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Tiques et maladie de Lyme : 8 choses à savoir

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 20/07/2023 à 17h07, publié le 05/06/2018 à 07h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Tiques et maladie de Lyme : 8 choses à savoir
La maladie de Lyme est sans doute l’une des maladies les moins comprises de notre époque. Aussi appelée « borréliose de Lyme », elle est transmise par la morsure d’une tique infectée par une bactérie nommée Borrelia. Mise en évidence dans les années 1980, la maladie de Lyme ne connaît pas de frontières et mobilise de plus en plus d’associations de patients qui militent pour la reconnaissance de leurs symptômes et une meilleure prise en charge. En France, une moyenne de 29 000 cas de contamination a été constatée chaque année entre 2009 et 2015. Pour l’Europe, les estimations sont de l’ordre de 65 000 à 85 000 cas par an. Partant de ce constat, la ministre de la santé Marisol Touraine avait lancé en 2016 un Plan national de lutte contre la maladie de Lyme basé sur trois objectifs : renforcer la surveillance et la prévention, améliorer le diagnostic et la prise en charge, développer les connaissances et mobiliser la recherche. De par la zone d’activité des tiques, certaines personnes présentent un risque plus élevé d’être exposées à la maladie de Lyme. C’est le cas des professionnels travaillant en forêt (gardes forestiers), des campeurs, des chasseurs, des ramasseurs de champignons ou encore des randonneurs. Beaucoup d’informations contradictoires entourent la maladie de Lyme, notamment au sujet de son diagnostic, de son évolution et des traitements disponibles. D’où vient la maladie de Lyme et comment se transmet-elle ? Quels en sont les symptômes ? Quels sont les réflexes à adopter pour éviter les morsures de tiques ? Pharma GDD répond à toutes ces questions et fait le point sur tout ce qu’il faut savoir à propos de la maladie de Lyme.

1. Les tiques, principal vecteur de la maladie de Lyme

La maladie de Lyme est transmise par les tiques du genre Ixodes (tique des cervidés). Les tiques sont des acariens parasites qui vivent dans les milieux tempérés et plus particulièrement dans les zones humides et boisées : tapis de feuilles mortes, broussailles, prairies, herbes hautes, parcs.

L’activité des tiques est très importante de mai à octobre, avec un pic en période estivale pouvant aller jusqu’au début de l’automne.

Au cours de leur vie, les tiques s’accrochent au pelage des animaux et se nourrissent de leur sang. S’ils sont infectés par la bactérie Borrelia alors la tique est contaminée à son tour et peut transmettre la bactérie en mordant à nouveau.

2. Comment la maladie de Lyme se transmet-elle ?

Lorsqu’une tique est infectée par la bactérie Borrelia, elle le reste jusqu’à la fin de sa vie et la transmet aux larves. Une tique peut mordre à tous les stades de son évolution. Chez les adultes, seules les femelles mordent.

Trois espèces de Borrelia sont reconnues comme responsables de la maladie de Lyme : Borrelia burgdorferi (la plus répandue), B. garinii et B. afzelii.

Le plus souvent, l’Homme s’expose aux morsures des tiques lors de promenades en forêt, de travaux agricoles ou forestiers. Les tiques parviennent à s’accrocher et à se nourrir grâce à leur appareil buccal, le rostre. Au cours d’un repas, la tique peut régurgiter et transmettre ainsi la bactérie Borrelia dans le sang de l’hôte qui servira de transport jusqu’au système nerveux et aux articulations.

Le risque de transmission de la maladie de Lyme existe dès les premières heures d’attachement de la tique et s’accroît avec le temps pour devenir maximal à partir de la 48e heure.

Notons toutefois que toutes les morsures ne transmettent pas systématiquement la maladie de Lyme. Le kit Diagnos’tique des laboratoires Beaphar permet de tester une tique retrouvée sur la peau afin de savoir si elle est porteuse ou non de la bactérie. Si le test est positif, il faudra alors consulter un médecin pour une prise en charge rapide.

Il n’existe pas de risque de contamination par simple contact avec un animal ou un individu porteur de la bactérie Borrelia.
 

3. Symptômes et évolution de la maladie de Lyme

La maladie de Lyme évolue en trois phases successives durant lesquelles différents symptômes peuvent se manifester. Les médecins les imputent souvent à d’autres pathologies et pensent tardivement à la maladie de Lyme, ce qui rend le diagnostic plus difficile et provoque une errance médicale du côté des patients. Les symptômes de la maladie de Lyme sont souvent invalidants et peuvent perdurer plusieurs années après la morsure de la tique.
 

