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Diabète : comment prendre soin de ses pieds ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 27/06/2023 à 17h06, publié le 03/06/2015 à 09h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Diabète : comment prendre soin de ses pieds ?
Les lésions du pied du diabétique sont une des complications très fréquentes des personnes souffrant de diabète. Lorsqu’elles ne sont pas prises en charge très rapidement, elles peuvent entraîner des complications très graves allant parfois jusqu’à l’amputation. Par conséquent, les patients diabétiques doivent se montrer particulièrement vigilants à la santé de leurs pieds. Pourquoi les pieds sont-ils si fragiles en cas de diabète ? Quelles sont les complications les plus courantes et comment les prévenir ? Les pharmaciens de Pharma GDD répondent à ces questions et vous présentent les gestes essentiels pour prendre soin de vos pieds si vous êtes atteint de diabète.

Pourquoi le pied du diabétique est-il fragile ?

Le diabète est une maladie chronique incurable qui se manifeste par un excès de sucre dans le sang. Il en existe plusieurs formes : le diabète de type 1, qui est le diabète insulino dépendant, et le diabète de type 2, non insulino dépendant. Dans tous les cas, cette pathologie expose la personne qui en souffre à des complications diverses pouvant affecter les nerfs, le système cardiovasculaire, les reins, les yeux, et même les pieds.
L’expression « pied du diabétique » renvoie à l’ensemble des complications du diabète touchant ces derniers. Celles-ci sont la conséquence de certains troubles physiologiques liés au diabète, comme la neuropathie périphérique et l’artériopathie des membres inférieurs, associés à un risque infectieux accru.

Globalement, les atteintes des nerfs périphériques ainsi que celles touchant les vaisseaux vont entraîner une baisse de sensibilité, un retard d’information au cerveau d’une petite blessure et un ralentissement de la cicatrisation. Ces lésions des extrémités sont alors prises en charge beaucoup trop tardivement, s’infectent et provoquent des complications locales pouvant aller jusqu’à l’amputation. Cette complication extrême concerne environ 10 % des patients, mais près de 90 % pourraient être évitées en adoptant les bons gestes de prévention.

Neuropathie diabétique

La neuropathie, c’est-à-dire l’atteinte des nerfs sensitifs et moteurs, est relativement fréquente chez les personnes touchées par le diabète. Outre son implication dans le pied du diabétique, elle est également responsable d’une autre affection très courante dont il faut aussi se méfier : les ulcères.

En effet, les nerfs sensoriels ne transmettent plus le signal de la douleur, qui joue habituellement le rôle d’alarme. Ce sont d’abord les nerfs les plus longs qui sont atteints, dont ceux du pied. Les écorchures, coupures et brûlures passent alors inaperçues, ne sont pas soignées comme elles le devraient et deviennent des portes d’entrée pour les bactéries et donc pour les infections. Celles-ci peuvent progresser rapidement et atteindre les tissus profonds, voire l’os. On parle alors de gangrène.

Ainsi, cette atteinte des fibres nerveuses annule le signal d’alarme que représente la douleur, et perturbe la perception de toute anomalie, et donc la prise en charge précoce des petites blessures.

La neuropathie perturbe également plus ou moins fortement la statique et la dynamique du pied. Dans un premier temps, cela entraîne une hyperkératose au niveau des points d’appui, c’est-à-dire un épaississement de la peau et l’apparition de corne. En l’absence de prise en charge, ce phénomène peut ensuite provoquer des saignements en profondeur (hématomes), qui laisseront finalement la place à des ulcérations de la peau. C’est ce que l’on appelle le mal perforant plantaire.

Artériopathie

L’artériopathie diabétique est une complication qui affecte les petits vaisseaux sanguins. Elle est due à l’athérosclérose qui accompagne ce type de pathologie et qui touche préférentiellement les artères des membres inférieures.
L’athérosclérose est provoquée par l’accumulation de cholestérol sur la paroi des artères qui vont perdre à terme de leur élasticité et devenir beaucoup plus fragiles, et finir à s’obstruer. La conséquence directe est donc un appauvrissement en oxygène des organes irrigués par le réseau vasculaire atteint. Ainsi, lorsque le patient souffre d’artérite des membres inférieurs, la cicatrisation devient difficile en raison d’un apport en oxygène réduit, et les plaies risquent de s’étendre.

Le risque infectieux

Ces troubles vasculaires et neurologiques entraînent un risque infectieux majeur chez le diabétique. Le plus souvent l’infection vient aggraver les lésions initiales qui n’ont pas été détectées. S’en suivent des plaies qui ont peine à guérir et des soins longs et fastidieux. Plus la plaie sera étendue et profonde, plus le risque de complication sera élevé, avec notamment une atteinte osseuse possible.

Prendre soin de ses pieds : les gestes de prévention

Pour prévenir les complications graves possibles, un diagnostic précoce ainsi que des soins adaptés sont essentiels. Il est également indispensable d’équilibrer son diabète, de respecter les objectifs glycémiques fixés par le médecin et de bien suivre son traitement. C’est pour cette raison que le pied du diabétique requiert un soin rigoureux incluant une surveillance méticuleuse et systématique, et la mise en place de règles d’hygiène strictes et d’un équipement chaussant adapté.

