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La schizophrénie et les troubles bipolaires

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/08/2023 à 14h08, publié le 20/09/2019 à 06h09
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La schizophrénie et les troubles bipolaires
La schizophrénie et les troubles bipolaires sont deux maladies mentales qu’il faut bien différencier, car, bien qu’elles semblent proches, n’ont pas le même traitement ni les mêmes symptômes. Nous verrons que les facteurs et les causes sont divers tout comme la médication.
Les troubles bipolaires peuvent être épisodiques et liés au rythme de vie alors que la schizophrénie diagnostiquée est un état récurrent aux multiples facteurs complexes.
 

La schizophrénie

Qu’est-ce que la schizophrénie

La schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique qui appartient à la catégorie des troubles psychotiques. Il apparaît généralement entre 15 et 30 ans et le nombre de cas est de 0.4%. La probabilité de développer ce trouble au moins une fois dans sa vie est de 0.7 à 1.2%.
Le terme schizophrénie provient du mot grec « schizein », signifiant « fractionnement », et « phrèn », désignant « l’esprit ».
Ce trouble se manifeste par une perte de contact avec la réalité et une anosognosie, c’est-à-dire que le patient n’a pas conscience de sa maladie pendant les périodes aiguës. Ce qui complique l’acceptation du diagnostic et de la thérapie par l’individu schizophrène. Il existe différents types de schizophrénie, la première étant l’hébéphrénie « esprit adolescent », qui se qualifie par une intense désagrégation de la personnalité. La catatonie, la deuxième et plus grave forme, se manifeste par un état de passivité, de négativisme alternant avec des excitations soudaines. Enfin, la forme la moins grave se caractérise par des hallucinations. Ces hallucinations sont souvent l’image que se fait la majeure partie des gens qui entendent parler du dédoublement de la personnalité ou des personnalités multiples, ce qui pousse à confondre la schizophrénie et les troubles bipolaires qui se caractérisent par différentes humeurs.

Les symptômes et manifestations

La schizophrénie se développe généralement entre l’adolescence et le début de la vie adulte, car c’est la période propice au comportement social et relationnel de tout individu. La schizophrénie se déclare avant l’âge de 19 ans chez 40% des hommes et 23% des femmes atteintes par ce trouble. Les symptômes annonciateurs se manifestent par les troubles cognitifs, c’est-à-dire la détérioration des processus mentaux de la mémoire, du jugement, de la compréhension et du raisonnement.
En effet, la schizophrénie se manifeste par les troubles d’attention, de concentration lors d’un visionnage de film par exemple, le manque de tolérance à l’effort, la difficulté à réagir rapidement et à répondre vivement aux questions qui sont posées.
Une personne atteinte de schizophrénie va oublier d’effectuer les tâches de la vie quotidienne comme honorer un rendez-vous ou faire ses devoirs. Elle ne peut expliquer ce qu’elle lit ou même de suivre une conversation. Sa mémoire autobiographique est également touchée, car elle oublie régulièrement des épisodes de sa propre vie. Tous ces troubles empêchent une personne de travailler normalement, car elle est incapable d’effectuer différentes tâches simultanément et suivies.
Les fonctions exécutives sont également touchées, et l’individu manque d’autonomie, ne peut se préparer un repas par exemple, car sa capacité à anticiper les gestes, à organiser et à réaliser les tâches prévues est trop difficile.
Ces différents troubles compliquent la sociabilisation chez la personne schizophrène, ce qui provoque un retrait social et d’autres symptômes comme l’irritabilité, la dysphorie, une perturbation de l’humeur qui se caractérise par un sentiment d’inconfort émotionnel ou mental, comme la tristesse, l’anxiété, l’insatisfaction, et l’indifférence.
 

Les facteurs de prédisposition

La schizophrénie peut se manifester par de nombreux facteurs provoquant ces troubles mentaux. L'hérédité est un facteur de développement d'une schizophrénie, variant selon les études et les patients. Les gènes sont notamment liés au système immunitaire et nerveux.
Il existe une multitude de facteurs environnementaux capable d’interférer, comme les facteurs épigénétiques, infectieux, prénataux, obstétricaux et néonataux.
 