La phase primaire

La phase primaire de la maladie de Lyme débute dans les trois à trente jours qui suivent la morsure. Elle se caractérise dans 50 % des cas par l’apparition d’un érythème migrant (plaque rouge inflammatoire) dont le siège se situe au point de morsure. Cette lésion cutanée peut atteindre 20 à 30 centimètres de diamètre et être accompagnée de fièvre modérée, de céphalées ou de douleurs articulaires. L’érythème migrant apparaît dans 50 % des cas au niveau des membres inférieurs et peut perdurer pendant trois à quatre semaines avant de disparaître spontanément.

Même lorsqu’il est présent, l’érythème migrant est souvent traité à la légère ou diagnostiqué à tort comme de l’urticaire ou une allergie, ce qui peut retarder la prise en charge de la maladie.
 

La phase secondaire

La phase secondaire de la maladie de Lyme intervient quelques semaines voire quelques mois après la phase primaire. Les symptômes affectent alors plusieurs fonctions de l’organisme.

Parfois, un lymphocytome cutané bénin (aussi appelé lymphocytome borrélien) peut se développer. Il s’agit de nodules de couleur rouge violacé ou brunâtre, indolores, de 1 à 2 centimètres de diamètre. Ce type de lésion apparaît surtout sur les lobes ou les pavillons des oreilles, les mamelons et le scrotum.

Les symptômes peuvent également concerner le système cardiaque et se manifester par des troubles de conduction, une insuffisance cardiaque, une myocardite ou une péricardite.

Cette deuxième phase de la maladie de Lyme se caractérise aussi par des douleurs articulaires, notamment de l’arthrite au niveau des grosses articulations comme les genoux, ou des manifestations neuro-méningées telles qu’une inflammation des méninges et des racines nerveuses, une atteinte motrice périphérique ou une paralysie du nerf facial.

Enfin, des atteintes ORL, hépatiques, oculaires et musculaires sont des symptômes plus rares mais néanmoins rapportés par certains malades durant la phase secondaire de la maladie de Lyme.
 

La phase tertiaire

La troisième et dernière phase de la maladie de Lyme survient plusieurs mois voire plusieurs années après la morsure de tique. Elle se manifeste par des atteintes cutanées, neurologiques et articulaires.

Les personnes touchées peuvent ainsi être confrontées à une acrodermatite chronique atrophiante qui touche les membres inférieurs : la peau s’affine et laisse apparaître un réseau veineux très fin et visible.

Une mono ou oligo-arthrite chronique localisée surtout sur les grosses articulations (genou) est le principal symptôme articulaire de la phase tertiaire de la maladie de Lyme.

Parmi les manifestations neurologiques de cette dernière phase, les plus fréquentes sont l’encéphalomyélite chronique, les signes de pseudo-sclérose en plaque, de démence et de dépression.
 

4. Le diagnostic de la maladie de Lyme

En pratique, l’érythème migrant apparu après une morsure de tique est un symptôme caractéristique qui permet de diagnostiquer la maladie de Lyme avec certitude et qui ne nécessite pas d’examens supplémentaires. Néanmoins, dans certains cas, la morsure et l’érythème migrant peuvent passer inaperçus, ce qui rend le diagnostic plus complexe.

Les laboratoires Mylan ont développé MyTest Lyme afin de proposer une solution de diagnostic simple, rapide et accessible à tous. Il consiste à prélever une petite goutte de sang qui est ensuite analysée par un appareil qui détecte la présence d’anticorps dirigés contre la bactérie Borrelia. Si le test se révèle positif, une consultation rapide chez un médecin s’impose pour confirmer le diagnostic.

Actuellement, le protocole de dépistage de la maladie de Lyme comporte deux tests : le test ELISA et le test Western Blot. Après un prélèvement de sang ou de liquide céphalo-rachidien, le premier test consiste à rechercher les anticorps. Le second test n’est réalisé que si le test ELISA est positif et s’attache à détecter le poids moléculaire des anticorps sanguins. Si les deux tests délivrent un résultat positif alors on considère que la maladie de Lyme est bien présente.

