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Sondage urinaire et stomie en cas de rétention d'urine

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 02/04/2024 à 17h04, publié le 01/04/2019 à 09h04
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Sondage urinaire et stomie en cas de rétention d'urine
De prime abord opposées, l'incontinence et la rétention urinaire sont pourtant bien liées par le double fait qu'elles partagent souvent les mêmes causes pathologiques et que la première peut vite découler de la seconde. En effet, la rétention d'urine implique un dispositif de sondage destiné à vider la vessie comme nous le verrons plus tard. C'est la raison pour laquelle les nouveaux systèmes de sondage sont toujours plus innovants et permettent d'évacuer le plus possible l'urine contenue dans la vessie. Si certains sont permanents, d'autres s'utilisent temporairement et de façon autonome afin de pouvoir renouveler l'opération plusieurs fois dans la journée et éviter toute complication. Une autre méthode consiste à dériver la voie naturelle par intervention chirurgicale. Mais alors comment fonctionne précisément notre appareil urinaire ? Quelles sont les pathologies susceptibles de le perturber et quels sont les équipements les plus adéquats pour le soulager ?
 

Rétention urinaire : causes et traitements

Fonctionnement de l'appareil urinaire

Tout commence par les reins, qui assurent la filtration du sang et l'épuration des déchets métaboliques qui seront transformés en urine pour ensuite être évacués hors de l'organisme lors de la miction. La fonction rénale est d'autant plus primordiale au bon fonctionnement de l'organisme qu'elle permet de maintenir l'homéostasie du sang, c'est-à-dire la régulation de sa composition et de son volume. Gorgé de dioxygène et de substances cataboliques, le sang assure l'oxygénation et la collecte des déchets liés au fonctionnement de l'organisme. Afin de garder son équilibre qui lui permet de se régénérer à chaque cycle, il passe par les reins pour se délester de ses toxines qui sont transformées en urines puis dirigées dans la vessie pour y être stockées avant leur évacuation. Les systèmes végétatifs sympathique et parasympathique innervant l'ensemble de la vessie contribuent à son fonctionnement et assurent la communication neuronale avec le cerveau qui actionne en retour le muscle détrusor, situé au-dessus de la vessie, et les sphincters situés au niveau du col vésical. Tandis que le premier se relâche lors du remplissage et se contracte lors de la vidange de la vessie, les seconds s'écartent et se resserrent dans la même optique.
 

Causes et conséquences de la rétention urinaire

Dans le premier cas, une trop forte concentration en sels minéraux et acides, due à une alimentation déséquilibrée et une faible consommation d'eau, implique un phénomène de cristallisation qui va obstruer les reins et bloquer l'évacuation des urines. En fonction de leur taille (de quelques millimètres à plusieurs centimètres) ces calculs seront plus ou moins difficiles à diluer et procureront de vives douleurs. La rétention urinaire peut découler d'un affaiblissement du détrusor, qui ne parvient plus à se contracter pour pousser l'urine vers le col vésical, ou d'une rupture de communication neuronale qui empêche le cerveau de recevoir le message d'une vessie trop pleine et de ne pas envoyer en retour le signal de vidange, à la fois au détrusor et aux sphincters, appelé la miction.
 
Il existe de nombreux facteurs pathologiques et traumatiques responsables de la rétention urinaire, comme l'accident vasculaire cérébral (AVC) par exemple. Il est provoqué par une rupture de la circulation sanguine dans le cerveau, dont la soudaine asphyxie implique la mort de cellules ainsi que des lésions parfois irréversibles. En fonction de la zone touchée, des fonctions neuronales, comme celles liées à la miction, peuvent être endommagées. Certaines maladies comme le cancer ont aussi un impact potentiel sur le fonctionnement de l'appareil urinaire, tout comme des médicaments dont les molécules cataboliques risquent d'endommager les reins lors de leur élimination. Par ailleurs, si la prostate est particulièrement scrutée chez les hommes pour ses risques de gonflement avec l'âge ou le cancer, compressant ainsi l'urètre, l'accouchement par voie basse chez la femme est également propice à des traumatismes de certains muscles tels que ceux du plancher pelvien qui comprennent notamment les sphincters. Enfin, l'affaiblissement de la mobilité lié à la vieillesse ou à des traumatismes qui ont conduit à la paraplégie ou à la tétraplégie, contraint bien évidemment la vidange urinaire et nécessite des moyens alternatifs.
 
