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Herpès génital : le reconnaître et le traiter

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 08/02/2024 à 12h02, publié le 20/06/2018 à 12h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Herpès génital : le reconnaître et le traiter
L'herpès génital est une maladie très courante à l'origine d'un grand nombre de rumeurs et de croyances. C'est une affection complexe, due à un virus extrêmement résistant aux traitements. Et surtout, une grande partie des personnes qui sont infectées l'ignorent, ne présentant aucun symptôme. Ainsi, l'absence de vésicules sur la peau ne garantit pas l'absence d'infection herpétique.
S'il est en général sans conséquences graves pour son porteur, l'herpès génital se manifeste lors de récurrences nuisant considérablement à la qualité de vie. Si aucun traitement n'existe permettant de se débarrasser du virus, des médicaments permettent d'abréger ou de diminuer les crises.
Comment savoir si l'on est atteint par l'herpès génital ? Comment se déroule l'infection ? Quels sont les traitements disponibles ? Existe-t-il des préventions ? La réponse à ces questions sur Pharma GDD !
 

Le virus de l'herpès

L'herpès génital est une maladie causée par un virus, Herpes simplex, ou HSV. Il existe sous deux types différents : HSV-1 et HSV-2.  
 

Un virus répandu

HSV-1 est un virus très répandu, puisqu'il concerne près de 80 % de la population. HSV-2 est moins courant, avec entre 15 et 30 % de la population touchée.
Les deux virus peuvent contaminer n'importe quelle région de la peau du corps, mais HSV-1 a une forte prédilection pour la zone oro-faciale et la moitié supérieure du corps, quand HSV-2 préfère la zone génitale et la moitié inférieure du corps. Cette préférence ne signifie pas qu'il n'y a jamais d'infection de la zone oro-faciale par HSV-2 et, inversément, de la zone génitale par HSV-1. Ainsi, HSV-2 est responsable d'entre 60 et 80% des herpès génitaux et de 5% des herpès de la zone oro-faciale.
La proportion d'infections herpétiques provoqués par HSV-1 est en augmentation, notamment en raison des modifications des pratiques sexuelles et la banalisation des rapports oro-génitaux.

Le virus de l'herpès est fragile : il ne survit que quelques heures à l'exterieur du corps, et il est détruit par les désinfectants les plus courants, ce qui rend très peu probable une contamination via un siège de toilette, par exemple.  

Le fait d'être de sexe féminin, d'avoir de nombreux partenaires sexuels, d'avoir eu tôt ses premiers rapports sexuels, d'avoir des MST, d'être porteur du VIH (SIDA) sont des facteurs de risque de la contamination par HSV-2.
 

Un virus récurrent

L'herpès génital est surtout connu pour son caractère récurrent. Une fois installé dans l'organisme, aucun traitement ne peut l'éliminer et il se réactive parfois. Lorsque ces réactivations s'accompagnent de symptômes, de manifestations cliniques, elles sont qualifiées de "récurrences", ou plus couramment de "poussées d'herpès".
Les facteurs déclenchant ces crises sont :
- le stress,
- un traumatisme,
- les règles,
- les UV (et ce n'est pas le seul problème posé par les cabines de bronzage),
- une infection générale fébrile,
- des rapports sexuels (effet mécanique).
Pour réguler son stress et minimiser les récidives, consultez notre fiche Comment gérer le stress.

La fréquence de ces épisodes décroît avec l'âge. Leur nombre sera plus élevé dans le cas d'un herpès génital causé par HSV-2 que par HSV-1. Les poussées d'herpès sont également plus nombreuses chez une personne immunodéprimée.
Les récurrences sont précédées de signes avant-coureurs (que l'on appelle des prodromes) qu'il est possible de reconnaître : sensation de brûlure, picotements ou prurit... Il y a également apparition d'une plaque érythémateuse. Ces signes surviennent quelques heures avant les premières vésicules.  
 

Comment reconnaître l'herpès génital ?

Les vésicules (des petites boursouflures pleines de liquide) sont un des signes les plus visibles et connus d'une infection herpétique. Elles sont groupées et se rejoignent parfois pour former une sorte de bulle. Ces vésicules se creuseront après rupture et se transformeront en une croûte qui sera éliminée au bout de quelques jours. L'éruption d'herpès génital est douloureuse, et provoque parfois (particulièrement chez la femme) des difficultés pour uriner. Même si l'évolution est généralement favorable, l'herpès génital diminue la qualité de vie et altère la vie sexuelle.
 

L'herpès sans symptômes

Une infection herpétique peut être asymptômatique, c'est-à-dire ne pas susciter de symptômes. Les signes de la maladie ne se manifestent pas systématiquement. C'est ce qui explique la difficulté à prévenir la transmission de l'herpès génital. On peut être porteur et diffuser la maladie lors de rapports sexuels sans en être conscient.
L'infection par le virus de l'herpès est particulièrement difficile à diagnostiquer. Le médecin a deux moyens pour confirmer l'herpès : le prélèvement (s'il y a des vésicules) ou la sérologie (l'analyse sanguine, pour détecter la présence d'anticorps révélant une réaction du corps au virus).  
Dans la majorité des cas, la primo-infection herpétique (le premier contact avec le virus) se fait de manière asymptomatique.
 