La fiabilité de ce protocole de diagnostic est régulièrement remise en cause. Les résultats peuvent être faussés si les tests sont réalisés trop tôt (phase primaire) et toutes les formes de la maladie de Lyme ne seraient pas détectées. Cette remise en cause peut parfois être à l’origine de tensions entre les médecins et certains malades qui ne se sentent pas écoutés.

Les autres pays européens (l’Allemagne notamment) n’appliquent pas le même protocole de diagnostic de la maladie de Lyme, ce qui a pour conséquence d’augmenter les revendications des associations de malade qui demandent des mesures plus fiables.
 

5. Les traitements de la maladie de Lyme

Pour être bien traitée, la maladie de Lyme doit être diagnostiquée et prise en charge dans la première phase de son développement. En l’absence de traitement, les symptômes des phases secondaire et tertiaire se manifesteront et le diagnostic sera de plus en plus dur à établir.
 

Le traitement par antibiotiques

Le traitement de la maladie de Lyme par antibiotiques est le seul à être utilisé et reconnu en France. Des antibiotiques oraux à base d’amoxicilline, de doxycycline, de céfuroxime ou de ceftriaxone sont ainsi prescrits pour une durée de trois à quatre semaines. Ils éliminent la bactérie Borrelia et accélèrent la guérison.

Lorsque la maladie est plus avancée et que des atteintes neurologiques, articulaires ou cardiaques apparaissent, un traitement antibiotique par voie intraveineuse sera privilégié sur une plus longue durée.

L’efficacité du traitement par antibiotiques reste incertaine lorsqu’il est administré durant la phase tertiaire de la maladie de Lyme.
 

Les traitements alternatifs

Quelques médecins prennent conscience de la complexité qui entoure la maladie de Lyme et orientent leurs patients vers des traitements alternatifs dont certains ne sont pas reconnus ou autorisés dans notre pays.

L’argent colloïdal, constitué d’eau purifiée et de particules d’argent, permettrait ainsi de traiter la maladie de Lyme de par ses propriétés fongicides et bactéricides. Il permettrait également de consolider le système immunitaire et de cibler les différentes formes de la maladie. L’usage interne d’argent colloïdal n’est pas autorisé en France.

La vitamine C pourrait également constituer un traitement contre la maladie de Lyme. Anti-inflammatoire, elle protègerait et stimulerait le système immunitaire, favoriserait la désintoxication et l’élimination de la bactérie Borrelia et réparerait les dommages causés par la maladie.

Les machines Rife utilisées dans certains établissements de santé diffusent des ondes électromagnétiques dans l’organisme. Ces ondes seraient capables de détruire les germes pathogènes, d’évacuer les toxines et permettraient une meilleure production des globules blancs et des anticorps pour lutter contre la maladie de Lyme.

Si vous avez recours à l’une de ces méthodes alternatives, il est très important d’en informer votre médecin et de ne pas abandonner le traitement conventionnel pour autant, les deux approches pouvant fonctionner de manière complémentaire.
 

6. Prévention : les réflexes à adopter

Il existe quelques principes de base pour éviter les morsures de tiques et prévenir ainsi le risque de transmission de la maladie de Lyme.
 

Eviter les zones à risque

Dans un premier temps, il est important d’éviter autant que possible les régions où les tiques sont particulièrement actives. L’application mobile « Signalement TIQUE », disponible gratuitement sur les smartphones fonctionnant avec les systèmes d’exploitation iOS ou Android, a été lancée en 2017 par le Ministère des Solidarités et de la Santé, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et leurs partenaires. Cette application permet de déclarer et géolocaliser une morsure de tique et donc de connaître les régions à éviter.

application signalement tiques
 

Porter des vêtements couvrants

Si vous êtes amenés à vous promener en forêt ou dans des zones où les tiques sont actives, nous vous recommandons de porter des vêtements qui couvrent bien le corps et empêcheront les tiques de s’accrocher à votre peau : privilégiez les pantalons, les manches longues, les chaussettes montantes et les chaussures fermées.
 

Utiliser des répulsifs

Il existe en pharmacie des produits destinés à repousser les insectes et notamment les tiques. Ils se présentent le plus souvent sous forme de spray pour être transportés et appliqués facilement sur la peau ainsi que sur les vêtements.

Ces répulsifs anti-tiques offrent une protection pouvant aller jusqu’à 12 heures et sont développés pour être utilisés par toute la famille, y compris les jeunes enfants.