La stase urinaire, à savoir la stagnation permanente d'urine dans la vessie qu'une rétention implique, augure des risques d'infections à répétition pouvant aller jusqu'aux reins, sous la forme de pyélonéphrite, voire dans le sang sous la forme de septicémie. L'autre conséquence possible concerne la cristallisation des urines et la formation de calculs vésicaux, urétéraux et rénaux. Par ailleurs, au cas où la vessie n'est pas vidée, son gonflement trop important peut provoquer sa dilatation et son claquage ou un reflux des urines vers les reins.
 

Traitements d'une rétention urinaire

Selon le type de pathologie et le degré de gravité de la rétention urinaire, plusieurs options de traitement sont disponibles. Dans les cas les moins graves, le trouble peut venir d'un simple dérèglement physiologique lié à un régime alimentaire ou un mode de vie déséquilibré. La prise de conscience et le réajustement de cet équilibre sont ainsi suffisants pour retrouver un processus urinaire normal. Par ailleurs, les exercices de Kegel, chez la femme, offrent une rééducation du périnée et des muscles pelviens. Dans d'autres circonstances, un traitement médicamenteux sera prescrit pour activer les muscles et la miction, tandis que la neuromodulation stimulera les nerfs des systèmes sympathique et parasympathique grâce à des impulsions électriques. Cette dernière méthode n'est pas recommandée en cas de rétention obstructive. Toutefois, ces traitements ne sont pas toujours efficaces et la vidange assistée régulière de la vessie reste la solution la plus simple pour éviter toute aggravation. Cette action se décline selon deux méthodes : le sondage urinaire et l'urostomie.
 

Sondage urinaire

Le sondage urinaire consiste à introduire une tubulure creuse dans le canal de l'urètre, jusqu'à la vessie, afin de faciliter la vidange de l'urine. Deux types de sondage sont possibles, en fonction de la gravité de la rétention urinaire et de la pathologie.
 

Sondage urinaire à demeure

Le sondage permanent, dit « à demeure », est un type de sondage dont le dispositif est installé sur l'appareil urinaire du patient pour une longue durée, entre plusieurs jours et plusieurs mois. Il est indiqué aux patients non opérables ou paraplégiques, pour qui aucune autre alternative n'est possible. Il est composé d'une sonde de Foley, qui se caractérise par un ballonnet situé à son extrémité, et d'une poche de recueil des urines fixée en permanence à la sonde. Cette dernière s'insère dans le canal de l'urètre et le remonte jusqu'à atteindre la vessie. Un fois introduite, le ballonnet est gonflé afin d'éviter que la sonde ne ressorte accidentellement. Majoritairement fabriquée en latex siliconé car mieux toléré, les sondes sont dites « droites » et bénéficient d'une certaine souplesse afin de se conformer le plus possible à l'appareil urinaire du patient. Elles se déclinent selon différents diamètres qui sont mesurés en charrières, abréviation CH, dont le choix doit être fait sur avis médical. Vous retrouverez sur notre site plusieurs équipements disponibles, parmi lesquels les sondes urinaires pour homme, femme et enfants. Des systèmes de drainage urinaire existent également.
 
Toutefois, étant donné que la sonde urinaire constitue un accès permanent pour les germes vers l'intérieur, cette technique exige un respect drastique de l'hygiène et de l'asepsie afin de limiter au maximum les menaces d'infections qui auraient des conséquences lourdes sur l'état du patient. La colonisation de la vessie par les bactéries risquerait de mettre à mal tout l'appareil urinaire et de remonter jusqu'aux reins et la septicémie via l'endothélium, la couche interne des vaisseaux sanguins la plus proche du sang. C'est la raison pour laquelle, le sondage urinaire à demeure est particulièrement surveillé et contrôlé régulièrement par des infirmiers à domicile. De la même manière, le changement régulier de la sonde doit être réalisé par un spécialiste afin de limiter les lésions traumatiques de l'urètre et de la prostate. Des sets de pose et de changement de sonde faciliteront le travail des infirmiers, comme le kit de sondage urinaire Mediset.
 