L'infection herpétique

Lorsque l'herpès génital provoque des symptômes lors de cette primo-infection, ceux-ci sont différents chez la femme et chez l'homme.
- La primo-infection par l'herpès génital chez la femme
L'infection herpétique déclenche une inflammation de la vulve et du vagin (vulvovaginite) aiguë. Elle provoque de la fièvre et des sensations de malaise général. Les muqueuses de la vulve sont marquées par une érosion et des vésicules apparaissent. Ces signes sont temporaires. L'épisode peut durer plusieurs semaines.
- La primo-infection par l'herpès génital chez l'homme
Ses symptômes ressemblent à ceux d'une poussée d'herpès : des vésicules apparaissent, localisées sur le gland, le méat urinaire ou le pénis, se rompent, forment des croûtes qui disparaissent sans laisser de traces.
 

Herpès : récurrences et primo-infection

- Les récurrences, chez l'homme comme chez la femme, se dérouleront toujours sur la zone du corps concernée par la primo-infection herpétique, jamais à un autre endroit.
- Il n'y a pas de lien entre intensité de la primo-infection et fréquence des récurrences.
- Lors de ces poussées d'herpès, les symptômes sont moins sévères que lors de la primo-infection.
 

Quel traitement pour l'herpès génital ?

Aucun médicament actuel n'est capable de faire disparaître le virus de l'herpès. Les médicaments disponibles, des antiviraux, ont pour principal effet de raccourcir la durée des crises et d'en diminuer les symptômes.
Les trois antiviraux principalement utilisés sont le famciclovir, l'aciclovir et le valaciclovir. Ils doivent être pris par voie orale, voire en injectable. Ils ne sont disponibles que sur prescription médicale.
 

Le traitement lors de la primo-infection herpétique

Lorsqu'un antiviral est pris dans les 5 premiers jours suivant l'apparition des premiers signes de l'herpès, il diminue d'une semaine la durée de l'épisode. Sa prise lors de cette primo-infection n'aura aucune incidence sur les poussées d'herpès à venir. En d'autres termes, ce n'est pas parce qu'on a pris un traitement antiviral lors de la primo-infection herpétique qu'il y aura plus ou moins de récurrences, ou que celles-ci seront plus ou moins sévères.

Le traitement lors des récurrences de l'herpès génital

L'antiviral administré lors de ces crises diminue légèrement la durée de ces accès. Il est à prendre le plus tôt possible, dès les prodromes.
 

Le traitement suppresseur de l'herpès génital

Les personnes subissant 6 récurrences ou plus par an peuvent se voir prescrire un traitement antiviral préventif, dit "suppresseur". Il réduira de 70 à 80% la fréquence des crises, améliorant nettement leur qualité de vie.

Pour rendre l'épisode herpétique plus supportable, il est possible de prendre des analgésiques qui apaiseront les douleurs. Localement, on appliquera un antiseptique adapté soit en spray, soit à l'aide de compresses, soit par bain de siège.
 

Comment se transmet le virus ?

La transmission du virus responsable de l'herpès génital a généralement lieu lors d'un rapport sexuel. Le virus se transmet par le contact direct entre les peaux (ou entre peau et muqueuse). Son entrée dans l'organisme est favorisé par une faille dans le revêtement épithélial.
Une fois "entré", le virus se multiplie dans les cellules épithéliales mais cette colonisation est temporaire : il va trouver un nerf sensitif, remonter le long de ce "canal" jusqu'au ganglion nerveux qui lui est relié. Une fois dans le ganglion, il reste en sommeil. Il est pratiquement impossible de l'en déloger, ce qui explique que les personnes infectées conservent le virus de l'herpès jusqu'à la fin de leur vie. Lorsqu'il se réactive, il recolonise la peau ou les muqueuses où s'était déroulée la primo-infection. C'est à ce moment qu'il est susceptible de provoquer les récurrences.

Dans la population, la transmission du virus responsable de l'herpès génital s'effectue plus souvent de l'homme vers la femme que de la femme vers l'homme.

Le fait d'être porteur d'un des deux types d'HSV (par exemple HSV-1) ne diminue pas le risque d'être contaminé par l'autre type (HSV-2) au cours d'une relation avec un porteur de ce type de virus. Cette transmission porte le nom d'"infection initiale non primaire". En revanche, le fait d'avoir été infecté par l'un des deux types avant d'être infecté par l'autre va rendre les symptômes de la maladie moins intenses.

Les grands cas d'infection et de transmission de l'herpès génital sont donc :
- La primo-infection : le premier contact avec le virus,
- L'infection initiale non-primaire : lorsqu'une une personne ayant déjà été infectée avec un des types d'HSV est infectée par l'autre type,
- La réactivation : le virus logé dans le ganglion s'exprime à nouveau,
- La récurrence : une réactivation avec symptômes,
- L'excrétion virale asymptomatique : une réactivation sans symptômes néanmoins capable de transmettre l'herpès génital.

