très petites, proposez- lui un biberon ou le sein. N’oubliez pas que jusqu’à ses 1 an, le lait doit rester la base de son alimentation.

Certains médecins ou pédiatre considèrent que la DME est le prolongement logique de l’allaitement. Puisque l’enfant tète jusqu’à ce qu’il n’ait plus faim et pas davantage lorsqu’il est au sein. Cela ne veut pas dire que les enfants non allaités ne peuvent pas faire de DME !

Pour le futur, il est très important que cette notion de satiété soit bien ancrée, car elle permet de lutter contre le surpoids et l’obésité. Si on ne reconnait pas qu’on a suffisamment mangé, on ingère trop d’aliments. Les nutritionnistes distinguent d’ailleurs toujours la notion de « manger à volonté » et de « manger à satiété ».

La convivialité : afin de ne pas distraire votre bébé qui commence la DME, on recommande de commencer cette expérience quand vous êtes seul (e) avec lui sans musique ou télé qui pourrait détourner son attention de son repas. Mais au bout de quelques jours, quand il sera suffisamment autonome, vous pourrez avoir la joie de partager un repas en famille, votre bébé se débrouillant tout seul et tout content de faire « comme les grands ». Quant à vous, manger (chaud !) en même temps que tout le monde, est un des petits plaisirs simples de la vie de famille !

Quels aliments puis-je proposer en DME ?

Manger de façon autonome ne veut pas dire manger comme tout le monde. Ou du moins, il est nécessaire de s’adapter un peu ! Il faut respecter le calendrier d’introduction des aliments comme lors de la diversification alimentaire classique, ne pas saler les aliments et préférer des cuissons douces comme la vapeur. Bannir les aliments gras (trop glissants) ou frits (trop chauds).

La taille des aliments proposés est très importante : elle ne doit pas être inférieure à celle du poing fermé de l’enfant pour qu'il n'y ait pas un risque d’étouffement, mais nous y reviendrons, car c’est une des craintes les plus répandues en ce qui concerne la DME.

On va proposer :
  • des légumes tendres et bien cuits en bâtonnets, en lanières ou en bouquet : brocoli, chou-fleur, patate douce, carotte, poivron, asperge. Vous avez l’embarras du choix. On évite en revanche les petits morceaux comme les grains de maïs ou les petits-pois, même les tomates cerise. Pas de légumes crus durs comme la carotte, le navet.
  • De la viande tendre comme des lanières de filet de bœuf et plus tard des effilochées de volaille ou de porc cuit à l’os.
  • Du poisson
  • Des légumineuses : sous forme de galettes qu’il peut saisir à pleines mains ou de tartinade dans laquelle il trempe ses bâtons de légumes ou ses doigts !
  • Du tofu en bâtonnets, en cube ou râpé
  • Des pâtes cuites
  • Du fromage râpé, en cube ou coupé en lanières, des laitages
  • Des fruits cuits, mous ou bien mûrs comme la banane, la poire, l’abricot, la pêche, la prune par exemple. Les fruits à peau épaisse comme le melon ou la pastèque seront proposés en tranche sans les peler complétement pour qu’ils soient plus facile à prendre en main. En suçant le morceau, seule la chair du fruit sera ingérée. Pas de raisins secs ou de cerises entières qui pourraient être avalés tout rond. La pomme est trop dure pour être proposée crue en tranches, mais on peut la râper ou la cuire.
  • Du pain grillé ou des croutes de pain, mais pas la mie qui mélangée à la salive pourrait former une boule compacte.

Au fur et à mesure que votre enfant grandit et que les dents font leur apparition, la taille des morceaux va se réduire. À six mois, la taille doit dépasser celle de son poing fermé. Vers 8 mois, les portions auront environ la taille d’une balle de golf pour aller vers celle d’un dé vers 1 an. Mais chaque enfant est différent, il faut vous adapter selon ce que vous le voyez faire, comment il suce, mâchonne, et avale les aliments proposés.

Quels sont les inconvénients de la DME ?

  • Ce n’est pas très propre :
On ne va pas se mentir, la DME c’est très salissant. Votre enfant se débrouille tout seul, mais cela ne veut pas dire qu’il y arrive à chaque fois. Donc en plus d’en avoir sur les joues, les cheveux et le sol sont rarement épargnés. Certains parents optent pour la solution de faire manger l’enfant en couche pour faciliter la toilette après le repas. Ce qui est sûr, c’est qu’un bavoir assez long avec des manches semble indispensable pour limiter les dégâts. Protéger le parquet ou le carrelage avec une nappe sur laquelle on pose la chaise haute est aussi une bonne astuce. Après le repas, on la replie, on la secoue et hop en machine. La version toile cirée est aussi une bonne alternative, car facile à nettoyer. Apprenez à lâcher prise !
 
