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Entorse : comment la soigner ?

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 11/03/2024 à 10h03, publié le 03/06/2015 à 09h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Entorse : comment la soigner ?
L’entorse est le nom donné à une lésion des ligaments d’une articulation. C’est une blessure extrêmement courante et une des premières causes de consultation aux urgences en France. Beaucoup d’articulations sont susceptibles d’être touchées, mais l’entorse de la cheville reste la plus courante. Le traitement de l’entorse dépend de la gravité de la lésion ligamentaire. À chaque étape vers la guérison, des solutions pour soulager la douleur, résorber l’œdème ou encore immobiliser et protéger l’articulation existent. Découvrez les différents types d’entorses, les traitements associés ainsi que les dispositifs orthopédiques disponibles sur Pharma GDD!

Les types d'entorse

intorquĕo, qui signifie « tortiller ». Il est utilisé pour désigner la distension douloureuse et violente d’un ligament dans une articulation. Mais toutes les entorses n’ont pas le même degré de gravité, et certaines articulations sont plus susceptibles d’être atteintes que d’autres.

Qu’est-ce qu’une entorse ?

L’entorse est une lésion ligamentaire – un étirement – causée par un traumatisme. Les ligaments sont des bandes de tissus fibreux élastiques qui relient les os entre eux dans les articulations. Ils assurent la stabilité de l’articulation. Un traumatisme peut distendre au-delà de ses capacités un ligament. C’est l’entorse.
On distingue généralement trois niveaux de gravité dans l’entorse.
Degré 1 : les fibres constituant le ligament traumatisé ne sont pas, dans leur grande majorité, rompues. Elles sont simplement étirées. C’est ce que l’on appelle communément la foulure.
L’entorse de degré 1, bénigne, s’accompagne d’une douleur moyenne. L’articulation lésée reste fonctionnelle. Il peut y avoir une inflammation et un œdème.

Degré 2 : les fibres du ligament sont partiellement déchirées.
A ce degré d’entorse, l’articulation est peu fonctionnelle. Il y a inflammation et œdème, ainsi qu’une douleur plus prononcée qu’en degré 1. Il peut y avoir un bleu.

Degré 3 : les fibres du ligament sont intégralement rompues.
C’est le stade le plus grave. Il s’accompagne parfois d’une fracture lorsque le ligament traumatisé a arraché un morceau d’os (c’est la fracture-avulsion). L’articulation est inutilisable et ne tient plus en place, elle risque d’être luxée (la luxation désigne le déboîtement de l’articulation). Lors du traumatisme à l’origine de l’entorse, il est possible d’entendre un craquement.
L’entorse grave s’accompagne d’une douleur intense et d’un fort œdème.

L’entorse ne doit pas être confondue avec le claquage, qui désigne la déchirure musculaire, ni avec la tendinite, qui est l’inflammation d’un tendon, le tissu qui fait le lien entre le muscle et l’os.
Degrés Fibres du ou des ligaments Articulation Remarques Douleur
1 Peu ou pas déchirés. Fonctionnelle Inflammation et œdème modérés +
2 Partiellement déchirés. Peu fonctionnelle Présence d’un bleu possible ++
3 Totalement déchirés. Fracture possible Pas fonctionnelle Présence d’un bleu possible +++

Les entorses les plus courantes

En théorie, toutes les articulations du corps peuvent subir une entorse. Dans la pratique, c’est l’articulation de la cheville qui est la plus touchée, avec une personne sur 10 000, atteinte tous les jours en France. Les autres articulations le plus souvent concernées sont le genou, le poignet, les doigts, le coude, l’épaule et le cou.

L’entorse de la cheville

C’est 6 000 cas quotidiens en France. Elle coûte à la société 2 millions d’euros par jour. Dans 90 % des entorses de la cheville, c’est le ligament latéral externe qui est atteint dans un mouvement de torsion du pied « vers l’intérieur » alors que le reste de la jambe va « vers l’extérieur ».
L’entorse du ligament opposé, le ligament latéral interne, lors d’un mouvement inverse de celui décrit précédemment est rarissime.
Si la difficulté à utiliser l’articulation est faible, on peut mettre en place le protocole G.R.E.C. (voir seconde partie) et attendre un à deux jours avant de consulter son médecin.
S’il est impossible d’utiliser l’articulation ou si la douleur est intense, il vaut mieux aller chez son médecin (inutile d’encombrer les urgences).
Pour estimer le degré de gravité de l’entorse et orienter le traitement, le médecin va examiner le patient et l’interroger sur la survenue du traumatisme. Il ne prescrit une radiographie que si certains critères (les critères d’Ottawa : douleurs à la palpation et impossibilité de prendre appui sur sa jambe et de marcher 4 pas) laissent penser qu’il y a eu fracture.
Les entorses de la cheville sont courantes dans les sports collectifs et les sports de raquette.

