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Urticaire : causes et traitements

  • Par Myriam Gorzkowski, mis à jour le 27/06/2023 à 12h06, publié le 03/06/2015 à 09h06
  • Temps de lecture : ~ 0 minutes
Urticaire : causes et traitements
Ce qui caractérise l'urticaire, c'est l'apparition de signes cutanés : des petites plaques rouges sur la peau, accompagnées d'irritations. En général, ces signes sont temporaires, sans complications et on a tendance à les attribuer à une réaction allergique. Mais l'urticaire est parfois "chronique", durable, et pas toujours en lien avec une allergie. Même si des traitements efficaces existent, le mieux est encore d'éviter de déclencher ces éruptions, ce qui implique de comprendre quelles en sont les causes. Qu'est-ce que l'urticaire ? Comment la reconnaît-on ? Par quoi est-elle provoquée ? Comment peut-on l'éviter et quels sont les traitements disponibles ? Pharma GDD répond à toutes ces questions.

Qu'est ce que l'urticaire ?

Le mot "urticaire" vient de urtica, les orties. Cette dermatose (affection de la peau) ressemble à l'effet des piqûres d'ortie. Elle est très courante : un cinquième de la population mondiale connaîtra au moins une crise d'urticaire au cours de son existence.

Le mécanisme de l'urticaire

Notre corps contient des globules blancs de différents types. Ce sont des cellules chargées de la défense de l'organisme. Les mastocytes contiennent des "médiateurs chimiques", dont l'histamine. Lorsque ces mastocytes sont très sensibles, ils sont susceptibles de s'activer sous l'action de divers facteurs, libérant alors massivement leurs médiateurs chimiques comme l'histamine. C'est l'origine de l'urticaire.

Les symptômes généraux de l'urticaire

Cette libération de médiateurs chimiques par les mastocytes va entraîner une dilatation des vaisseaux sanguins à proximité. Les signes visibles sont une rougeur de la peau appelée érythème, un gonflement ou œdème et des démangeaisons, connues sous le nom de prurit. L’œdème peut être superficiel ou profond. Il est temporaire et disparaît sans laisser de cicatrices ou de pigmentation en moins d'une journée. L'urticaire apparaît par poussées.
  • Si celles-ci sont étalées sur une durée de moins de 6 semaines, l'urticaire est aiguë.
  • Si les crises d'urticaire surviennent pendant plusieurs mois, avec des pauses allant jusqu'à un mois, on parlera d'urticaire récidivante.
  • Si les poussées se produisent sur une durée supérieure à 6 mois, l'urticaire est chronique.
Les formes qu'elle prend sont différentes selon ce qui l'a déclenchée, sa localisation sur le corps...

Quelques formes particulières d'urticaire

  • L'angioedème (aussi appelé urticaire géant)
    Lorsqu'elle provoque un œdème sur les muqueuses ou dans les zones de peau mince comme le visage ou les mains, l'urticaire suscite des plaques qui peuvent s'élargir ou migrer et fusionner. Cette urticaire est douloureuse mais sans démangeaisons. Elle peut persister deux à trois jours. L'angioedème est parfois nommé Œdème de Quincke. Lorsqu'il touche les voies respiratoires, l’œdème de Quincke risque de provoquer la mort par étouffement. C'est une urgence médicale. Il faut contacter le SAMU (15).
  • L'urticaire cholinergique
    Lorsque le médiateur chimique le plus impliqué dans l'urticaire n'est pas l'histamine mais l'acétylcholine, il provoque l'urticaire cholinergique. Les papules sont de très petite taille et localisées sur la peau du thorax. Elle est déclenchée par l'effort et la chaleur.
  • L'urticaire circinée
    Elle se reconnaît à la présence de marques en forme d'anneaux se chevauchant et s'étendant sur la peau.
  • Le dermographisme
    C'est une forme particulière d'urticaire, dont le déclencheur est ici la pression, exercée par exemple par un vêtement serré. Elle se caractérise par des stries sur la peau.
  • L'urticaire retardée à la pression
    C'est une urticaire particulièrement difficile à vivre. Les symptômes sont un angioedème localisé sur la plante des pieds, sur la paume des mains et près des articulations. De la fièvre peut également être présente. L'urticaire retardée à la pression est souvent confondue avec un rhumatisme inflammatoire. Elle apparaît entre 3 h et une journée après activation des mastocytes par le déclencheur, ici l'effort, des applaudissements ou une marche.

Quand faut-il consulter ?

L'Oedème de Quincke est une situation d'urgence vitale s'il atteint les voies respiratoires.
L'urticaire aiguë, lorsqu'elle est d'origine allergique, peut mener à une activation généralisée des mastocytes, qui va déclencher un choc anaphylactique. Il faut contacter le SAMU (15).