Inspecter minutieusement son corps après les promenades

Si vous avez fait une promenade ou une randonnée dans des régions à risque, examiner minutieusement toutes les parties de votre corps et celui de vos enfants pour trouver les éventuelles tiques qui auraient pu s’y accrocher.

Inspecter plus précisément les aisselles, les plis du genou, le cuir chevelu et les organes génitaux pour ne laisser passer aucune morsure de tique.
 

Surveiller les animaux de compagnie

Les chiens et les chats peuvent eux aussi être mordus par des tiques et les faire entrer dans votre habitat. Pensez donc à les surveiller régulièrement et à retirer les tiques de leur peau pour éviter qu’elles ne s’accrochent ensuite aux autres membres de la famille.
 

7. Que faire en cas de morsure de tique ?

Si vous constatez que vous avez été mordu par une tique, la première étape consiste à la retirer. Idéalement, le retrait de la tique doit intervenir dans les 8 heures qui suivent la morsure.

Il est déconseillé d’appliquer un quelconque produit (alcool, ether) avant d’extraire la tique. Cela aurait pour effet de la faire régurgiter et augmenterait le risque de transmission de la maladie de Lyme.

Pour retirer la tique correctement, utiliser un tire-tique ou à défaut une fine pince à épiler. Agrippez la tique au plus près de la peau puis tirer doucement mais fermement en effectuant un mouvement circulaire pour ne pas casser le rostre et enlever la tique. Si une partie du rostre est restée accrochée, ne cherchez pas à continuer l’extraction : une petite grosseur se formera puis disparaîtra d’elle-même après plusieurs semaines.
Après avoir retiré la tique, désinfecter soigneusement la zone mordue avec de l’alcool modifié ou un antiseptique à base de chlorexidine, hexamidine ou povidone iodée.

Durant le mois qui suit la morsure de la tique, surveillez minutieusement la zone concernée. Une petite plaque rouge peut apparaître dans les 24 heures. Il s’agit d’une réaction normale à la salive de la tique et ce n’est pas nécessairement un signe d’infection. En revanche, si vous constatez un érythème migrant entre trois et trente jours après la morsure, consultez un médecin.
 

8. Dans quels cas consulter ?

Certaines situations doivent vous inciter à consulter dans les plus brefs délais un médecin généraliste qui pourra ensuite vous prescrire un traitement par antibiotiques ou des examens complémentaires voire vous orienter vers un spécialiste. Consultez rapidement si vous vous trouvez dans l’un des cas suivants :
  • vous avez constaté une morsure de tique alors que vous êtes enceinte (cette situation implique un traitement antibiotique préventif) ;
  • votre enfant âgé de moins de 8 ans s’est fait mordre par une ou plusieurs tique(s) ;
  • vous observez l’apparition d’une plaque rouge autour d’une morsure datant de plusieurs semaines ;
  • une tique est restée accrochée à votre peau durant plus de 36 heures ;
  • vous avez constaté des morsures multiples ;
  • vous avez retiré une tique qui s’est avérée gorgée de sang et vous ne savez pas depuis combien de temps elle était sur votre peau ;
  • vous êtes un patient immunodéprimé (prise d’un traitement immunosuppresseur, VIH).

A retenir

Transmise par les morsures de tiques, la maladie de Lyme reste encore aujourd’hui entourée d’incompréhensions, de controverses et de débats au sein même du corps médical. Elle concerne principalement les pays au climat tempéré, où les tiques sont particulièrement actives et peuvent mordre les humains durant leurs promenades en forêt.

En adoptant des réflexes simples de prévention, il est possible d’éviter les morsures de tiques et de limiter le risque de transmission de la maladie de Lyme dont les symptômes peuvent être très invalidants. En cas de morsure, le retrait de la tique, la désinfection puis la surveillance de la zone mordue sont indispensables. L’apparition d’un érythème migrant est un signe caractéristique de la maladie de Lyme et nécessite une prise en charge rapide et un traitement par antibiotiques.

Diagnostiquée rapidement, la maladie de Lyme guérit bien et ne laisse pas de séquelles. Toutefois, lorsque la morsure de tique est passée inaperçue, le diagnostic est plus difficile à poser et la prise en charge moins efficace, d’où la nécessité de suivre les principes de prévention.

Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter notre vidéo consacrée à la maladie de Lyme et aux morsures de tiques !