Campagne de vaccination contre les papillomavirus pour les élèves de 5e

Comment va se dérouler la vaccination contre les papillomavirus dans les collèges ?

La vaccination contre les papillomavirus débutera dans les collèges en octobre et concerne tous les élèves, filles et garçons en classe de 5e. Pharma GDD vous explique comment va se dérouler cette campagne de vaccination gratuite et pourquoi avoir lancé une telle initiative. En cette rentrée scolaire 2023, les élèves en classe de 5e, avec un accord parental, pourront se faire vacciner gratuitement contre les papillomavirus. Cette campagne de vaccination va commencer début octobre et concerne filles et garçons, une extension nécessaire pour protéger les garçons de certains cancers et espérer éliminer totalement ces maladies.

Quelles sont les risques d’une infection à papillomavirus ?

Les papillomavirus humains ou HPV : Human Papilloma Virus peuvent infecter la peau et les muqueuses et entrainer des lésions bénignes ou malignes. Il existe environ 200 papillomavirus différents dont 12 sont cancérogènes. Près de 80 % des femmes et des hommes seront infectés à un moment de leur vie. La transmission se fait quasiment exclusivement par contact sexuel généralement au tout début de la vie sexuelle et même sans pénétration. Si les infections HPV disparaissent la plupart du temps naturellement en quelques mois, certaines persistent et peuvent entraîner des anomalies ou lésions. Dix à quinze ans après l’infection par le virus, ces lésions dites précancéreuses peuvent évoluer vers un cancer du col de l’utérus, de vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis ou de la sphère ORL.

Pourquoi cette campagne de vaccination à destination des collégiens de 5e ?

Le vaccin contre les papillomavirus (vaccin contenant neuf souches) prévient jusqu'à 90% des infections HPV liées aux lésions précancéreuses et aux cancers. Avec le dépistage, c’est la première opportunité d’éradiquer ces cancers. L’objectif de cette campagne est d’augmenter la couverture vaccinale pour prévenir les 6000 nouveaux cas de cancers et les 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus causés chaque année par cette infection. La vaccination contre les HPV est recommandée depuis 2007 chez les filles de 11 à 14 ans et préconisée chez les garçons depuis janvier 2021. Faire vacciner son enfant dès 11 ans optimise l'efficacité du vaccin en prévenant l'infection avant qu'elle ne survienne. Mais en France, moins de la moitié des filles de moins de 15 ans sont vaccinées et seulement 8 % des garçons.

Pourquoi étendre la vaccination aux garçons ?

Une étude récente publiée dans la revue scientifique The Lancet Global Health a montré que 31 % des hommes sont atteints d’un papillomavirus et 21 % sont porteurs d’une souche susceptible de provoquer un cancer. D’après cette enquête menée dans 35 pays, entre 1995 et 2022, la grande majorité des hommes contaminés restent asymptomatiques et développent moins de cancers que les femmes mais tous les hommes sexuellement actifs sont un réservoir important d’infections génitales par le HPV.

L’étude a également démontré que les infections par HPV sont fréquentes chez les femmes au début de leur vie sexuelle et ont tendance à diminuer avec l’âge. En revanche, elles restent nombreuses chez les hommes jusqu’à leurs 50 ans. La vaccination contre les HPV des garçons permettra, sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission au sein de la population générale et de mieux protéger les garçons et les hommes, mais aussi les filles et les femmes non vaccinées.

Quels sont les effets indésirables ?

Comme tous vaccins, il peut se produire une réaction au point d’injection, de la fièvre, des maux de tête, des troubles intestinaux…qui sont passagers la plupart du temps. Depuis dix ans, 300 millions de doses ont été injectées dans le monde et 6 millions en France.

Comment va se dérouler cette campagne de vaccination ?

Cette campagne de vaccination concerne les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus. Les vaccinations seront réalisées durant le temps scolaire par des équipes mobiles issues de centres de vaccination. Les élèves devront se munir de leur carnet de santé. La première dose sera proposée à l’automne et la seconde dose avant fin juin 2024.

L'accord des deux parents sera nécessaire pour effectuer cette vaccination gratuite et qui n'est pas obligatoire. Les parents d’élèves vont recevoir des kits d’information distribués par le ministère de la Santé. Les vaccinations débuteront après le recueil du consentement des familles.

Les parents peuvent aussi s’adresser à un médecin généraliste pédiatre, pharmacien, infirmier ou à une sage-femme.

Cette mesure devrait permettre à 800 000 élèves d'être protégés contre les cancers liés aux HPV.