Les autres risques concernent l'inflammation de la muqueuse vésicale, la formation d'un paraphimosis ou une obstruction de la sonde par des calculs vésicaux ou des caillots de sang. Ainsi, au-delà de l'hygiène et de la maintenance du dispositif, il est recommandé aux patients concernés de se laver régulièrement les mains, de garder une hygiène corporelle irréprochable, notamment autour de la zone urinaire et de faire attention à ne pas endommager l'équipement dans son ensemble.
 

Sondage intermittent

Pour les cas les moins lourds, le sondage urinaire intermittent est préconisé. Beaucoup moins sujets aux infections, son utilisation temporaire est aussi moins contraignante pour le patient. La sonde est introduite toutes les quatre heures environ, intervalle qui correspond au remplissage de la vessie, puis retirée aussitôt après la vidange. A chaque nouvelle introduction, une nouvelle sonde est utilisée, afin de limiter au maximum les risques d'infections. Ces dispositifs ont également l'avantage d'être compacts et discrets. Prenant la forme d'un stylo à mascara, ils se transportent facilement dans un sac ou une pochette et ne sont pas identifiables de prime abord, notamment par les non-initiés. Le sondage peut être ainsi effectué de manière autonome, très rapidement et aisément sans contraindre la vie active de la personne concernée. Outre les versions masculines et féminines, deux modèles sont disponibles sur le marché et s'adressent à deux types de patients. Le premier consiste en une simple tubulure droite qui permet d'évacuer les urines directement dans les toilettes. Le second est, quant à lui, équipé d'une poche urinaire destinée à recueillir les urines. Repliée dans le capuchon et fixée à la sonde, cette poche est particulièrement utile aux patients à mobilité réduite ou en fauteuil roulant pour qui le déplacement jusqu'à la cuvette des toilettes n'est pas aisé. Il suffit ensuite de détacher la partie découpable de la poche et de verser le contenu dans les toilettes.
 
Les risques d'infection étant proportionnels à la durée de la présence de la sonde dans la vessie, ils sont ainsi moindre avec une sonde intermittente qu'avec une sonde à demeure. Cela dit, cette méthode n'empêche pas de rester vigilant quant à son hygiène et au respect des règles fondamentales qui en découlent comme le fait de se laver soigneusement les mains avant et après chaque sondage et de nettoyer avec une compresse la zone environnant le canal de l'urètre, à savoir le prépuce et le gland chez l'homme et la vulve chez la femme. Il est d'ailleurs recommandé de faire son apprentissage auprès d'une infirmière afin de s'assurer de l'efficacité de ces gestes d'hygiène. D'autre part, en particulier pour les femmes, l'utilisation d'un miroir facilitera grandement la mise en place de la sonde urinaire.
 

L'urostomie

La stomie est un acte chirurgical qui consiste à effectuer une ablation d'une partie du corps dans le but de dériver un orifice naturel. Cette technique embrasse une large spectre de discipline, parmi lesquelles celles qui concernent l'alimentation et donc l'appareil urinaire.
 

Dans quels cas l'urostomie est-elle indiquée ?

L'urostomie est pratiquée quand la vessie du patient est partiellement ou totalement inutilisable, lésée, ou qu'elle a été retirée suite à une opération. Cela arrive dans le cadre de cancers, de blessure perforante, de troubles neuronaux ou de malformation à la naissance. Dans ces cas particuliers, il est nécessaire de dériver le chemin naturel des urines afin de les canaliser dans une poche alternative qui se videra par un autre orifice du corps, celui-là même qui a été réalisé par le chirurgien. L'ablation de la vessie intervient quand celle-ci se voit menacée ou déjà lésée par la propagation de certains cancers collatéraux comme ceux du côlon, de l'utérus, de l'ovaire, du col de l'utérus ou du vagin. En fonction du traumatisme ou de la pathologie et du degré respectif de gravité, différents types de stomie sont possibles.
 

