Monoxyde de carbone : redoubler de vigilance à l’approche de l’hiver pour éviter les intoxications

Le monoxyde de carbone est la première cause de mortalité par intoxication en France. Chaque année environ 1300 épisodes d’intoxications au monoxyde de carbone surviennent par accident. Comment éviter cette intoxication ? Quelle conduite tenir face à une intoxication ?

Qu’est-ce que le monoxyde carbone et ses dangers ?

Le monoxyde de carbone est un gaz toxique, incolore, inodore, sans saveur et non irritant. Il n'est donc pas perceptible par la personne exposée. La densité de ce gaz, proche de celle de l’air, lui confère la capacité de se diffuser rapidement dans l’atmosphère pour former avec l’air un mélange très toxique pour l’homme. Une fois inhalé, ce gaz pénètre dans le sang et prend la place de l’oxygène.
L’inhalation de monoxyde de carbone est la première cause de mortalité par intoxication aiguë en France. 

Quels sont les signes d’une intoxication au monoxyde de carbone ?

Il existe deux types d’intoxications au monoxyde de carbone. 
L’intoxication aiguë par le monoxyde de carbone entraîne une survenue brutale de maux de tête, puis de vertiges, nausées et vomissements, associés à une importante fatigue. Surviennent ensuite des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance et le coma.

L’intoxication dite "chronique" est modérée mais prolongée. Elle se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. À ces signes s’ajoutent des malaises, un essoufflement et des troubles, du sommeil, de la vision, de l’odorat, du goût, de la mémoire et de l’attention. Une confusion mentale et des douleurs thoraciques, abdominales et musculaires, sont également observées. À terme, l’inhalation de monoxyde de carbone peut entrainer des troubles cardiaques ou respiratoires. 

L’intoxication chronique est difficilement détectable car ses symptômes peuvent correspondre à des maladies très variées. Chez les personnes âgées, les signes d’une atteinte toxique sont parfois attribués au vieillissement. Chez les enfants de moins de 2 ans, l’intoxication peut se manifester par des symptômes atypiques comme des pleurs.
En cas d’intoxication grave, chronique ou aiguë, les personnes gardent parfois des séquelles, migraines chroniques, dépendances neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysie). Les femmes enceintes nécessitent souvent une prise en charge spécifique.

Quelles sont les causes de l’intoxication au monoxyde de carbone ? 

Les intoxications au monoxyde de carbone résultent de plusieurs causes :

• une mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné).
• une absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées).
• un défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude ainsi que les inserts, poêles, cuisinières, chauffages mobiles d’appoint 
• une vétusté des appareils de chauffage et de production d'eau chaude 
• une incompatibilité des différentes installations présentes dans un même logement
• une utilisation inappropriée d'appareils à combustion (chauffage d’appoint en continu, groupe électrogène en lieu fermé,…).

Des conditions météorologiques particulières comme l’absence de vent peuvent rendre difficile l’évacuation des gaz par le conduit de l’appareil.

Comment éviter un risque d’augmentation du monoxyde de carbone ?

Pour éviter qu’une concentration importante de monoxyde de carbone ne s’accumule dans les locaux, des règles simples doivent être respectées :

• faire vérifier chaque année ses installations (chaudières, cheminées, chauffe-eau, conduits d’aération, poêles) par un professionnel qualité quel que soit le combustible utilisé
• aérer le logement 10 minutes tous les jours, même en hiver
• ne pas obstruer les entrées et sorties d’air (grilles ou bouches d’aération) permettant à l'air de circuler
• ne pas utiliser pour se chauffer, des appareils non destinés à cet usage 
• respecter les consignes d’utilisation des appareils à combustion 
• ne jamais utiliser de façon prolongée des panneaux radiants à gaz ou des poêles à pétrole 
• ne jamais utiliser une cuisinière, un brasero ou un barbecue comme chauffage de secours dans une pièce fermée
• faire remplacer les appareils anciens raccordés à des conduits de fumée par des appareils conformes à la réglementation en vigueur
• ne pas utiliser de groupes électrogènes dans les espaces clos

Quels sont les gestes à adopter en cas d’intoxication ? 

En cas d’intoxication aiguë au monoxyde de carbone, il est important d'agir très vite : 

• aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres, tout en retenant sa respiration 
• couper l’alimentation en combustible de l’appareil en cause 
• appeler les secours d’urgence, même si les victimes se plaignent de simples maux de tête
• faire évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants

Numéros d’urgence à retenir

Samu : 15
Pompiers : 18
Appel d'urgence européen : 112 et 114 pour les personnes malentendantes. 

Ces numéros sont gratuits et peuvent être appelés d'un téléphone fixe ou d'un téléphone mobile même bloqué ou sans crédit. 

Bien informer les secours facilite une intervention rapide. Lorsque vous appelez le 15 ou le 112, essayez de respecter les règles suivantes :

• parler calmement 
• donner son numéro de téléphone, son nom et celui du malade 
• indiquer l'adresse exacte, étage, code d’accès…décrivez les signes qui vous ont alerté 
• ne pas raccrocher pas avant que l’accord de l’interlocuteur.

Les outils pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone…

Santé publique France assure la coordination du système de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone. L’objectif de ce système de surveillance est de collecter les données relatives aux circonstances de survenue des intoxications au monoxyde de carbone et leur gravité. Dans ce cadre, tout signalement d’intoxication au monoxyde de carbone suspectée ou avérée est transmis rapidement aux acteurs locaux du système de surveillance.

Le domaine de la surveillance couvre les intoxications survenues de manière accidentelle ou volontaire (tentative de suicide) dans l’habitat, dans un établissement recevant du public (ERP), en milieu professionnel, en lien avec l’utilisation d’un engin avec moteur thermique (dont véhicule) ou un système de combustion mais exclut les intoxications lors des incendies.