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Contraception du chat : quelle méthode choisir ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 04/01/2024 à 17h01, publié le 06/11/2018 à 09h11
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Contraception du chat : quelle méthode choisir ?
Si vous avez adopté un chaton, la question de sa contraception ne devrait pas tarder à se poser, surtout s’il s’agit d’une femelle et si vous ne souhaitez pas qu’elle produise plusieurs portées chaque année. Les gestations non désirées chez les chattes aboutissent dans de nombreux cas à l’abandon des chatons et à une surpopulation au sein des refuges et des chenils. La contraception pour chats permet d’éviter cela et de réduire les comportements liés aux périodes de chaleurs. Il existe différentes méthodes pour supprimer provisoirement ou définitivement la fertilité chez le chat : pilule, injections, implant ou stérilisation. Pharma GDD vous présente le mode de fonctionnement de ces différents moyens de contraception et explique leur impact sur le cycle reproducteur et la santé de votre animal.
 

Le cycle reproducteur du chat

Le chat atteint sa puberté vers l’âge de six mois, généralement au printemps qui suit sa naissance, car l’ensoleillement joue un rôle important dans la production d’hormones et le cycle reproducteur. Les premières chaleurs apparaissent à ce moment-là et peuvent alors se manifester toute l’année. Elles durent entre dix et quinze jours en moyenne, leur durée et leur fréquence dépendant essentiellement de la race du chat, du climat et de la luminosité ambiante. À titre d’exemple, les chattes européennes ont des chaleurs environ tous les deux mois alors que les chattes persanes ne connaissent que deux périodes d’activité sexuelle, à la fin de l’été et à la fin de l’hiver. Chez les siamoises, les chaleurs peuvent revenir toutes les deux semaines.
 

Comment se déroulent les chaleurs ?

Les périodes de chaleurs chez le chat comportent trois phases distinctes et sont désignées sous le terme « œstrus ». Au cours des deux premiers jours, la femelle attire le mâle par des miaulements rauques et répétés, mais refuse tout rapport. À ce stade, il est encore possible d’éviter la reproduction. À partir du troisième et jusqu’au dixième jour suivant le début des chaleurs, la chatte accepte l’accouplement à l’issue d’une parade nuptiale pouvant durer plusieurs heures. Elle se frotte contre les murs et les meubles, s’accroupit en mettant sa queue sur le côté et procède à un marquage urinaire pour diffuser des phéromones sexuelles.
 
Contrairement à ce que l’on peut observer chez les chiens, l’accouplement des chats est très rapide et ne dure que quelques secondes. La saillie (autre terme pour désigner le rapport sexuel) déclenche l’ovulation 48 à 72 heures plus tard.
 
La dernière phase des chaleurs, au-delà du dixième jour, est appelée « anœstrus » et correspond au repos sexuel. Si la chatte n’a pas été fécondée, elle peut rester au repos pendant une durée très variable jusqu’aux prochaines chaleurs. S’il y a eu fécondation, c’est le début de la gestation, une période allant de 63 à 68 jours.
 

Pourquoi mettre en place une contraception ?

La contraception chez le chat vise deux objectifs : réduire les comportements associés aux périodes de chaleurs et éviter toute reproduction. Si vous n’y avez pas recours, il vous faudra malgré tout surveiller votre animal pendant ces périodes et consulter un vétérinaire si vous observez des signes évoquant le développement ou l’évolution d’une anomalie : augmentation de la durée des chaleurs, baisse du temps de repos sexuel, pertes vaginales à la fin des chaleurs. Plusieurs méthodes existent pour la contraception des chats. Le plus important est avant tout de déterminer si cela est réellement nécessaire. Par exemple, dans le cas d’une chatte qui vit seule, ne sort pas et n’a aucun contact avec un mâle, la probabilité qu’il y ait reproduction est nulle. Toutefois, les changements de comportement dus aux chaleurs peuvent être difficiles à supporter pour les maîtres (et pour leurs voisins !), ce qui peut amener à choisir une contraception. Celle-ci peut être provisoire ou définitive selon que l’on souhaite préserver la fertilité future ou non.
 

La contraception hormonale

La contraception hormonale chez le chat a un caractère provisoire et est indiquée si le maître veut faire reproduire son animal tout en maîtrisant les périodes de fertilité. Trois méthodes sont utilisées : la pilule, les injections et les implants. Chacune présente ses propres caractéristiques et entraînent des effets secondaires qu’il faut connaître avant de faire un choix.
 