L’entorse du genou

Le genou comprend des ligaments latéraux situés de part et d’autre de l’articulation, et des ligaments internes à l’articulation. Tous ces ligaments sont susceptibles de subir une entorse, mais les ligaments le plus souvent touchés sont le ligament latéral externe et le ligament croisé antérieur.
Le premier de ces ligaments est généralement atteint lors de mouvements traumatiques « de côté » du genou. Le second est déchiré lors de mouvement de pivot (rotation du genou avec pied fixe).
Les entorses du genou touchent particulièrement les pratiquants de sports sollicitant le genou en pivot : tennis, ski, arts martiaux, sports collectifs... ainsi que certaines catégories professionnelles : pompiers et policiers…
Les consignes pour la consultation sont les mêmes que pour l’entorse de cheville.

Pour en savoir plus sur les pathologies pouvant toucher cette articulation, consultez notre fiche conseil sur les pathologies et traitements du genou et de la cheville

L’entorse du poignet

Le poignet comprend plus de vingt ligaments et 15 os. Comme avec l’entorse de la cheville, c’est le ligament latéral externe qui est le plus souvent atteint.
Le cas typique de survenue d’entorse du poignet est la réception sur les mains lors d’une chute, notamment en rollers ou en skate, d’où l’intérêt des protections. Elle peut provoquer une hyperextension de la main, poussant les ligaments au-delà de leurs capacités d’élongation et occasionnant des dommages.

L’entorse des doigts

Elle peut être impressionnante (doigt retourné). Les situations les plus courantes menant à ce type d’entorse sont la réception lors d’une chute, les sports de ballon (index et annulaire sont les doigts les plus souvent touchés) et les sports de contact (index et auriculaire). La radiologie permet de savoir s’il y a eu fracture.

L’entorse du coude

Elle est plus courante chez les enfants âgés de moins de 6 ans, en raison de la laxité de leurs ligaments. Elle survient par exemple lorsqu’un adulte tire leur bras en hauteur.
L’entorse du coude est aussi générée par les mouvements de torsion ou les chutes.

L’entorse de l’épaule

Elle découle d’un impact sur le moignon de l’épaule. Les principales causes sont l’accident de la voie publique ou le sport (rugby, judo et lutte…).
L’un des signes les plus visibles de l’entorse de l’épaule est la saillie anormale de la clavicule sous la peau.

L’entorse du cou

Les vertèbres sont reliées par des ligaments et des disques. Lors de mouvements d’hyperextension (tête vers l’arrière) ou d’hyperflexion (tête vers l’avant), des entorses peuvent survenir sur ces ligaments et disques. Parmi les symptômes que l’on est susceptible de ressentir lors d’une entorse du cou : douleur, migraine à l’arrière du crâne, engourdissement et faiblesse dans les bras, gorge irritée…
Ce type d’entorse survient généralement lors de chute d’une certaine hauteur, dans les escaliers ou dans certains sports. On la retrouve également dans les accidents automobiles : c’est le célèbre « coup du lapin », mouvements d’hyperextension et d’hyperflexion survenant lors d’un freinage brusque ou d’un choc. L’appui-tête permet de limiter sans supprimer totalement ce type de lésions.
En raison de la présence de la moelle épinière, les entorses du cou peuvent avoir des conséquences potentiellement très graves. On distingue deux cas : l’entorse bénigne, sans déstabilisation rachidienne ni atteinte du disque intervertébral et l’entorse grave, avec déstabilisation ou atteinte.
Le diagnostic se fait par examen du praticien et par radiologie.
En cas de coup du lapin consécutif à un accident de voiture, d’entorse du cou entraînant une faiblesse musculaire dans les jambes et les bras et de fièvre, mieux vaut se rendre aux urgences.

Le traitement en cas d'entorse

Le traitement de l’entorse dépend évidemment de son degré de gravité. Lorsqu’elle vient de survenir, des gestes simples sont à mettre en œuvre. En général, si l’articulation lésée est fonctionnelle, la gêne minimale, l’inflammation et l’œdème limités et la douleur passagère, on peut éviter la consultation d’un médecin.

La conduite à tenir face à l’entorse

L’entorse vient de survenir ? Il faut cesser immédiatement toute activité mobilisant l’articulation atteinte. C’est le début d’un long processus de soin qui pourra prendre plusieurs semaines. Le protocole à suivre a évolué : il a longtemps été conseillé le G.R.E.C. (Glace, Repos, Elevation, Compression) :
- Glace : le froid atténue la douleur et lutte contre l’inflammation, c’est le principe de la thermothérapie. Aujourd’hui, les fabricants ont mis au point des produits sécurisants, ergonomiques et simples d’utilisation qui permettent de bénéficier des bienfaits de la thérapie par le froid. La poche de froid est à appliquer par séances d’une dizaine de minutes toutes les deux heures.
- Repos.
- Elévation : mettre si possible l’articulation atteinte dans une position haute, au-dessus du cœur, pour diminuer la pression hydrostatique et ainsi réduire l’accumulation de liquides au niveau de la lésion. Des solutions pour surélever les membres inférieurs dans un lit sont disponibles.
- Compression : l’utilisation d’une contention adaptée permet de fournir une sensation rassurante de maintien de l’articulation et surtout de limiter l’œdème.

