Frottis : à partir de quel âge ?

Le frottis du col de l’utérus est un pilier de la prévention et de la détection précoce de certaines pathologies, notamment le cancer du col de l’utérus. Cet examen gynécologue doit être réalisé à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans. On vous explique, comment et pourquoi réaliser cet examen.

Qu'est-ce qu'un frottis ?

Le frottis du col de l'utérus, également appelé frottis cervical, est un examen médical qui consiste à prélever des cellules desquamées de la surface du col de l'utérus. Un instrument appelé spéculum est introduit dans le vagin. Ensuite, à l'aide d'une petite brosse ou d'un écouvillon, des cellules sont prélevées au niveau de la surface du col de l’utérus. Un frottis est généralement indolore. Seule une légère gêne peut être ressentie pendant l'examen. Les cellules prélevées sont ensuite examinées en laboratoire pour détecter d'éventuelles anomalies.

Cet examen est-il pris en charge ?

Oui. L’analyse de l'examen cytologique et du test HPV réalisés lors du frottis de dépistage est prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie. Pour bénéficier de cette prise en charge à 100 %, il faut que la femme ait reçu le courrier d’invitation sur son compte ameli (conservée pendant 6 mois puis supprimée automatiquement) ou par voie postale.
Le prélèvement cervico-utérin est pris en charge à 70 % sur la base du tarif conventionnel par l’Assurance Maladie. Le montant restant est généralement remboursé par les mutuelles complémentaires santé.

Pourquoi réaliser un frottis ?

Le frottis est un pilier de la prévention et de la détection précoce de certaines pathologies, notamment le cancer du col de l'utérus.
Le dépistage permet de détecter la présence du virus ou d'anomalies des cellules du col de l'utérus et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer ou de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et d’améliorer les chances de guérison. Les anomalies courantes sont souvent associées à une infection par le papillomavirus (qui fait partie des infections sexuellement transmissibles) et celles-ci peuvent potentiellement évoluer vers un cancer du col de l'utérus.

Qui peut réaliser un frottis du col de l'utérus ?

Le frottis de dépistage peut être réalisé par :

• Un médecin (gynécologue ou généraliste) au cours d’une consultation 
• Une sage-femme, lors d'une consultation de contraception et de suivi gynécologique de prévention 
• Une infirmière d’un centre de santé qui remplit les conditions pour pratiquer le test dans le cadre de protocoles de coopération entre professionnels de santé.

Il peut aussi être réalisé :

• Dans un centre de santé, un centre d'examens de santé de l'Assurance Maladie, un centre mutualiste, un centre de planification et d’éducation familiale à l’hôpital
• Dans un laboratoire de biologie médicale ou un cabinet médical d’anatomo-cytopathologie 
• Auprès d’associations intervenant auprès des populations très éloignées du système de santé (accompagnement au dépistage, médiation sanitaire, unités mobiles, etc.).

À partir de quel âge est-il conseillé de réaliser un frottis ?

Il est recommandé d’effectuer un premier frottis à l’âge de 25 ans. Généralement, il n’est pas utile de commencer avant 20 ans, car il faut compter un temps de latence d’environ 10 ans entre les premiers rapports sexuels et l’apparition des premières anomalies.
Chaque femme nécessite néanmoins un suivi différent. Certains médecins peuvent préconiser un frottis avant 25 ans, en cas de premiers rapports sexuels précoces.
Le frottis doit ensuite être régulièrement renouvelé. L’âge du dernier frottis est fixé à 65 ans, mais, là encore, il revient au médecin de juger s’il est encore utile d’effectuer des frottis au-delà de cet âge.

À quelle fréquence doit-on réaliser un frottis ?

La fréquence des frottis varie en fonction de l'âge de la femme et des résultats précédents.

Les recommandations générales sont :

• Entre 25 et 29 ans, il est recommandé de réaliser les deux premiers frottis à un an d'intervalle. Si ces deux examens cytologiques ne mettent en évidence aucune anomalie, un examen tous les 3 ans est suffisant. Si le résultat de ce test est anormal, la présence de virus HPV-HR (Human Papillomavirus à haut risque) pourra être recherchée, dans certains cas, sur le même prélèvement.
• Entre 30 et 65 ans, le test de dépistage est basé sur la détection du virus HPV à Haut Risque. Contrairement à l'examen cytologique, qui se concentre sur l'aspect des cellules, le test HPV-HR cherche spécifiquement la présence du virus HPV à haut risque.

Le but de ce dépistage est de vérifier chez une femme en bonne santé qu’il n’y a pas un HPV chronique au niveau de son col, et d’éventuelles lésions pré-cancéreuses ou un cancer trop petit pour donner des signes d’alerte. Chez environ 1 femme sur 10, le système immunitaire n’arrive pas à éliminer spontanément l’HPV et celui-ci persiste et devient chronique. La présence chronique du virus peut progressivement dérégler les cellules du col de l’utérus, les modifier et entraîner l’apparition de lésions pré cancéreuses, puis au bout de plusieurs années et en l’absence de surveillance et de traitement se développer en cancer du col utérin. Ces modifications prennent beaucoup de temps (10 à 15 ans) ce qui permet d’agir.

Quand commencer à détecter le HPV Haut Risque ?

Le premier test HPV-HR est à réaliser 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal, soit à partir de 30 ans.

Chez les femmes de moins de 30 ans, il est très fréquent de détecter une infection à HPV dans les cellules du col de l’utérus. C’est un témoin de l’activité sexuelle. La majorité de ces infections sont transitoires et seront éliminées en 1 à 2 ans, sans conséquences au niveau du col.

Après l’âge de 30 ans, il est moins fréquent de détecter des HPV à haut risque dans ces cellules et il s’agit plus souvent d’un HPV dont l’élimination ne se fait pas spontanément et qui peut devenir chronique. D’où la nécessité de surveiller.

Comment interpréter les résultats du test HPV-HR ?

• Le test HPV-HR est négatif. D’après plusieurs études européennes qui ont suivi des milliers de femmes sur plusieurs années, le risque d’avoir des lésions pré cancéreuses du col utérin est faible dans les 5 années suivant un test HPV négatif. Un nouvel examen est à effectuer tous les 5 ans, jusqu'à l'âge de 65 ans.
• Le test HPV-HR est positif. Lors d’un HPV-HR positif, on complète ce test par une analyse cytologique qui permet de regarder la forme des cellules du col utérin et détecter d’éventuelles anomalies. Cette analyse se fait le plus souvent sur le même prélèvement que celui utilisé pour le test HPV. Si les cellules ont une forme anormale, une colposcopie (examen du col) est indiquée. Un test HPV positif signifie qu’on a mis en évidence la présence d’un HPV à haut risque sans savoir s’il s’agit d’une infection récente, qui va guérir naturellement ou s’il s’agit d’une infection chronique, éventuellement associée à une lésion du col utérin.

Pour aller plus loin, retrouvez notre fiche-conseils sur les causes et la prévention du cancer du col de l'utérus et sur le Cancer du col de l'utérus et les traitements.

À retenir
Un frottis est un examen gynécologique qui se réalise entre 25 ans et 65 ans. Cet examen est un pilier de la prévention et de la détection précoce de certaines pathologies, notamment le cancer du col de l’utérus. À ne pas négliger !