Intoxication et drogues

Certains solvants utilisés pour le nettoyage à sec comme le perchloroéthylène, une substance toxique, augmenteraient de 3.5 fois le risque de développer des symptômes. L’intoxication au manganèse, qui est un oligo-élément nécessaire à l’homme s’avère très toxique en dose excessive et se manifeste par des symptômes rappelant la schizophrénie.
La consommation de diverses drogues augmente le risque de manifestation de schizophrénie tel que l’alcool, le cannabis, les amphétamines et la cocaïne. La moitié des personnes souffrant de schizophrénie font usage de la drogue ou consomment de manière excessive de l’alcool. Le cannabis, quant à lui, aurait un rôle déclencheur de ces troubles. En effet, une consommation de cannabis antérieure aux épisodes de schizophrénie favoriserait leur apparition et la quantité consommée augmenterait le risque de troubles psychotiques. Les autres drogues citées précédemment seraient utilisées afin de gérer la dépression, l’ennui et l’anxiété.
En conclusion, l’utilisation de ces diverses substances serait une conséquence de la schizophrénie et non la cause. Bien entendu, tous les individus ayant consommé du cannabis ne développent pas automatiquement la schizophrénie, cependant, c’est un facteur accélérant l’entrée dans la maladie.
 

Facteurs sociologiques

Les facteurs environnementaux jouent un rôle de vulnérabilité à la maladie durant la petite enfance et en tant que déclencheurs ou de rechute durant l’adolescence et à l’âge adulte. Une sévère instabilité dans l’environnement éducatif familial multiplierait par 5 à 8 fois le risque de développer une schizophrénie aux symptômes positifs appelés également excédentaires chez les sujets présentant un risque génétique. Cependant, des mesures d’atténuation existent, telles que le placement de l’enfant au sein d’une famille stable. Des études ont pu déterminer que chez les enfants génétiquement à risque ont bien moins de risque de développer la maladie qu’au sein d’une famille perturbée.
 

Facteurs prénataux

Chez la femme enceinte, la malnutrition sévère et un violent stress psychologique pendant le second trimestre, comme un deuil, une détresse ou une grossesse non désirée peuvent être des causes qui affectent pour le fœtus.
Lors que la mère subit une infection grippale, le placenta induirait le fœtus à produire ses propres cytokines, même s’il n’est pas en contact avec le virus. La réaction immunitaire du fœtus induit par les cytokines pourrait empêcher le développement normal des neurones.
La vaccination antigrippale chez la femme enceinte est recommandée et prise en charge par l’assurance maladie.
L’incompatibilité de rhésus est un trouble reconnu comme potentiellement schizogène. Ce phénomène entraîne une anémie hémolytique qui détruit les globules rouges du bébé ce qui engendre des conséquences graves. Après une précédente grossesse de la mère qui est rhésus négatif, les globules rouges du fœtus ayant un rhésus positif sont attaqués par des anticorps maternels qui traversent le placenta. Il existe un traitement injectable pour ce type de risque.
 

Les solutions médicamenteuses

La schizophrénie est généralement régulée par un traitement médicamenteux d’antipsychotiques, des neuroleptiques qui préviennent les phases aiguës ou qui permettent de diminuer l’intensité des symptômes pour certains cas. Le soutien éducatif ainsi qu’une psychothérapie adaptée aux besoins des patients sont également préconisés afin de maintenir ces personnes sur la voie professionnelle et le marché du travail tout en améliorant leur sociabilisation.
Pour des cas plus sévères, il est nécessaire d’envisager une hospitalisation sans consentement lorsque l’individu présente un risque pour lui-même et pour les autres. Ces séjours sont généralement de courte durée. Il faut savoir qu’une faible minorité de sujets souffrant de troubles mentaux adopte un comportement dangereux pour les autres.
 

Les troubles bipolaires

Qu’est-ce que c’est ?

Les troubles bipolaires appelés autrefois psychose maniaco-dépressive font partie des troubles de l’humeur, une maladie au long cours comme la dépression récurrente que l’on nomme également trouble unipolaire. Cette maladie bipolaire alterne les épisodes d’exaltation de l’humeur et de dégradation de l’humeur. Cette maladie est constituée de deux phases, une manique et une dépressive. Entre ces deux pôles, l’individu retrouve un état normal que l’on appelle « euthymie » ou « normothymie », traduite du grec comme une disposition idéale de l’humeur.
La phase maniaque se définit comme un épisode d’excitation pathologique. Le patient est hyperactif et euphorique, inhabituellement très bavard et projette de nombreuses choses. Cette phase se manifeste par une désinhibition et peut provoquer l’envie de dépenser frénétiquement de sommes considérables.
La phase dépressive est l’extrême contraire de la phase maniaque. En effet, l’individu souffre d’une très grande tristesse et n’a goût à rien, pas même de vivre. Les formes les plus sévères sont nommées « mélancoliques ». Le réel danger de cette maladie est le risque de se suicider.
 