Stomie incontinente

Dans le cas d'une dérivation incontinente, les uretères sont reliés à une ouverture au niveau du ventre grâce à une partie de l'intestin grêle ou le gros intestin, le plus souvent un conduit iléal, c'est à dire issu de la troisième partie de l'intestin grêle, afin de faire de cheminer les urines vers une poche extérieure fixée au niveau de l'orifice de stomie. Elle peut être sécurisée par la ceinture Brava pour poche de stomie. L'urostomie peut également être cutanée quand les uretères sont directement reliés à l'orifice ventral. Toutefois, elle exige que la distance entre la surface interne du ventre et les uretères soit faible, ce qui n'est le cas que chez les enfants.
 

Stomie continente

La dérivation continente se caractérise par le fait que la poche censée récolter l'urine, se trouve à l'intérieur du corps et qu'elle est façonnée à l'aide d'une partie du côlon ou de l'intestin grêle, selon sa position. C'est le cas notamment de la poche d'Indiana et de la néovessie.
 
Pour la poche d'Indiana, le chirurgien réalise une poche à partir du côlon droit ou de l'intestin grêle, qu'il fixe ensuite au niveau de l'ouverture abdominale, à l'intérieur du ventre. Aucune poche extérieure n'est utile et les urines sont évacuées à l'aide d'une sonde que l'on branche sur la stomie 4 à 6 fois par jour. Dans le cas de la néovessie, le principe est similaire, à la différence que la poche créée est directement reliée à l'urètre et qu'elle permet d'uriner par la voie externe normale (pénis ou vagin). Cette stomie est indiquée aux patients qui ont gardé le contrôle de leur plancher pelvien. Il suffit en effet de contracter l'abdomen pour vider la néovessie. Enfin, dans un dernier cas, lorsque la stomie et la dérivation vers l'urètre ne sont pas réalisables, il est possible de relier les uretères au côlon sigmoïde afin d'évacuer les urines par le rectum avec les selles. C'est ce que l'on appelle l'urétéro-sigmoïdostomie.
 

Risques et complications

L'un des principaux inconvénients et effets secondaires de la stomie, qu'elle soit incontinente ou continente, se manifeste par l'apparition de troubles digestifs. En effet, le fait de prélever des parties du côlon ou de l'intestin grêle affaiblit quelque peu la souplesse du tube digestif qui se remplit de gaz et de liquides, occasionnant des ballonnements chez le patient. D'autre part, le blocage de certains aliments provoque des occlusions intestinales dont les symptômes sont particulièrement douloureux. Il existe également un risque que la poche interne se rompe et déverse toute l'urine et les bactéries sur la paroi interne de l'abdomen avec à la clé la déclaration d'une péritonite bactérienne. Enfin, au cas où des calculs se forment dans la poche ou au niveau de l'uretère, l'urine peut se voir bloquer et remonter vers les reins, menaçant de les infecter.
 

A retenir

L'appareil urinaire de l'organisme est tout autant primordial que le tube digestif du fait qu'il effectue l'évacuation des toxines et contribue ainsi à l'équilibre général du corps. Mais pour des raisons pathologiques, génétiques ou tout simplement traumatiques, il peut être mis à mal et c'est tout l'organisme qui peut se trouver menacé. Heureusement, la médecine moderne s'est forgée les moyens de pallier ces troubles et d'offrir au patient le maximum de confort. Néanmoins, malgré les nombreux progrès réalisés en matière de dérivation urinaire, que ce soit le sondage ou la stomie, ces techniques sont encore bien loin de la puissance de la technologie physiologique du corps humain. Elles nécessitent un soin quotidien rigoureux et une hygiène renforcée. D'autre part, le contrôle régulier par un spécialiste médical est indispensable à la préservation du corps de risques infectieux.
 
Pour aller plus loin, consultez notre fiche conseil Vivre avec une stomie.

Retrouvez notre catégorie incontinence proposant des sondes et poches urinaires.