La pilule

Disponible en pharmacie sur présentation d’une ordonnance délivrée par un vétérinaire, la pilule pour chat est à base de progestogènes, des hormones qui vont simuler une gestation et bloquer ainsi les périodes de chaleurs et l’ovulation. Le principe actif le plus utilisé est l’acétate de mégestrol. Il garantit un haut niveau d’efficacité tout en réduisant les risques d’effets indésirables au minimum, tant en fréquence qu’en gravité. Selon le dosage, la pilule contraceptive doit être administrée à la femelle une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines. Ce délai est à respecter absolument pour éviter tout retour des chaleurs et de la possibilité de fécondation. Le plus simple est de donner la pilule en même temps que la nourriture puis de surveiller si la chatte l’assimile correctement et ne la recrache pas. Les vomissements et diarrhées risquent également d’annuler l’effet contraceptif.
 
Les vétérinaires conseillent de ne pas utiliser la pilule pour chat sur une période prolongée en raison des effets secondaires graves qu’elle peut entraîner. Les chattes sous pilule contraceptive sont davantage exposées à des complications utérines comme l’hyperplasie glandulo-kystique ou le pyomètre (métrite), une infection grave qui se traduit par la présence de pus et qui doit être traitée rapidement. Il existe également un risque de tumeurs mammaires, qui se révèlent malignes dans 90 % des cas. Le cycle reproducteur peut être altéré et des problèmes de fertilité peuvent survenir. La pilule pour chat est également susceptible de sur-solliciter le foie, d’augmenter le risque de diabète et d’entraîner chez la chatte un comportement agressif ou, à l’inverse, une apathie.
 

Les injections

Réalisées par le vétérinaire tous les quatre à six mois, les injections fonctionnent comme la pilule contraceptive, ont la même composition et induisent les mêmes effets secondaires. Elles présentent toutefois l’avantage d’être plus sûres, car elles ne peuvent pas être évacuées par l’organisme et présentent beaucoup moins de risques d’oublis. Il est recommandé de procéder aux injections d’hormones en-dehors des périodes de chaleurs et de s’assurer au préalable qu’il n’y a pas eu de saillie et de fécondation au cours des chaleurs précédentes. Les injections induisent en effet un risque de mortalité embryonnaire et des difficultés à la mise-bas (dystocie).
 

Les implants

L’utilisation des implants pour la contraception du chat se fait hors Autorisation de mise sur le marché (AMM) c’est-à-dire en-dehors du cadre pour lesquels ils ont été conçus à l’origine. Ils sont posés par les vétérinaires sous la peau du chat au niveau des omoplates et ont pour but de supprimer provisoirement la fertilité. Il en existe deux types : l’implant de desloréline et l’implant de mélatonine.
 
L’implant à base de desloréline est le plus utilisé des deux mais reste moins fréquent que la pilule contraceptive pour chat. Il peut être mis en place aussi bien sur les mâles que sur les femelles, avec des effets différents. Chez le mâle, il induit une diminution progressive de la sécrétion de testostérone et de la taille des testicules ainsi qu’un arrêt de la spermatogénèse, le processus à l’origine de la fabrication des spermatozoïdes. La stérilité peut aller de un à deux ans, voire au-delà selon les cas. Chez la femelle, l’implant de desloréline bloque la sécrétion d’hormones et l’ovulation, empêchant ainsi toute fécondation. Comme pour les mâles, la durée de son efficacité est variable, allant de 16 à plus de 37 mois. La fertilité est ensuite rétablie au maximum 90 jours après le retrait du dispositif contraceptif.
 
La mélatonine est une hormone qui influence beaucoup le cycle reproducteur du chat. Elle est liée à l’intensité et à la durée de l’ensoleillement : les journées longues offrant plus de quatorze heures de luminosité réduisent, voire suppriment la sécrétion de mélatonine et favorisent l’entrée en œstrus (période de fertilité) alors que les jours plus courts avec moins de huit heures d’ensoleillement sont associés à l’anœstrus (repos sexuel). L’implant contenant de la mélatonine permet donc de supprimer la fertilité. La durée de son efficacité est variable : 60 jours en moyenne s’il est injecté au moment de l’œstrus et 113 jours en moyenne (soit un peu plus de trois mois) si la pose se fait lors de l’anœstrus.
 