Les facteurs de risque

Les troubles bipolaires sont certainement liés aux facteurs génétiques, car il existe une forte prédisposition familiale se traduisant par une vulnérabilité de l’humeur et une incapacité à gérer ses émotions.
Il se peut également que ces troubles se manifestent lors d’évènements stressants ou lors de surmenage comme un manque de sommeil ou un travail de nuit obligeant des horaires complètement décalés.
Enfin, d’autres facteurs tels que les infections du système nerveux, des traumatismes crâniens ou une toxicomanie et l’alcoolisme peuvent également entraîner ces troubles.
 

Les symptômes

L’humeur est rapidement changeante, expansive et euphorique puis alterne avec des périodes d’irritabilité où le patient peut se fâcher ou éclater en sanglots. La phase maniaque désinhibe totalement l’individu qui fait des plaisanteries, des jeux de mots, parle plus que de raison dont son discours passe du coq à l’âne. Il s’avère très réceptif à réagir aux attitudes de ses interlocuteurs et ne tient pas en place.
Les accès maniaques se manifestent par des idées de grandeur, de toute puissance, une forme de mégalomanie.
Le patient est sujet à l’insomnie, car le corps vit un état d’excitation intense et ne ressent pas la fatigue. Cependant, il va manger et boire intensément sans prendre de poids. Lorsque la phase maniaque est très intense, le patient se désintéresse de l’alimentation, ce qui entraîne une perte de poids et une déshydratation.
Après cette phase euphorique qui a bien épuisé l’organisme, l’humeur change et la phase dépressive fait son apparition se caractérisant par une tristesse profonde, une perte d’intérêt et de plaisir pour toute activité. Un manque d’énergie se manifeste et l’anxiété prend le dessus. On peut également observer un trouble de la concentration, de la mémoire et une fatigue extrême. Cet état de fatigue entraîne un repli sur soi et des idées suicidaires fréquentes. Des symptômes nommés fonctionnels apparaissent tel que les maux de tête, les douleurs diffuses ou localisées ou encore des troubles digestifs.
 

Les traitements des troubles bipolaires

Le traitement des troubles bipolaires prend en charge la dépression qui repose sur des stabilisateurs d’humeur comme les sels de lithium, les antipsychotiques atypiques (APA) et les anticonvulsivants.
Les sels de lithium, la quétiapine et la lamotrigine auront une action spécifique sur la prévention des récidives dépressives.
La prise du traitement ne peut débuter que lors d’une phase euthymie ou libre.
Lors de la phase maniaque, la personne est trop exaltée et n’est pas prête à se soigner à cause de troubles de l’attention, ce qui rend l’adhésion du traitement difficile. C’est pourquoi le traitement établi permet surtout d’agir de manière curative et symptomatique sur l’insomnie, l’agitation, l’agressivité et le délire.
En phase dépressive, le patient est conscient de son trouble dépressif, ce qui le fait souffrir et peut le décourager quant à la durée du processus de « guérison ». Cet état léthargique et négatif peut compliquer également le suivi d’un traitement. Afin de favoriser la voie de la guérison, des séances de médiation permettent d’améliorer l’état des patients en leur proposant des séances de luminothérapie, de stimulation magnétique transcrânienne que l’on associe aux traitements régulateurs d’humeur.

La médecine a fait de réels progrès pour diagnostiquer et différencier les troubles mentaux afin de trouver des traitements adaptés à chaque pathologie et même éviter la survenue de symptômes. Plusieurs degrés de schizophrénie sont évalués afin d’apporter une prise en charge et éviter une exclusion de la société. Les troubles bipolaires sont maintenant mieux reconnus et peuvent être contrôlés par des traitements et des accompagnements thérapeutiques afin de réguler l’humeur des patients.