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Embolie pulmonaire : symptômes, causes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 12/10/2023 à 14h10, publié le 03/06/2015 à 09h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Embolie pulmonaire : symptômes, causes et traitements

L’embolie pulmonaire est une maladie causée par un caillot de sang qui obstrue une artère pulmonaire. Cette affection est la plupart du temps causée par une phlébite au niveau des membres inférieurs. Cette pathologie se manifeste par de nombreux symptômes qui peuvent toutefois passer inaperçus et survenir brutalement. Pharma GDD vous explique tout sur l’embolie, les symptômes, les causes, la prévention et les traitements pour prendre en charge le patient au plus vite et limiter les séquelles et les récidives.

Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ?

L'embolie pulmonaire est l'obstruction d'une artère des poumons provoquée par un agrégat solide apporté par la circulation, appelé embole. Celui-ci est généralement un caillot sanguin dit thrombus. 
Elle provoque des dommages au niveau du poumon atteint et la partie lésée ne peut plus fournir d'oxygène à l'organisme. Plus rarement, l'embolie peut être due à : 

  • Un embole athéromateux, causé par un fragment de plaque d'athérome, en cas d'artérite ;
  • Un embole septique ou parasitaire, en cas d'infection grave ;
  • Un embole graisseux (fragments de moelle osseuse) après une fracture osseuse par exemple ; 
  • Un embole gazeux, lors d’injection intraveineuse contenant une bulle d’air.
  • Un embole amniotique, lors d'un accouchement ;
  • Un embole tumoral par migration de cellules cancéreuses.

Les causes d'une embolie pulmonaire

Le caillot se forme au cours d'une phlébite ou thrombose veineuse, généralement au niveau des jambes. Il se détache de la paroi de la veine et remonte avec la circulation du sang vers le cœur. À chaque contraction, le ventricule droit du cœur propulse le caillot dans les artères pulmonaires, qui au fur et à mesure s'approche, s'achemine dans des artères de plus en plus fines, où il finit par rester bloqué. 

La gravité de l'embolie pulmonaire dépend de l'importance de la partie du poumon lésée par l'artère obstruée. Lorsqu'elle est grave, l'embolie pulmonaire est responsable d'une hypoxémie grave, c'est-à-dire une diminution de la quantité d'oxygène dans le sang et affaiblit le ventricule droit du cœur, provoquant une insuffisance cardiaque
L'état cardiaque est également un facteur de gravité, en particulier s’il y a présence d'angine de poitrine préexistante. L'état respiratoire, par insuffisance liée à une BPCO est également à prendre en compte. 
 

Quels sont les facteurs de risque d'une embolie pulmonaire ?

Il existe de nombreux facteurs de risque d'une embolie pulmonaire. Le traitement préventif peut être mis en place grâce à l'identification précoce de ces facteurs.

  • Les troubles de la coagulation sanguine héréditaires, où le sang a tendance à coaguler plus facilement ;
  • Les antécédents de phlébites ou de varices. 
  • La prise d'un contraceptif oral ou un traitement hormonal de la ménopause.
  • Des troubles cardiaques, anomalies des vaisseaux sanguins ;
  • Cancer pulmonaire, du pancréas, de l'estomac.
  • Chimiothérapie anticancéreuse et les héparines qui, paradoxalement sont utilisées pour prévenir et traiter les embolies pulmonaires.
  • Le surpoids et l'obésité.
  • L'accouchement, en particulier chez les femmes qui souffrent de thrombose veineuse pendant la grossesse. 
  • L'immobilisation ou l'alitement prolongé découlant d'une maladie, en particulier les accidents vasculaires cérébraux AVC pouvant aller de plusieurs semaines à plusieurs mois, une fracture, des voyages de plus de six heures sans possibilité de se dégourdir les jambes.
  • Les interventions chirurgicales nécessitant une anesthésie générale peuvent immobiliser le patient pendant plusieurs heures en particulier au niveau du bassin, telles que les opérations gynécologiques obstétriques, orthopédiques (prothèse de hanche), genou par arthroscopie ou encore celles ayant pour but de retirer une tumeur cancéreuse.

Quels sont les symptômes d'une embolie pulmonaire ?

Une embolie pulmonaire provoque l'apparition soudaine d'une douleur thoracique, d'un seul côté qui augmente à l'inspiration d'air. Elle entraine une respiration courte et rapide pouvant être associée à une toux et des crachats avec du sang

Schéma embolie pulmonaire

D'autres symptômes évocateurs d'embolie pulmonaire grave peuvent être présents comme : 

  • Un malaise ou même une perte de connaissance ;
  • Une anxiété
  • Une accélération du rythme cardiaque (tachycardie), palpitations cardiaques ; 
  • Une tension artérielle basse ;
  • Des signes périphériques de choc tels que les marbrures des genoux, doigts et lèvres bleues, froideur des mains et pieds.
  • Un essoufflement soudain sans effort
  • Une douleur aiguë dans la poitrine, le bras, l'épaule, le cou ou la mâchoire, similaire à une crise cardiaque
  • Une pâleur soudaine pouvant passer au bleu
  • Une transpiration abondante
  • Une fièvre légère
  • Une respiration sifflante.


Si l'embolie pulmonaire est due à une phlébite de la jambe, cette dernière peut être légèrement enflée et douloureuse au niveau de la veine touchée.
Des complications sévères peuvent survenir lorsque le caillot occupe plus de 50% du diamètre de l'artère pulmonaire. Une diminution de la quantité d'oxygène dans le sang, des troubles cardiaques, voire un arrêt cardiaque sont les conséquences. 
Sans traitement mis en place, il existe un risque de 25% de récidives, souvent plus sévères et plus graves que le premier épisode.

