Somnifères et anxiolytiques : à prendre uniquement sur une courte durée
- Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 30/05/2025 à 12h05, publié le 24/04/2025 à 15h04
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé déploie une campagne d’information. L’objectif est de rappeler au grand public que les médicaments indiqués dans le traitement de l’anxiété et de l’insomnie doivent être consommés sur de courtes durées.
Cette campagne vise :
Bien qu’efficaces sur le traitement des symptômes, ils ne sont pas « à prendre à la légère » et pour causes :
Les effets des benzodiazépines masquent les signes de la dépression sans la traiter.
La durée de traitement conseillée est de quelques jours à 3 semaines pour les hypnotiques utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques.
Les modalités d’arrêt progressif du médicament doivent être prévues et expliquées au patient dès l’initiation de la prescription.
L’ANSM conseille d’envisager une solution non médicamenteuse (prise en charge psychologique) en première intention et rappelle que certaines activités ou pratiques peuvent être bénéfiques pour traiter ces affections : activité physique, sport, marche… ; activité relaxante, méditation, lecture, yoga, jardinage…, diminution de l’exposition aux écrans, à la lumière, au bruit…
Parmi les slogans utilisés par l’ANSM sur ses affiches, on retrouve : « Les médicaments contre l’anxiété, c’est pour une courte durée. Voir ses potes, c’est non-stop. » ou encore « Les médicaments contre l’insomnie, c’est pour quelques nuits. La lecture, c’est autant qu’on veut. ».
À retenir
La durée de traitement est de quelques jours à trois semaines pour les hypnotiques, utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques. Profitez de la campagne lancée par l’ANSM pour vous informer sur les risques d’un traitement à long terme.
Pourquoi une campagne de sensibilisation pour les médicaments contre l’anxiété et l’insomnie ?
La France est le deuxième pays le plus consommateur de benzodiazépines en Europe, après l’Espagne. En 2024, plus de 9 millions de Français ont été traités par une benzodiazépine. D’après une récente étude menée pour l’ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, auprès d’un panel de Français, plus d’une personne sur trois qui prend ou a pris des benzodiazépines considère qu’elle ne prend pas de risques avec ce traitement. De plus, les adultes sous benzodiazépines anxiolytiques sont près d’un tiers à avoir une durée de prescription supérieure à la durée maximale autorisée de 12 semaines. La campagne lancée depuis le 10 avril 2025 par l’ANSM a pour objectif de sensibiliser le grand public et les professionnels de santé sur ce sujet.Cette campagne vise :
- les jeunes adultes de 18 à 25 ans. Près d’une personne sur quatre de moins de 30 ans, prend ou a pris des benzodiazépines, et affirme ne pas connaitre les risques de dépendance et de somnolence en cas de conduite ou d’utilisation de machines
- les seniors de + 65 ans, population la plus consommatrice de benzodiazépines et la plus concernée par le mésusage. Ces médicaments sont souvent prescrits sur de très longues durées alors que les risques comme l’augmentation des chutes, qui peut avoir des conséquences graves, sont importants.
Pourquoi la prise de médicaments pour l’anxiété et les troubles du sommeil doit être courte ?
Prescrits initialement pour soulager l’anxiété et les troubles du sommeil, les hypnotiques (somnifères) et les anxiolytiques (Xanax, Lexomil, Temesta…) comportent des risques et peuvent produire des effets indésirables lorsqu’ils sont consommés sur de longues périodes.Bien qu’efficaces sur le traitement des symptômes, ils ne sont pas « à prendre à la légère » et pour causes :
- Ces médicaments présentent des risques et effets indésirables.
- Il ne faut jamais prendre plusieurs benzodiazépines en même temps, car les effets indésirables peuvent se cumuler.
- Ils ne traitent que les symptômes, et non les causes de l’anxiété ou des troubles du sommeil. Chercher et traiter la cause est la première chose à envisager pour dépister éventuellement une pathologie telle que l’apnée du sommeil, l’hyperthyroïdie, une dépression…
- Les conditions d’arrêt de ces médicaments en fin de traitement doivent être respectées, avec une diminution ou un espacement progressif des doses pour limiter les risques de dépendance.
Quels sont les risques des benzodiazépines ?
Ces médicaments peuvent entraîner des effets indésirables dès le début du traitement. Parmi les effets indésirables les plus courants :- risque de dépendance avec un phénomène de tolérance (ou accoutumance) au traitement qui incite à augmenter les doses pour obtenir le même effet qu’avant ;
- somnolence qui peut entrainer une altération de la vigilance lors de la conduite ou de l’utilisation de machines ;
- chutes ou troubles cognitifs, notamment chez les personnes de plus de 65 ans ;
- troubles de la mémoire…
Les effets des benzodiazépines masquent les signes de la dépression sans la traiter.
Quelles sont les recommandations de l’Agence nationale du médicament ?
L’ANSM rappelle que la prescription de benzodiazépines contre les troubles du sommeil et contre l’anxiété doit être la plus courte possible.La durée de traitement conseillée est de quelques jours à 3 semaines pour les hypnotiques utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques.
Les modalités d’arrêt progressif du médicament doivent être prévues et expliquées au patient dès l’initiation de la prescription.
L’ANSM conseille d’envisager une solution non médicamenteuse (prise en charge psychologique) en première intention et rappelle que certaines activités ou pratiques peuvent être bénéfiques pour traiter ces affections : activité physique, sport, marche… ; activité relaxante, méditation, lecture, yoga, jardinage…, diminution de l’exposition aux écrans, à la lumière, au bruit…
Parmi les slogans utilisés par l’ANSM sur ses affiches, on retrouve : « Les médicaments contre l’anxiété, c’est pour une courte durée. Voir ses potes, c’est non-stop. » ou encore « Les médicaments contre l’insomnie, c’est pour quelques nuits. La lecture, c’est autant qu’on veut. ».
À retenir
La durée de traitement est de quelques jours à trois semaines pour les hypnotiques, utilisés pour les insomnies, et ne doit pas dépasser 12 semaines pour les anxiolytiques. Profitez de la campagne lancée par l’ANSM pour vous informer sur les risques d’un traitement à long terme.
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