  • C’est long
Effectivement, le repas dure beaucoup plus longtemps que si vous nourrissez vous-même votre enfant à la cuillère. Au départ, un bébé peut mettre 20 minutes à manger une fleur de brocoli, mais il gagne au fur et à mesure en rapidité. De plus, vous êtes vous-même à table alors quel est le problème s’il prend un peu son temps ? En revanche, une chose est sûre, la DME demande beaucoup de concentration et d’énergie a un enfant donc il est normal qu’il soit fatigué après un tel repas. On débutera donc par le repas du midi suivi d’une sieste et non pas le soir quand la journée a pu déjà être épuisante et riche en apprentissage.
 
  • Il faut cuisiner
Oui et non : c’est sûr que la DME demande plus d’investissement que si vous achetiez un petit pot tout prêt, mais si on compare au temps nécessaire pour faire des purées maison, on est gagnant. Pour ne pas multiplier les préparations, vous pouvez adopter l’alimentation de votre bébé qui est saine ! Vous rajouterez du sel ou des épices dans votre assiette.

Les recettes ne doivent pas non plus être sucrées pour ne pas donner de mauvaises habitudes et parce que le sucre raffiné n’est pas nécessaire à son développement. Avant un an, il n’est pas conseillé non plus de lui donner du miel, car il y a un risque de botulisme.
Il ne faudra pas négliger les apports en acides gras essentiels et en fer. Il existe de très nombreuses recettes et idées de repas sur le net pour vous aider quand vous êtes en panne d’inspiration.

Quelles sont les craintes liées à la DME ?

La DME est une pratique récente qui vient bousculer les principes de votre belle-mère ou de votre copine qui ne manqueront pas de vous faire part de leurs angoisses qui sont peut-être aussi les vôtres !

Le risque d’étouffement

Bien mise en place, la DME ne présente pas plus de risque d’étouffement que la diversification alimentaire non autonome. 
On rappelle qu’il faut installer votre bébé assis bien droit dans sa chaise haute. Il doit être bien réveillé et vous ne devez pas le laisser seul. Offrez-lui des aliments de la bonne taille et ne présentant pas de risque : comme abordé précédemment. Il existe également la tétine alimentaire Tétifruit qui permet de recueillir des morceaux de fruits ou de légumes pour accompagner bébé dans les prémices de la diversification alimentaire. 

Lorsque les aliments vont trop loin dans sa bouche, votre enfant aura un réflexe naturel de haut le cœur. Il va alors tousser, éventuellement devenir rouge et recracher sa nourriture. Cela peut lui prendre quelques secondes pendant lesquelles vous devez rester calme et ne pas paniquer afin de ne pas lui transmettre votre inquiétude : adoptez le poker-face ! N’introduisez pas non plus vos doigts dans sa bouche pour aller chercher vous-même le morceau. Vous risquez de lui faire peur et de compromettre la suite de la DME.

Ce réflexe vomitif est très sensible chez les bébés et se situe assez en avant de la bouche pour se déplacer vers le fond de la cavité buccale quand il grandit. Il peut donc apprendre l’autonomie de façon sécurisée, la nature étant bien faite.

Les enfants mettent à leur bouche à peu près tout ce qui leur tombe sous la main : clés, télécommande, doudou mais aussi ce à quoi ils ne devraient pas avoir accès comme les petits Lego ou les perles de ses frères et sœurs, une vis oubliée par papa, etc…Par prudence, il est conseillé de connaitre les signes d’étouffement : la toux est faible et inefficace, l’enfant devient bleu, la respiration est sifflante, il ne peut ni crier ni pleurer. Des formations existent pour vous apprendre les gestes à réaliser pour dégager ses voies respiratoires. Il faut tenir son ventre dans la paume de votre main et lui mettre la tête vers le sol. Procéder ensuite en tapotant son dos avec le plat de votre autre main afin d’expulser l’objet en question.

Il ne mange pas assez

Nous l’avons déjà évoqué, en DME, un enfant apprend à manger à sa faim et la diversification est complété par du lait. Il aura donc tous ses apports nutritionnels de couvert. Il faut oublier le schéma de portion et de quantité. Les visites mensuelles chez votre pédiatre ou le remplacement nécessaire de sa garde-robe devrait suffire à vous rassurer.

Il n’a pas encore de dents

Ça tombe bien, votre bébé n’en a pas besoin pour démarrer la DME. Il mâchonne les morceaux mous avec ses gencives. Les tout-petits sucent les aliments jusqu’à ce que des petits bouts s’en détachent. Votre enfant écrase avec sa langue contre son palais pour réduire la nourriture. Certains professionnels avancent même la théorie que la DME en favorisant la mastication par rapport aux purées, augmente le développement du palais et renforcerait l’implantation des dents dans la mâchoire ce qui pourrait réduire le recours à l’orthodontie plus tard.

À retenir :

La DME ou diversification Menée par l’Enfant est basée sur le principe de ne proposer à votre bébé que des morceaux fondants qu’il mange seul et non pas des soupes, purées ou compotes données à la cuillère. Elle favorise de nombreux aspects du développement de l’enfant, mais prend du temps en plus d’être salissante. Il n’y a pas de risque qu’il ne mange pas suffisamment ou qu’il s’étouffe même s’il n’a pas encore de dents.

Consultez également : Diversification alimentaire : nouvelles recommandations.