Diagnostic de l'embolie pulmonaire

Le diagnostic de l'embolie pulmonaire consiste à la recherche d'éventuels facteurs de risque comme un antécédent de phlébite ou une intervention chirurgicale récente. Un écho-doppler peut être demandé afin de rechercher une éventuelle thrombose veineuse profonde, mais permet aussi de prévenir le risque de récidive. Un angioscanner, est l’un des principaux examens, qui permet d’affirmer le diagnostic. Un électrocardiogramme (ECG), souvent pratiqué en cas d’embolie pulmonaire pour mesurer l’activité électrique du cœur. Il permet la visualisation des artères pulmonaires à l’aide d’un produit de contraste. Une échographie du cœur peut être réalisée pour définir la gravité de la maladie et mesurer la pression artérielle pulmonaire. Un dosage des gaz du sang met en évidence les taux en oxygène et dioxyde de carbone. La scintigraphie pulmonaire consiste à observer la distribution de l'air et du sang dans les poumons et permet de diagnostiquer une embolie pulmonaire. Le médecin demande également le dosage sanguin d'une substance présente dans les caillots nommée D-dimères. Un taux faible permet d'éliminer l'éventualité d'une embolie pulmonaire. Une recherche d'un trouble héréditaire de la coagulation est menée chez les patients de moins de 45 ans.

Traitements de l’embolie pulmonaire

Il existe différents traitements pour traiter l’embolie pulmonaire, qu’ils soient médicamenteux ou chirurgicaux.

Les traitements anticoagulants

Les anticoagulants contre l'embolie pulmonaire sont les antivitamines K dits AVK comme l'acénocoumarol, la fluindinone ou la warfarine. Ils bloquent la vitamine K indispensable à la coagulation sanguine et sont administrés par voie orale. 
Les héparines sont des substances dérivées d'une substance anticoagulante présente dans notre organisme. Elles sont administrées par injection sous cutanée ou directement dans une veine.
Une nouvelle catégorie de substances anticoagulantes, anticoagulants oraux directes de type apixaban et rivaroxaba apporte également un traitement en cas d'embolie pulmonaire. 
Le traitement d'une embolie pulmonaire commence par l'administration d'héparine ou d'anticoagulants oraux directs pendant 5 à 9 jours associées à un traitement par antivitamine K. 
Le traitement est poursuivi de 3 à 6 mois, voire de manière permanente si le patient présente une prédisposition de la maladie veineuse thrombo-embolique.
Il faut savoir que les traitements anticoagulants sont contre-indiqués chez les personnes ayant subi un AVC ou qui présentent un risque élevé d'hémorragie. Le risque d'un traitement anticoagulant demeure la survenue de saignements soit à la suite d'une coupure ou de coups, ou lors d'hémorragie digestive. 

La thrombolyse dans le traitement de l'embolie pulmonaire

Une embolie pulmonaire sévère peut entrainer un état de choc, un arrêt cardiaque ou provoquer une chute importante de la pression sanguine. Dans ce cas de figure, il faudra chercher à dissoudre au plus vite le caillot bloqué dans l'artère pulmonaire. Des médicaments thrombolytiques à base d'enzymes capables de digérer le caillot sont administrés par voie intraveineuse. 

L'embolectomie dans le traitement de l'embolie pulmonaire

Également appelé thrombectomie, l'embolectomie est une pratique chirurgicale réservée aux patients atteints d'embolie sévère, menaçant de provoquer un arrêt cardiaque, dont la thrombolyse n'est pas possible ou demeure inefficace. Cette méthode consiste à enlever le caillot qui obstrue l'artère pulmonaire. 

Comment prévenir une embolie pulmonaire ?

Pour réduire les risques de réapparition d'une embolie pulmonaire, il faut prévenir la formation des caillots sanguins dans les veines du bassin et des jambes par :

  • Le port de bas, collants de contention et chaussettes de compression pour limiter l’accumulation de sang dans les membres inférieurs. La marche, les étirements ou les massages des jambes sont vivement conseillés après une longue période de repos ou lors d’un long voyage en avion.
  • L’arrêt du tabac surtout s’il était associé à la prise de la pilule contraceptive et la pratique d’une activité sportive sont recommandés ainsi qu’un régime en cas de surpoids ;
  • L’arrêt du traitement hormonal de la ménopause est également conseillé ;
  • La prescription de médicaments anticoagulants de type antivitamines K. Les anticoagulants sont utilisés pour fluidifier le sang et empêcher les emboles de grossir pendant que le corps dissout les caillots. D'autres médicaments capables de fragmenter les caillots sanguins ou chirurgie peuvent être nécessaire pour celles et ceux qui semblent présenter un risque de décès.

Que faire en présence d'une embolie pulmonaire ? 

Si vous êtes en présence d'une personne présentant des signes évocateurs d'une embolie pulmonaire avec antécédents de phlébite, il est conseillé d'appeler le 15 ou le 112. En attendant l’arrivée des secours, il est important d'installer la personne en position semi-assise et de l'empêcher de se lever ou de se déplacer. Le but est d'éviter une migration du caillot. Il faudra également noter l'heure de l'apparition des premiers signes. Les secours procèderont ensuite à une hospitalisation d’urgence et au traitement adapté.

À retenir

L'embolie pulmonaire est une maladie grave causée par l’obstruction d’une artère pulmonaire qui se soigne très bien si elle est prise en charge immédiatement. Divers traitements médicamenteux et chirurgicaux peuvent aider à éliminer le caillot et à prévenir la survenue d’un nouveau. Au moindre symptôme évocateur, il est conseillé d’avertir les secours pour une hospitalisation d’urgence et procéder au traitement au plus vite afin de diminuer l’importance des séquelles éventuelles.