La surveillance au quotidien

Afin de prévenir les blessures et les infections des pieds liées au diabète, il est très important que chaque patient prenne l’habitude de les observer quotidiennement. Il faut notamment surveiller l’apparition de plusieurs désagréments : cor, durillon, crevasse, corne, rougeur persistante, ampoule, mycose, etc. Lorsqu’elles sont repérées tôt, ces affections peuvent être soignées correctement et les complications évitées. À cette surveillance quotidienne doit s’ajouter un contrôle annuel par un pédicure-podologue. Ce suivi devient mensuel si le patient présente une lésion.
Il est impératif d’éliminer toutes les anomalies susceptibles d’exposer à un risque. Traiter l’hyperkératose est de ce fait indispensable, comme en appliquant régulièrement une crème pour les pieds secs, ou en traitement contre les cors dès leur apparition.
Il est également important de sensibiliser l’entourage à ce type de surveillance, notamment au sein de la population âgée, où la surveillance anatomique peut s’avérer plus compliquée.

Hygiène et soin des pieds

Protéger ses pieds lorsque l’on souffre de diabète passe également par l’hygiène et les soins. Ainsi, il faut commencer par bien les laver à l’eau tiède et au savon, puis veiller à les essuyer soigneusement pour éviter la prolifération de bactéries et de champignons. Nous vous recommandons d’insister sur la peau située en dessous et entre les orteils, où l’humidité peut persister et favoriser la macération, créant ainsi un terrain favorable au développement d’agents pathogènes. Évitez les contacts avec une eau trop chaude ou une bouillotte, qui pourraient provoquer des brûlures, ainsi que les bains de pieds prolongés, qui favorisent la macération et rendent les pieds plus vulnérables aux germes.

Les ongles des orteils ne doivent pas être trop longs. Nous vous conseillons de les limer plutôt que de les couper. En effet, l’utilisation d’une lime à la place d’un coupe-ongle réduit les risques de blessure. Chaque jour, appliquez une crème hydratante pour les pieds, surtout s’ils ont tendance à être secs. Si vous souhaitez lutter contre la transpiration des pieds, vous pouvez opter pour une crème anti-transpirante ou un spray spécifique. En revanche, le talc et les produits qui se présentent sous forme de poudre sont à éviter.

Choix des chaussures

Pour les patients diabétiques, le choix des chaussures est loin d’être anodin et participe largement à la prévention des complications. Nous vous recommandons de privilégier les chaussures larges, en cuir souple, qui éviteront les frottements.
En effet, les frottements répétés pendant la marche sont souvent à l’origine d’échauffements et d’inflammations de la peau pouvant aboutir à une ampoule ou un cor. Les chaussures ouvertes facilitent l’intrusion de corps étrangers et doivent donc être évitées. Si besoin, tournez-vous vers des chaussures de confort. Dans tous les cas, le choix d’une paire de chaussures doit se faire plutôt en fin d’après-midi, quand les pieds sont légèrement gonflés. Cela évite de choisir une taille trop petite.
Avant de les enfiler, vérifiez toujours l’intérieur à la recherche d’un éventuel élément qui pourrait provoquer une plaie, comme un petit caillou ou une aspérité par exemple. Choisissez de préférence des chaussettes en matière naturelle (coton, laine), changez-les tous les jours et évitez de marcher pieds nus, même lorsque vous êtes en intérieur.



Pour stimuler le retour veineux et réduire les risques d'artériopathie, il existe des vêtements de contention conçus spécialement pour les patients diabétiques. Il s'agit essentiellement de chaussettes de contention pour homme et pour femme, visant à favoriser la circulation sanguine dans les membres inférieurs et à atténuer les œdèmes. Ces chaussettes garantissent confort et soulagement au quotidien. Elles protègent les zones sensibles des pieds (pointe, talon, avant pied) afin de limiter les frottements, les pressions et l'apparition de lésions pouvant évoluer vers une infection.

Que faire en cas de lésion au pied ?

Chez les personnes atteintes de diabète, toute blessure ou anomalie apparaissant au niveau des pieds, même minime, doit être prise en charge rapidement afin de ne pas évoluer vers une complication. Si vous observez une lésion, n’hésitez pas à consulter votre médecin, qui vous prodiguera les soins adaptés à votre situation.
Dans un premier temps, il est impératif d’identifier l’origine de la plaie afin d’en éliminer la cause, comme une chaussure mal adaptée, un corps au pied, des appuis trop marqués, un ongle qui s’incarne…
Quelle que soit la nature de la plaie, il est impératif de prendre des mesures immédiatement et de prendre un avis médical. Votre médecin pourra mettre en place un traitement qui, selon les cas, visera différents objectifs :
  • Atténuer la douleur, lorsqu’elle est ressentie, par la prise d’antalgiques.
  • Eliminer l’infection, s’il y en a, par des antibiotiques.
  • Procéder à un débridement mécanique, c’est-à-dire une excision des parties nécrosées et des tissus dévitalisés pour favoriser la cicatrisation.
  • Améliorer la circulation veineuse.
  • Procéder à une mise en décharge du pied par une chaussure orthopédique, un alitement temporaire ou l’utilisation d’un fauteuil roulant ;
  • Réajuster le traitement pour maintenir un taux de glycémie optimal.

Conclusion

Les pieds sont une partie du corps extrêmement fragile chez les personnes qui souffrent de diabète. En effet, certaines complications telles que la neuropathie diabétique ou l’artériopathie se traduisent respectivement par une perte de sensibilité à la douleur, au froid et à la chaleur, et par une obstruction des artères empêchant un apport correct d’oxygène, nécessaire pour la cicatrisation des plaies. De ce fait, les patients diabétiques ne perçoivent pas toujours les petites blessures ou anomalies survenant sur leurs pieds. Celles-ci ne sont pas soignées et présentent alors un risque d’infection, voire d’amputation. Afin de limiter ce risque, la prévention est essentielle. Elle implique différents gestes d’hygiène et de soin, ainsi que le choix de chaussures adaptées et le suivi du traitement permettant d’atteindre un équilibre de la glycémie. En cas de lésion, même sans gravité apparente, il est primordial de consulter un médecin pour faire le point et bénéficier de conseils spécifiques.