Pour réduire l’inflammation et la douleur provoquées par l’entorse, la prise d’anti-inflammatoire non-stéroïdiens (AINS) est traditionnellement conseillée.

Ce protocole évolue vers le P.O.L.I.C.E. (Protection, Optimal Loading, Ice, Compression, Elevation) :
- Protection : il faut protéger l’articulation touchée et éviter la douleur dans les premiers jours suivant la survenue de l’entorse, si besoin en utilisant des béquilles ou des orthèses de maintien.
- Optimal Loading : il s’agit de « mettre en charge » l’articulation, de la mobiliser, pour faciliter sa guérison. La nouveauté par rapport au G.R.E.C., c’est cette sollicitation progressive de l’articulation, après quelques jours de repos, qui permet un meilleur traitement. Des orthèses spéciales semi-rigides permettent à l’articulation de conserver une mobilité partielle. Il est également possible d’utiliser une bande de strapping.
- Ice (glace, en anglais).
- Compression,
- Elevation.
Dans ce protocole, les AINS sont déconseillés, les antalgiques de type paracétamol sont recommandés.

Pour diminuer la douleur, il est également possible d’essayer l’électrostimulation (TENS).
En aromathérapie, les huiles essentielles de gaulthérie couchée, d’hélichryse italienne et de laurier noble sont réputées pour leurs effets anti-inflammatoires, utiles en cas d’entorse. L’arnica, en phytothérapie, est la plante à appliquer sur l’articulation lésée. On la retrouve en homéopathie, aux côtés des souches Helichrysum Italienum, Laurus Nobilis et Calophyllum Prophtyllum pour application locale. Par voie générale, c’est la souche Bryonia qui est conseillée.

Pour aller plus loin, consultez la fiche A chaque pathologie sa genouillère.

En cas d’entorse grave, avec rupture des ligaments, le traitement passe souvent par une période d’immobilisation. Par exemple, dans le cas de l’entorse grave de la cheville, l’immobilisation sera réalisée à l’aide d’une botte en résine (plutôt qu’avec un plâtre). La chirurgie n’est pas systématique et est réservée à des cas particuliers.

Les solutions orthopédiques en cas d’entorse

Les fabricants de matériel orthopédique ont mis au point une gamme de produits de plus en plus élaborés, confortables et simples d’utilisation pour répondre aux besoins des personnes souffrant d’entorses.

Les bandes de strapping

La bande de strapping est enroulée sur l’articulation pour la maintenir et limiter ses mouvements. Elle peut être ou non adhésive. Différents modèles existent, de longueurs et largeurs variées pour s’adapter au mieux à l’articulation atteinte. Une bande genou n’aura pas les mêmes dimensions qu’une bande poignet, par exemple.

Les attelles et orthèses

Elles servent à soutenir ou à immobiliser une articulation. Des orthèses semi-rigides permettant une certaine mobilité de l’articulation lésée par l’entorse ont été élaborées. Les orthèses sont parfois transparentes aux rayons-X pour permettre la radiographie. Certaines se gonflent à l’aide d’un système pneumatique pour assurer une meilleure conformation à l’anatomie de la zone lésée ou contiennent des poches de froid.

Pour aller plus loin : Choisir une attelle de cheville et Les différents modèles de coudières.

Notre sélection :
ZONE CONCERNEE Produits
Cheville Donjoy Nextep Botte de Marche Version Courte Aircast Airsport+ Chevillère stabilisatrice
Genou Stabilig Attelle de genou 3 volets Donjoy PlayXpert Wrap Genouillère Ligamentaire
Coude Gibaud coudière Thuasne Silistab Epi Coudière
Poignet Thuasne LePoignet orthèse poignet ambidextre noir Herdegen Attelle poignet ambidextre
Doigt Donjoy Attelle Doigt Grenouille  
Cou Donjoy Collier Cervical Rigide C3 Gibaud Collier Cervical Evolutif C2 Semi-Rigide
Epaule Thuasne Immo Classic Echarpe d'Immobilisation Echarpe de bras lavable

L’entorse est une lésion courante des ligaments mais qui, bien traitée, peut se résoudre sans impacter la vie de la personne atteinte. Les solutions orthopédiques sont de mieux en mieux conçues ; la douleur et l’inflammation se contrôlent parfois sans prise de médicaments.