Il faut consulter un médecin si :
  • le prurit dure plus d'une journée,
  • la surface de l'urticaire grandit.

En cas d'urticaire chronique, il ne faut pas prendre de médicaments inhibiteur de l'enzyme de conversion (demandez conseil à votre pharmacien). Il faut également faire attention en se baignant : si l'urticaire est déclenchée par le froid, il y a risque d'angioedème et d'anaphylaxie mettant en danger de mort la personne atteinte, ou d'évanouissement (et de noyade) en cas d'entrée brusque dans l'eau.

Quelles sont les causes de l'urticaire ?

On associe souvent poussée d'urticaire et réaction allergique, pensant que l'allergie en est la cause principale. En réalité, l'urticaire allergique ne représente qu'une très petite minorité des urticaires.

L'urticaire allergique

Elle est toujours aiguë ou récidivante, pratiquement jamais chronique. Dans l'urticaire allergique, ce sont des récepteurs spécifiques, principalement les IgE et IgG, situés à la surface des mastocytes, qui réagissent à des allergènes et entraînent la libération de médiateurs chimiques.
Ce type d'urticaire survient dans l'heure (au maximum dans les deux heures) suivant l'exposition à l'allergène (généralement aliment, latex, médicament, venin d'abeilles/guêpes/frelons). Ce type d'urticaire s'accompagne de malaise, de troubles respiratoires et digestifs, d'hypotension et de malaise.

L'urticaire non allergique

C'est la plus courante des urticaires. Son mécanisme est simple : les mastocytes sont fragilisés et les éléments qui vont déclencher l'urticaire activent des récepteurs spécifiques des mastocytes (sauf les IgE et autres, impliqués, eux, dans l'allergie). Ils libèrent alors leurs médiateurs chimiques, comme dans le cas de l'urticaire allergique. Les récepteurs des mastocytes susceptibles de s'activer sont de plusieurs sortes. Les récepteurs aux opiacés réagiront en présence de codéine, ceux pour les neuromédiateurs seront activés par le stress. Il y a également des récepteurs aux bactéries, impliqués dans l'urticaire infectieuse... Les causes d'urticaires non allergiques sont nombreuses : eau, soleil, stress, opiacés, bactéries et virus, pression, chaleur, vibrations, effort... Certaines sont faciles à identifier : urticaires dues aux orties et aux piqûres d'insectes ou d'animaux marins (méduses...). Les médicaments sont également des causes d'urticaires non allergiques, en particulier les antibiotiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les produits de contraste iodés.
Ces facteurs déclencheurs ne fonctionnent pas de façon automatique : ils dépendent des circonstances. Un facteur qui déclenche une urticaire un jour ne le fera pas forcément à nouveau un mois plus tard. A l'exception de l'urticaire induite par les médicaments, le froid et la pression, il faut souvent la conjonction de plusieurs facteurs pour activer les mastocytes et entraîner une libération de médiateurs chimiques.
Certains aliments sont riches en histaminolibérateurs (éléments qui vont déclencher une libération d'histamine) comme par exemple la tyramine, que l'on retrouve dans les viandes, les fromages fermentés, les boissons alcoolisées, les fruits et légumes et les dérivés du soja ou même en histamine (l'un des principaux médiateurs chimiques en jeu lors des poussées d'urticaire). Les aliments impliqués dans ce phénomène vont donc induire des urticaires et l'association faite entre aliment et crise laissera penser à une allergie alors qu'il s'agit en réalité d'une réaction non allergique. Nous disposons d'une enzyme intestinale chargée de dégrader l'histamine présente dans l'alimentation. Chez les jeunes enfants, cette enzyme est moins efficace, expliquant par exemple "l'urticaire aux fraises", un fruit faisant partie des aliments connus pour déclencher des urticaires.
Ces aliments susceptibles de déclencher des urticaires non allergiques lorsqu'ils sont consommés en trop grande quantité sont :
  • les fraises,
  • les agrumes,
  • le café et le thé (qui stimulent les mastocytes),
  • l'alcool,
  • le chocolat,
  • les fromages fermentés,
  • le saucisson et le foie de porc
  • les tomates,
  • les anchois, oeufs de harengs fumés en conserve, saumon, thon en conserve et sardines,
  • les aliments contenant certains colorants (notamment la tartrazine E102), les salicylates (des conservateurs), sulfites et benzoates.

Il ne faut pas s'interdire de prendre ces aliments (sauf en cas d'allergie) mais simplement les consommer sans excès. Pour les mêmes raisons, il faut également éviter de les consommer ensemble, comme en prenant une salade de fruits incluant des fraises, accompagnée de chocolat et d'un café. Enfin, certains aliments peuvent susciter et une réaction allergique, et une réaction non allergique.

