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Phytoremédiation : la dépollution par les plantes

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 26/03/2024 à 16h03, publié le 22/12/2021 à 10h12
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Phytoremédiation : la dépollution par les plantes

La phytoremédiation est une technique innovante de dépollution des sols qui utilise des plantes et des arbres pour extraire ou transformer les polluants organiques et inorganiques (plus particulièrement les métaux lourds). On sait que certaines plantes ont en effet le pouvoir de participer à la dépollution des sols contaminés sur lesquels elles poussent.
On dénombre en France, plusieurs centaines de milliers de zones industrielles abandonnées qui présentent des sols pollués. Pour extraire ces substances toxiques, on peut avoir recours à des solutions mécaniques ou physico-chimiques relativement efficaces et rapides, mais qui font baisser la fertilité et la productivité des sols traités.
Généralisée dans les années 90 en Amérique du Nord, la phytoremédiation n’était, il y a encore une dizaine d’années, que très faiblement employée en Europe, en France, et en Afrique.
Elle offre aujourd’hui une réelle alternative, aussi bien écologique que paysagère et financière face aux techniques de dépollution traditionnelles beaucoup plus coûteuses et néfastes pour nos sols.
Adaptée aux grands espaces, la dépollution par les plantes va permettre la réhabilitation des terrains contaminés et leur reconversion à des fins d’aménagement agricole, urbain ou de loisirs.

Pharma GDD vous en dit plus sur cette méthode de dépollution naturelle !

Zoom sur la phytoremédiation

Certains végétaux sont capables d'extraire des polluants du sol, bien souvent des métaux lourds, tels que l’arsenic, le cadmium, le chrome, le cuivre ou encore le mercure. Ces plantes sont dites hyperaccumulatrices car elles ont la capacité d’absorber ces éléments de façon très importante : jusqu'à 1% de leur poids de matière sèche.
Pour faire simple, on sème les espèces végétales les mieux adaptées au sol à dépolluer, pour ensuite les récolter, les brûler et enfin collecter les cendres, qui sont recyclées en métallurgie ou stockées.
Cette méthode de recyclage s’appelle le phytominage.
Il existe plus de 400 espèces de plantes pouvant hyperaccumuler plusieurs métaux et la plupart des plantes peuvent absorber un métal spécifique.

Les plantes hyperaccumulatrices

Noccaea caerulescens (Tabouret bleuâtre), Anthyllis vulneraria et Iberis intermedia, par exemple, sont capables de piéger dans leurs feuilles des quantités phénoménales d'éléments métalliques, atteignant 7 % à 8 % de leur masse sèche.

Le saule, le tournesol, le peuplier, l’orge et le colza sont également des plantes ou arbres capables de stocker dans leurs tissus une quantité élevée de métaux. Pour développer leur activité dépolluante, les micro-organismes du sol utilisent conjointement la substance émise par les racines et les polluants.

Les avantages de la phytoremédiation

  • Le coût est de 10 à 100 fois inférieur aux technologies classiques.
  • Traitement in situ.
  • Technique adaptée à une pollution faible sur une grande surface.
  • Prévient l’érosion du sol pollué et n’affecte pas sa fertilité.
  • Permet de maintenir la pollution en attente d’un traitement définitif.

Limites de cette technique de dépollution

  • Temps de traitement très long (minimum 3 ans).
  • Nécessite une étude au cas par cas : choix des espèces, traitement du sol,...
  • Efficacité variable suivant les saisons.
  • Peu applicable en cas de pollution aiguë ou multiple.
  • Transfert possible du contaminant.

Les différentes méthodes de dépollution par les plantes

Pour les sols contaminés par les métaux, plusieurs technologies de phytoremédiation ont été développées.

La phytoextraction

Cette méthode utilise des plantes hyperaccumulatrices dont certaines peuvent être facilement modifiées génétiquement afin d’améliorer leur capacité à nettoyer les sols pollués par les métaux.
Leurs racines extraient les polluants des sols pour ensuite les stocker dans les tiges et les feuilles. C'est le cas par exemple des tournesols qui peuvent absorber des métaux, mais aussi des radioéléments.
Lorsque cette phytoextraction s’effectue en milieu liquide, on parle alors de rhizofiltration.

La phytostabilisation

C’est la méthode la plus basique de dépollution par les plantes. On utilise une couverture végétale tolérante aux polluants présents dans le sol pour le confiner partiellement en limitant sa propagation dans l’environnement, par érosion, ou lessivage du sol par les eaux de ruissellement, source de pollution pour les nappes phréatiques. Les plantes sélectionnées doivent donc être résistantes à la pollution et posséder un système racinaire très développé (peupliers, saules, aulnes…)

La phytodégradation

Il s’agit d’une méthode plus radicale. On utilise des plantes qui contiennent dans leurs racines des enzymes et des micro-organismes vivants dans l’environnement et capables de dégrader les composés organiques polluants. Ceux-ci sont directement dégradés par leur exploitation dans les tissus de la plante. Le saule pleureur par exemple a tendance à accélérer la dégradation des composés organiques. De plus, la concentration des contaminants étant atténuée in situ, il n’est pas nécessaire de récolter les plantes.

La phytovolatisation

Avec cette technique de phytoremédiation, les métaux sont convertis en composés volatils non toxiques et relâchés dans l'atmosphère.

La pollution grandissante de nos sols, conséquence inévitable des activités humaines nous oblige aujourd’hui à trouver des solutions durables, économiques et naturelles. La méthode qui consiste à utiliser des plantes pour dépolluer est encore assez peu développée en France, nous avons donc un faible retour d’expériences pour le moment. La phytoremédiation pourrait cependant être une véritable solution pour reconquérir les zones qui sont actuellement impropres à la culture. La phytoremédiation entre dans le processus des gestes écologiques pour protéger notre environnement.

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