La pose d’un implant contraceptif pour chat peut entraîner une réaction inflammatoire locale qui se résorbe spontanément en quelques jours. Il est également possible de voir apparaître une période de chaleurs dans les deux semaines qui suivent la mise en place de l’implant. Il faut alors être très vigilant et séparer la femelle et le mâle pour éviter toute saillie. Autre inconvénient de cette méthode de contraception : il faut compter jusqu’à douze semaines pour qu’elle soit pleinement fonctionnelle.
 

La stérilisation du chat

Si vous ne souhaitez pas que votre animal se reproduise et que vous voulez absolument éviter les désagréments associés aux périodes de chaleurs, la stérilisation du chat est le moyen de contraception le plus indiqué.
 

Les avantages de la stérilisation

Contrairement aux autres méthodes présentées, il s’agit d’une solution définitive et non hormonale, plus avantageuse sur le plan financier même si l’investissement peut paraître important au premier abord. C’est également une méthode qui garantit une efficacité totale puisque ce sont les organes impliqués dans la reproduction qui sont retirés. Que ce soit pour un mâle ou une femelle, la stérilisation à visée contraceptive peut être réalisée dès que l’animal a atteint l’âge de six mois et, contrairement à une idée reçue encore répandue, il n’est pas nécessaire d’attendre qu’une chatte ait fait une portée pour la stériliser. Avec cette méthode, le développement de complications, notamment utérines, est évité. Le risque de tumeur mammaire est quant à lui réduit de onze fois si l’opération est effectuée lorsque l’animal a entre six mois et deux ans.
 

Une opération simple et rapide

La castration (pour le mâle) et l’ovariectomie (pour la femelle) sont des interventions courantes et parfaitement maîtrisées par les vétérinaires. Elles sont précédées d’une consultation pré-opératoire puis réalisées sous anesthésie générale.
 
La castration consiste à retirer les testicules du chat. Il s’agit d’un acte chirurgical rapide dont l’animal se remet très bien par la suite. Lorsqu’elle est faite au cours de sa première année de vie, cela permet aussi de supprimer les comportements sexuels typiques comme le marquage de territoire, le vagabondage et les bagarres avec les autres mâles. Pour la stérilisation d’un chat femelle, le vétérinaire procède à une ovariectomie, c’est-à-dire au retrait des ovaires. Cette opération est plus longue que la castration, mais l’animal s’en remet tout aussi bien. Dans les deux cas, les fils utilisés sont généralement résorbables et les visites qui suivent la stérilisation servent simplement à contrôler le pansement et l’absence de complications.
 

Quels effets secondaires ?

Avant de faire stériliser son chat, il faut savoir que cette intervention peut entraîner certains effets secondaires qui peuvent être évités grâce à des mesures simples et à des changements d’habitudes. La principale conséquence de la stérilisation, qui inquiète d’ailleurs bon nombre de maîtres, est la prise de poids. Les besoins métaboliques et l’activité physique ont tendance à diminuer après l’opération et le niveau de satiété est modifié. Il faut alors adapter les apports alimentaires en privilégiant des aliments moins caloriques et spécialement conçus pour les chats stérilisés. Stimuler l’instinct de chasseur du chat est également un bon moyen de lui faire faire de l’exercice.
 
La stérilisation peut augmenter le risque de cystite idiopathique (inflammation de la vessie), une pathologie étant un problème urinaire du Chat qui découle du manque d’activité. Le chat est un animal qui boit naturellement peu, surtout s’il n’est nourri qu’avec des croquettes. Pour éviter la survenue d’une cystite, il faut mettre en place une alimentation mixte alliant croquettes et aliment humide de type pâtée formulés pour chat stérilisé. Ce mode d’alimentation favorisera un pH urinaire neutre idéal pour empêcher la formation de calculs. Vous pouvez également installer une fontaine à eau en libre accès pour l’inciter à boire régulièrement dans la journée.

À retenir

La contraception des chats permet d’éviter que les chattes fassent des portées non souhaitées par les maîtres et réduit également les comportements parfois gênants associés aux périodes de chaleurs. Il existe plusieurs moyens de contraception, provisoires ou définitifs selon que l’on souhaite ou non préserver la fertilité de l’animal. La pilule pour chat, les injections et les implants permettent de bloquer la sécrétion d’hormones et empêchent ainsi toute gestation pendant une durée limitée. La stérilisation est une méthode définitive et non hormonale indiquée si vous ne souhaitez pas que votre chat se reproduise et soit sensible aux phases de chaleurs. Plus onéreuse, elle est toutefois beaucoup plus sûre et n’entraîne que peu d’effets secondaires. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire pour échanger avec lui sur les différentes méthodes disponibles et faire le meilleur choix en fonction de votre situation.