Comment soigner l'urticaire ? 

L'urticaire est en général sans danger, mais elle peut être parfois difficile à supporter, particulièrement sous sa forme chronique. Le plus simple est encore d'éviter les déclencheurs. Si l'urticaire est présente, des médicaments pour la faire disparaître et des produits pour l'apaiser sont disponibles.

Les médicaments contre l'urticaire

Les médicaments recommandés lors des crises d'urticaire sont les anti-histaminiques H1. Ils sont pris par voie orale (par intraveineuse en cas de crise sévère). Les anti-histaminiques H1 sont très efficaces en prévention et sont donc utilisés soit lors des crises, soit sur le long terme, pendant plusieurs mois, en cas d'urticaire chronique. Parmi les effets secondaires de certains anti-histaminiques H1, on retrouve de la somnolence, la bouche sèche et de la constipation... En raison de la somnolence qu'ils peuvent induire, évitez leur consommation avant de prendre le volant pour un long trajet ou avant de réaliser des tâches présentant un risque de chute ou de blessure.
Les corticoïdes sont également d'autres médicaments classiquement prescrits contre les crises d'urticaires. Enfin, les personnes risquant de faire un choc anaphylactique ou un œdème de Quincke doivent emporter avec elles un injecteur d'adrénaline. Ce dispositif se présente sous la forme d'un stylo à presser en cas de choc anaphylactique ou d’œdème de Quincke directement sur la cuisse pour injecter l'adrénaline dans le muscle. 

Des crèmes contre les piqûres à appliquer directement sur la peau marquée par l'urticaire ont été développées. Ils contiennent notamment du crotamiton, des dérivés de la cortisone, des anti-histaminiques ou des anesthésiques et permettent d'apaiser les démangeaisons.

Les produits pour soulager l'urticaire

Pour soulager les démangeaisons provoquées par l'urticaire, on se tournera vers des produits de soin à appliquer sur la peau et ayant des propriétés antiprurigineuses et apaisantes.

Les plantes contre l'urticaire

Il est aussi possible d'apaiser les poussées d'urticaire en faisant appel à la phytothérapie, à l'aromathérapie ou à l'homéopathie.

En phytothérapie, l'aloe vera est réputée pour ses effets bénéfiques sur la peau souffrant d'urticaire. Il existe notamment sous forme de gel pour une application facile. Autre plante couramment utilisée pour les démangeaisons cutanées : le plantain, qui aurait des effets anti-inflammatoire. Ses feuilles broyées s'appliquent directement sur la peau. On peut aussi disposer de ses bienfaits sous forme de gélules à avaler.

Les essences couramment utilisées en aromathérapie contre l'urticaire sont les huiles essentielles de lavande, de tanaisie, de menthe, de géranium et de camomille. Elles sont à utiliser diluées dans une huile végétale ou dans une préparation pour la peau et à appliquer sur la peau souffrant d'urticaire. L'huile végétale recommandée en cas d'urticaire est le macérât huileux de calendula. En raison des possibles contre-indications des huiles essentielles, demandez conseil à votre pharmacien.

En homéopathie, les souches utilisées contre l'urticaire et ses symptômes sont Apis, Antimonium, Arsenicum et Tarentula.

Comment prévenir l'urticaire ? 

Identifier avec précision le ou les déclencheurs de l'urticaire n'est pas chose aisée, d'autant que ces déclencheurs ne fonctionnent pas systématiquement et qu'il existe parfois un délai important entre l'exposition au déclencheur et l'urticaire. Dans le cas de l'urticaire allergique, le médecin pourra confirmer le diagnostic à l'aide d'un bilan allergologique. Une fois l'allergène identifié, il faudra donc l'éviter absolument.
L'identification des facteurs déclenchant les urticaires non allergiques est plus difficile. Il peut être utile de consigner sur un carnet les aliments auxquels on a été exposés au cours des 7 derniers jours, et de conserver les étiquettes des conserves et paquets, pour permettre à un spécialiste de trouver un ou plusieurs facteurs à l'origine de l'urticaire.
Une fois une cause d'urticaire non allergique suspectée, il faut s'adapter et éviter l'élément déclencheur : changer par exemple de garde robe pour éviter les vêtements qui frottent, si ceux-ci provoquent de l'urticaire.
L'urticaire est souvent, à tort, associée à l'allergie. En réalité, une grande partie de ces réactions inesthétiques et désagréables ne sont pas dues à un allergène. Identifier le ou les déclencheurs peut s'avérer difficile, mais avec un peu d'attention et un suivi, ce n'est pas impossible. Les traitements disponibles pour traiter l'urticaire et en éliminer les symptômes sont efficaces et ont peu d'effets secondaires.