La prévention de la transmission passe par plusieurs techniques :
- L'abstinence sexuelle lors des périodes d'expression des symptômes d'herpès génital.
- Le préservatif qui a l'avantage, comme l'abstinence, de prévenir un grand nombre de maladies sexuellement transmissibles et pas simplement l'herpès. Les préservatifs actuels forment des secondes peaux confortables ou sont agrémentés de dispositifs permettant de pimenter la vie sexuelle. Mais le préservatif ne protège que ce qu'il parvient à couvrir. Si la zone contaminée s'étend au-delà de ce qu'il recouvre, il y a risque de transmission.
- Le port d'une digue dentaire pour les activités oro-sexuelles permet de diminuer les risques de transmission.
 

Les complications de l'herpès

L'herpès génital, tant lors de la primo-infection que pendant les récurrences, est généralement très désagréable mais sans gravité. Cependant, il arrive qu'il provoque dans certains cas des complications.
 

Les complications de l'herpès génital en général

Lors de l'épisode de primo-infection herpétique, entre 10 et 15% des femmes auront des troubles des sphincters et 20% auront une méningite bénigne. HSV-1 peut provoquer une méningo-encéphalite gravissime.
L'herpès génital peut déclencher des atteintes neurologiques transitoires au niveau de la colonne vertébrale (syndrome de la queue de cheval, radiculalgies...).  
Ces méningites et radiculalgies peuvent aussi apparaître lors des récurrences.

Les autres maladies exceptionnellement provoquées par l'herpès génital sont le syndrome de Kaposi-Juliusberg (aussi appelé "pustulose disséminée". Il s'agit d'une surinfection d'une maladie de peau par l'herpès, majoritairement HSV-1), le syndrome de Guillain-Barré (une atteinte des nerfs périphérique entraînant un affaiblissement musculaire allant jusqu'à la paralysie, une dissémination viscérale ou cutanée, une myélite (inflammation de la moelle épinière).
 

L'herpès génital et la femme enceinte

Chez la femme enceinte, les risques d'encéphalite ou d'hépatite fulminante lors de la primo-infection herpétique sont augmentés.
L'herpès génital chez la femme enceinte est particulièrement préoccupant parce qu'il risque de se transmettre au nouveau-né, soit par passage de la barrière placentaire (5%), soit lors de l'accouchement, par contact entre les peaux et muqueuses lors d'une excretion virale (85%). Le nourrisson peut également être contaminé après la naissance, soit par la mère, soit par un de ses proches.
Le phénomène est heureusement rare, ne touchant qu'entre 2 et 2,5 nouveaux-nés sur 100 000 en France alors que 20 à 30% des femmes enceintes sont atteintes par l'une ou l'autre forme d'Herpes simplex.
Le risque d'infection de l'enfant est particulièrement élevé en cas de primo-infection pendant la grossesse (moins en cas de récurrence).
Lorsqu'il se transmet au foetus pendant la grossesse, le virus de l'herpès est à l'origine d'un avortement spontané, d'atteintes cardiaques, neurologiques et oculaires, d'un retard de croissance dans l'utérus.
Mais dans la majorité des cas, le virus, lorsqu'il infecte le nouveau-né, le fait lors de l'accouchement. Pour éviter la contamination, si des signes d'une infection herpétique sont visibles lors de l'accouchement ou si la primo-infection (ou l'infection génitale non primaire) a eu lieu dans le mois précédant l'accouchement, il peut être décidé de réaliser une césarienne.
Si la mère a eu l'herpès génital, le nourrisson sera testé et sera mis, en attendant les résultats, sous antiviral.
La mère elle-même, en cas de primo-infection (ou infection génitale non-primaire) lors de la grossesse, devra prendre un antiviral dès la 36e semaine après l'arrêt des règles.
Pour les femmes enceintes, la prévention passe par l'abstention de tout contact sexuel avec un partenaire ayant un herpès, qu'il soit buccal ou génital.
 

L'herpès génital chez les personnes immunodéprimées

Le virus responsable de l'herpès génital accroît la perméabilité de la muqueuse et renforce la réplication du VIH, le virus du SIDA. C'est ce qui explique le grand nombre de co-infections VIH/HSV-2. Le risque d'être infecté par le VIH est multiplié par trois si l'on est atteint d'herpès génital.
Chez les personnes immunodéprimées (SIDA...), les lésions provoquées par l'herpès sont étendues et persistantes. Les résistances de l'herpès aux antiviraux sont plus fréquentes que chez les personnes immunocompétentes.

L'herpès génital est un virus très répandu dans la population. Il provoque des récurrences qui nuisent à la qualité de vie. Il est particulièrement à surveiller lors de la grossesse et de l'accouchement. Des antiviraux permettent de réduire l'impact de la première infection et des récurrences mais ils n'éradiquent pas définitivement le virus.

A lire également : notre fiche conseil sur la mononucléose et sur le Cytomégalovirus (CMV).